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Eau en bouteille : Contamination au plastique!

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    International
    Eau en bouteille : Contamination au plastique!
    Par Jean Modeste KOUAME | Edition N°:5232 Le 19/03/2018 | Partager
    Plusieurs grandes marques citées en Europe
    Les producteurs contestent en bloc l’étude

    L’eau en bouteille de plusieurs marques à travers le monde est contaminée par de minuscules particules de plastique dont les dangers sur la santé sont encore méconnus. Du plastique, notamment de polypropylène, du nylon et de la polytéréphtalate d’éthylène (PET) ont été trouvés dans 93% des échantillons prélevés dans des bouteilles de plusieurs marques comme Evian, Nestle Pure Life, San Pellegrino, Aqua, Aquafina ou encore Dasani. L’étude a été réalisée pendant trois mois grâce à une technique développée par l’Ecole de chimie de l’université britannique d’East Anglia (UEA), qui permet de visualiser les microparticules de plastique en employant un colorant luminescent. Les scientifiques ont testé l’eau de plus de 250 bouteilles dans neuf pays (Brésil, Chine, Etats-Unis, Inde, Indonésie, Kenya, Liban, Mexique, Thaïlande). En moyenne, les chercheurs ont trouvé dans chaque litre d’eau 10,4 particules d’une taille de l’ordre de 100 microns (0,10 millimètre). Les particules de plus petite taille étaient encore plus nombreuses: 314,6 par litre d’eau en moyenne. «De l’eau dans des bouteilles en verre contient aussi des microplastiques», relève l’étude. Une précédente étude publiée par Orb Media avait montré que des particules de plastique étaient également présentes dans l’eau du robinet, mais en moins grande quantité. «Nous avons été sollicités pour contrôler les résultats et la méthodologie de façon indépendante, afin de nous assurer que l’étude est solide et crédible», déclare Andrew Mayes, scientifique de l’Ecole de chimie de l’UEA. Selon lui, «les résultats sont cohérents». «Cela pourrait venir du processus de mise en bouteille. Je pense que la plupart du plastique vient de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d’embouteillage», a expliqué à l’AFP Sherri Mason, professeure de l’Université d’Etat de New York. Selon cette chercheuse, il est établi que ces différentes affections ont un rapport avec la présence de produits chimiques de synthèse dans l’environnement. «Et nous savons que les plastiques fournissent un moyen à ces substances d’entrer dans notre corps», a-t-elle expliqué. L’étendue des risques posés par ces particules sur la santé humaine est encore méconnue. En revanche, «il y a un lien avec certains types de cancer, la diminution de la quantité de spermatozoïdes ou encore avec l’augmentation de certaines maladies comme le trouble du déficit de l’attention ou l’autisme», a déclaré Mason. Il est établi, selon la même source, que ces différentes affections ont un rapport avec la présence de produits chimiques de synthèse dans l’environnement. «Et nous savons que les plastiques fournissent un moyen à ces substances d’entrer dans notre corps», explique-t-elle. Autre réaction à cette publication: la Fédération nationale des eaux conditionnées et embouteillées (FNECE) a assuré dans un communiqué «de la très haute qualité» des eaux produites et vendues en France. Elle a relevé par ailleurs qu’il n’existait pas de méthodologie officielle pour analyser les micro-plastiques, ni de consensus scientifique. «Les micro-particules de plastiques sont présentes partout dans l’environnement, ce qui peut fausser les résultats des analyses si elles ne suivent pas un protocole extrêmement rigoureux», a poursuivi la Fédération. L’Association internationale de l’eau en bouteilles a estimé que cette étude «ne s’appuie pas sur une science fiable» et n’a pas été examinée par des pairs, comme il est de coutume en matière de publication scientifique. Au Maroc, les groupes agroalimentaires ont pour la plupart adopté la tendance actuelle qui consiste à abandonner le PVC pour le PET, qui serait déconseillé pour des raisons sanitaires et écologiques. Le principal marché du PET est celui des bouteilles d’eau minérale, d’huile et de vin. De nombreux industriels de l’agroalimentaire produisent eux-mêmes les bouteilles qu’ils utilisent pour le conditionnement de leurs aliments.

    Plus de 500.000 tonnes d’importation/an

    Les matériaux de base utilisés par les industriels locaux proviennent de trois grandes familles de plastiques thermo-formables: les polystyrènes, les polyéthylènes (haute et basse densité), les polypropylènes, les polytéréphtalates d’éthylène (PET) et les polychlorures de vinyle. Tous ces matériaux sont importés (en blocs, morceaux, grumeaux et granules), sauf le PVC (de la famille des polychlorures de vinyle) produit par la Snep. «Les importations de matières premières sont de l’ordre de 500.000 tonnes/an, provenant des Emirats arabes unis, Chine, Inde, Malaisie, Allemagne, France, Espagne, Etats-Unis... La capacité de production des transformateurs n’est utilisée qu’à 60%», explique Abdallah Jawad, affilié à l’International Packaging Consultant et à la Compagnie des experts internationaux de l’OMC. Le secteur de la plasturgie marocaine compte plus de 600 entreprises, selon la Fédération marocaine de la plasturgie (FMP). Le chiffre d’affaires du secteur est de l’ordre de 9,6 milliards de DH, pour environ 20 kg consommés/tête d’habitant (hors produit fini et plastique intégré).
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