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Ces mutations génétiques qui rendent une grippe mortelle

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  • Ces mutations génétiques qui rendent une grippe mortelle

    Une nouvelle maladie génétique entraînant un dysfonctionnement de l'immunité vient d'être identifiée. Elle suffit à rendre une grippe ou une gastro-entérite potentiellement mortelle chez les jeunes enfants.

    NFECTIOLOGIE. Grippe et gastro-entérite sont la plupart du temps des infections relativement bénignes. Chez de rares enfants pourtant, la réaction peut s'avérer dramatique, déclenchant une encéphalite virale sévère laissant de graves séquelles neurologiques, voire mortelle. Mais la plupart des cas mortels de grippe constatés au fil des ans chez les enfants restaient un mystère pour les chercheurs. D'autant que les patients avec des immunodéficiences acquises connues ne développaient pas d'infection sévère pour autant. L'équipe du Pr Jean-Laurent Casanova (Institut Imagine à l'hôpital Necker-Enfants Malades, à Paris, et du Rockefeller Institute à New York), qui travaille à cette question depuis 10 ans vient d'identifier les mutations génétiques à l'origine de cette "maladie de l'immunité" dans des travaux publiés par la revue Cell.

    Court-circuit immunitaire
    Ces mutations se situent toutes sur le gène DBR1 qui code pour un facteur de régulation (IRF7) censé amplifier la production d'interférons. Ces petites protéines en principe produites par les cellules du système immunitaire sont la première ligne de défense de l'organisme face à une infection. Comme leur nom l'indique, elles sont censées interférer avec la réplication du virus. Et c'est leur action qui déclenche la réaction inflammatoire caractéristique d'une infection comme l'augmentation de la température corporelle ou les courbatures. Mais les mutations du gène DBR1 identifiées chez les 7 cas cliniques inclus dans ces travaux ont pour conséquence une perte de production de ces interférons qui entraînent des perturbations en cascade du système immunitaire. Plus précisément, l'équipe de Jean-Laurent Casanova (1er prix Inserm 2016) a identifié une atteinte localisée au niveau du tronc cérébral. Situé juste sous le cerveau, celui-ci fait partie du système nerveux central et est donc le siège de plusieurs fonctions vitales comme la régulation de la respiration et du rythme cardiaque.

    En identifiant les causes génétiques de cette extrême vulnérabilité à des infections courantes, les chercheurs ont aussi déterminé comment cette anomalie pouvait être transmise par les deux parents. Une découverte qui pourrait permettre d'améliorer le conseil génétique aux familles par exemple. Surtout, elle permet d'envisager de soigner cette maladie rare. La première auteure de l'étude, Sheng-Ying Zhang va ainsi poursuivre des travaux sur des animaux modèles en utilisant la technique d'édition du génome CRISPR-Cas9.

    Sciences et avenir
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