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Ouyahia signe à Kigali l’accord au nom de l’Algérie : La zone africaine de libre-échange est lancée

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  • Ouyahia signe à Kigali l’accord au nom de l’Algérie : La zone africaine de libre-échange est lancée

    Écrit par Adlene Badis

    La zone africaine de libre-échange a officiellement vu le jour hier à Kigali. «L’accord établissant la Zlec a été signé par 44 pays», a déclaré le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, en conclusion du sommet de l’organisation organisé à cet effet dans la capitale rwandaise.

    C’est un «jour historique qui marque une nouvelle étape dans notre marche vers plus d’intégration», s’est-il félicité. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, représentant le président Abdelaziz Bouteflika, a signé l’accord pour la partie algérienne. Lors de son allocution, Ouyahia dira que «la ZLEC aura, sans doute, plusieurs retombées positives et que cette nouvelle réalisation consolidera, à travers le continent, l’efficacité du développement, pierre angulaire de la paix et de la sécurité, et confortera aussi la place et le poids de l’Afrique dans les négociations sur le commerce international, un domaine dont les règles ne tiennent pas toujours compte des intérêts et des droits des Africains». Les parties ont également signé le protocole instituant la Communauté économique africaine, relatif à la libre de circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d’établissement. Ce sommet extraordinaire, dont les travaux étaient présidés par le chef d’Etat rwandais, Paul Kagamé, président en exercice de l’Union africaine, avait pour but de lancer de façon officielle ce cadre commercial interafricain. La mise en place de la Zone de libre-échange constitue l’un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’UA. Un processus qui avait tracé une nouvelle vision de développement du continent pour les cinq prochaines décennies en s’appuyant sur une croissance inclusive et un développement durable. Le sommet, qui a vu la participation d’une trentaine de chefs d’Etat et de Gouvernement, a vu néanmoins la défection du Nigeria qui s’est rétracté au dernier moment. La décision de suspension a été prise après qu’un des plus grands syndicats du pays, le Nigeria Labour Congress, a dit craindre les effets négatifs de la Zlec, et demandé à être davantage impliqué dans les négociations. Parmi les autres pays non-signataires, dont la liste exacte n’a pas été communiquée, on trouve notamment l’Érythrée, le Burundi, la Namibie et la Sierra Leone. «Certains pays ont des réserves et n’ont pas encore finalisé leurs consultations à l’échelle nationale. Mais nous aurons un autre sommet en Mauritanie en juillet et nous espérons que les pays ayant des réserves signeront alors», a déclaré le commissaire de l’UA chargé du Commerce et de l’Industrie, Albert Muchanga.
    Lors des discussions, le président de la commission africaine, Moussa Faki Mahamat, a invité les Etats membres de l’UA à adopter une position commune sur les accords de Cotonou afin que le continent puisse négocier les futurs accords commerciaux avec ses partenaires en étant en position de force.

    Quelles retombées économiques ?

    Projet phare de l’Union africaine dans sa volonté de se réformer, la zone de libre-échange continentale constitue, selon ses adeptes, une étape clé dans le processus d’intégration. Pour nombre d’experts, sa concrétisation apportera les changements sociaux et économiques tant attendus par l’Afrique depuis des décennies. Pour eux, la mise en place d’une zone de libre-échange africaine aura d’importantes retombées économiques sur l’ensemble du continent. Un marché commun de biens et de services de 1,2 milliard de consommateurs s’installe déjà comme un mastodonte économique. Dans la pratique, les droits de douane devraient être supprimés sur 90 % des produits dans un délai de cinq à dix ans. Le traité inclut aussi des dispositions sur la facilitation des échanges pour simplifier les procédures douanières. L’enjeu de cette zone est de doper le commerce intra-africain. Celui-ci absorbe moins de 20% des exportations du continent, contre près de 70% en Europe, 55% en Amérique du Nord et 45% en Asie. «Avec des droits de douane en moyenne supérieurs à 6%, il coûte aujourd’hui plus cher aux pays africains de commercer entre eux qu’avec le reste du monde», déplorent certains observateurs.
    «Nous sommes dans une espèce de logique de fragmentation, logique de rupture de la convergence qui est nécessaire pour créer une zone de libre-échange.
    On peut donc se demander si les dynamiques sous-régionales ne sont pas en train de miner la possibilité de l’intégration régionale plutôt que de la favoriser. Avec la Zlec, nous allons vraiment niveler tout cela, ce qui changera complètement la donne.
    C’est ce qui se fait avec toutes les zones de libre-échange, c’est ce dont l’Afrique a besoin», dira Carlos Lopes, ancien dirigeant de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, et partisan de la Zlec. Pour les sceptiques, «de manière générale, les petits pays auront du mal à protéger leur marché intérieur face aux grandes entreprises transnationales, qu’elles soient africaines ou étrangères. Il y a de réels risques qu’il y ait de grandes polarisations entre les pays africains», estime l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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