Raphael Balenieri*| 04/04 | 11:42
Le deuxième groupe privé du pays s'installe dans l'Hexagone en lançant aujourd'hui un premier smartphone à 299*euros.
Après les smartphones japonais, taïwanais, sud-coréens ou chinois, place désormais aux téléphones… algériens*! C'est le pari de Condor, le deuxième groupe privé d'Algérie (15.000 employés et 1*milliard de dollars de chiffre d'affaires). Ce champion régional de l'électronique et de l'électroménager, «*présent dans 90*% des foyers algériens*» et dans plusieurs pays d'Afrique francophone, vient d'arriver sur le marché français, en lançant, ce mercredi, un premier smartphone à 299*euros, l'Allure M3.
Ce groupe familial né en 1954 a beau être relativement inconnu de ce côté de la Méditerrannée -- en dehors bien sûr de la diaspora du Maghreb établie en Europe -- il affiche clairement ses ambitions. Quitte à avoir les yeux plus grands que le ventre… L'Allure M3, en effet, ne sera disponible qu'en juin et pourtant, Condor espère déjà grâce à lui obtenir 10*% du marché français du smartphone en 2019. Soit autant que Huawei,**le numéro trois mondial du secteur derrière Samsung et Apple,*qui a obtenu cette part en France qu'après un énorme travail de communication mené au fil des ans.
2*millions d'unités en 2019
Condor, lui, espère vendre 2*millions de téléphones dans l'Hexagone l'année prochaine, sur un marché qui en écoule près de 22*millions par an, selon le cabinet GfK. A domicile, par comparaison, Condor vend 3,5*millions d'appareils par an (téléphones et tablettes).
«*En Algérie, nous avons détrôné Samsung en cinq ans et nous sommes à présent numéro un*» raconte, de passage à Paris, Abderrahmane Benhamadi, le fils du fondateur de Condor et actuel président du conseil d'administration. «*Cela fait deux ans que nous préparons notre arrivée en France. Il était temps de sortir de nos frontières, nous sommes un exemple de coopération Sud-Nord*!*» se réjouit le patron,**l'un des 140 dirigeants d'entreprises invités en janvier par Emmanuel Macron à Versailles pour le sommet « Choose France ».*La société, spécialisée à l'origine dans le BTP et présente dans les smartphones depuis 2013, exporte déjà dans 12 pays.
Mais pour s'implanter durablement en France, Condor va devoir croiser le fer avec*le franco-chinois Wiko*(18*% du marché) et*le français Echo*(3*%), positionnés eux aussi sur les téléphones d'entrée de gamme. Après l'Allure M3, Condor prévoit de lancer en France d'autres modèles encore plus abordables, dont un smartphone à 60*euros, exactement comme chez Wiko.
«*C'est le marché des ados, des collégiens qui n'ont pas encore récupéré le vieil iPhone de leurs parents. Il y a toujours une place à prendre*» explique Bruno Lakehal, analyste chez Gartner. «*Mais de là à atteindre 2*millions d'unités, du jour au lendemain, ça me paraît tout de même difficile*[…] Si Condor arrive à vendre 700.000 smartphones, ce que fait Asus en France, ce serait déjà pas mal.*»
Déficit de notoriété
Pour percer, Condor va aussi devoir combler son déficit de notoriété. Le fabricant algérien était présent, en février,*au Mobile World Congress de Barcelone, le rendez-vous mondial du mobile.*Et il a à nouveau cassé la tirelire pour participer au MedPi, le salon annuel de l'électronique grand public qui se tient à Paris. L'idée étant, à chaque fois, d'élargir le public, sans cibler spécifiquement les Français d'origine maghrébine qui connaissent déjà Condor pour ses téléviseurs, ses frigos ou ses climatiseurs.
«*On se positionne comme une alternative et on s'adresse à tout le monde, aux consommateurs de 15 à 70 ans*» plaide Fares Al Mousli, le directeur de la stratégie de Condor. «*On va y aller doucement mais sûrement. Le marché a besoin de marques nouvelles*» dit-il.
Après la France, son hub européen, Condor veut toucher le reste du Vieux Continent*: Espagne, Italie, les pays du Benelux et Portugal. Pour trouver de nouveaux relais de croissance, le mastodonte panafricain ne jure que par l'internationalisation. Le groupe ne réalise pourtant que 1,3*% de son chiffre d'affaires à l'étranger. Mais l'objectif est d'atteindre 50*% d'ici 2022. Réponse dans cinq ans.
Retour sur LesEchos.fr
Le deuxième groupe privé du pays s'installe dans l'Hexagone en lançant aujourd'hui un premier smartphone à 299*euros.
Après les smartphones japonais, taïwanais, sud-coréens ou chinois, place désormais aux téléphones… algériens*! C'est le pari de Condor, le deuxième groupe privé d'Algérie (15.000 employés et 1*milliard de dollars de chiffre d'affaires). Ce champion régional de l'électronique et de l'électroménager, «*présent dans 90*% des foyers algériens*» et dans plusieurs pays d'Afrique francophone, vient d'arriver sur le marché français, en lançant, ce mercredi, un premier smartphone à 299*euros, l'Allure M3.
Ce groupe familial né en 1954 a beau être relativement inconnu de ce côté de la Méditerrannée -- en dehors bien sûr de la diaspora du Maghreb établie en Europe -- il affiche clairement ses ambitions. Quitte à avoir les yeux plus grands que le ventre… L'Allure M3, en effet, ne sera disponible qu'en juin et pourtant, Condor espère déjà grâce à lui obtenir 10*% du marché français du smartphone en 2019. Soit autant que Huawei,**le numéro trois mondial du secteur derrière Samsung et Apple,*qui a obtenu cette part en France qu'après un énorme travail de communication mené au fil des ans.
2*millions d'unités en 2019
Condor, lui, espère vendre 2*millions de téléphones dans l'Hexagone l'année prochaine, sur un marché qui en écoule près de 22*millions par an, selon le cabinet GfK. A domicile, par comparaison, Condor vend 3,5*millions d'appareils par an (téléphones et tablettes).
«*En Algérie, nous avons détrôné Samsung en cinq ans et nous sommes à présent numéro un*» raconte, de passage à Paris, Abderrahmane Benhamadi, le fils du fondateur de Condor et actuel président du conseil d'administration. «*Cela fait deux ans que nous préparons notre arrivée en France. Il était temps de sortir de nos frontières, nous sommes un exemple de coopération Sud-Nord*!*» se réjouit le patron,**l'un des 140 dirigeants d'entreprises invités en janvier par Emmanuel Macron à Versailles pour le sommet « Choose France ».*La société, spécialisée à l'origine dans le BTP et présente dans les smartphones depuis 2013, exporte déjà dans 12 pays.
Mais pour s'implanter durablement en France, Condor va devoir croiser le fer avec*le franco-chinois Wiko*(18*% du marché) et*le français Echo*(3*%), positionnés eux aussi sur les téléphones d'entrée de gamme. Après l'Allure M3, Condor prévoit de lancer en France d'autres modèles encore plus abordables, dont un smartphone à 60*euros, exactement comme chez Wiko.
«*C'est le marché des ados, des collégiens qui n'ont pas encore récupéré le vieil iPhone de leurs parents. Il y a toujours une place à prendre*» explique Bruno Lakehal, analyste chez Gartner. «*Mais de là à atteindre 2*millions d'unités, du jour au lendemain, ça me paraît tout de même difficile*[…] Si Condor arrive à vendre 700.000 smartphones, ce que fait Asus en France, ce serait déjà pas mal.*»
Déficit de notoriété
Pour percer, Condor va aussi devoir combler son déficit de notoriété. Le fabricant algérien était présent, en février,*au Mobile World Congress de Barcelone, le rendez-vous mondial du mobile.*Et il a à nouveau cassé la tirelire pour participer au MedPi, le salon annuel de l'électronique grand public qui se tient à Paris. L'idée étant, à chaque fois, d'élargir le public, sans cibler spécifiquement les Français d'origine maghrébine qui connaissent déjà Condor pour ses téléviseurs, ses frigos ou ses climatiseurs.
«*On se positionne comme une alternative et on s'adresse à tout le monde, aux consommateurs de 15 à 70 ans*» plaide Fares Al Mousli, le directeur de la stratégie de Condor. «*On va y aller doucement mais sûrement. Le marché a besoin de marques nouvelles*» dit-il.
Après la France, son hub européen, Condor veut toucher le reste du Vieux Continent*: Espagne, Italie, les pays du Benelux et Portugal. Pour trouver de nouveaux relais de croissance, le mastodonte panafricain ne jure que par l'internationalisation. Le groupe ne réalise pourtant que 1,3*% de son chiffre d'affaires à l'étranger. Mais l'objectif est d'atteindre 50*% d'ici 2022. Réponse dans cinq ans.
Retour sur LesEchos.fr
Commentaire