Le président américain a assuré lundi « des décisions majeures » dans « 24 à 48 heures » après l'attaque chimique présumée à Douma, en Syrie, samedi.
« Cela ne peut être toléré », a martelé ce lundi le président américain depuis Washington après l'attaque chimique présumée à Douma, en Syrie, qui a provoqué un tollé international. « C'était atroce, horrible », a lancé Donald Trump, évoquant l'attaque présumée aux « gaz toxiques » qui a frappé samedi la ville de Douma, dernière poche rebelle aux abords de la capitale Damas, et qui a été imputée au régime syrien.
Il a promis « des décisions majeures » dans les « 24 à 48 heures » alors qu'il avait déjà averti le régime et ses alliés - Moscou et Téhéran - qu'ils pourraient « payer le prix fort ». Son ministre américain de la Défense, Jim Mattis, avait déjà fait monter la tension : « Je n'exclus rien à l'heure actuelle », a-t-il assuré. Le président russe Vladimir Poutine a condamné pour sa part « le caractère inadmissible des provocations et spéculations » sur cette attaque chimique présumée. Moscou avait prévenu plus tôt qu'il était « nécessaire d'élucider de manière très minutieuse » ce qui s'était passé à Douma.
Dans ce contexte, le spectre d'une riposte militaire avait aussi été ravivé lundi après des tirs de missiles contre la base militaire T-4 du régime, dans le centre de la Syrie. Mais c'est Israel qui a été accusé par le pouvoir à Damas et son allié russe. Paris et Washington ont démenti être à l'origine des frappes contre la base T-4. La veille, ils avaient menacé le régime d'une « réponse forte » après avoir confirmé « l'utilisation d'armes chimiques » à Douma.
Quatre morts dans « attaque aux gaz toxiques »
En avril 2017, Donald Trump avait fait bombarder une base militaire syrienne en riposte à une attaque au gaz sarin imputée au régime, qui avait tué plus de 80 civils à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest. Selon les Casques blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society, plus de 40 personnes ont péri dans « l'attaque aux gaz toxiques » à Douma, dans la région de la Ghouta orientale, que le régime est en passe de reconquérir intégralement. Le régime Assad et la Russie, qui intervient militairement à ses côtés, ont démenti ces informations non vérifiées de sources indépendantes. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de sources, n'était pas en mesure de confirmer une attaque chimique.
Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a réclamé une réponse internationale « forte », quelques heures avant une réunion du Conseil de sécurité à 19 heures (GMT). La réunion, réclamée par neuf des quinze membres de l'instance, doit soutenir une « enquête indépendante » et exiger que « les auteurs de cet acte atroce » rendent des comptes, selon Washington. Les États-Unis ont fait circuler parallèlement un projet de résolution réclamant la création d'un nouveau « mécanisme d'enquête indépendant des Nations unies » (Unimi) sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
Le pouvoir d'Assad a toujours nié sa responsabilité dans les attaques chimiques qui lui ont été attribuées durant la guerre qui ravage le pays depuis 2011. Une vidéo postée par les Casques blancs et présentée comme tournée après l'attaque présumée à Douma a montré un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d'enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s'échappant de leur bouche. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé l'ouverture d'une enquête.
Une frappe « israélienne », quatre Iraniens tués
Grâce à l'appui militaire crucial de Moscou, le pouvoir de Bacher el-Assad a réussi à reprendre plus de la moitié du territoire syrien, au prix d'une guerre dévastatrice qui a fait plus de 350 000 morts en sept ans. Fort de ce même soutien, le régime a finalement fait plier le dernier groupe rebelle présent à Douma, l'obligeant à commencer à évacuer la cité. Des semaines durant, en février et mars, l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale a été la cible de bombardements intenses qui ont tué plus de 1 700 civils, selon l'OSDH. La crainte d'une riposte militaire a été accentuée avec le tir de missiles contre la base militaire T-4, connu sous le nom de Tiyas, dans la province de Homs, qui a coûté la vie à 14 combattants, dont 3 officiers syriens, selon l'OSDH.
Cette base accueille des forces russes et iraniennes, a indiqué l'ONG. Téhéran a confirmé la mort de quatre « conseillers militaires » iraniens dans cette attaque. L'État hébreu a mené de nombreux raids contre des cibles en Syrie ces dernières années, mais lundi l'armée israélienne s'est refusé à tout commentaire. « Cette attaque n'aurait pas été possible sans le feu vert américain », a toutefois asséné le ministère des Affaires étrangères syrien.
Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre. Les relations sont d'autant plus tendues que trois ennemis d'Israël opèrent sur le théâtre syrien : le régime lui-même, l'Iran et le Hezbollah libanais pro-iranien, deux autres alliés de Bachar el-Assad. En février, Israël a visé cette même base en affirmant qu'un drone avait été envoyé par l'Iran sur son territoire depuis cet aéroport présenté comme une « base iranienne ».
Le Point
« Cela ne peut être toléré », a martelé ce lundi le président américain depuis Washington après l'attaque chimique présumée à Douma, en Syrie, qui a provoqué un tollé international. « C'était atroce, horrible », a lancé Donald Trump, évoquant l'attaque présumée aux « gaz toxiques » qui a frappé samedi la ville de Douma, dernière poche rebelle aux abords de la capitale Damas, et qui a été imputée au régime syrien.
Il a promis « des décisions majeures » dans les « 24 à 48 heures » alors qu'il avait déjà averti le régime et ses alliés - Moscou et Téhéran - qu'ils pourraient « payer le prix fort ». Son ministre américain de la Défense, Jim Mattis, avait déjà fait monter la tension : « Je n'exclus rien à l'heure actuelle », a-t-il assuré. Le président russe Vladimir Poutine a condamné pour sa part « le caractère inadmissible des provocations et spéculations » sur cette attaque chimique présumée. Moscou avait prévenu plus tôt qu'il était « nécessaire d'élucider de manière très minutieuse » ce qui s'était passé à Douma.
Dans ce contexte, le spectre d'une riposte militaire avait aussi été ravivé lundi après des tirs de missiles contre la base militaire T-4 du régime, dans le centre de la Syrie. Mais c'est Israel qui a été accusé par le pouvoir à Damas et son allié russe. Paris et Washington ont démenti être à l'origine des frappes contre la base T-4. La veille, ils avaient menacé le régime d'une « réponse forte » après avoir confirmé « l'utilisation d'armes chimiques » à Douma.
Quatre morts dans « attaque aux gaz toxiques »
En avril 2017, Donald Trump avait fait bombarder une base militaire syrienne en riposte à une attaque au gaz sarin imputée au régime, qui avait tué plus de 80 civils à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest. Selon les Casques blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society, plus de 40 personnes ont péri dans « l'attaque aux gaz toxiques » à Douma, dans la région de la Ghouta orientale, que le régime est en passe de reconquérir intégralement. Le régime Assad et la Russie, qui intervient militairement à ses côtés, ont démenti ces informations non vérifiées de sources indépendantes. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de sources, n'était pas en mesure de confirmer une attaque chimique.
Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a réclamé une réponse internationale « forte », quelques heures avant une réunion du Conseil de sécurité à 19 heures (GMT). La réunion, réclamée par neuf des quinze membres de l'instance, doit soutenir une « enquête indépendante » et exiger que « les auteurs de cet acte atroce » rendent des comptes, selon Washington. Les États-Unis ont fait circuler parallèlement un projet de résolution réclamant la création d'un nouveau « mécanisme d'enquête indépendant des Nations unies » (Unimi) sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
Le pouvoir d'Assad a toujours nié sa responsabilité dans les attaques chimiques qui lui ont été attribuées durant la guerre qui ravage le pays depuis 2011. Une vidéo postée par les Casques blancs et présentée comme tournée après l'attaque présumée à Douma a montré un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d'enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s'échappant de leur bouche. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé l'ouverture d'une enquête.
Une frappe « israélienne », quatre Iraniens tués
Grâce à l'appui militaire crucial de Moscou, le pouvoir de Bacher el-Assad a réussi à reprendre plus de la moitié du territoire syrien, au prix d'une guerre dévastatrice qui a fait plus de 350 000 morts en sept ans. Fort de ce même soutien, le régime a finalement fait plier le dernier groupe rebelle présent à Douma, l'obligeant à commencer à évacuer la cité. Des semaines durant, en février et mars, l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale a été la cible de bombardements intenses qui ont tué plus de 1 700 civils, selon l'OSDH. La crainte d'une riposte militaire a été accentuée avec le tir de missiles contre la base militaire T-4, connu sous le nom de Tiyas, dans la province de Homs, qui a coûté la vie à 14 combattants, dont 3 officiers syriens, selon l'OSDH.
Cette base accueille des forces russes et iraniennes, a indiqué l'ONG. Téhéran a confirmé la mort de quatre « conseillers militaires » iraniens dans cette attaque. L'État hébreu a mené de nombreux raids contre des cibles en Syrie ces dernières années, mais lundi l'armée israélienne s'est refusé à tout commentaire. « Cette attaque n'aurait pas été possible sans le feu vert américain », a toutefois asséné le ministère des Affaires étrangères syrien.
Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre. Les relations sont d'autant plus tendues que trois ennemis d'Israël opèrent sur le théâtre syrien : le régime lui-même, l'Iran et le Hezbollah libanais pro-iranien, deux autres alliés de Bachar el-Assad. En février, Israël a visé cette même base en affirmant qu'un drone avait été envoyé par l'Iran sur son territoire depuis cet aéroport présenté comme une « base iranienne ».
Le Point
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