Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'Iran adosse sa monnaie au dollar pour enrayer sa chute

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'Iran adosse sa monnaie au dollar pour enrayer sa chute

    Un taux de change fixe de 42.000 rials par dollar est désormais en vigueur dans tout le pays.

    Pour tenter de stopper la chute libre de sa devise, l'Iran a choisi de resserrer les liens entre le rial et le billet vert. Le pays lie ainsi davantage son destin à celui du dollar. Un taux de change fixe de 42.000 rials par dollar est désormais en vigueur dans tout le pays, confronté au déclin de sa devise. Celle-ci avait chuté de 6 % le week-end dernier.

    Par la voix de Eshaq Jahangiri, premier vice-président de la république, les autorités ont accusé les « ennemis de la république » et les spéculateurs d'être la cause de l'instabilité financière et du plongeon du rial, qui a cédé près de 30 % en six mois. Les personnes qui échangeront la devise à un autre taux de change que celui fixé par les autorités auront affaire à la justice. En février, le gouvernement avait déjà sévi en arrêtant une centaine de changeurs de monnaies étrangères à Téhéran et en gelant les comptes de spéculateurs .

    Marché noir

    « L'écart entre le taux de change sur le marché parallèle et le taux de change officiel avait été de 16,4 % en 2017 et s'était encore accru cette année du fait des incertitudes mais la remontée des taux d'intérêt a contribué à diminuer cette prime », constatait le Fonds monétaire international dans son rapport publié en mars.

    Le taux en vigueur sur le marché noir est toujours plus « réaliste » que le taux officiel, très « politique », établi par le gouvernement, avec un écart moyen de 15 % en Iran ces dix dernières années. Sur le marché parallèle, il avait atteint le niveau de 60.000 rials par dollar cette année, contre 40.000 en octobre dernier quand Donald Trump avait annoncé ses doutes sur l'accord nucléaire avec l'Iran. Le marché noir de la monnaie iranienne s'est développé dans les années cinquante et le pays a compté de nombreux taux de change officiels , jusqu'à huit, comme dans des pays comme le Venezuela.

    Mieux gérer les chocs

    Pour le FMI « le taux de change réel officiel était surévalué de 16 % fin 2016-2017 » à cause notamment du manque d'ouverture commerciale du pays. Les institutions financières du pays sont peu diversifiées en devises étrangères et contribuent à l'appréciation de leur monnaie. L'unification des taux de change, officiel et sur le marché noir, et la transition progressive du pays vers un régime de change plus flexible « permettrait de mieux gérer les chocs externes », tels les soubresauts des cours de l'or noir. Plus l'économie iranienne se diversifiera hors du pétrole, plus elle pourra assouplir son lien au dollar.

    Nessim Ait-kacimi
    Les Echos
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X