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Guerre commerciale : Voilà comment la chine pourrait provoquer un krach mondial !

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  • Guerre commerciale : Voilà comment la chine pourrait provoquer un krach mondial !

    Dans le cadre de son bras de fer commercial avec les États-Unis, la Chine réfléchirait actuellement aux conséquences que pourrait avoir une dépréciation du yuan (la devise de l’Empire du milieu), envisagée comme moyen de pression vis-à-vis du gouvernement Trump, selon des sources proches du dossier relayées par Bloomberg. Nordine Naam, stratégiste chez Natixis, fait le point sur les risques que ferait peser une telle stratégie sur l’économie et les marchés mondiaux.
    Capital : Pourquoi les autorités chinoises envisagent-elles d’orchestrer une dépréciation du yuan, la devise du pays, dans le cadre de leur joute avec Donald Trump sur le front des échanges commerciaux ?

    Nordine Naam : Il s’agirait d’un moyen de pression, dans le cadre du bras de fer avec Washington sur la question des échanges commerciaux (les deux superpuissances ont dernièrement donné dans la surenchère, en augmentant progressivement le champ d’application des droits de douane envisagés sur les importations chinoises et américaines, NDLR). L’idée serait qu’un yuan plus faible compenserait l’augmentation des droits de douane appliqués par les Etats-Unis sur les produits chinois. Le problème, c’est qu’une guerre commerciale déboucherait sur une guerre des changes…

    Comment les autorités chinoises pourraient-elles orchestrer une dépréciation du yuan ?

    Au cours des dernières années, la banque centrale chinoise est intervenue sur le marché des changes pour limiter la dépréciation du yuan - due aux sorties de capitaux - vis-à-vis des autres grandes devises. Dans le cadre des négociations de Pékin avec Washington sur le front commercial, l’autorité monétaire pourrait un peu moins intervenir, laissant ainsi la porte ouverte à une dépréciation graduelle du yuan. En théorie, Pékin pourrait envisager un autre moyen de pression, à savoir céder une partie de ses emprunts d’État américains (ce qui aurait pour effet de faire bondir les taux d’intérêt à long terme de l’oncle Sam, NDLR). Pour autant, ce scénario peut laisser dubitatif, car en faisant cela, la Chine se tirerait une balle dans le pied, puisqu’elle se retrouverait avec un stock déprécié d’obligations souveraines américaines…


    Jusqu’ici, les devises des pays émergents ont peu réagi. Cela dit, si le torchon devait continuer de brûler entre les deux pays, la situation pourrait s’envenimer. Des devises telles que le won coréen ou le dollar taïwanais pourraient notamment se retrouver sous pression, les multinationales coréennes et taïwanaises se trouvant souvent en concurrence avec les chinoises sur de nombreux produits. Pour l’heure, le repli du yuan reste contenu, mais si sa dépréciation devait s’accentuer, cela traduirait une volonté des autorités chinoises de laisser filer la devise. Il faudrait alors s’attendre à des perturbations pour le commerce mondial et à un ralentissement de la croissance économique. D’autant qu’on peut facilement imaginer que Donald Trump fasse de la surenchère… Dans ce cas de figure, les marchés d’actions et d’obligations pourraient dévisser…

    La chute du yuan et la crainte d’une guerre des changes avaient déjà fait lourdement chuter les marchés d’actions de la planète, pendant l’été 2015. Faut-il s’attendre à une réédition de ce scénario ?

    Le contexte de l’époque était assez différent, car on redoutait alors un atterrissage brutal de l’économie chinoise. Aujourd’hui, le ralentissement économique chinois reste contenu, graduel, tandis que les autres pays émergents se portent mieux et que le commerce mondial s’est redressé. Pour autant, si les positions de Pékin et de Washington devaient se durcir, il faudrait s’attendre à un retour de la volatilité sur les marchés, d’autant que des entreprises pâtiraient du relèvement des droits de douane. En cas de guerre commerciale avérée, on pourra craindre une forte chute des marchés d’actions et d’obligations mondiaux… En particulier sur le segment des obligations à haut rendement (celles des émetteurs les moins solides, dont la note de crédit est relativement faible, NDLR), car beaucoup d’entreprises pourraient pâtir d’une augmentation de leurs coûts et finir par faire défaut.

    capital
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