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Abdellatif Zeraïdi, Indignation d'un peintre marocain

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  • Abdellatif Zeraïdi, Indignation d'un peintre marocain



    La justice au Maroc

    La justice au Maroc, personnellement j’en sais que trop, l’expérience que j’ai vécu m’autorise à dire en toute légitimité que c'est une vraie porcherie, et je mesure et je pèses mes mots !

    A titre d’exemple, pour l’exilé que je suis, après avoir été spolié et chassé de ma maison, jeté en prison et poussé à quitter le pays avec mes deux enfants de ( 5 et 7 ans ), sévèrement asthmatiques, dont l’un a été reconnu handicapé en France, après quatorze longues années de procédures sans fin qui vous empoisonnent l’existence, je n’ai toujours pas récupéré mon propre bien que j’ai construit au Maroc avec des économies d’une vie de souffrance et d’angoisse : travail pénible dans les usines en France, en Italie, au Luxembourg, qui m’a ruiné la santé en vain.

    Alors que tous les jugements m’étaient favorables, pendant des années, j’ai envoyé des dizaines et des dizaines de plaintes écrites, des centaines d’appels téléphoniques, des voyages désagréables passés dans des administrations nauséabondes à tourner en rond… C’est un véritable système bien rôdé pour dégoûter les victimes qui se comptent par milliers sinon par millions, dont beaucoup d’ailleurs sont devenues des SDF, des familles entières jetées dans la rue, quand elles ne sont pas devenues malades ou folles, elles sont mortes de chagrin dans l’indifférence d’une justice qui se nomme « Justice et Libertés », une insulte obscène à l’égard d’un peuple qui n’a jamais été libre.

    La justice marocaine est en fait une pure escroquerie en règle qui joue sur le temps pour gagner et flouer les victimes dans leurs droits. Les discours saisonniers et mielleux du roi, ne trompent plus personne car ce n’est que de la poudre aux yeux, des paroles en l’air qui ne sont jamais suivies d’actes. En tout cas, en ce qui me concerne, j’en ai eu l’expérience personnelle qui prouve ce que je dis.

    Après avoir épuisé inlassablement tous les recours et écrit au roi à plusieurs reprises, je lui ai envoyé deux lettres recommandées avec accusé de réception, l’une à son château de Betz (France) et l’autre à son cabinet royal à Rabat, ce qui est déjà un sacrilège.

    Le 24 novembre 2016 a été une journée bien agitée dans ma vie, j’ai cru un instant à une blague, le téléphone n’arrêtait pas de sonner du matin au soir, le secrétaire général du cabinet royal me demandait de patienter pour parler au conseiller du Roi, plus tard c’était le tour du conseiller du Ministre de la Justice et des Libertés, quant au Consul Général du Royaume du Maroc à Strasbourg, il avait été le premier à téléphoner le matin, histoire de me fliquer, et le soir c’était l’avocat du Roi qui prenait contact avec moi. Tout ce monde m’a confirmé que le roi avait bel et bien reçu ma requête et qu’il les avait chargés de faire le nécessaire pour régler cette affaire de toute urgence, dans un délai d’un mois au plus tard, car c’était mon propre droit selon les termes du conseiller du roi en personne.
    Un droit ! Pourtant il a fallu attendre quatorze ans et plus, écrire au commandeur des croyants à plusieurs reprises, mobiliser toute une armada de diplomates et de politiciens pour exécuter un simple jugement mais, apparemment, ce n’était pas le but vu les résultats !

    Après plusieurs correspondances avec l’avocat du roi, qui ont duré six mois, pendant lesquels je lui ai envoyé toutes les pièces du dossier, comme s’il s’agissait d’une nouvelle affaire, alors que c’est juste une question d’exéquatur, l’avocat du palais, très diplomate, a fait de son mieux pour me tromper en douce, à deux reprises, en me mettant sous pression pour lui signer « une déclaration sur l’honneur », une loucherie rédigée en langue arabe qui me faisait tout simplement porter le chapeau, dans laquelle je devais témoigner en sous-signant que je suis responsable de la perte de la copie exécutoire du jugement et que pour cette raison il n’a pas pu être exécuté ! Alors que le document en question avait disparu de mon dossier au tribunal de Salé depuis des années, chose dont il était au courant, et même ma dernière avocate n’a pas manqué de l’en informer, le premier jour où il a pris contact avec elle.

    Devant ces faits troublants et révoltants, j’ai été très déçu car j’ai senti qu’on a voulu m’avoir encore une fois. Manifestement le procès judiciaire était en réalité politique, ce qui explique tout ! Mais avec une colère froide, je n’ai pas manqué de faire savoir à l’avocat du palais ce que je pense honnêtement de sa pratique sordide, qui en rappelle une autre, d’une époque que l’on a crue révolue, celle des anciens bourreaux d’Hassan II, Basri et Oufkir,… qui obtenaient des aveux extorqués sous la torture à des innocents dans les années de plomb, qui sont toujours là manifestement. J’ai donc tiré les choses au clair avec cet avocat et j’ai contesté les faits en dénonçant la supercherie par lettre recommandée, à lui et à son roi, ainsi qu’au Ministre de la Justice et des Libertés le 12 mai 2017. Evidemment, son numéro de vierge effarouchée était juste ridicule devant la réalité des faits. Toutefois j’ai su par la suite que je n’étais pas un cas isolé, le système a pour habitude de chercher à piéger, poursuivre et sanctionner les lanceurs d’alerte qui dénoncent le système. Beaucoup ont perdu leur emploi au Maroc, des juges, des médecins, des avocats, des artistes… On leur rend la vie impossible.

    Quant à mes lettres recommandées envoyées au palais royal et compagnie, bien que j’aie reçu les accusés de réception, aucune autre réponse, à ce jour, ne m’a été donnée, alors que le problème continue et que je vis dans la précarité avec mes deux enfants, durant toutes ces années, pendant que les escrocs, avocats ripoux, juges corrompus, procureur du roi, profitent impunément de mon bien parmi d’autres, dans le royaume chérifien. Jusqu’à quand va durer cette supercherie ?
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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