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Zone de libre-échange continentale : ce qu'elle va apporter, les défis qu'elle devra relever

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  • Zone de libre-échange continentale : ce qu'elle va apporter, les défis qu'elle devra relever

    Fraîchement portée sur les fonts baptismaux par 44 pays africains, la Zlec est accueillie avec beaucoup d'enthousiasme. Voilà pourquoi.

    Assurément, le sommet de Kigali qui a permis de lancer la Zone de libre-échange continentale fera date. Il faut dire que, tant au niveau des chefs d'État et de gouvernement africains qu'à celui des populations, la prise de conscience est forte que l'intégration peut être un moteur essentiel de la croissance économique, de l'industrialisation et du développement durable en Afrique.
    Des avantages à saisir notamment au niveau du commerce intra-africain
    Ainsi, pour Sindiso Ngwenya, secrétaire général du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa) et le docteur Richard Sezibera, sénateur rwandais et ancien secrétaire général de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE), « la Zlec sera un second souffle pour l'Afrique et ses habitants ». Constatant que le commerce intra-africain représente actuellement 15 % du commerce total du continent, contre 19 % en Amérique latine, 51 % en Asie, 54 % en Amérique du Nord et 70 % en Europe, le bloc commercial continental « apportera un impact économique considérable aux Africains et au continent en général. La création d'un marché continental unique pour les biens et services, avec la libre circulation des hommes d'affaires et des investissements, aidera à rapprocher l'union douanière continentale et le marché commun africain, envisagés dans la Communauté économique africaine (CEA) proposée. “Le faible niveau actuel du commerce intra-africain peut changer si l'Afrique aborde efficacement les contraintes de l'offre et les faibles capacités productives, les goulets d'étranglement infrastructurels, les réseaux d'information commerciale, l'accès au financement pour les commerçants et autres opérateurs économiques, la facilitation des échanges et le commerce dans les services, ainsi que la libre circulation des personnes pour le commerce transfrontalier”, poursuivent MM. Ngwenya et Sezibera.

    Le Grand Marché, le Graal des échanges à tous les niveaux
    Selon eux, une zone de libre-échange contribuera à transformer les 55 économies africaines individuelles en un grand marché plus cohérent. Utiliser les complémentarités et exploiter collectivement le riche réservoir de terres et de richesses naturelles de l'Afrique, créer des espaces économiques internes plus grands et plus viables permettra aux marchés africains de travailler plus efficacement. Sous l'égide de l'Union africaine, les dirigeants africains visent à établir la CEA comme la dernière des six étapes successives qui impliquent le renforcement de la coopération sectorielle et la mise en place d'une union douanière continentale, d'un marché commun et d'une union monétaire et économique. Le marché unique contribuera également à développer le commerce intra-africain grâce à une meilleure harmonisation et une coordination des régimes de libéralisation et de facilitation du commerce entre les communautés économiques régionales (CER). “Cela aidera à résoudre les défis des adhésions multiples et qui se chevauchent et à combler le fossé entre les CER contiguës, ouvrant ainsi le potentiel commercial inter-CER à travers le continent”, ont déclaré Ngwenya et Sezibera dans leur document conjoint. “L'élimination des droits de douane aidera les pays africains à stimuler la croissance économique, à transformer leurs économies et à atteindre les ODD. En outre, l'impact positif de la Zlec devrait être encore plus important si les mesures non tarifaires sont prises en compte, si le commerce informel est intégré dans les circuits officiels et si l'accord inclut aussi le commerce des services.”
    Des défis à relever
    Cela dit, malgré les opportunités, il y a de nombreux défis à relever. “Les craintes d'importantes pertes de recettes douanières et une répartition inégale des coûts et des bénéfices sont parmi les principaux obstacles à l'intégration du continent”, déclarent MM. Ngwenya et Sezibera. Les pays dotés d'importantes capacités productives dans le secteur manufacturier peuvent connaître une croissance économique et des gains de bien-être importants, tandis que les petites économies et les pays les moins avancés (PMA) risquent d'être confrontés à d'importantes pertes de recettes fiscales et de menaces pour les industries locales.

    Pour faire face à ces défis potentiels, MM. Ngwenya et Sezibera suggèrent que les États membres de l'UA envisagent différentes modalités de réduction tarifaire et d'autres mécanismes d'atténuation. À long terme, la libéralisation des échanges dans le cadre de la Zlec réduira les coûts commerciaux et permettra aux consommateurs d'accéder à une plus grande variété de produits à des prix plus bas. La consolidation du marché peut survenir lorsque les petites entreprises sont exposées à une concurrence accrue. Si la plupart des avantages potentiels de la libéralisation des échanges se concrétisent à long terme, le changement structurel à court terme par la délocalisation de la main-d'œuvre, du capital et d'autres facteurs de production, entraîne des coûts d'ajustement.

    La naissance d'un cadre vertueux
    La Zlec est une étape cruciale vers l'intégration des économies des pays africains, la stimulation du commerce intra-africain et la réalisation d'un développement durable sur le continent, en accord avec l'Agenda 2063 de l'Union africaine et les objectifs mondiaux de développement durable. La libéralisation du commerce des biens et des services peut entraîner des coûts d'ajustement pour les États membres de l'Union africaine, qui sont toutefois généralement compensés par des gains à long terme nettement plus élevés. “La Zlec fournira un nouveau cadre institutionnel unique pour engager le reste du monde et avec un secrétariat autonome, il peut y avoir une facilité dans laquelle les États membres de l'Union africaine investissent le mandat de parler d'une seule voix pour avancer des positions convenues. 'Alors que l'Afrique se prépare pour l'après-Cotonou avec l'Union européenne et l'ère post-Agoa avec les États-Unis, en 2020 et 2025 respectivement, il est prioritaire que l'Afrique ait une position commune, mais avance aussi vigoureusement sous un cadre institutionnel cohérent fourni par la Zlec', concluent-ils.

    le Point fr
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