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Prodi trébuche mais ne tombe pas

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    Après le désaveu au Sénat, il s’apprête à former un autre gouvernement

    Prodi trébuche mais ne tombe pas

    Afin d’éviter un camouflet, à l’image de celui du 22 février, le président du Conseil a mis au point un pacte gouvernemental de douze points qu’il a fait signer à tous ses partenaires politiques
    Samedi 24 février 2007

    Par Mohamed Khaled Drareni

    Silvio Berlusconi a dû applaudir à quatre mains mercredi soir. Lui qui prend un malin plaisir à vilipender depuis un demi-siècle les communistes italiens a dû accueillir avec réjouissance le désaveu que ces derniers ont manifesté à Romano Prodi.
    Lors d’un vote crucial mercredi dernier au Sénat, le gouvernement italien n’a pas obtenu les voix nécessaires pour faire adopter une motion de soutien à sa politique étrangère. Alors que la majorité requise était de 160 voix, le cabinet de centre-gauche n’en a obtenu que 158.
    Rude camouflet pour le président du Conseil qui se voit ainsi désavoué par ses partenaires dans la coalition gouvernementale formée il y a neuf mois.
    Sachant bien que l’exercice au Sénat allait être périlleux, Romano Prodi n’avait pas de plus, apprécié les déclarations faites la veille par de ministre des Affaires étrangères.
    Mardi dernier, Massimo d’Alema avait averti l’ensemble des sénateurs, et plus particulièrement ceux de la majorité parlementaire. «Si notre projet n’est pas approuvé par le Sénat, je rentrerai à la maison», avait lancé sur un ton menaçant le chef de la diplomatie italienne.
    Après l’épisode de jeudi, ce n’est pas seulement lui qui a quitté ses fonctions, mais tout le gouvernement.
    Aussitôt la démission présentée au président de la République, Giorgio Napolitano, ce dernier a chargé Prodi de former un autre cabinet, si un nouveau consensus était possible au sein de la majorité. Il professore s’est alors tout de suite mis au travail. Afin de ne pas retomber dans le piège du 22 février, il a mis au point un pacte gouvernemental qu’il a fait signer à tous ses partenaires politiques.
    Composé de douze points essentiels, ce pacte sacré impose aux partis soutenant le président du Conseil d’appuyer sans réserve toutes les orientations internes et internationales de l’Italie.
    Engagements de l’Italie, notamment en Afghanistan, politique de la culture, l’école, l’université, la recherche et l’innovation ainsi que le développement des infrastructures et en particulier celui de la liaison ferroviaire Lyon-Turin, sont autant de sujets névralgiques sur lesquels Romano Prodi veut d’ores et déjà obtenir l’approbation anticipée de sa coalition. Afin de venir en aide à un homme sans doute désemparé par une telle épreuve, les autres ténors de la si fragile coalition gouvernementale sont montés au créneau pour lui apporter leur soutien.
    Après le chef de la diplomatie qui a estimé que «Romano Prodi a ainsi reçu un mandat fort pour continuer l’action du gouvernement», c’est au tour de Piero Fassino, chef des démocrates sociaux, de déclarer qu'«il y a un plein accord de tous pour confirmer une entière confiance à Romano Prodi et un engagement total à un soutien loyal et fort de la part de tous les groupes parlementaires».
    Quant à ceux par qui la tempête est arrivée -les communistes-, ils ont déclaré hier par le biais de leur premier secrétaire, Oliviero Diliberto, que l’accord conclu avec le président du conseil était «un grand résultat».
    Reste à savoir maintenant combien de temps durera cet énième gouvernement italien, et si Romano Prodi acceptera d’affronter de nouveau de probables déchéances au sein de sa coalition.
    Hier encore, et tandis qu’il était plongé dans ses consultations pour la formation d’un deuxième cabinet, l’opposition de droite appelait déjà à des élections législatives anticipées.
    Avec cette nouvelle crise institutionnelle, l’Italie replonge dans l’instabilité qui y a de tout temps marqué la vie politique.
    Avec ces alliances fragiles entre partis, les Italiens payent ainsi le prix d’un paysage politique en mosaïque, et surtout empreint d’appétits grandissants de jour en jour.

    M. K. D
    la geurre c'est la paix,la démocratie c'est la dictature,l'ignorance c'est la liberté.
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