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Trump va-t-il faire exploser le Moyen Orient?

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  • Trump va-t-il faire exploser le Moyen Orient?

    L'Iran est dans une position délicate face à un président américain déterminé à faire régner la loi du plus fort. L'heure n'est plus à manipuler les pays occidentaux.

    Depuis l'avènement de la République islamique, le dialogue de sourds était de mise entre les pays du Moyen Orient et la communauté internationale. L'Iran des ayatollahs jouait avec les principes démocratiques, il s'y opposait tout en les observant. On garde encore un vif souvenir de douze années de négociations intarissables entre les Etats-Unis et cinq pays européens avec l'Iran pour parvenir enfin au compromis bancal de 2015 sur les activités nucléaires de ce pays. Rarement dans l'histoire contemporaine, les négociations ont été aussi longues et si compliquées. Les dirigeants des pays occidentaux voulaient résoudre les problèmes par les négociations entre États en fonction de leurs intérêts, alors que les ayatollahs de Téhéran renvoyaient leurs interlocuteurs à l'intervention divine et au jugement dernier.

    La confrontation de deux logiques contradictoires, l'une fondée sur les principes démocratiques et l'autre sur une idéologie religieuse, aboutissait à des négociations sans fin et empêchait le dialogue entre l'Iran et l'Occident.

    Cette différence de logique politique trouvait chaque année sa meilleure illustration dans le discours des présidents iraniens à l'ONU. On se souvient, par exemple, de l'indignation de nombre de chefs d'État face aux discours d'Ahmadinejad, en 2009: "Nous souhaitons l'instauration d'un nouvel ordre dans le monde... Le monothéisme a laissé la place à l'adoration du moi et certains se sont assis à la place de Dieu... Nous cherchons la pureté, la foi limpide envers le Dieu unique, le jugement dernier et la justice dans les deux mondes, le bonheur véritable dans le bonheur des autres...". Ou lorsqu'il annonce en 2011: "Je suis convaincu que le futur qui sera construit lorsque l'humanité commencera à emprunter le chemin des divins prophètes et des justes sous le commandement de l'Imam Al-Mahdi, le sauveur ultime de l'humanité et l'héritier de notre grand prophète... Il viendra accompagné de Jésus-Christ afin de mener les amoureux de la justice et de détruire la tyrannie et la discrimination dans le monde."

    L'arrivée de Donald Trump marque une véritable rupture dans les échanges de la communauté internationale avec les pays autoritaires du Moyen Orient. Le nouveau président américain se différencie de ses prédécesseurs par sa propension à investir le rapport de force et à s'affirmer comme le chef d'État le plus puissant du monde. Sa politique étrangère est fondée sur l'idée que la première puissance du monde peut et doit imposer sa volonté aux autres pays.

    L'homme de pouvoir Trump cherche à rendre à son pays son ancienne gloire. Discours fantaisiste certes, mais compréhensible par les chefs d'État autoritaires de la région. Poutine, on le sait, triomphe auprès de son peuple grâce à son ambition de faire revenir la Russie au rang de l'époque tsariste. Erdogan exhume le passé ottoman de son pays et, depuis la seconde moitié du 19e siècle, les ayatollahs caressent le rêve de gouverner sur l'ensemble des musulmans, aussi bien shiites que sunnites. Ajoutons à ce palmarès les Saoudiens qui excellent dans la rivalité avec les Iraniens pour affirmer leur suprématie dans le monde de l'islam. Ambitions hypothétiques, car les sociétés sont en plein mouvement et ces hommes savent que leur temps est compté. Pourtant, la situation est inédite. Pour la première fois, grâce à leurs ambitions communes, les chefs d'États amis ou ennemis, autoritaires ou démocratiques, se comprennent et dialoguent avec le même langage.

    L'arrivée de Trump au pouvoir sonne le glas de la tergiversation de Téhéran et de son jeu ambigu avec les exigences de la communauté internationale. Les ayatollahs ont vite compris que cette fois ils n'ont pas affaire à un démocrate, mais à un président qui est d'autant plus dangereux qu'il est imprévisible et qu'il ne reculera devant rien pour imposer ses règles. Désormais, l'Iran se trouve dans une position délicate face un président américain déterminé à faire régner la loi du plus fort. N'est-ce pas la même loi qui a permis aux ayatollahs de tenir en laisse la société iranienne depuis quarante ans et d'étendre leur pouvoir dans la région?

    Les dirigeants iraniens savent que l'heure n'est plus à manipuler les pays occidentaux, ni à se lancer dans des négociations corrosives pour gagner du temps en vue d'investir les conflits régionaux. Ils savent que désormais les murs se resserrent autour d'eux et qu'ils n'ont pas le droit à la moindre erreur. Mais la question est de savoir s'ils vont défendre coûte que coûte leur hégémonie sur la région.

    Il convient de remarquer que, contrairement à Saddam Hussein ou au général Kadhafi, les ayatollahs n'ont rien des monarques orgueilleux qui fascinent par leurs égos incommensurables. Ils sont avant tout des habitués des jeux du pouvoir, très soucieux de conserver leurs prérogatives, et cela depuis plusieurs siècles. Certes, ils n'ont rarement su envisager une politique à long terme ou avoir une vue générale sur la conséquence de leurs actions. Pourtant, tout au long de leur existence, ils ont fait preuve d'un pragmatisme exceptionnel et nul ne peut leur reprocher de manquer d'opportunisme. S'ils ont rarement pris en considération les intérêts des Iraniens, ils restent très sensibles à leurs propres intérêts. Ils peuvent piller les trésors du pays, investir la richesse nationale ailleurs, tabasser, torturer, violer, massacrer les opposants iraniens et les prisonniers politiques, sous le prétexte que "l'islam est en danger", comme le disait Khomeyni. Mais dès que leur pouvoir ou leur train de vie opulent semble un tant soit peu touché, ils sont capables de faire des volte-face spectaculaires ou des "souplesses héroïques" –expression chère à l'ayatollah Khamenei, le Guide de la république islamique.

    Aujourd'hui, face à cet adversaire de taille qu'est Donald Trump, les ayatollahs se trouvent dans une situation délicate. L'alliance triangulaire entre les États-Unis, l'Arabie Saoudite et Israël met en danger ce qu'ils appellent "l'arc shiite" et, historiquement, Moscou n'a jamais été un allié valable pour les dirigeants iraniens. Les ayatollahs craignent que le moment venu, le président Poutine les abandonne à leurs risques et périls.

    Sur le plan intérieur, les Iraniens sont fortement appauvris et l'impopularité des ayatollahs est un fait incontestable: pas plus tard qu'en janvier dernier, dans cent-cinq villes du pays, les Iraniens ont crié "à bas la République islamique". Les nouveaux embargos américains vont mettre par terre l'économie exsangue du pays et ses dirigeants auront du mal à compter sur le peuple pour empêcher la chute de leur régime.

    Ainsi, la diplomatie du chantage de Donald Trump semble avoir des conséquences pour le moins inattendues. L'époque du président Obama est révolue et il est difficile de savoir où va le Moyen Orient. Avec le soutien de l'administration du président américain et du gouvernement du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Mohammed Ben Salman se fait applaudir pour ses réformes purement décoratives, mais il pousse en même temps le conflit shiite/sunnite à son paroxysme, déstabilise la région et hausse le ton contre Téhéran. Alors que les interventions massives de son pays au Yémen s'avèrent être un échec lamentable, ce jeune et ambitieux prince saoudien ne craint pas la guerre contre l'Iran. Ce pays est capable de vaincre l'Arabie saoudite qui, malgré tout son équipement américain avancé, est militairement faible et n'a pratiquement pas d'armée. Il n'en reste pas moins qu'une telle guerre engloutira l'ensemble de la région et ne laissera aucun pays intact.

    À l'heure de Trump, la région est devenue plus explosive que jamais. Il serait naïf de compter sur les ayatollahs de Téhéran pour calmer la situation. Pourtant, il serait tout aussi naïf d'attendre qu'ils fassent preuve d'une résistance héroïque face aux Américains. On peut plutôt espérer qu'ils restent fidèles à leur pragmatisme légendaire, procédant ainsi à une volte-face spectaculaire pour sauver leurs intérêts, en entamant un compromis rapide avec les Américains. Faute de quoi, le pire est à venir.

    Huffpost

  • #2
    Le Moyen Orient est déjà en explosion. Si le duo Trump/ Benyamin décident d'attaquer l'Iran les répercussions seront terribles.
    Il est bien de noter que Mahnaz SHIRALI Franco-Iranienne est une laïque par conséquent cette sociologue ne peut en aucun cas décrypter ce qui se passe au moyen Orient.
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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    • #3
      Trump va-t-il faire exploser le Moyen Orient?
      Pourquoi ce n'est le cas déjà?
      Maintenant finir par détruire le seul pays qui reste debout(l'Iran),c'est certains.

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