Vive émotion à Bardonnechia où la tension monte à propos des migrants. La France a dû expliquer hier que la présence de douaniers français dans la gare de la commune frontalière était parfaitement légale, après une avalanche de protestations de la classe politique transalpine, outrée.
Vendredi, 19 heures. Dans la « saletta », petit local que la commune de Bardonecchia (Italie) met à disposition d’ONG d’aide aux migrants, entrent subitement cinq douaniers français, en armes. Ils encadrent un Nigérian, résident italien. Ils veulent occuper les toilettes pour une analyse d’urine. L’homme a été interpellé dans le train, entre Modane et Bardonecchia, avec des papiers en règle et un billet valide, de Paris à Naples.
La Douane le soupçonne d’être une mule, de transporter de la drogue « in corpore ». Le test urinaire se révélera négatif. Pendant que les douaniers y procèdent, la police italienne est appelée, mais quand elle arrive, en compagnie du maire, les Français sont déjà repartis, laissant sur place le jeune Nigérian.
Il y a, dès lors, deux versions. Côté italien, les bénévoles et le médiateur culturel de permanence disent avoir tenté d’expliquer aux fonctionnaires français qu’ils n’avaient rien à faire là. L’ONG attributaire du local monte au créneau, soulignant qu’il s’agit « d’un lieu neutre, respecté même dans les zones de guerre ».
« Aucun policier italien ne se permettrait de faire la même chose de l’autre côté de la frontière », tempête Francesco Avato, le maire, pourtant grand ami de la France et de ses voisins mauriennais, militant au quotidien de relations transfrontalières toujours plus proches et fraternelles. Dès vendredi soir, le préfet de Turin est alerté. Hier après-midi, le cabinet de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics, patron des Douanes, communique, signe que l’affaire tourne à l’incident diplomatique sérieux entre deux pays amis.
Dans une ambiance frôlant le couac diplomatique, le ministre a convoqué samedi en fin d’après-midi l’ambassadeur de France à Rome, Christian Masset, pour demander des clarifications et le gouvernement français a dû fournir des explications.
"Au lieu d'expulser des diplomates russes..."
"Au lieu d’expulser des diplomates russes, il faut ici éloigner les diplomates français, avait réagi avant ces explications le président de la Ligue Matteo Salvini (extrême-droite), arrivé en tête des dernières législatives. Avec nous au gouvernement, l’Italie relèvera la tête en Europe, nous n’avons pas de leçons à recevoir de Macron et Merkel, et nous contrôlerons nos frontières."
La gauche aussi
Luigi Di Maio, chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système) arrivé en tête du scrutin, s’est démarqué en attendant les explications françaises et en tweetant sobrement que l’Italie avait bien fait de convoquer l’ambassadeur français pour "clarifier complètement" les faits.
La gauche italienne n’était pas en reste dans le concert de critiques anti-françaises et souvent anti-européennes, dans un pays qui juge que ses partenaires n’accueillent pas assez de migrants arrivant sur ses côtes. "Après l'Europe s'étonne de l'issue des élections en Italie", a lancé Enrico Letta, ancien chef du gouvernement italien.
Le Dauphiné.
Vendredi, 19 heures. Dans la « saletta », petit local que la commune de Bardonecchia (Italie) met à disposition d’ONG d’aide aux migrants, entrent subitement cinq douaniers français, en armes. Ils encadrent un Nigérian, résident italien. Ils veulent occuper les toilettes pour une analyse d’urine. L’homme a été interpellé dans le train, entre Modane et Bardonecchia, avec des papiers en règle et un billet valide, de Paris à Naples.
La Douane le soupçonne d’être une mule, de transporter de la drogue « in corpore ». Le test urinaire se révélera négatif. Pendant que les douaniers y procèdent, la police italienne est appelée, mais quand elle arrive, en compagnie du maire, les Français sont déjà repartis, laissant sur place le jeune Nigérian.
Il y a, dès lors, deux versions. Côté italien, les bénévoles et le médiateur culturel de permanence disent avoir tenté d’expliquer aux fonctionnaires français qu’ils n’avaient rien à faire là. L’ONG attributaire du local monte au créneau, soulignant qu’il s’agit « d’un lieu neutre, respecté même dans les zones de guerre ».
« Aucun policier italien ne se permettrait de faire la même chose de l’autre côté de la frontière », tempête Francesco Avato, le maire, pourtant grand ami de la France et de ses voisins mauriennais, militant au quotidien de relations transfrontalières toujours plus proches et fraternelles. Dès vendredi soir, le préfet de Turin est alerté. Hier après-midi, le cabinet de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics, patron des Douanes, communique, signe que l’affaire tourne à l’incident diplomatique sérieux entre deux pays amis.
Dans une ambiance frôlant le couac diplomatique, le ministre a convoqué samedi en fin d’après-midi l’ambassadeur de France à Rome, Christian Masset, pour demander des clarifications et le gouvernement français a dû fournir des explications.
"Au lieu d'expulser des diplomates russes..."
"Au lieu d’expulser des diplomates russes, il faut ici éloigner les diplomates français, avait réagi avant ces explications le président de la Ligue Matteo Salvini (extrême-droite), arrivé en tête des dernières législatives. Avec nous au gouvernement, l’Italie relèvera la tête en Europe, nous n’avons pas de leçons à recevoir de Macron et Merkel, et nous contrôlerons nos frontières."
La gauche aussi
Luigi Di Maio, chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système) arrivé en tête du scrutin, s’est démarqué en attendant les explications françaises et en tweetant sobrement que l’Italie avait bien fait de convoquer l’ambassadeur français pour "clarifier complètement" les faits.
La gauche italienne n’était pas en reste dans le concert de critiques anti-françaises et souvent anti-européennes, dans un pays qui juge que ses partenaires n’accueillent pas assez de migrants arrivant sur ses côtes. "Après l'Europe s'étonne de l'issue des élections en Italie", a lancé Enrico Letta, ancien chef du gouvernement italien.
Le Dauphiné.
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