Comment seront nos villes de demain ? Dubaï ne préfigure pas l'avenir ?
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Dubaï, Pékin, Shanghai, zone Caraïbes (Saint Martin, Saint Domingue), etc. Jean Pierre Heim est architecte international à Paris et à New York. Olivier Brane est avocat immobilier à Paris. Ils livrent pour CyberArchi leurs expériences communes de l’immobilier d’habitation du futur, de ce qui est désormais appelé "le nouvel immobilier".
Ce n’est plus l’immeuble en tant que tel qui est vendu. Naturellement son architecture devrait être originale. Il devra être doté des dernières technologies à la mode mais le promoteur devra également l’accompagner de différents services annexes destinés à en améliorer le confort et la convivialité, comme dans les grands hôtels.
En France, si le rendement attendu n’est pas de 6,5% l’an, les investisseurs institutionnels en immobilier rejettent le plus souvent les dossiers qui leurs sont présentés. Les villes émergentes offrent des rentabilités de 25 à 30% avec des prestations exceptionnelles de l’immeuble qu’on ne rencontre pas encore en France : ce nouvel immobilier peut constituer de nouveaux Eldorados pour les spéculateurs immobiliers ou de véritables petits paradis terrestres pour ceux qui veulent y résider.
Les nouvelles métropoles
Autrefois la création d’une ville signifiait la conquête d’un territoire.
Aujourd’hui le développement immobilier s’organise autour des nouveaux acheteurs : les nouveaux riches de tous ces pays émergents qui sont devenus des relais du commerce mondial. Avec leurs dirigeants ils ont l’ambition que les villes soient vite transformées en énormes centres d’affaires et en Eldorado touristique. En conséquence, pour attirer du monde – habitants, touristes, homme d’affaires – les nouveaux urbanistes parlent de "Fun Cities" (villes amusantes), qui doivent être "business friendly" (accueillantes pour les affaires), capables d’attirer des milliers de touristes pratiquant le "city breaks" (découverte d’une ville en week-end allongé de 3, 4 jours dans une ville).
Les architectes et les promoteurs ont entendu ce langage que leur ont transmis les nouveaux décideurs des pays émergents qui ont compris l’impact de l’image de l’immeuble qui fait rêver. L’architecture est devenue ainsi un nouvel outil de communication planétaire. Les architectes doivent créer des immeubles qui vont produire de l’émotion.
Les nouvelles routes commerciales
La route de la soie, la route du thé, la route des épices ont créé des villes aujourd’hui parfois en voie de désertification. Aujourd’hui, il faut attirer l’homme d’affaires qui choisira une ville en fonction de son attrait géo stratégique pour les marchandises ou les services qu’il traite. Le promoteur doit donc les y attirer dans des immeubles attractifs pour les y amener à résider. Les loisirs de la ville doivent suffisamment diversifiés : que ce soit par les restaurants à la mode, la multiplication des cinémas d’un nouveau genre ou les parcs d’attraction sans oublier les manifestations sportives. Le "post modernisme urbain", c’était jusqu’à peu Chicago en raison de ses avancées architecturales exceptionnelles puis, plus récemment, Los Angeles, considérée comme la préfiguration du développement des métropoles car elle s’est dotée de quantité de parcs d’attraction axés sur le cinéma, loisirs de base.
L’architecte Frank Lloyd Wright disait à propose de Los Angeles : "Penchez le monde sur un côté et tout ce qui ne tient pas très bien glissera vers Los Angeles". Aujourd’hui c’est plutôt vers les villes émergentes telles Dubaï mais également Pékin ou Shanghai que le monde glisse, c’est plutôt vers Barcelone que l’Europe glisse et vers la zone Caraïbes que glissent les habitations de loisirs !
C’est à se demander si Dubaï n’est pas désormais devenue le centre du monde et même la 8ème merveille du monde comme disent ses dirigeants et décideurs économiques : il est vrai que son emplacement en fait un centre d’approvisionnement entre l’Asie, l’ex Urss et ses anciens satellites de l’Est, l’Europe et l’Afrique de l’Ouest et plus loin l’Amérique.
Son gigantesque port en est le témoignage ainsi que ses zones franches d’entreposage considérées comme un des pôles mondiaux du libre échange, que ce soit pour les produits finis qui se réexportent ou qui se vendent dans les immenses entrepôts commerciaux ou qui se vendent dans les centres commerciaux les plus grands du monde qui chaque année attirent des millions de consommateurs dans le fameux "Dubaï shopping festival" qui a lieu en mars de chaque année.
Dubaï est le poumon de l’Iran et de l’Irak dont les habitants viennent s’y approvisionner. C’est aussi l’oxygène de l’Inde, du Pakistan et du Bangladesh pour leurs exportations de textiles qui sont ensuite réexpédiés dans le monde entier à partir des plates-formes commerciales de Dubaï. La ville est vouée aux affaires internationales et ne peut par conséquent que se consolider sur le terrain juridique de la propriété foncière puisque cette exigence des hommes d’affaires internationaux est fondamentale.
Ce n’est pas une "ville monde" comme New York ou Shanghai mais presque un Disneyland surdimensionné, un 'mixte' des deux avec une population qui croît de 30% par an et des prix qui sont cinq fois moins chers qu’à Londres et dix fois moins chers qu’à Paris. Paris est à 7 h. de vol, Londres à 8 h, Francfort à 6 h, Hongkong à 8 h. C’est un véritable "hub" commercial destiné à deux milliards de consommateurs. La population actuellement de 1,6 millions d’habitants sera portée à 3 millions en 2010. Cinq millions de touristes visitent actuellement Dubaï et l’on compte sur 15 millions en 2010. La ville se développe d’autant plus, notamment dans le secteur des loisirs, que dans 20 ans Dubaï n’aura plus de ressources pétrolières et qu’il convient donc qu’elle diversifie ses sources de revenus.
C’est ce qui explique son emballement avec un paysage architectural qui doit être unique dans une ville qui préfigure une nouvelle ère de la consommation au Moyen-Orient par les clients constitués des autres puissances pétrolières ou des pays émergents voisins qui profitent des délocalisations des entreprises européennes et américaines.
La suite...
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Dubaï, Pékin, Shanghai, zone Caraïbes (Saint Martin, Saint Domingue), etc. Jean Pierre Heim est architecte international à Paris et à New York. Olivier Brane est avocat immobilier à Paris. Ils livrent pour CyberArchi leurs expériences communes de l’immobilier d’habitation du futur, de ce qui est désormais appelé "le nouvel immobilier".
Ce n’est plus l’immeuble en tant que tel qui est vendu. Naturellement son architecture devrait être originale. Il devra être doté des dernières technologies à la mode mais le promoteur devra également l’accompagner de différents services annexes destinés à en améliorer le confort et la convivialité, comme dans les grands hôtels.
En France, si le rendement attendu n’est pas de 6,5% l’an, les investisseurs institutionnels en immobilier rejettent le plus souvent les dossiers qui leurs sont présentés. Les villes émergentes offrent des rentabilités de 25 à 30% avec des prestations exceptionnelles de l’immeuble qu’on ne rencontre pas encore en France : ce nouvel immobilier peut constituer de nouveaux Eldorados pour les spéculateurs immobiliers ou de véritables petits paradis terrestres pour ceux qui veulent y résider.
Les nouvelles métropoles
Autrefois la création d’une ville signifiait la conquête d’un territoire.
Aujourd’hui le développement immobilier s’organise autour des nouveaux acheteurs : les nouveaux riches de tous ces pays émergents qui sont devenus des relais du commerce mondial. Avec leurs dirigeants ils ont l’ambition que les villes soient vite transformées en énormes centres d’affaires et en Eldorado touristique. En conséquence, pour attirer du monde – habitants, touristes, homme d’affaires – les nouveaux urbanistes parlent de "Fun Cities" (villes amusantes), qui doivent être "business friendly" (accueillantes pour les affaires), capables d’attirer des milliers de touristes pratiquant le "city breaks" (découverte d’une ville en week-end allongé de 3, 4 jours dans une ville).
Les architectes et les promoteurs ont entendu ce langage que leur ont transmis les nouveaux décideurs des pays émergents qui ont compris l’impact de l’image de l’immeuble qui fait rêver. L’architecture est devenue ainsi un nouvel outil de communication planétaire. Les architectes doivent créer des immeubles qui vont produire de l’émotion.
Les nouvelles routes commerciales
La route de la soie, la route du thé, la route des épices ont créé des villes aujourd’hui parfois en voie de désertification. Aujourd’hui, il faut attirer l’homme d’affaires qui choisira une ville en fonction de son attrait géo stratégique pour les marchandises ou les services qu’il traite. Le promoteur doit donc les y attirer dans des immeubles attractifs pour les y amener à résider. Les loisirs de la ville doivent suffisamment diversifiés : que ce soit par les restaurants à la mode, la multiplication des cinémas d’un nouveau genre ou les parcs d’attraction sans oublier les manifestations sportives. Le "post modernisme urbain", c’était jusqu’à peu Chicago en raison de ses avancées architecturales exceptionnelles puis, plus récemment, Los Angeles, considérée comme la préfiguration du développement des métropoles car elle s’est dotée de quantité de parcs d’attraction axés sur le cinéma, loisirs de base.
L’architecte Frank Lloyd Wright disait à propose de Los Angeles : "Penchez le monde sur un côté et tout ce qui ne tient pas très bien glissera vers Los Angeles". Aujourd’hui c’est plutôt vers les villes émergentes telles Dubaï mais également Pékin ou Shanghai que le monde glisse, c’est plutôt vers Barcelone que l’Europe glisse et vers la zone Caraïbes que glissent les habitations de loisirs !
C’est à se demander si Dubaï n’est pas désormais devenue le centre du monde et même la 8ème merveille du monde comme disent ses dirigeants et décideurs économiques : il est vrai que son emplacement en fait un centre d’approvisionnement entre l’Asie, l’ex Urss et ses anciens satellites de l’Est, l’Europe et l’Afrique de l’Ouest et plus loin l’Amérique.
Son gigantesque port en est le témoignage ainsi que ses zones franches d’entreposage considérées comme un des pôles mondiaux du libre échange, que ce soit pour les produits finis qui se réexportent ou qui se vendent dans les immenses entrepôts commerciaux ou qui se vendent dans les centres commerciaux les plus grands du monde qui chaque année attirent des millions de consommateurs dans le fameux "Dubaï shopping festival" qui a lieu en mars de chaque année.
Dubaï est le poumon de l’Iran et de l’Irak dont les habitants viennent s’y approvisionner. C’est aussi l’oxygène de l’Inde, du Pakistan et du Bangladesh pour leurs exportations de textiles qui sont ensuite réexpédiés dans le monde entier à partir des plates-formes commerciales de Dubaï. La ville est vouée aux affaires internationales et ne peut par conséquent que se consolider sur le terrain juridique de la propriété foncière puisque cette exigence des hommes d’affaires internationaux est fondamentale.
Ce n’est pas une "ville monde" comme New York ou Shanghai mais presque un Disneyland surdimensionné, un 'mixte' des deux avec une population qui croît de 30% par an et des prix qui sont cinq fois moins chers qu’à Londres et dix fois moins chers qu’à Paris. Paris est à 7 h. de vol, Londres à 8 h, Francfort à 6 h, Hongkong à 8 h. C’est un véritable "hub" commercial destiné à deux milliards de consommateurs. La population actuellement de 1,6 millions d’habitants sera portée à 3 millions en 2010. Cinq millions de touristes visitent actuellement Dubaï et l’on compte sur 15 millions en 2010. La ville se développe d’autant plus, notamment dans le secteur des loisirs, que dans 20 ans Dubaï n’aura plus de ressources pétrolières et qu’il convient donc qu’elle diversifie ses sources de revenus.
C’est ce qui explique son emballement avec un paysage architectural qui doit être unique dans une ville qui préfigure une nouvelle ère de la consommation au Moyen-Orient par les clients constitués des autres puissances pétrolières ou des pays émergents voisins qui profitent des délocalisations des entreprises européennes et américaines.
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