Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les petites confessions de Chirac sur Bouteflika

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les petites confessions de Chirac sur Bouteflika

    Bouteflika est un personnage complexe mais je l'aime bien. Il déteste cette période coloniale, mais ne me le dit pas trop, car il est poli. C'est un sujet que nous avons en général esquivé”.

    “Bouteflika est un personnage complexe, mais je l'aime bien”. C'est en ces termes que le président Jacques Chirac évoque son homologue dans un livre-confession que vient de publier à Paris le journaliste d'investigation, Pierre Péan. L'ouvrage est une autobiographie dialoguée, qui paraît alors que Chirac s'apprête à se retirer de la scène politique après une carrière de quarante ans dont douze à l'Élysée. Le président français n'y évoque en réalité que très peu les relations avec l'Algérie et le passage sur Bouteflika n'apparaît qu'en incident quand Chirac, partisan de l'Algérie française, évoque son engagement pendant la guerre. Un sujet douloureux que les deux chefs d'État préfèrent éluder. Y compris lors de la visite triomphale à Alger, en mars 2003, quand Chirac avait restitué le sceau de la ville d'Alger que le dey avait remis au maréchal de Bourmont en 1830. “Bouteflika est un personnage complexe mais je l'aime bien. Il déteste cette période coloniale mais ne me le dit pas trop, car il est poli. C'est un sujet que nous avons en général esquivé. C'est lui qui m'a cité un livre écrit en arabe par un ancien chef de wilaya de l'Oranie qui me consacrait quelques pages”. Dans ce livre, l'auteur évoque “une unité qui était commandée par un dénommé Chirac” dont il tient à faire l'éloge “parce qu'il a toujours été d'une totale correction avec les gens de la wilaya. Il n'y a jamais eu de problème”. Et au locataire de l'Élysée de commenter. “C'est vrai. J'avais un nerf de bœuf, et au moindre manquement de mes hommes je m'en servais”.
    Chirac raconte que lors de sa visite d'État de mars 2003, Bouteflika organisa une grande réception à laquelle étaient conviés nombre d'anciens moudjahidine. Il lui présenta une femme qui avait fait sauter un café français et l'auteur du livre précédemment cité. “Tous deux sont montés sur scène et me sont tombés dans les bras. Cela ne m'a pas choqué et je les ai embrassés de bon cœur”, se souvient-il.
    Son engagement en Algérie, Chirac l'avait désiré ardemment. “Je voulais aller en Algérie et pas me planquer. C'est une question de principe”, dit-il, alors que sa hiérarchie voulait l'affecter dans la marine. “J'aurais bien pu me dispenser d'aller servir en Algérie du fait que j'étais à l'ENA. Je suis parti comme volontaire. Je ne me suis même pas posé la question de la légitimité de la guerre d'Algérie. Enfin si, je me la suis posée mais je n'ai pas éprouvé pour autant la moindre hésitation : je suis parti vers les djebels... Puisque la France avait décidé — à tort ou à raison — que l'Algérie devait rester française, eh bien, j'apporterais ma contribution ; c'était un choix fondamental...” car faire son service militaire en pleine guerre d'Algérie était “le comble de l'abomination”.
    Est-ce pour conjurer ce passé que Chirac a tenu à signer un traité d'amitié ? Peut-être ! En pleine tempête provoquée par sa majorité, il a quand même abrogé l'article 4 de la loi du 23 février 2005 faisant les éloges de la colonisation. Insuffisant pour parapher le traité.
Chargement...
X