Et dans cette catégorie d’art, s’impose la chanson : une œuvre composée d'un texte et d'une musique indissociables l'un de l'autre*, formant ce beau mélange entre la musique et la poésie. Grâce à son écho favorable et son succès acquis auprès du public par un moyen traditionnel et ancestral de communication qui est la parole ornée de quelques notes de mélodie, la chanson a pu, à travers le temps, sortir de son cercle primaire, représentant un rituel de fête ou de deuil, pour devenir petit à petit un moyen d’expression et de médiation parfois plus efficace que les nouveaux médias car cette dernière, popularisée naturellement, possède des atouts qu’elle fera jouer à travers le temps pour s’imposer comme un phénomène social qui ne manque pas d’importance. Chose qui lui procure cette nouvelle nomination "le cinquième pouvoir" après celui de la presse.
A l’instar de la chanson universelle, la chanson algérienne d’expression kabyle joue aussi bien ce rôle d’autant plus qu’un ensemble de facteurs socio-politico-culturels l’imposent. Elle ne manque tout de même pas de spécificités, surtout qu’elle est plus popularisée que les autres arts. Si l’on plonge dans la chanson algérienne ancienne, dite Amazighe ou Berbère, on trouve qu’elle a beaucoup véhiculé la culture autochtone connue pour ses spécificités de communication et de transmission orales héritées des anciennes générations et nourrie par bon nombre de valeurs morales ancestrales.
La genèse de la chanson kabyle
Depuis sa naissance à la fin du 19e siècle, la chanson Kabyle, véhiculée par des troupes folkloriques qui sillonnaient la région village par village en jouant des instruments comme le tambour et la trempette et en chantant en chœur, est considérée beaucoup plus comme un instrument efficace de lutte pour la pérennité de la culture kabyle souvent menacée de distinction.
* définition wikipedia (encyclopédie libre)
Venue pour joindre l’utile à l’agréable c’est -à-dire les paroles et le spectacle vivant aux belles musiques et airs folkloriques plus anciens, elle se transforme petit à petit en un moyen plus pertinent d’expression et de communication et vue la nature orale de la culture kabyle et berbère en général, la chanson se converti petit à petit en un moyen de renseignement, de transmission culturelle puis de lutte politique. Subversive de nature, la chanson kabyle moderne, dont la genèse remonte à la période entre les deux guerres mondiales, a connu la naissance de la première vague des chanteurs talentueux immigrés en France et qui ont commencé à enregistrer des disques au début des années 30. Des artistes comme Cheikh El-Hasnaoui et Slimane Azem Zarouki Allaoua et autre Mohamed Saïd Oublélaïd ont baptisé la première génération de chanteurs Algériens reconnus à l’échelle internationale. Ces derniers, plus ou moins connus, ont toujours véhiculé la spécificité culturelle kabyle avec un style tout nouveau ; anticonformistes quant aux règles et discipline imposées par la musique andalouse, et beaucoup plus proches de la culture populaire et des soucis du peuple, cette nouvelle vague a pu démystifier la chanson qui était usurpée et prisonnières des couches sociales bourgeoises des grandes métropoles, en réduisant l’écart qui existe entre l’école classique et les masses populaires. En se forgeant un autre style plus populaire (Chaabi) compréhensible et accessible pour tous et qui parle au peuple avec un langage jargon bien ressenti, la nouvelle génération formée essentiellement d’ouvriers immigrés en France, en côtoyant d’autres musiciens du monde a pu imposer sa touche ici en France et attirer les plus grandes maisons de disques à l’époque comme Pathé Marconi et Philips. Le "Châbi" qui veut dire populaire en arabe algérien, a été créé par les kabyles mais se chante dans les deux langues kabyle et arabe populaire algérien. Ce nouveau style initié par El-Nador, El-Ghafour, puis propulsé par des artistes comme El-Anka et El-Hasnaoui (les deux sont kabyles) a eu un grand succès dès les premières années de son apparition car il ne reflète dans ces paroles que l’image profonde du peuple algérien berbère dans l’histoire. Cette nouvelle souche de chanteurs a révolutionné la culture urbaine et a pu vulgariser cette dernière en la popularisant mais aussi en l’ajustant aux causes actuelles telles que la lutte politique anti-coloniale dans les années 20 et la lutte armée de 1954, La chanson populaire algérienne a joué un grand rôle dans la prise de conscience politique qui a contribué à l’émergence du mouvement nationaliste algérien au début du vingtième siècle et même durant la guerre de libération (1954-1962, les chansons populaires et patriotiques émulaient les combattants avec des chants émouvants et le meilleur tube de l’époque était la chanson "Ayemma seber ourtsrou" (ma mère, patiente ne pleures pas) composée par le grand musicien classique Iguerbouchène et interprétée par Farid Ali.
Après l’indépendance, c’est pour une autre lutte que la chanson joue son rôle : la démocratie et le combat pour l’identité et la reconnaissance de la langue berbère en Algérie.
C’est ainsi qu’à travers les deux derniers siècles, la chanson kabyle a toujours porté comme symbole la liberté mais aussi les frustrations d’un peuple et l’étendard d’une dynastie Amazigh* historiquement déchirée par les multiples invasions romaine, phénicienne, arabe, espagnole, turque puis française et politiquement réprimée par le pouvoir en place qui refuse cette culture en déniant jusqu’à présent la nationalisation et l’officialisation de la langue berbère. C’est pour cette raison que la majorité des chanteurs kabyles ont comme crédo la défense de cette langue et culture menacée d’être jetée dans les oubliettes : "Chanter ne signifie pas être gai", disait Slimane Azem dans l’une de ses chansons.
A l’instar de la chanson universelle, la chanson algérienne d’expression kabyle joue aussi bien ce rôle d’autant plus qu’un ensemble de facteurs socio-politico-culturels l’imposent. Elle ne manque tout de même pas de spécificités, surtout qu’elle est plus popularisée que les autres arts. Si l’on plonge dans la chanson algérienne ancienne, dite Amazighe ou Berbère, on trouve qu’elle a beaucoup véhiculé la culture autochtone connue pour ses spécificités de communication et de transmission orales héritées des anciennes générations et nourrie par bon nombre de valeurs morales ancestrales.
La genèse de la chanson kabyle
Depuis sa naissance à la fin du 19e siècle, la chanson Kabyle, véhiculée par des troupes folkloriques qui sillonnaient la région village par village en jouant des instruments comme le tambour et la trempette et en chantant en chœur, est considérée beaucoup plus comme un instrument efficace de lutte pour la pérennité de la culture kabyle souvent menacée de distinction.
* définition wikipedia (encyclopédie libre)
Venue pour joindre l’utile à l’agréable c’est -à-dire les paroles et le spectacle vivant aux belles musiques et airs folkloriques plus anciens, elle se transforme petit à petit en un moyen plus pertinent d’expression et de communication et vue la nature orale de la culture kabyle et berbère en général, la chanson se converti petit à petit en un moyen de renseignement, de transmission culturelle puis de lutte politique. Subversive de nature, la chanson kabyle moderne, dont la genèse remonte à la période entre les deux guerres mondiales, a connu la naissance de la première vague des chanteurs talentueux immigrés en France et qui ont commencé à enregistrer des disques au début des années 30. Des artistes comme Cheikh El-Hasnaoui et Slimane Azem Zarouki Allaoua et autre Mohamed Saïd Oublélaïd ont baptisé la première génération de chanteurs Algériens reconnus à l’échelle internationale. Ces derniers, plus ou moins connus, ont toujours véhiculé la spécificité culturelle kabyle avec un style tout nouveau ; anticonformistes quant aux règles et discipline imposées par la musique andalouse, et beaucoup plus proches de la culture populaire et des soucis du peuple, cette nouvelle vague a pu démystifier la chanson qui était usurpée et prisonnières des couches sociales bourgeoises des grandes métropoles, en réduisant l’écart qui existe entre l’école classique et les masses populaires. En se forgeant un autre style plus populaire (Chaabi) compréhensible et accessible pour tous et qui parle au peuple avec un langage jargon bien ressenti, la nouvelle génération formée essentiellement d’ouvriers immigrés en France, en côtoyant d’autres musiciens du monde a pu imposer sa touche ici en France et attirer les plus grandes maisons de disques à l’époque comme Pathé Marconi et Philips. Le "Châbi" qui veut dire populaire en arabe algérien, a été créé par les kabyles mais se chante dans les deux langues kabyle et arabe populaire algérien. Ce nouveau style initié par El-Nador, El-Ghafour, puis propulsé par des artistes comme El-Anka et El-Hasnaoui (les deux sont kabyles) a eu un grand succès dès les premières années de son apparition car il ne reflète dans ces paroles que l’image profonde du peuple algérien berbère dans l’histoire. Cette nouvelle souche de chanteurs a révolutionné la culture urbaine et a pu vulgariser cette dernière en la popularisant mais aussi en l’ajustant aux causes actuelles telles que la lutte politique anti-coloniale dans les années 20 et la lutte armée de 1954, La chanson populaire algérienne a joué un grand rôle dans la prise de conscience politique qui a contribué à l’émergence du mouvement nationaliste algérien au début du vingtième siècle et même durant la guerre de libération (1954-1962, les chansons populaires et patriotiques émulaient les combattants avec des chants émouvants et le meilleur tube de l’époque était la chanson "Ayemma seber ourtsrou" (ma mère, patiente ne pleures pas) composée par le grand musicien classique Iguerbouchène et interprétée par Farid Ali.
Après l’indépendance, c’est pour une autre lutte que la chanson joue son rôle : la démocratie et le combat pour l’identité et la reconnaissance de la langue berbère en Algérie.
C’est ainsi qu’à travers les deux derniers siècles, la chanson kabyle a toujours porté comme symbole la liberté mais aussi les frustrations d’un peuple et l’étendard d’une dynastie Amazigh* historiquement déchirée par les multiples invasions romaine, phénicienne, arabe, espagnole, turque puis française et politiquement réprimée par le pouvoir en place qui refuse cette culture en déniant jusqu’à présent la nationalisation et l’officialisation de la langue berbère. C’est pour cette raison que la majorité des chanteurs kabyles ont comme crédo la défense de cette langue et culture menacée d’être jetée dans les oubliettes : "Chanter ne signifie pas être gai", disait Slimane Azem dans l’une de ses chansons.
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