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La crucifixion de Jésus n'a sans doute pas grand-chose à voir avec la religion

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  • La crucifixion de Jésus n'a sans doute pas grand-chose à voir avec la religion

    Le contexte historique semble indiquer que la condamnation à mort de Jésus fut essentiellement l'œuvre d'une élite juive soucieuse de maintenir sa domination

    Peu de temps avant Pâques, selon la tradition chrétienne, Jésus est arrêté puis condamné à mort par crucifixion.

    L’inscription portant le motif de sa condamnation, fixée au-dessus de la croix, laisse entendre qu’il se serait proclamé «roi des Juifs», défiant ainsi les autorités politiques du moment.

    Jésus, un fauteur de troubles?
    Une poutre de bois était fixée à un poteau, formant une croix qu’on étendait d’abord à terre, le temps d’y clouer les poignets et les chevilles du condamné. Puis on redressait la croix, que l’on plantait dans le sol, sur une colline ou bien près d’une route, à la vue de tous.


    Le crucifié mourait au bout de quelques heures dans d’atroces souffrances, au terme d’une lente asphyxie, sa respiration étant fortement entravée par sa position. Le cadavre était ensuite détaché et, le plus souvent, jeté aux chiens. Comme l’écrit John Dominic Crossan dans Jesus: A Revolutionary Biography, bêtes errantes et charognards devaient trépigner d’impatience au pied des croix des suppliciés.

    Une inscription grecque de la cité d’Amyzon, en Asie Mineure, publiée par Jeanne et Louis Robert dans Fouilles d’Amyzon, évoque la crucifixion d’un esclave qui avait assassiné son maître, au IIe siècle av. J.-C et précise d'ailleurs que le coupable, «crucifié vivant», fut la «proie des bêtes et des oiseaux».

    Pour les Romains qui dominent alors la Judée, le supplice de la croix est la peine la plus infamante qui soit, celle que l’on inflige aux esclaves qui se sont révoltés et à ceux que l’élite nomme les «brigands» («lestès», en grec). Ce terme, employé par les autorités, désigne des ennemis à éliminer coûte que coûte, et par tous les moyens. En somme, on crucifie ceux qui sont coupables d’avoir contesté l’ordre établi.

    Après leur défaite, les gladiateurs et esclaves en révolte menés par Spartacus avaient ainsi été mis en croix, en 71 av. J.-C. On vit alors 6.000 condamnés cruellement exhibés, pour l’exemple, le long de la voie qui reliait Rome à Capoue –soit un crucifié tous les trente ou quarante mètres. Le supplice était proportionnel à la gravité de la condamnation et au mépris des autorités pour le condamné, vu comme socialement inférieur.

    Ce châtiment n’est pas que gréco-romain: le roi juif Alexandre Jannée avait lui aussi fait mettre à mort 800 opposants par crucifixion, dans les années 80 av. J.-C., comme le raconte l’historien antique Flavius Josèphe dans Guerre des juifs (I, 97).

    La peine de la croix était ainsi susceptible de faire l’unanimité entre les autorités romaines et juives qui se partageaient la gestion des affaires de la Judée à l’époque de Jésus.
    Jésus, un messie parmi d’autres
    On lit dans l’évangile selon Marc: «L’inscription portant le motif de sa condamnation était ainsi libellée: Le roi des Juifs» (Marc 15:26). Du point de vue des autorités, Jésus est coupable d’avoir aspiré à la royauté. Il est condamné au supplice de la croix, comme d’autres messies autoproclamés de la même époque.

    Les Juifs avaient progressivement perdu leur indépendance. Leur dernier roi, Hérode, bien que très habile, n’avait été qu’un vassal de la puissance romaine –un roi «client», comme on disait alors.

    Après sa mort, en 4 av. J.-C., l’empereur Auguste, tout puissant maître du monde romain, avait d’abord morcelé l’ancien royaume juif. Puis, à partir de 6 apr. J.-C., une administration dirigée par un gouverneur romain s’était installée en Judée, devenue une simple province de l’Empire.

    Jésus passe les premières années de sa vie dans ce contexte de déliquescence du royaume juif. Le climat est insurrectionnel; le ressentiment populaire à l’encontre de Rome et de ses alliés locaux n’attend qu’un leader, pour se cristalliser sur sa personne.

    C’est alors que surgissent des rois-messies, dans un sens politique, c’est-à-dire des chefs charismatiques –du moins aux yeux de leurs fidèles– se présentant comme les envoyés de Dieu, dans le but de libérer les Juifs de la domination étrangère.

    Flavius Josèphe nous donne les noms de ces leaders: Athrongès, Simon de Pérée… Il y eut également Judas le Galiléen, qui souleva à deux reprises des paysans juifs écrasés par la pression fiscale, en 4 av. J.-C. puis à nouveau en 6 apr. J.-C.

    La révolte politique prend une dimension sociale: le chef charismatique –une sorte de Robin des Bois– se pose en justicier, pillant les domaines agricoles pour en redistribuer les richesses aux plus démunis. Le messie diffuse à la fois des revendications religieuses (il affirme être l’instrument terrestre de Dieu), politiques (il promet de restaurer l’indépendance d’Israël) et sociales (il va provoquer un rééquilibrage en faveur des pauvres).

    Tous ces meneurs, ennemis déclarés des élites dominantes, finissent par être écrasés par les légions de Rome et leurs auxiliaires locaux. Au tournant de l’ère chrétienne, on compte des milliers de crucifiés –2.000 lors de la seule répression de la révolte de Simon, nous dit encore Flavius Josèphe.

    Jésus, un contestataire de l'ordre fiscal
    Jésus est différent de ses prédécesseurs: il se pose en messie d’un genre nouveau, même si ses revendications demeurent elles aussi fortement teintées de justice sociale. Il se dissocie des autres messies, qui n’ont apporté que le trouble et la guerre. D’ailleurs, il n’a pas d’armée et ne souhaite pas en créer une.

    Jésus cherche, au contraire, à obtenir le soutien des autorités romaines. En affirmant qu’il faut rendre «à César ce qui est à César» (Matthieu 22:21), c’est-à-dire à l’empereur romain, il légitime la domination de Rome.

    Judas le Galiléen avait violemment contesté la fiscalité impériale, pour des raisons théologiques: Dieu, selon lui, ne pouvait tolérer qu’un Juif paie un impôt à une puissance étrangère. Jésus, bien au contraire, encourage les Juifs à être en règle avec l’administration romaine. Dans la même logique, il prend la défense des agents du fisc, des collaborateurs de Rome alors souvent considérés comme des pécheurs. Jésus propose une approche pacifiée de la perception des impôts dans la province de Judée.

    Ponce Pilate, gouverneur romain de Judée, finit par condamner Jésus bien à contrecœur, selon les évangiles. Il se fait même l’avocat de Jésus: «Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort.» (Luc 23:22).

    C’est l’aristocratie sacerdotale juive et ses chefs, les grands prêtres, qui demandent que Jésus soit mis à mort. Si Jésus se prononce en faveur de l’impôt dû à l’empereur, il conteste en revanche le paiement de l’autre impôt que payaient également les Juifs: l’argent «sacré», une somme destinée à Dieu et en fait versée aux prêtres.

    À cet égard, le message du Christ est contestataire: s’il est normal qu’un empereur étranger perçoive un tribut, il est au contraire aberrant de croire que Dieu puisse souhaiter qu’on lui verse des pièces d’argent. Dieu n’a que faire d’une somme en métal précieux. Le tribut qui lui est dû ne peut être matériel: la fiscalité religieuse, pilier de la puissance économique du clergé, est ridiculisée par Jésus, qui lui oppose un nouveau tribut, purement spirituel. Il remet en cause l’existence même des prêtres et du temple de Jérusalem.

    Jésus est condamné par une élite soucieuse de maintenir sa domination. Pilate, d’après les évangiles, n’en est pas moins coupable par sa lâcheté: craignant lui aussi pour son poste, il accepte de valider la condamnation, tout en s’en lavant les mains.

  • #2
    L'église accepte volontiers que la venue de Jésus fut miraculeuse mais refuse que son départ fut aussi miraculeux. Je vois mal la thèse du christianisme (que Dieu est permis que "son fils" puisse mourir dans de telles souffrance), la thèse coranique serait plus logique.

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    • #3
      Creux

      Le genre de proclamations inutiles et qui ne veulent rien dire au final.

      Le prophète prêchait des choses qui remettent en cause l'ordre social en vigueur et les mœurs d'Israël en ce temps et cela a fini par susciter des troubles parmi le peuple. Que les réactions des chefs juifs ait été mues par des considérations politiques, personnelles ou autres, le fait est que l'affaire a directement trait à la religion et on a bien cherché à l'occire pour et à cause de son message religieux.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        L'église accepte volontiers que la venue de Jésus fut miraculeuse mais refuse que son départ fut aussi miraculeux. Je vois mal la thèse du christianisme (que Dieu est permis que "son fils" puisse mourir dans de telles souffrance), la thèse coranique serait plus logique.
        Cher btp50,
        Parler des lois de la nature et leurs relations a la divinité pour les chrétiens c'est très frappant car, pour tout chrétien qui se respecte, Jésus, la personne la plus vénérée du Christianisme de par sa naissance miraculeuse échappait totalement aux lois physiques de la vie. Pour les musulmans Jésus n'a point été crucifié mais a été élevé à Dieu, n’étant d’ailleurs pas le seul puisque d’autres prophètes sont dans le même cas : Elie, Idris, Enoch. Si Jésus de par sa naissance miraculeuse échappait aux lois physiques de la vie, sa mort devrait aussi échapper à celle de tout un chacun. Car il existe une réciprocité entre la vie et la mort et une suite en toute chose. Pour les musulmans Jésus a été élevé à Dieu, n’étant d’ailleurs pas le seul puisque d’autres prophètes sont dans le même cas : Elie, Idris, Enoch.

        Il ébranle ainsi la forteresse des certitudes de notre conception limitée des choses de ce monde, qui n’ont de réelles valeurs qu’en étant rattachées justement à l’essence, à Dieu. Sans ce rattachement, les pouvoirs, les savoirs, les connaissances ne sont plus qu'illusoires. Nous ne comprendrons son message que par la quête des valeurs spirituelles et chevaleresques qu’il est venu pour nous enseigner aussi bien de sa naissance prodigieuse que de son élévation surnaturelle.
        A chaque instant la vérité nous interpelle, y sommes nous attentifs.
        Rien n'est de moi, Je vous irrigue des écrits et de la connaissance des grands.

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        • #5
          La crucifixion de Jésus n'a sans doute pas grand-chose à voir avec la religion
          ca leur a pas suffit l'assertion de la crucifixion de l'homme miraculeux, le fils de dieu et traité d'agneau dans le nouveau testament qui est sacrifier pour effacé les péchés des enfants de dieu l'amour celui qui n'a épargné ni enfant ni femme ni vieux ni bétails dans le passé comme il et bien détaillé dans l'ancien testament,pourquoi cette haine?ne sont'ils pas ses enfants? une question qu'aucun chrétien n'ose donner une réponse raisonnable qui compati avec les concepts qui sont décrété dans le nouveau testament dont les chrétiens cautionnent,"dieu amour" "enfant de dieu"



          Jean 1.36 – GTB
          Il vit Jésus qui passait, et il dit : Voici l’Agneau de Dieu !



          Jean 1.29 – GTB
          Le lendemain, Jean aperçut Jésus qui se dirigeait vers lui ; alors il s’écria : Voici l’Agneau de Dieu , celui qui enlève le péché du monde.
          L'escalier de la science est l'échelle de Jacob,il ne s'achève qu'aux pieds de Dieu
          Albert Einstein

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          • #6
            Pilate, d’après les évangiles, n’en est pas moins coupable par sa lâcheté: craignant lui aussi pour son poste, il accepte de valider la condamnation, tout en s’en lavant les mains.
            Cher Haddou,
            Beaucoup de prophètes, bien avant Jésus, furent jugés et tués par leur contemporains. Les prophètes, en mourant, le faisaient pour Dieu et la Vérité comme tous les héros dans le monde. Dans le cas de Jésus, les chrétiens actuels nous parlent d'un dessein de Dieu planifié pour sauver les humains. Ils affirment injustement que la souffrance de Jésus et sa mort sur la croix étaient nécessaires pour racheter tout les hommes qui sont par nature tous atteints par le péché originel a leurs naissance. Vous comprenez la complexité du problème. Si les chrétiens se sont arrêté au fait que Jésus serait mort innocemment sur la croix trahi par les siens, l'islam ne serait pas intervenu pour corriger cette anecdote aussi importante historiquement qu'elle soit. La gravité s'est annoncée lorsque des "croyants" zélés ont commencé a traduire cela par une redemption de toute l'humanité. L'islam, en tant que correctif divin, ne pouvait plus se taire sur ce plan. Et par la grace divine la pensée humaine le rejoint car a qui peut échapper actuellement l'horrifiante idée qui se résumerait au fait que seule une vie humaine parfaite pouvait être proposée pour remplir l'exigence naturelle du rachat du péché originel. Pour régler définitivement ce problème a la source, le Coran révèle que Jésus n'a pas été crucifié ni tué d'une autre manière.

            Ce qu'il faut savoir c'est que nous musulmans disons que les textes évangéliques canoniques constituent une tentative humaine de relater la mission de Jésus, et qu'il y a dans ces textes des éléments authentiques ainsi que des erreurs de relation, au début ils n'avaient nullement l'intention de forger un mensonge. Nous ne pensons même pas que ceux qui ont relaté cette crucifixion auraient menti, c'est-à-dire auraient délibérément écrit chose qu'il savaient ne pas être véridique au sujet de la fin de la mission de Jésus. Ces derniers n'ont pas menti mais ont relaté à son sujet ce qu'ils ont entendu des gens leur relater, puisque eux-mêmes étaient absents au moment du procès de Jésus. Et ce que ces gens leur ont relaté, ils ne l'ont pas non plus forgé mais ont été mis dans une illusion à son sujet.
            A chaque instant la vérité nous interpelle, y sommes nous attentifs.
            Rien n'est de moi, Je vous irrigue des écrits et de la connaissance des grands.

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