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ONU: Extraits du rapport sur le Sahara occidental

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  • ONU: Extraits du rapport sur le Sahara occidental

    S /2018/277

    1. Le présent rapport est présenté en application de la résolution 2351 (2017), par laquelle le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 30 avril 2018 et m’a prié de lui présenter un rapport sur la situation au Sahara occidental bien avant la fin du mandat de la Mission. Il rend compte des faits nouveaux intervenus depuis la publication du rapport précédent (S/2017/307) et décrit la situation sur le terrain, l’état et l’avancement desnégociations politiques sur le Sahara occidental, l’application de la résolution 2351 (2017), les difficultés auxquelles se heurtent les opérations de la Mission et les mesures prises pour les
    surmonter.

    2. Le 16 août 2017, j’ai annoncé ma décision de nommer mon nouvel Envoyé personnel pour le Sahara occidental en la personne de M. Horst Koehler (Allemagne), en remplacement de M. Christopher Ross (États-Unis d’Amérique), dont le mandat a pris fin le 30 avril 2017. M. Koehler a pris ses fonctions le 8 septembre. Le 1er décembre, j’ai également annoncé la nomination de mon nouveau Représentant spécial pour le Sahara occidental et Chef de la MINURSO en la personne de M. Colin Stewart (Canada), succédant à M me Kim Bolduc (Canada), qui a achevé sa mission le 22 novembre.

    3. La situation au Sahara occidental, pour autant que la MINURSO a pu l’observer, est restée généralement calme au cours de la période considérée. Toutefois, des tensions entre les parties, notamment sur les questions non réglées concernant la zone de Guerguerat, ainsi que des problèmes de sécurité, ont continué de caractériser l’environnement opérationnel et la mise en œuvre du mandat de la MINURSO.

    4. Le 28 avril 2017, le Front Polisario a retiré ses éléments armés de la zone tampon de Guerguerat, dans le sud du territoire. Pour suivre l’évolution de la situation, la MINURSO a continué de maintenir dans la zone une présence de jour, complétée, au besoin, par des patrouilles héliportées.

    La zone de Guerguerat est demeurée calme et libre d’éléments de l’une ou l’autre parties, pendant la période considérée jusqu’à la fin décembre, lorsqu’un petit groupe de militaires du Front Polisario a brièvement pénétré dans la zone tampon pour avertir les observateurs de la MINURSO que le Front allait bloquer un rallye automobile qui devait traverser le territoire pour se rendre en Mauritanie.

    Dès le 4 janvier 2018, un petit groupe d’éléments, apparemment non armés, du Front Polisario a établi ce que les dirigeants du Front Polisario ont décrit comme un «poste de surveillance» de jour à l’intérieur de la zone tampon, à quelque 500 mètres au sud-est du poste d’observation temporaire de la MINURSO. Au moment de la publication du présent rapport, ces éléments étaient toujours sur place pendant la journée. Le Front Polisario a assuré la MINURSO que sa présence consistait en une «police» civile non armée. Le 24 janvier 2018, la MINURSO a été invitée à constater qu’il n’y avait pas d’armes dans le véhicule de la police.

    5. Au paragraphe 3 de sa résolution 2351 (2017), le Conseil de sécurité a estimé que la crise intervenue récemment dans la zone tampon de Guerguerat suscitait des interrogations fondamentales concernant le cessez-le-feu et les accords connexes et m’a encouragé à explorer les moyens d’y répondre. À cet égard, le Secrétariat a envoyé, le 2 juin, des notes verbales au Maroc et au Front Polisario, dans lesquelles il a proposé de traiter ces questions, notamment en déployant une mission d’experts chargée de procéder à des consultations approfondies avec les parties.

    Il a également demandé des informations sur les questions visées au paragraphe 3 de ladite résolution. Le Front Polisario a accepté la proposition, en juin. En août, le Maroc a répondu que l’accord militaire N°1 demeurait viable et garant de la préservation du cessez-le-feu. En conséquence, il a estimé que la mission proposée était «inopportune» et «inappropriée».

    6.Dans une lettre datée du 9 décembre 2017, le Secrétaire général du Front Polisario, M.Brahim Ghali, a protesté, faisant valoir, notamment, que la crise de Guerguerat n’avait pas été réglée, qu’aucune mission d’experts de l’ONU n’avait été déployée et qu’aucune mesure concrète n’avait été prise par l’ONU pour mettre en œuvre les dispositions de la résolution 2351 (2017) du Conseil de sécurité. Il a prévenu que le Front Polisario «n’accepterait pas le maintien de cette situation».

    7. Le 4 janvier 2018, le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies a adressé une lettre à mon Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix pour lui faire part de la préoccupation que lui inspirait l’évolution de la situation à Guerguerat, déclarant que la présence du Front Polisario dans la zone tampon était de nature militaire, ce qui constituait une violation de l’accord militaire N°1.

    Les autorités marocaines ont réaffirmé ce message lors de plusieurs échanges qu’elles ont eus avec mon Envoyé personnel ainsi qu’avec le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques et le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.

    8. Le 6 janvier, j’ai exprimé ma profonde préoccupation face au récent regain des tensions à Guerguerat, appelant les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter une escalade. J’ai également demandé que le trafic civil et commercial régulier ne soit pas entravé et qu’aucune décision ne soit prise qui pourrait constituer une modification du statu quo concernant la zone tampon.

    Dans une lettre que j’ai adressée au Secrétaire général du Front Polisario en date du 5 janvier, j’ai demandé aux parties de s’abstenir de toute action qui pourrait compromettre les efforts déployés par mon Envoyé personnel pour relancer le processus politique, tout en renouvelant mon attachement à un règlement pacifique du conflit.


    9. Dans une lettre datée du 7 janvier, le Secrétaire général du Front Polisario a demandé instamment que les causes sous-jacentes des tensions à Guerguerat «soient traitées efficacement, dans le cadre d’une approche globale qui accorde une place centrale à la mise en œuvre intégrale du mandat de la MINURSO».

    Il a également rappelé que la décision du Front Polisario de retirer sa présence de Guerguerat en avril 2017 était censée faciliter les efforts des Nations Unies et serait réexaminée compte tenu des «engagements de toutes les parties prenantes». S’agissant du trafic civil traversant la zone, il a déploré que celui-ci suppose l’expansion du Maroc «jusqu’à la frontière d’un pays tiers et la reconnaissance implicite du fait que le statut final du territoire a déjà été déterminé». Pour conclure, le Secrétaire général du Front Polisario a noté que le Front Polisario demeurait résolu à engager des négociations de fond sans conditions préalables et à coopérer pleinement avec moi-même et mon Envoyé personnel.

    10. Le 1er février, le Représentant permanent du Maroc a réaffirmé, dans une lettre adressée à mon Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, la préoccupation de son pays face au maintien de la présence du Front Polisario près de Guerguerat.

    Le Maroc a également souligné que cette présence compromettait la relance du processus politique. Le 5 février, le Coordonnateur marocain auprès de la MINURSO a adressé à mon Représentant spécial un message écrit dans des termes analogues, lui demandant de poursuivre et d’intensifier ses échanges avec le Front Polisario pour obtenir son retrait immédiat et inconditionnel.

    11. Le 6 novembre, le Roi Mohammed VI a prononcé un discours à l’occasion du quarante-deuxième anniversaire de la Marche verte. Il a déclaré que le Maroc maintenait son engagement à travailler dans le cadre du processus politique, en adhérant à la dynamique actuelle que j’ai voulue, et à coopérer avec mon Envoyé personnel. Il a indiqué que l’engagement du Maroc reposait sur quatre principes :

    a) le rejet de toute solution en dehors de la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et autre que sa proposition d’autonomie;

    b) la nécessité pour toutes les parties d’assumer leurs responsabilités en vue de trouver une solution définitive;

    c) le respect pour le Conseil de sécurité, seul organe international chargé de superviser le processus de règlement, et d) le rejet de toute «proposition obsolète visant à détourner le processus de règlement du mandat fixé».

    Le Maroc ne restera pas les bras croisés, à attendre que soit trouvée la solution souhaitée, mais poursuivra au contraire l’action engagée pour promouvoir le développement de «[ses] régions méridionales», notamment en leur permettant de faire le lien entre le Maroc et les pays africains situés plus au sud. Les médias ont rapporté que le Front Polisario avait dénoncé le discours, y voyant un «déni des engagements pris par le Maroc dans le cadre du processus de paix».

    12. Au cours de la période considérée, la vie publique à Laayoune, pour autant que la MINURSO ait pu le constater, est restée largement calme mais marquée par un certain nombre de manifestations qui, selon le Front Polisario, auraient été violemment réprimées par les forces de sécurité marocaines. Dans l’intervalle, les investissements marocains au Sahara occidental se sont poursuivis, accompagnés de l’exécution ou de l’annonce de nombreux projets. Le Front Polisario a objecté, à maintes reprises, que le Maroc exploitait illégalement les ressources naturelles du Sahara occidental et imposait un nouveau statu quo sur le terrain».


    13. La vie publique dans les camps de réfugiés proches de Tindouf (Algérie) est restée pacifique et exempte d’épisodes graves, même si les réfugiés demeuraient frustrés par l’impasse dans laquelle se trouvait le processus politique. Quelques manifestations sporadiques ont eu lieu dans les camps de réfugiés, pour dénoncer, par exemple, la pénurie d’eau essuyée dans le camp de Smara en mai et les coupures d’électricité subies dans le camp de Laayoune en janvier. Une manifestation de faible envergure s’est déroulée en mai à Rabouni, près de Tindouf, pour protester contre la décision prise par le Front Polisario de se retirer de Guerguerat et pour en exiger la révision.

    Des responsables du Front Polisario ont confirmé à la MINURSO que deux cas, circonscrits, d’insécurité liée aux drogues ont été constatés dans les camps d’Auserd et de Smara. La raréfaction, inexorable, de l’aide humanitaire aux réfugiés demeure préoccupante. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Coordonnateur résident des Nations Unies en Algérie ont lancé, en mai et octobre respectivement, des appels aux donateurs. En juillet, des vents violents ont endommagé une centaine d’habitations et plusieurs établissements d’enseignement dans le camp de réfugiés de Dakhla, faisant quelques blessés.

    14. Le Front Polisario a à plusieurs reprises fait part à la MINURSO de ses préoccupations quant à la menace accrue que représentait la contrebande de drogue illicite au Sahara occidental, affirmant qu’elle provenait du Maroc. En juin, le Front Polisario a annoncé l’arrestation de 19 Marocains pour trafic de drogues. Le 31 octobre, ils ont tous été condamnés à des peines allant jusqu’à 16 ans d’emprisonnement. Le Front Polisario a informé la MINURSO que ceux-ci se trouvaient dans un centre de détention de Tifariti.

    .../...

  • #2
    15. Les autorités marocaines m’ont écrit à cinq reprises pour me faire part, notamment, des préoccupations que leur inspiraient la présence du Front Polisario dans la zone tampon, près de Guerguerat, et le fait que celui-ci y construise des murs de sable. Le Représentant permanent du Maroc m’a également écrit pour réaffirmer que le conflit au Sahara occidental relevait de la compétence exclusive du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Il a réaffirmé l’opposition catégorique du Maroc à toute implication de l’Union africaine dans le processus politique. Dans une lettre datée du 18 avril 2017, le Représentant permanent a taxé mon précédent rapport sur le Sahara occidental (S/2017/307) de partialité, estimant qu’il souffrait de lacunes et d’insuffisances, en particulier pour ce qui était de la question des droits de l’homme et de la situation humanitaire dans les camps de réfugiés proches de Tindouf, et des relations entre la MINURSO et le Front Polisario.

    III. Activités politiques

    17. La nomination de mon Envoyé personnel a été saluée par les parties et les États voisins, qui se sont engagés à soutenir les efforts qu’il entreprendrait. À New York, il a tenu des consultations initiales avec des représentants des parties et des États voisins ainsi qu’avec des membres du Conseil de sécurité et avec le Groupe des Amis pour le Sahara occidental, en vue d’imprimer un nouvel élan au processus politique et de l’animer d’un nouvel esprit pour, in fine, parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable du conflit au Sahara occidental, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies.

    18. Du 15 au 24 octobre, mon Envoyé personnel a effectué sa première visite dans la région. Ses déplacements l’ont conduit à Rabat, Rabouni, Tindouf, Alger et Nouakchott. Dans le cadre de sa visite, il avait pour principal objectif d’engager le dialogue avec les parties et les États voisins pour en comprendre la position, renforcer la confiance et évaluer directement la situation sur le terrain. S’il est vrai que les participants se sont tous réaffirmés dansleur position traditionnelle, je suis encouragé de voir qu’il a pu engager des discussions, au niveau le plus élevé, dans l’ensemble de la région.

    19. À Rabat, mon Envoyé personnel a été reçu par le Roi Mohammed VI, par le Premier Ministre, M.Saadeddine Othmani, et par le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, M.Nasser Bourita. Le Roi s’est félicité de la nomination de mon Envoyé personnel et a exprimé son attachement au processus de négociation. Le Premier Ministre a également exprimé son soutien aux efforts déployés par mon Envoyé personnel pour régler le conflit.

    Dans l’intervalle, le Ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération internationale a rappelé que son pays restait déterminé à trouver une solution politique au conflit qui se fonde sur l’initiative marocaine d’autonomie de 2007. Il a souligné qu’il faudrait, aux fins du règlement du conflit du Sahara occidental, que l’Algérie joue un rôle plus important dans ce contexte.

    20. À Rabouni, mon Envoyé personnel a rencontré le Secrétaire général du Front Polisario et des membres de la direction de ce dernier ainsi que des représentants des femmes et des jeunes. Le Secrétaire général du Front Polisario a réitéré l’engagement inconditionnel du Mouvement à parvenir à un règlement pacifique du conflit, tout en mettant l’accent sur les souffrances endurées par le peuple sahraoui, en particulier les jeunes et les personnes vivant dans des camps de réfugiés.

    Il a engagé le Maroc à retourner à la table des négociations, sans conditions préalables.Lors d’une visite qu’il a faite au camp de réfugiés d’Auserd, près de Tindouf, mon Envoyé personnel a pris toute la mesure du désarroi et des émotions éprouvés par une population de réfugiés qui continue de subir les conséquences d’un conflit n’ayant que trop duré. La dureté des conditions qui règnent dans les camps et l’exaspération de nombreuses personnes, en particulier des femmes et des jeunes, face au manque de perspectives d’un lendemain meilleur, sont autant de souvenirs indélébiles que mon Envoyé personnel a gardés de cette visite.

    À Tindouf, mon Envoyé personnel a également pu rencontrer des membres du personnel civil et des observateurs militaires de la MINURSO, à qui il a exprimé sa gratitude pour l’important labeur qu’ils effectuaient, qui contribue grandement à créer un environnement propice au processus de négociation.

    21. À Alger, mon Envoyé personnel a rencontré le Président algérien, M.Abdelaziz Bouteflika, ainsi que le Premier Ministre, M.Ahmed Ouyahia, et le Ministre d’État et Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, M.Abdelkader Messahel. Le Président a souligné que son pays continuait d’appuyer tout règlement pacifique qui soit acceptable pour le Front Polisario et qui respecte son droit à l’autodétermination.

    Il a demandé à mon Envoyé personnel de contribuer à renforcer la confiance entre toutes les parties prenantes. Le Premier Ministre lui a transmis un message analogue. Le Ministre d’État et Ministre des affaires étrangères et dela coopération internationale a souligné le rôle de l’Algérie en tant qu’État voisin ainsi que l’attachement de son pays au principe de l’autodétermination.

    22. À Nouakchott, mon Envoyé personnel a rencontré le Président mauritanien, M.Mohamed Ould Abdel Aziz, le Premier Ministre, M.Yahya Ould Hademine, et le Ministre des affaires étrangères, M.Isselkou Ould Ahmed Izid Bih. Tous les interlocuteurs ont réaffirmé la position traditionnelle de «neutralité positive» de la Mauritanie et leur volonté d’
    appuyerpleinement les efforts de mon Envoyé personnel.

    23. Durant sa visite, mon Envoyé personnel a souligné, auprès de tous ses interlocuteurs, la nécessité d’œuvrer de concert, dans un esprit de compromis et de réalisme, et de relancer le processus politique, sans conditions préalables. Il leur a demandé de donner des signes de bonne volonté qui attesteraient de leur engagement à trouver une solution mutuellement acceptable.

    Toutes les parties prenantes sans exception qu’il a consultées lors de son premier séjour dans la région ont déploré le manque de coopération régionale imputable au conflit du Sahara occidental et ses conséquences en termes de perte d’emplois, de décroissance et de raréfaction des débouchés pour tous les peuples du Maghreb.

    24. Le 22 novembre, mon Envoyé personnel a rendu compte au Conseil de sécurité, à New York, des résultats de sa première visite effectuée dans la région. Il a fait part d’un optimisme circonspect, relevant qu’il avait constaté, auprès de tous les interlocuteurs, un «certain désir» de trouver une solution.

    Il a invité le Conseil à travailler avec lui pour définir les prochaines étapes concrètes de la voie à suivre, demandant à ses membres de s’inspirer, dans leurs positions respectives, du nouvel esprit auquel ils aspiraient. Le Conseil a ouvertement exprimé son soutien à mon Envoyé personnel, notant que sa nomination et sa visite dans la région contribuaient dans une large mesure à créer la nouvelle dynamique requise pour faire avancer le processus politique.

    25. Depuis son exposé au Conseil, mon Envoyé personnel a poursuivi le dialogue avec les dirigeants des parties et des États voisins. Il a également poursuivi ses consultations avec les membres du Groupe des Amis pour le Sahara occidental–Espagne, États-Unis d’Amérique, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord–ainsi qu’avec d’autres parties intéressées.

    26. Entre le 9 et le 18 janvier, mon Envoyé personnel s’est rendu à Addis-Abeba, à Bruxelles, à Kigali, à Londres et à Paris pour s’y entretenir avec des représentants gouvernementaux ainsi qu’avec des interlocuteurs de l’Union africaine et de l’Union européenne, y compris le Président de la Commission de l’Union africaine, M.Moussa Faki Mahamat, et la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Présidente de la Commission européenne, Mme Federica Mogherini.

    Lors de ces entretiens, les interlocuteurs se sont engagés à appuyer les efforts de mon Envoyé personnel, saluant l’initiative prise par l’ONU dans le processus. Mon Envoyé personnel a mis l’accent sur les conséquences politiques et socioéconomiques ainsi qu’en termes de sécurité qu’entraînait le conflit au Sahara occidental sur l’intégration régionale. Le 6 février, ils’est rendu à Genève pour s’y entretenir, avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, de l’aide humanitaire apportée aux réfugiés sahraouis dans les camps proches de Tindouf.

    27. Le 14 décembre, dans des lettres identiques sur le fond, mon Envoyé personnel a invité les parties au conflit et les États voisins à tenir des consultations bilatérales approfondies. Tous les destinataires ont répondu favorablement à l’invitation.

    28. C’est ainsi que, les 25 et 26 janvier, mon Envoyé personnel a rencontré le Secrétaire général du Front Polisario à Berlin. Les consultations ont été l’occasion d’examiner en profondeur les dimensions politique, socioéconomique et humanitaire du conflit et la situation régnant de part et d’autre du mur de sable. Elles ont également été l’occasion d’évaluer le processus politique engagé jusque-là et d’examiner de nouvelles idées pour la suite.

    Le 6 mars, mon Envoyé personnel a tenu, à Lisbonne, des consultations avec le Ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération internationale, qui ont permis, notamment, de faire le tour des activités entreprises par mon Envoyé personnel au cours des récents mois écoulés et de procéder à un échange de vues sur les possibilités de structurer de futurs pourparlers et sur l’évolution politique récente. Le Ministre a réaffirmé la volonté du Maroc de collaborer avec mon Envoyé, qualifiant publiquement les consultations de « riches et fructueuses».

    29. Le 8 février, mon Envoyé personnel a rencontré, à Berlin, le Ministre mauritanien des affaires étrangères et de la coopération. Celui-ci a souligné combien il importait de préserver les bonnes relations qu’entretenait la Mauritanie avec tous ses voisins, insistant sur la volonté de son pays de soutenir le processus de facilitation mené sous l’égide de l’ONU.

    Le 15 février, mon Envoyé personnel a rencontré, à Berlin, le Ministre d’État et Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale algérien. Celui-ci a souligné que l’Algérie était disposée à appuyer le processus politique en sa qualité de pays voisin, insistant ailleurs sur l’importance de respecter le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    30. Je suis encouragé par les réactions positives des représentants des parties et des États voisins, qui se sont montrésfavorables à la tenue de consultations dans un climat ouvert et franc, lesquelles ont permis à mon Envoyé personnel d’étudier plus avant les positions de ces derniers ainsi que les moyens de structurer les futurs pourparlers.

    31. Le 21 mars, mon Envoyé personnel a fait un exposé au Conseil de sécurité, en application du paragraphe 11 de la résolution 2351 (2017). Le Conseil lui a exprimé son plein appui pour les efforts déployés.

    IV.Activités de la MINURSO

    A.Activités opérationnelles

    .../...

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    • #3
      32. Au 1ermars 2018, la composante militaire de la MINURSO comptait 225 membres (dont 14 femmes) pour un effectif autorisé de 246 personnes. La MINURSO a continué d’encourager les pays fournisseurs de contingents à renforcer l’équilibre entre les sexes. Du 1er avril 2017 au 1er mars 2018, la Mission a effectué environ 799 085 kilomètres de patrouilles terrestres et 679 patrouilles aériennes. La coopération entre les commandants des bases d’opérations de la MINURSO et les parties a été globalement satisfaisante. Au cours de la période considérée, des visites mensuelles ont été effectuées dans environ 920 unités, quartiers généraux et places fortes ainsi que dans 28 zones d’entraînement.

      Les observateurs militaires se sont également rendus dans 365 postes d’observation à l’est et à l’ouest du mur de sable et ont contrôlé plus de 292 activités opérationnelles notifiées par les deux parties. La MINURSO a continué de maintenir le poste d’observation temporaire de Guerguerat créé en août 2016 et composé de 10 observateurs militaires, d’un médecin et d’un auxiliaire médical, affectés à la surveillance des activités pendant la journée.

      33. À compter du 1er juillet, en raison d’une menace directe d’enlèvement contre le personnel international reçue fin juin, les patrouilles à l’est du mur de sable ont été limitées à un rayon de 100 kilomètres autour des bases d’opérations. Les patrouilles normales se sont poursuivies à l’ouest du mur de sable. Les opérations nocturnes des deux côtés du mur de sable sont restées suspendues.

      La MINURSO a également immédiatement mis en œuvre des mesures de précaution supplémentaires et accéléré le renforcement de l’infrastructure de sécurité physique et opérationnelle dans les neuf bases d’opérations. Dans le budget pour 2018-2019 présenté à l’Assemblée générale (A/72/731), la Mission a proposé l’achat de bunkers de protection pour toutes les bases d’opérations à l’est du mur de sable.

      34. Fin décembre, des éléments du Front Polisario ont fait leur réapparition à l’intérieur de la zone tampon près de Guerguerat (voir par. 4). Initialement, le Front Polisario a indiqué que cette présence était liée au passage de l’Africa Eco Race, un rallye automobile tout-terrain, qui devait traverser la région le 8 janvier. Le 4 janvier, le Front Polisario, qui avait annoncé son intention de bloquer la course, a interrompu et brièvement entravé la circulation civile, poussant quelques véhicules à faire demi-tour.

      Le mouvement a ensuite précisé qu’il ne perturberait pas le déroulement de la course et se bornerait à en observer le passage, ce qu’il a fait. La MINURSO a engagé le Front Polisario à se retirer de la zone.

      35. Le Maroc s’est fermement opposé à la présence du Front Polisario. Le 4 janvier, la MINURSO a été avertie par le Maroc du redéploiement de 260 soldats d’Auserd à Bir Gandouz, à environ deux heures de Guerguerat, pour sécuriser la course en cas de besoin. Le 9 janvier, la MINURSO a été informée que les troupes avaient regagné leur base d’origine.

      La MINURSO a maintenu le dialogue avec les deux parties et augmenté le nombre de patrouilles aériennes ainsi que les heures d’ouverture du poste d’observation temporaire dans la zone.

      36. Au 1er mars, des éléments du Front Polisario étaient toujours présents dans la zone de Guerguerat. Les observateurs militaires de la MINURSO ont continué d’observer la situation pendant la journée.

      37. Pendant la période considérée, la MINURSO a constaté cinq violations de l’accord militaire N°1 par l’Armée royale marocaine, qui viennent s’ajouter à 10 violations persistantes (voir S/2017/307, par. 36).

      Deux de ces violations étaient générales et trois consistaient en renforts tactiques. L’Armée royale marocaine n’a commis aucune violation de la liberté de circulation durant la période considérée.

      38. Par ailleurs, la MINURSO a recensé sept violations de l’accord militaire N° 1 par le Front Polisario, ainsi que cinq violations générales et deux violations de la liberté de circulation. Ces violations s’ajoutent aux trois violations persistantes mentionnées dans le rapport précédent (voir S/2017/307, par. 37).

      39. En octobre et janvier, l’Armée royale marocaine s’est plainte auprès de la MINURSO de deux fusillades nocturnes dans les sous-secteurs de Tichla et Bir Gandouz, le long de la partie sud du mur de sable, faits qu’elle a imputés aux forces militaires du Front Polisario. Dans les deux cas, l’Armée royale marocaine a affirmé qu’un de ses soldats affectés au mur de sable avait été blessé par des coups de feu provenant de la zone tampon alors qu’il enquêtait sur des bruits suspects.

      Le Front Polisario a nié avoir connaissance de ces deux fusillades et informé la MINURSO que ses forces militaires n’étaient pas présentes dans ces zones lors des faits en cause. N’effectuant pas de patrouilles de nuit en raison de l’insécurité, la Mission n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante la réalité des faits en question. Le Représentant permanent du Maroc a écrit au Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix pour le saisir de la question et prévenir que le Maroc ne tolérerait pas de telles provocations à l’avenir. La MINURSO a également observé six manifestations de civils sahraouis à l’intérieur de la zone tampon près du mur de sable .

      Si dans l’ensemble ces manifestations étaient pacifiques, dans un cas les manifestants ont lancé des pierres en direction des soldats de l’Armée royale marocaine stationnés au mur de sable. L’Armée royale marocaine s’est plainte auprès de la MINURSO des manifestations, les qualifiant de provocations et de violations des accords de cessez-le-feu.

      B. Lutte antimines

      40. Les mines terrestres et autres restes explosifs de guerre continuent de mettre en danger la vie des observateurs militaires, du personnel civil et des convois logistiques de la MINURSO. Au 1er mars, 54 zones où des bombes à sous-munitions avaient été larguées et 22 champs de mines restaient à dépolluer à l’est du mur de sable. Depuis sa réinstallation le 1er septembre 2016, le Centre de coordination de la lutte antimines de la MINURSO opère depuis Tindouf (Algérie).

      41. L’Armée royale marocaine a signalé qu’entre le 1er avril 2017 et le 1er mars 2018, quatre accidents liés aux mines terrestres ou aux restes explosifs de guerre s’étaient produits à l’est du mur de sable, faisant quatre blessés parmi la population civile locale. À l’ouest du mur de sable, trois personnes ont été tuées et 15 autres blessées dans des accidents provoqués par des mines terrestres ou des restes explosifs de guerre.

      42. Administré par le Service de la lutte antimines de l’ONU, le Centre de coordination de la lutte antimines a mené les activités suivantes: conduited’opérations de relevé et de déminage sur 3123830 mètres carrés de terres contaminées par des mines terrestres et des restes explosifs de guerre (dépollution de 24 zones de priorité moyenne et élevée où des bombes à sous-munitions avaient été larguées et de 11 champs de mines); vérification d’itinéraires sur 2350200 mètres carrés à l’est du mur de sable (soit l’équivalent de 391,7 kilomètres) pour faciliter les patrouilles terrestres de la MINURSO; destruction d’un total de 102 pièces à l’est du mur de sable; organisation d’une formation aux mesures de précaution relatives aux mines terrestres à l’intention de 217 nouveaux membres du personnel de la MINURSO; organisation de quatre sessions de remise à niveau à l’intention de 34 participants. Le Centre de coordination de la lutte antimines a procédé à 37 évaluations de l’assurance qualité de ses opérations.

      43. L’Armée royale marocaine a fait état du déminage de plus de 144770000 mètres carrésde terres à l’ouest du mur de sable et de la destruction de 1121 pièces, dont 1008 engins non explosés, 57 mines antichar et 56 mines antipersonnel.

      44. Le Centre de coordination de la lutte antimines a mené des activités de communication et de coordination avec le Front Polisario dans le domaine de la lutte antimines afin de mieux évaluer l’impact des mines terrestres et autres restes explosifs de guerre au Sahara occidental.

      ....

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      • #4
        L'état neutre non concerné insiste sur l'autodétermination.
        Les concerné ne demandent que la reprise des discutions.
        Va comprendre.

        Commentaire


        • #5
          Envoyé par Awtil
          L'état neutre non concerné insiste sur l'autodétermination.
          Les concerné ne demandent que la reprise des discutions.
          Va comprendre.
          Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) avec l'accord de Hassina 2

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          • #6
            je ne vois pas de "referendum"?

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            • #7
              L'état neutre non concerné insiste sur l'autodétermination.
              Veuillez consulter la constitution algérienne dont un article mentionne le droit a l'autodétermination des peuples colonisés.
              Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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              • #8
                Envoyé par El_Hour1 Voir le message
                Veuillez consulter la constitution algérienne dont un article mentionne le droit a l'autodétermination des peuples colonisés.
                à appliquer en kabylie d'abord, après on prendra votre constitution au serieux

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                • #9
                  L’Algérie a inscrit le combat du Front Polisario dans le cadre d’une lutte de décolonisation et appuie officiellement le droit à l’autodétermination de ce peuple. La défense de ce principe lui paraît naturelle dans la mesure où elle doit elle-même sa souveraineté à un référendum d’autodétermination organisé en 1962.
                  Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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                  • #10
                    à appliquer en kabylie d'abord, après on prendra votre constitution au serieux
                    Arretez car vous êtes hors sujet. Si vous avez le courage de créer une nouvelle discussion alors je serai heureux de débattre avec vous. SVP pas de hors-sujet
                    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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                    • #11
                      Veuillez consulter la constitution algérienne dont un article mentionne le droit a l'autodétermination des peuples colonisés.
                      Hors sujet et On s'en fout!!

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                      • #12
                        Envoyé par El_Hour1 Voir le message
                        L’Algérie a inscrit le combat du Front Polisario dans le cadre d’une lutte de décolonisation et appuie officiellement le droit à l’autodétermination de ce peuple. La défense de ce principe lui paraît naturelle dans la mesure où elle doit elle-même sa souveraineté à un référendum d’autodétermination organisé en 1962.
                        bla bla diplomatique à consommer pour les naifs.

                        pourquoi l'algerie ne soutient pas le mouvement corse, le mouvement basque, le mouvement catalan?

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                        • #13
                          Amokran.
                          Les selfies, c'est fini
                          J'aime bien la rime

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                          • #14
                            Envoyé par Afellay
                            Bla bla diplomatique à consommer pour les naifs.

                            pourquoi l'algerie ne soutient pas le mouvement corse, le mouvement basque, le mouvement catalan?
                            Apporte nous les dossiers déposés au Nation Unis par la corse, basque et le catalan

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                            • #15
                              Envoyé par AMOKRANE15100 Voir le message
                              Apporte nous les dossiers déposés au Nation Unis par la corse, basque et le catalan
                              parce que le polisario en a déposé un à l'onu?

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