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« Panama papers » : comment l’élite algérienne a détourné l’argent du pétrole

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  • « Panama papers » : comment l’élite algérienne a détourné l’argent du pétrole

    Les documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca révèlent un réseau complexe de redistribution de pots-de-vin et de rétro-commissions au profit de l’élite algérienne.

    Le diamantaire Laurent Bloch ne se doutait pas, en ce mois de décembre 2006, que ses retrouvailles avec le frère de son ami d’enfance allaient l’amener, huit ans plus tard, à témoigner devant la justice italienne. Dans les années 1970, l’actuel gérant du diamantaire parisien Raymond Bloch SA fréquentait la même école primaire à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) que Ryad, frère cadet de Farid Bedjaoui. C’était avant que la famille Bedjaoui n’émigre au Canada au début des années 1990, avant que les frères Bedjaoui ne fassent fortune et que l’aîné vienne lui acheter, pour son épouse, deux diamants pour près de 1 million de dollars (environ 900 000 euros).

    « Le prix payé par Farid correspondait à la valeur de ces diamants sur le marché », a affirmé Laurent Bloch devant le tribunal de Milan, pour justifier deux virements effectués par Farid Bedjaoui sur le compte à Genève (à l’Union bancaire privée) d’une compagnie offshore, Bexhill International Inc., dont la famille Bloch était bénéficiaire économique.

    Un continent de secrets : une nouvelle série sur les « Panama papers » en Afrique

    Le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), dont Le Monde est partenaire, publie dès lundi 25 juillet une nouvelle série d’articles à partir des documents « Panama papers » sur l’évaporation des ressources en Afrique.

    Les 11,5 millions de documents issus du cabinet panaméen Mossack Fonseca mettent en lumière le rôle des sociétés offshore dans le pillage du continent, qu’il s’agisse de l’industrie du diamant en Sierra Leone, des structures de dissimulations du milliardaire nigérian Kolawole Aluko, propriétaire d’un yacht sur lequel Beyonce a passé des vacances et lié à l’ancienne ministre du pétrole nigériane Diezani Alison-Madueke, ou le recours systématique aux paradis fiscaux par l’industrie extractive.

    Selon l’ICIJ, des sociétés issues de 52 des 54 pays africains ont recouru à des structures offshore, participant à l’évaporation de 50 milliards de dollars d’Afrique chaque année. ICIJ, pour cette nouvelle série, s’est appuyé sur ses partenaires habituels ainsi que sur des journalistes en Algérie, au Ghana, en Tanzanie, au Niger, au Mozambique, à Maurice, au Burkina Faso et au Togo, coordonnés par le réseau indépendant ANCIR.

    En l’occurrence, ce n’est pas la structure offshore des Bloch qui intéressait la justice, mais le train de vie de Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre algérien des affaires étrangères, Mohammed Bedjaoui. Farid, personnage flamboyant aujourd’hui âgé de 47 ans, est poursuivi pour corruption et blanchiment d’argent dans l’affaire Sonatrach-Saipem.

    L’affaire éclate en 2009. L’ancien PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, ses deux fils, ainsi que de nombreux hauts responsables de la compagnie nationale algérienne de pétrole ont été condamnés en février 2016 au terme du procès algérien dit « Sonatrach 1 ». La filiale algérienne de Saipem a également été jugée coupable de « majoration des prix en mettant à profit l’autorité et l’influence des agents d’un établissement à caractère industriel et commercial », une condamnation dont elle a fait appel. Cette affaire a coûté leur poste à Paolo Scaroni, l’ancien PDG d’ENI, le grand groupe pétrolier italien, et à l’administrateur délégué de Saipem, Pietro Tali. Jusqu’en 1984, Saipem appartenait 100% à ENI. A l’époque des faits qui lui sont reprochés en Algérie, ENI était encore le plus gros actionnaire de Saipem, avec 43%, une participation réduite à 30.5% en octobre 2015 afin d’alléger ENI de près de 5,1 milliards d’euros de dette.

    Une deuxième procédure a été ouverte en Italie, dans le sillage des commissions rogatoires envoyées par l’Algérie. Cette fois, les pistes mènent à Farid Bedjaoui, en fuite et aperçu pour la dernière fois à Dubaï, et à l’entourage du ministre de l’énergie de l’époque, Chakib Khelil. Les magistrats italiens accusent Bedjaoui d’avoir touché de la Saipem l’équivalent de 205 millions de dollars par l’intermédiaire de la compagnie Pearl Partners Ltd, domiciliée à Hongkong. Et le soupçonnent d’avoir arrosé de nombreux responsables algériens afin de faciliter l’obtention, par la Saipem, de huit contrats entre 2006 et 2009, pour 10 milliards de dollars : des centaines de kilomètres de pipelines et plusieurs usines de traitement.

    « Schéma corruptif »

    « Le rôle d’intermédiaire joué par Farid Bedjaoui dans le schéma corruptif (…) aurait été imposé à Saipem par le ministre Khelil. (…) Les magistrats algériens ont identifié des versements qui ont profité à Najat Arafat, épouse de Chakib Khelil », indique le Tribunal pénal fédéral suisse, le 14 janvier 2015, sollicité par une demande algérienne d’entraide judiciaire.

    En 2013, « Docteur Chakib », comme aimaient l’appeler ses collaborateurs au ministère de l’énergie et à la Sonatrach, a été brièvement placé par Interpol sur la liste des personnes recherchées avant que le mandat d’arrêt émis à son encontre par le parquet d’Alger ne soit frappé de nullité. Réfugié aux Etats-Unis, il est revenu triomphalement en Algérie en 2016. Joint par téléphone, Chakib Khelil a indiqué qu’il n’avait pas le temps de parler de ce sujet.

    La quasi-totalité des montages offshore ayant servi de lessiveuse à ces commissions et rétrocommissions ont été lancés par la fiduciaire suisse Multi Group Finance, à Lausanne, pour le compte de Farid Bedjaoui et exécutés entre 2007 et 2010 par le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca. Les documents obtenus par le biais du Consortium international des journalistes d’investigation et le journal allemand Süddeutsche Zeitung révèlent les ramifications de ce réseau que les magistrats italiens et algériens tentent d’élucider.

    Farid Bedjaoui, surnommé « M. 3 % », avait ainsi un mandat de gestion sur Girnwood International Engineering Ltd. et Cardell Capital S.A., qui disposent de comptes domiciliés à la banque Edmond de Rothschild à Nassau (Bahamas). Il a fait constituer Sorung Associates Inc. pour gérer des portefeuilles placés à la banque Mirabaud, en Suisse et à Dubaï. Justin Invest Developments SA gère pour lui un portefeuille placé en 2008 à la banque genevoise BLOM Bank. Il a aussi hérité des pouvoirs de Pietro Varone, ancien directeur des opérations de Saipem, également cité dans l’affaire Sonatrach, sur la société Farnworth Consultants Inc., laquelle a servi à l’achat d’un bateau.

    Myriade de sociétés offshore

    Farid Bedjaoui nie les faits qui lui sont reprochés. Ses avocats affirment qu’il n’a jamais exercé une quelconque influence sur les élites politiques en Algérie pour organiser une entreprise de corruption d’une telle ampleur. Tout comme Saipem, qui dément tout versement de pots-de-vin à des responsables algériens. « L’expertise externe que l’entreprise a commandée pour examiner les livres comptables de l’entreprise n’a trouvé aucune trace prouvant les présumés paiements effectués au profit de responsables algériens à travers des contrats d’intermédiation ou de sous-traitance », a-t-elle fait savoir.

    Si ENI a toujours entretenu de bons rapports avec l’Etat algérien depuis que son fondateur, Enrico Mattei, a fourni dès 1959 au FLN l’assistance technique nécessaire à ses négociations avec la France coloniale, c’est lorsqu’elle a engagé Farid Bedjaoui comme consultant, en 2003, qu’elle a réussi une ascension fulgurante, décrochant quantité de contrats en quelques années. Les magistrats italiens sont convaincus que les prix de ces contrats entre Sonatrach et Saipem ont été majorés d’un commun accord afin de pouvoir dégager des « marges » au profit des responsables des deux compagnies.

    Diplômé de HEC Montréal et jouissant des nationalités algérienne, française et canadienne, Farid Bedjaoui gagnait sa vie dans le négoce alimentaire avant de se lancer dans les affaires au début des années 2000 avec ses beaux-frères libanais du groupe Ouais. En 2002, à Beyrouth, l’homme d’affaires franco-algérien Omar Habour lui présente Chakib Khelil, alors ministre algérien de l’énergie et des mines. Ce dernier n’allait pas tarder à le traiter « comme un fils », a déclaré un témoin au procès de Milan.

    Cette même année, Farid Bedjaoui recourt pour la première fois aux services du cabinet Mossack Fonseca. Il s’agissait d’ouvrir un compte suisse pour sa société de courtage Rayan Asset Management. Une tâche qu’il a confiée à son gestionnaire de fortune, Ludovic Guignet, de la fiduciaire suisse Multi Group Finance, basée à Lausanne. C’est ce même homme qui aura à gérer la frénésie d’achats de compagnies offshore préexistantes qui s’empare de Farid Bedjaoui à partir de 2006. Une myriade de sociétés domiciliées au Panama et aux Iles vierges britanniques.

    La suite.....................
    Dernière modification par zek, 30 mars 2018, 09h54.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Les « Panama papers » en trois points

    Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.

    Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.

    Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.

    Désormais, Farid Bedjaoui et son mode de vie princier sont devenus emblématiques d’une élite algérienne corrompue, et cela alors que l’Algérie, qui souffre aujourd’hui de la chute des cours du pétrole, aurait perdu chaque année entre 2004 et 2013, selon l’ONG Global Financial Integrity, près d’1,5 milliard de dollars de recettes en raison de l’évasion fiscale, de la corruption et du vol de ressources publiques.

    Et pourtant, les vérifications diligentées en interne par le cabinet Mossack Fonseca n’ont rien détecté de suspect. Bedjaoui ayant utilisé son passeport canadien pour ouvrir certains comptes et sa carte d’identité algérienne pour d’autres. Des montages qui permettent une redistribution des actifs à près d’une dizaine de membres de sa famille, d’amis et associés de ce réseau offshore : son épouse libanaise Rania Dalloul, son beau-frère Ziad Dalloul, l’épouse du ministre de l’énergie Chakib Khelil, Najat Arafat, et son fils, Khaldoun, la fille de l’actuel premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, Rym, l’homme d’affaires franco-algérien Omar Habour, et le directeur des opérations de Saipem, l’Italien Pietro Varone, ainsi que son épouse.

    Des tableaux de Warhol, Miro et Dali saisis

    Selon les magistrats italiens, les pistes sont brouillées par des comptes éparpillés dans plusieurs pays, à Dubaï, Singapour, Londres, Hongkong, en Suisse et au Liban. Minkle Consultants SA, par exemple, qualifiée de « carrefour des flux financiers illicites » par les enquêteurs italiens, a servi pour l’acheminement de près de 15 millions de dollars de pots-de-vin. Elle a bénéficié à un éventail de destinataires qui ne sont toujours pas identifiés par l’enquête judiciaire. Le capital social des sociétés créées par Mossack Fonseca est constitué d’actions au porteur (anonymes), ce qui rend difficile la remontée de la chaîne des bénéficiaires finaux.

    Les soupçons au sujet de Farid Bedjaoui pour son rôle dans les transactions entre Sonatrach et Saipem ont fait les gros titres de la presse d’Algérie et d’ailleurs dès février 2013. Quelques mois plus tard, la police canadienne a saisi ses actifs à Montréal ; les autorités françaises ont perquisitionné son appartement parisien et saisi de nombreux tableaux signés Andy Warhol, Joan Miro et Salvador Dali. Son yacht de 43 mètres a également été saisi.

    Ce n’est pourtant qu’en septembre 2013 que Mossack Fonseca semble prendre conscience qu’il y a un problème avec Farid Bedjaoui. Et cela un peu par hasard : ce mois-là, les autorités des îles Vierges britanniques exigent du cabinet panaméen les documents de la compagnie Abode Finance Services Corporation dont le bénéficiaire économique, Omar Habour, lié à Farid Bedjaoui, est activement recherché par les justices italienne et algérienne dans le cadre de l’affaire Sonatrach-Saipem.

    « Embarrassant », dit une employée de Mossack Fonseca

    Or, cela fait des années que Mossack Fonseca n’a pas eu de contact avec M. Habour. Dans l’un de ses courriels, la directrice de Mossack Fonseca aux îles Vierges britanniques, Rosemarie Flax, estime que cela est « embarrassant » et expose le cabinet à une amende. Par ailleurs, Mossack Fonseca a continué de s’occuper de Rayan Asset Management, la société de Farid Bedjaoui, jusqu’au moins en novembre 2015.

    M. Habour, qui n’a pas répondu à nos appels, tout comme ses avocats du cabinet suisse Chabrier, est accusé, lui aussi, de corruption et de blanchiment d’argent. Il disposait de mandats sur six compagnies offshore créées par Mossack Fonseca à travers Ludovic Guignet, dont certaines ont changé de main entre-temps pour bénéficier notamment à l’épouse de Chakib Khelil, Najat Arafat, à la fille d’Abdelmalek Sellal, Rym. Cette dernière apparaît comme l’ayant droit de la société Teampart Capital Holdings Limited (TCH). Elle en est devenue la bénéficiaire quatre mois après sa constitution, le 26 octobre 2004, par Multi Group Finance et son inscription aux îles Vierges britanniques par Mossack Fonseca en faveur d’Omar Habour.

    Najat Arafat, elle, a disposé en 2005 de deux sociétés offshore au Panama dans le cadre de ce montage. Deux sociétés servant de paravent à des comptes bancaires en Suisse : Carnelian Group Inc., créée en mai 2005, et Parkford Consulting Inc., en octobre de la même année. Les pouvoirs de Mme Khelil ont été transmis deux ans plus tard, les 26 et 27 novembre 2007 à Omar Habour.

    « Tu veux 10 millions de dollars ? »

    Collingdale Consultants Inc. a bénéficié respectivement à Khaldoun, fils cadet de Chakib Khelil, et à Regina Picano, épouse de Pietro Varone. Cette compagnie gérait un « patrimoine » de près de 15 millions de dollars.

    Quant aux biens immobiliers acquis durant cette période par Farid Bedjaoui, les autorités américaines ont diligenté une enquête au sujet de trois appartements à New York dont deux à Manhattan, d’une valeur totale de plus de 50 millions de dollars. L’un de ces appartements est un condominium situé au 5, Central Park Avenue, acheté pour 28,5 millions de dollars. Selon les documents fournis aux enquêteurs italiens par le département américain de la Justice, le paiement a surtout été effectué, par le biais d’une compagnie domiciliée au Delaware.

    En Italie, le tribunal de Milan a prononcé des peines de prison à l’encontre d’anciens dirigeants d’ENI, à l’image de Tullio Orsi, ancien directeur de la filiale algérienne de Saipem, qui a plaidé coupable en échange d’une remise de peine. Orsi, qui a désormais purgé deux ans et dix mois en prison, a raconté aux enquêteurs ses rencontres avec Farid Bedjaoui à l’Hôtel Bulgari de Milan, où la facture du neveu de l’ancien ministre algérien des affaires étrangères s’est élevée à plus de 100 000 euros en cinq ans. Il a indiqué que Bedjaoui l’avait aussi invité à une soirée organisée sur son yacht amarré au large des côtes espagnoles et qu’il lui a offert 10 millions de dollars. « Il l’a fait avec d’autres qu’il a aidés financièrement et il l’a fait avec plaisir », a témoigné Orsi, ajoutant avoir refusé cette somme.

    Cette enquête de Lyas Hallas, Will Fitzgibbon et Leo Sisti a été coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dont Le Monde est partenaire, sur la base des documents « Panama papers » obtenus par la Sueddeutsche Zeitung.

    Cet article a été modifié le 29 juillet 2016 pour préciser la nature des relations entre ENI et Saipem, ainsi que le verdict du Tribunal d’Alger du 2 février 2016 qui n’évoquait pas des faits de corruption et de blanchiment, comme écrit par erreur, mais « majoration des prix en mettant à profit l’autorité et l’influence des agents d’un établissement à caractère industriel et commercial ».

    Le Monde
    Dernière modification par zek, 30 mars 2018, 09h55.
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    • #3
      le desk

      Le plus gros leak de l’histoire vient d’être orchestré par une centaine de médias en coopération avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), mettant à nu des millions de fichiers d’un cabinet panaméen spécialisé dans la gestion patrimoniale de clients fortunés dans des paradis fiscaux. Le Secrétaire particulier du roi fait partie des personnalités citées.
      Une centaine de médias étrangers et le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont eu accès à une très grande masse d’informations inédites : 11 millions de fichiers provenant des serveurs informatiques du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore.


      Les données, qui constituent le plus gros « leak » de l’histoire, s’étalent sur près de quatre décennies. Elles révèlent que des chefs d’Etat, des milliardaires, des grands patrons, des figures du sport (Platini, Messi), de la culture, de l’économie, mais aussi des réseaux criminels recourent, avec l’aide de certaines banques, à des montages de sociétés afin de dissimuler leurs avoirs dans des paradis fiscaux.




      Les Panama papers mettent en lumière un incroyable tableau : plus de 214 000 entités offshore créées ou administrées par Mossack Fonseca, un cabinet panaméen, depuis sa fondation en 1977 et jusqu’en 2015, dans 21 paradis fiscaux différents et pour des clients issus de plus de 200 pays et territoires.
      Mounir Majidi, mandataire de SMCD Limited

      Le Maroc y est cité en la personne de Mohamed Mounir Majidi en sa qualité de Secrétaire particulier du roi Mohammed VI. Les premiers éléments fuités par l’ICIJ indiquent qu’en janvier 2006, Mounir Majidi a été mandaté par SMCD Limited, société immatriculée aux îles Vierges britanniques en 2005 pour l’achat, la livraison et le transfert d’une goélette de grand luxe mise à flot dans les années 30 et baptisée Aquarius W. Après son acquisition, le navire a été immatriculé au Maroc et rebaptisé El Boughaz I. Il est de notoriété publique que cette goélette appartient au roi Mohammed VI.

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      • #4
        Compte rendu
        Maroc : Mohammed VI aime les îles Vierges

        Les « Panama papers » montrent que l’entourage du roi du Maroc gère, via plusieurs sociétés offshore, un luxueux voilier, un hôtel particulier à Paris, ou des participations dans une société cotée.
        Par Serge Michel et Youssef Ait Akdim
        LE MONDE Le 04.04.2016 à 13h41
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        Sa Majesté Mohammed VI, roi du Maroc, a choisi une certaine discrétion pour quelques transactions privées : il a acheté un bateau et investi dans une société cotée à la Bourse de Casablanca par le biais d’une société des îles Vierges britanniques, SMCD Ltd. Une autre société lui a facilité l’achat et la rénovation d’un hôtel particulier à Paris. Ces structures offshore, qui masquent les ayants droit véritables, ont été montées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca. Les « Panama papers », consultés par Le Monde et ses partenaires, permettent d’affirmer que le roi était bel et bien le bénéficiaire des montages.

        Les « Panama papers » en trois points
        • Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
        • Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
        • Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.

        Un trois-mâts de 41 mètres

        Créée en 2005, SMCD Ltd donne fin janvier 2006 pouvoir à Mohamed Mounir Majidi pour procéder « à l’achat, la livraison et le transfert du navire Aquarius W »,une superbe goélette américaine. M. Majidi est le secrétaire particulier du roi Mohammed VI, et à ce titre chargé de gérer ses affaires privées. Quatre juristes, deux à Londres et deux à Casablanca, seront chargés d’enregistrer au Maroc le bateau rebaptisé « El Boughaz 1 ». Le majestueux trois-mâts de 41,47 m, construit en 1930, mouille souvent au large de la côte méditerranéenne du royaume, où il est devenu une attraction pour les plaisanciers.
        En mars de la même année, SMCD Ltd accorde un pouvoir très général à M. Majidi pour agir au nom de la société, faisant du secrétaire particulier du roi le gérant de fait de la société, dont les activités semblent pourtant très limitées. L’intéressé n’a pas souhaité répondre aux questions du Monde. SMCD Ltd sera finalement liquidée en août 2013. Ses comptes sont alors transférés au bénéfice d’une autre société offshore des îles Vierges britanniques, Langston Group SA, qui a elle-même servi de véhicule à une convention de prêt pour une société de droit luxembourgeois, Logimed Investments SARL.
        Prêteur, emprunteur et bénéficiaire

        En 2003, une autre société domiciliée par Mossack Fonseca dans les îles Vierges, EPOS International Corp., prête 36 millions d’euros « avec effet au 3 juin 2003 » à une société luxembourgeoise, l’Immobilière Orion SA. Le contrat précise que « l’emprunteur ne paiera pas d’intérêts sur le montant du prêt. En contrepartie, le prêteur, l’ayant droit économique du prêteur et ses proches pourront utiliser l’immeuble acquis par l’emprunteur à des fins personnelles et ceci aussi souvent qu’ils en auront besoin ». Une formulation sophistiquée qui semble signifier que Mohammed VI est à la fois prêteur, emprunteur et bénéficiaire du montage. Immobilière Orion, dont le secrétaire particulier de Mohammed VI est administrateur, s’est en effet portée acquéreuse d’un bel hôtel particulier près des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris, et a obtenu, en 2013, un permis de construire qui donne une description précise des travaux : les étages seront entièrement reconstruits, les façades ravalées, les toitures refaites, une piscine aménagée.
        Un investissement dans une entreprise cotée

        Contrairement aux déclarations de ses gestionnaires lors de sa liquidation, SMCD a aussi été le véhicule offshore pour un investissement royal dans une entreprise cotée à la Bourse de Casablanca : Alliances Développement Immobilier (ADI), dirigée par Mohamed Alami Lazrak Nafakh, un ancien cadre de l’Omnium nord-africain. L’ONA, holding royale, a été repris en 2010 par SNI, la société nationale d’investissement, désormais l’outil principal des activités économiques du Palais.
        En février 2008, avant son introduction en Bourse, ADI comptait déjà SMCD Ltd dans son tour de table, comme l’a révélé le site d’informations ledesk.ma. Or, si SMCD Ltd semble bien avoir été liquidée en août 2013, elle apparaît aujourd’hui encore dans les registres d’actionnaires d’ADI. Pire : en août 2015, ADI émettait un emprunt obligataire remboursable en actions pour un milliard de dirhams (environ 90 millions d’euros). La note d’information, visée par le conseil déontologique des valeurs mobilières, mentionne encore SMCD comme titulaire de 185 000 actions, soit 1,4 % du capital. Ailleurs, une information erronée sur les actionnaires d’une entreprise cotée provoquerait un scandale boursier. Pas au Maroc.
        Selon le quotidien casablancais L’Economiste, SMCD Ltd aurait cédé sa participation dans Alliances en 2011. Si c’est le cas, les ayants droit de la société des îles Vierges ont eu du flair. Car ADI a commencé en 2014 à péricliter et se retrouve aujourd’hui menacée de faillite. Alliances Développement Immobilier, qui a été suspendue de la cote, a annoncé le 31 mars préparer un plan de redressement. Le groupe immobilier a vu son chiffre d’affaires fondre de 4,267 milliards de dirhams en 2013 (389 millions d’euros) à 2,932 milliards en 2014 (268 millions d’euros) et n’a pas présenté à temps ses résultats annuels 2015.




        le monde

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        • #5
          @tawenza, tu es hors sujet.

          Qu'est ce qui t'arrive ce matin ? Tous les commentaires que tu as postés ce matin sont hors sujet.

          Commentaire


          • #6
            Envoyé par hakimcasa
            @tawenza, tu es hors sujet.

            Qu'est ce qui t'arrive ce matin ? Tous les commentaires que tu as postés ce matin sont hors sujet.
            Tawenza sait très bien que l'argent du pétrole est détourné depuis la nationalisation de Sonatrach en 1971, alors il aborde un autre sujet pour que ces compatriotes oublient de manifester devant Boutéflika et ne demandent aucun compte sur la gestion de la rente pétrolière.
            Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

            Commentaire


            • #7
              Envoyé par zek
              Tawenza sait très bien que l'argent du pétrole est détourné depuis la nationalisation de Sonatrach en 1971, alors il aborde un autre sujet pour que ces compatriotes oublient de manifester devant Boutéflika et ne demandent aucun compte sur la gestion de la rente pétrolière.
              Ils vivants avec quoi les Algeriens depuis 1971 peut-être avec les aides Khalijite , la prostitution, le canabise ...

              Commentaire


              • #8
                Envoyé par zek
                Tawenza sait très bien que l'argent du pétrole est détourné depuis la nationalisation de Sonatrach en 1971, alors il aborde un autre sujet pour que ces compatriotes oublient de manifester devant Boutéflika et ne demandent aucun compte sur la gestion de la rente pétrolière.
                comme c marrant

                on compare les prix entre ton pays et l'algérie !

                1 baguette 5 cts de euro
                1f3 aadl - de 15000 euros (imagine un programme de 1 millions de logements)
                1 l lait 10 cts d'euro
                1 l de carburant 15 cts d'euro..
                idem pour l'eau, l'électricité, le gaz...


                donne l'équivalent chez toi comme ça on peut déduire où se fait le plus de vol à la tire lire

                Commentaire


                • #9
                  Tawenza, tu pollues le topic avec tes hors sujet.

                  Si tu ne te sens pas concerné par le détournement de l'argent du pétrole par tes élites, évite au moins de polluer.

                  Commentaire


                  • #10
                    Envoyé par AMOKRANE15100
                    Ils vivants avec quoi les Algeriens depuis 1971 peut-être avec les aides Khalijite , la prostitution, le canabise ...
                    Depuis 1971 une part importante de ces ressources s'est envolé avec la faillite de l'industrie clef en main.

                    Tant que que le pouvoir donne des miettes de pains au peuple, il ne risque pas d'être renversé.

                    Mais c'est pas la peine de remonter à si loin puisque Boutéflika a organisé la faillite de l'Algérie depuis qu'il est président.
                    Dernière modification par zek, 30 mars 2018, 14h24.
                    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

                    Commentaire


                    • #11
                      Bref les 3iyyachas algeriens ça existe
                      La haine aveugle

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                      • #12
                        Envoyé par hakimcasa
                        Tawenza, tu pollues le topic avec tes hors sujet.
                        non car c l'argent du pétrole qui permet de subventionner..oeilfermé

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                        • #13
                          Tu t'es donné tant de peine zek à faire du réchauffé. Allons au vif du sujet :

                          - L'élite algérienne, selon l'article, se résumerait à Ce Farid Bedjaoui et accessoirement Chakib Khalil.

                          - Cet argent est celui de pot de vins payés par des italiens pour des contrats passés avec Sonatrach.

                          - Les "PAnama papers" ont mit, pour le cas de l'Algérie, du menu frottin contrairement à des pays de la région. Pas de généraux, pas d'hommes de pouvoir ... Faudra chercher ailleurs et encore. Tu as donc encore du boulot Zek.

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                          • #14
                            La corruption a toujours existé en Algérie et elle existera tant qu'il n'y pas des ''Incorruptibles des finances'' et une justice indépendante.
                            Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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                            • #15
                              de la bouche de certains algeriens que je rencontre, si tu veux faire une affaire en Algerie, tu dois avoir affaire à un militaire gradé.

                              wa allahou a3lam
                              La haine aveugle

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