C’est l’un des plus grands scandales de l’histoire suisse. Qui a valu des excuses officielles du président de la Confédération en 1986. Et continue encore de remuer la vie du pays, jusqu’à hier avec la décision prise par l’Office fédéral de la justice (lire ci-contre). Son nom ? Verdingkinder en suisse allemand, ou “enfants placés” en français. Dans le pays, pendant une bonne partie du XXe siècle, plusieurs milliers de gamins ont été arrachés à leurs familles, souvent avec l’aval des autorités, au nom d’une norme sociale ultra-restrictive.
Stérilisations forcées et eugénisme
Si la pratique a démarré dans les années 1860, elle a perduré jusque dans les années 1970. Ce n’est en effet qu’en 1981 que le système a été formellement abrogé. Ces Mesures de coercition à des fins d’assistance (MCFA), ainsi qu’elles étaient appelées dans le langage administratif, montrent l’ampleur du contrôle social presque fascisant qui a longtemps existé dans la société helvète. Ainsi la Table ronde nationale, créée en 2013 pour faire la lumière sur le sujet, prend en compte un panel de victimes très large.
On trouve des personnes internées par décision administrative dans des établissements psychiatriques ou pénitentiaires, juste parce qu’elles n’étaient pas dans la norme. Des victimes de stérilisations et d’avortements forcés sur fond d’eugénisme. Ou des populations ciblées pour leur mode de vie, comme les Yéniches. « Jusqu’en 1973, nombre d’enfants de cette communauté ont été retirés à leurs parents, que ceux-ci aient été nomades ou sédentaires, coupés de leurs proches et placés » indique ainsi le rapport fait par la Table ronde.
Les placements des enfants se sont faits aussi bien dans des familles d’accueil que dans des orphelinats ou encore des maisons de charité. Certains se sont passés aussi bien que possible dans ces conditions, mais d’autres se sont soldés par de nombreux mauvais traitements, y compris des abus sexuels. Ces dizaines de milliers d’enfants placés sont donc bien l’une des pages les « plus sombres de l’histoire sociale suisse » comme l’affirme la Table ronde.
A la fin de ses travaux, la Conseillère fédérale (ministre) Simonetta Sommaruga avait déclaré qu’elle souhaitait « que des études historiques et juridiques approfondies soient menées sur le sujet ». Car comprendre et documenter de façon scientifique ces épisodes douloureux de l’histoire suisse est un travail qui commence à peine aujourd’hui, alors que chez beaucoup de victimes, les traumatismes sont encore béants…
Le Dauphiné
Stérilisations forcées et eugénisme
Si la pratique a démarré dans les années 1860, elle a perduré jusque dans les années 1970. Ce n’est en effet qu’en 1981 que le système a été formellement abrogé. Ces Mesures de coercition à des fins d’assistance (MCFA), ainsi qu’elles étaient appelées dans le langage administratif, montrent l’ampleur du contrôle social presque fascisant qui a longtemps existé dans la société helvète. Ainsi la Table ronde nationale, créée en 2013 pour faire la lumière sur le sujet, prend en compte un panel de victimes très large.
On trouve des personnes internées par décision administrative dans des établissements psychiatriques ou pénitentiaires, juste parce qu’elles n’étaient pas dans la norme. Des victimes de stérilisations et d’avortements forcés sur fond d’eugénisme. Ou des populations ciblées pour leur mode de vie, comme les Yéniches. « Jusqu’en 1973, nombre d’enfants de cette communauté ont été retirés à leurs parents, que ceux-ci aient été nomades ou sédentaires, coupés de leurs proches et placés » indique ainsi le rapport fait par la Table ronde.
Les placements des enfants se sont faits aussi bien dans des familles d’accueil que dans des orphelinats ou encore des maisons de charité. Certains se sont passés aussi bien que possible dans ces conditions, mais d’autres se sont soldés par de nombreux mauvais traitements, y compris des abus sexuels. Ces dizaines de milliers d’enfants placés sont donc bien l’une des pages les « plus sombres de l’histoire sociale suisse » comme l’affirme la Table ronde.
A la fin de ses travaux, la Conseillère fédérale (ministre) Simonetta Sommaruga avait déclaré qu’elle souhaitait « que des études historiques et juridiques approfondies soient menées sur le sujet ». Car comprendre et documenter de façon scientifique ces épisodes douloureux de l’histoire suisse est un travail qui commence à peine aujourd’hui, alors que chez beaucoup de victimes, les traumatismes sont encore béants…
Le Dauphiné
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