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Les démocraties et leur handicap pour la croissance ? Comment la Chine et Dubaï montrent un autre exemple

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  • Les démocraties et leur handicap pour la croissance ? Comment la Chine et Dubaï montrent un autre exemple

    Ces régimes s’offrent l’avenir, et prennent la longueur d’avance que nous perdons en absence de vision et de discussions pour en convenir.

    Au palmarès mondial du handicap, est ce que les démocraties occidentales pourraient postuler plus facilement à la « Handi-Croissance » qu’à la croissance à « deux jambes » ? Devrions-nous organiser une conférence internationale pour nous faire attribuer des montants compensatoires, comme il existe des primes à l’embauche des handicapés ? Le débat démocratique serait il dépassé à l’heure de la révolution digitale ? Serons nous demain les laborieux ouvriers d’Etats qui ont compris que pour survivre à une révolution, il faut la maîtriser et en devenir bénéficiaire ?

    Le monde, chaque jour, tombe dans l’escarcelle de ceux qui abordent le progrès sans pesanteur ou qui s’en débarrassent sans se poser de question sur la nature et la résistance des obstacles qui pourraient, chez nous, se mettre sur sa route. Le changement se décide et ne se négocie pas. Pour certains. Pour d’autres, il fait l’objet de vertueux débats citoyens, de négociations ampoulées et de mise en œuvre lente, soumise à de multiples étapes et modalités de contrôle.

    Si l’on s’en tient à la valeur intellectuelle pure, à l’idéal quasi divin, les démocraties occidentales sont vertueuses et doivent rester le modèle absolu, la référence, car les avis divergents y sont respectés. Si l’on s’en tient aux résultats, nous pourrions douter que la vertu nous permette de boucler nos fins de mois !

    Enfin, si l’on s’en tient aux indicateurs, les démocraties patinent et s’enlisent, sans satisfaire personne, au point que leurs institutions sont sans cesse désavouées, voire abandonnées (Brexit), que les populismes montent en flèche (Autriche, France, Allemagne, USA…), que la croissance est en berne (malgré le sursaut actuel) et que les entreprises sont obligées de prendre en main l’intérêt général (BlackRock aux USA, la mission Sénard-Notat en France). Pendant ce temps, Dubaï, l’Arabie Saoudite, la Chine, la Turquie, corsettent certainement la vie démocratique, mais dopent leur croissance et, par ricochet, la croyance des populations dans leur modèle, et l’adhésion de leur population qui y voit une occasion de s’enrichir et s’élever.

    La Chine, sera la plus grande puissance au monde, prochainement. Bien entendu, elle ne rayonne pas culturellement, elle ne fait pas rêver, mais elle sera la grande gagnante et se fiche de faire rêver. Elle souhaite contrôler les routes, physiques ou virtuelles, qui définissent le commerce mondial (physique ou virtuel). Elle avance sur tous les fronts, via des projets pharaoniques comme la route de la Soie, l’investissement dans l’IA, l’investissement dans la mise à mort de la pollution et tant d’autres sujets.

    Dubaï, dont l’économie dépendait il y a encore peu du pétrole (à plus de 50%) est désormais dépendante à moins de 1% (!!) de l’or noir. Elle investit massivement dans l’IA, les véhicules autonomes, les objets connectés et fait un pont d’or noir aux start-up qui souhaitent s’y installer.

    Pendant ce temps, les USA s’enferment dans une isolation maladive, destinée à faire réélire Trump en flattant l’électorat blanc qui voit l’étranger et l’international comme une maladie perverse et fatale à ses emplois. L’Europe, est désormais une armée composée de défenseurs, qui fait la mendicité auprès des GAFA via des amendes toujours record, mais qui ne construisent rien, et impose des règles sur les données, qui font d’elle une vache, qui, au lieu de regarder passer les trains, monte sur les voies pour les bloquer ou les ralentir !
    Mais comme la vache Européenne n’est pas sacrée, les hyper-loop finiront par lui passer dessus, ou à côté.

    Le jour où la Chine décide de réduire par deux sa pollution, elle interdit les poêles à charbon, que les habitants soient ou non d’accords. En quelques mois. Pas de discussions citoyennes, assez peu de zadistes pour occuper le terrain, pas de recours des tiers ou de cris au journal de 20H pour influencer la bonne conscience populaire et la démagogie politique. Le jour où la Chine décide qu’il faut dépolluer pour attirer les talents qui se refusent à venir intoxiquer leurs bambins en venant exercer leur expertise en Chine, alors on interdit le diesel, on impose un quota de voiture électrique et les entreprises, aussi fortes soient elles, font ce qu’on leur dit. Au final, en démocratie, le citoyen respire toujours mal mais peut discuter. En régime autoritaire, le Chinois respire mieux, mais n’a pas participé à la décision. Qu’est qui est le mieux au final, en termes de résultats ?

    Ces régimes s’offrent l’avenir, et prennent la longueur d’avance que nous perdons en absence de vision et de discussions pour en convenir. Le paradoxe, c’est qu’une fois leur domination aboutie et leur croissance assurée pour les décennies à venir, ils pourront s’offrir la démocratie, car ils auront bâtit une utopie, dans la douleur, certes, mais au profit d’un avenir fait de sérénité. Et alors, l’occident, déclassé, pourrait lui sombrer dans le populisme et l’autoritaire.

    La question est donc de savoir si nous ne devrions pas être moins souples, mais plus efficaces, non pour renoncer à la démocratie, mais pour en assurer le maintien. Je dis cela, je ne dis rien, mais si c’est le prix à payer pour maintenir un idéal, une petite période intérimaire est peut être acceptable. Mais il faudra, d’abord, se doter d’une vision. Et là, cela laisse de la marge de manœuvre assez confortable pour nos adversaires.

    Atlantico
    Dernière modification par zek, 19 mars 2018, 15h50.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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