Algérie, Maroc, Tunisie : pourquoi ces pays rejettent les frappes en Syrie
Qu’ils cherchent à ménager les forces politiques en interne, à se rapprocher de la Russie, ou que cela fasse partie de leur doctrine diplomatique, Alger, Rabat et Tunis ont exprimé leur inquiétude face à l’escalade de la violence en Syrie
Rabat ménage la Russie, son principal partenaire commercial dans la région
Dans un communiqué émis samedi, le Maroc a choisi de dénoncer « le recours aux armes chimiques, notamment contre des populations civiles innocentes », et « les options militaires, y compris les frappes aériennes aussi justifiées ou proportionnelles soient elles » qui, pour Rabat, « ne font que compliquer les solutions politiques, aggraver les souffrances des victimes civiles et exacerber leur sentiment à l’égard de l’occident » .
En condamnant avec beaucoup d'apprêt les frappes du trio mené par les États-Unis et l'usage des armes chimiques par l'armée d'Assad, le Maroc ne dévie pas de sa position sur le conflit syrien, qui consiste à maintenir le cap entre les différentes forces en présence, sans prendre position de façon trop marquée envers les uns ou contre les autres.
l faut dire que le royaume, qui est l'un des principaux partenaires commerciaux de la Russie (3 milliards de dollars d’échange en 2017) dans la région, œuvre activement depuis quelques années à se rapprocher de Moscou... et fait de son mieux pour ne pas incommoder l'allié russe.
En novembre 2016, quand l'ancien chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane avait critiqué l'action de la Russie en Syrie, se demandant « pourquoi veut-elle détruire la Syrie (...) au lieu trouver une solution à cette crise ? », le département des Affaires étrangères, dont le ministre est nommé par le roi, avait condamné ces propos.
Et après une audience où l'ambassadeur russe au Maroc a fait part de la préoccupation de son pays face à la sortie de Abdelilah Benkirane, l'ex-ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar avait qualifié, par voie de communiqué, les déclarations du chef du gouvernement « d’improvisations hasardeuses ».
Le communiqué de samedi clarifiait ainsi la position du royaume sur la crise syrienne : « Le Maroc est convaincu que la résolution de la crise syrienne exige une forte implication de la communauté internationale et, notamment, des puissances en mesure d’agir sur le terrain et de peser sur le cours des événements. Il respecte le rôle et l’action de la Fédération de Russie sur ce dossier comme sur d’autres questions internationales ».
Depuis son intronisation, Mohammed VI s'est rendu en Russie deux fois, en 2002 et en 2016. Là où son père, le roi Hassan II, avait tissé des relations cordiales mais contenues avec l'URSS pour s'assurer de sa neutralité positive – sans plus – envers le Maroc, Mohammed VI y voit un allié qui lui permettrait de pallier l'imprévisibilité de ses relations avec les pays occidentaux, dans le cadre d'une politique de « jeu d’équilibre ».
En effet, la politique changeante des administrations américaines qui se succèdent, vis-à-vis du royaume, semble dérouter le pouvoir marocain. Par ailleurs, les différentes pressions exercées sur le Maroc par l'Union européenne concernant les droits humains et le Sahara Occidental semblent peu à peu motiver le Maroc à renforcer son partenariat avec la Russie, considérée comme un partenaire plus pragmatique.
Et malgré le fait que le Maroc ne partage pas avec la Russie autant de valeurs quʼavec ses alliés traditionnels et que « sur un certain nombre de questions régionales et internationales, la position du Maroc est divergente avec celle de la Russie », comme le souligne une note diplomatique marocaine fuitée en 2014, celle-ci « a une perception de lʼaction de lʼONU proche de celle du Maroc », et « défend aujourd’hui les principes défendus par le Maroc ».
asuivre
Qu’ils cherchent à ménager les forces politiques en interne, à se rapprocher de la Russie, ou que cela fasse partie de leur doctrine diplomatique, Alger, Rabat et Tunis ont exprimé leur inquiétude face à l’escalade de la violence en Syrie
Rabat ménage la Russie, son principal partenaire commercial dans la région
Dans un communiqué émis samedi, le Maroc a choisi de dénoncer « le recours aux armes chimiques, notamment contre des populations civiles innocentes », et « les options militaires, y compris les frappes aériennes aussi justifiées ou proportionnelles soient elles » qui, pour Rabat, « ne font que compliquer les solutions politiques, aggraver les souffrances des victimes civiles et exacerber leur sentiment à l’égard de l’occident » .
En condamnant avec beaucoup d'apprêt les frappes du trio mené par les États-Unis et l'usage des armes chimiques par l'armée d'Assad, le Maroc ne dévie pas de sa position sur le conflit syrien, qui consiste à maintenir le cap entre les différentes forces en présence, sans prendre position de façon trop marquée envers les uns ou contre les autres.
l faut dire que le royaume, qui est l'un des principaux partenaires commerciaux de la Russie (3 milliards de dollars d’échange en 2017) dans la région, œuvre activement depuis quelques années à se rapprocher de Moscou... et fait de son mieux pour ne pas incommoder l'allié russe.
En novembre 2016, quand l'ancien chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane avait critiqué l'action de la Russie en Syrie, se demandant « pourquoi veut-elle détruire la Syrie (...) au lieu trouver une solution à cette crise ? », le département des Affaires étrangères, dont le ministre est nommé par le roi, avait condamné ces propos.
Et après une audience où l'ambassadeur russe au Maroc a fait part de la préoccupation de son pays face à la sortie de Abdelilah Benkirane, l'ex-ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar avait qualifié, par voie de communiqué, les déclarations du chef du gouvernement « d’improvisations hasardeuses ».
Le communiqué de samedi clarifiait ainsi la position du royaume sur la crise syrienne : « Le Maroc est convaincu que la résolution de la crise syrienne exige une forte implication de la communauté internationale et, notamment, des puissances en mesure d’agir sur le terrain et de peser sur le cours des événements. Il respecte le rôle et l’action de la Fédération de Russie sur ce dossier comme sur d’autres questions internationales ».
Depuis son intronisation, Mohammed VI s'est rendu en Russie deux fois, en 2002 et en 2016. Là où son père, le roi Hassan II, avait tissé des relations cordiales mais contenues avec l'URSS pour s'assurer de sa neutralité positive – sans plus – envers le Maroc, Mohammed VI y voit un allié qui lui permettrait de pallier l'imprévisibilité de ses relations avec les pays occidentaux, dans le cadre d'une politique de « jeu d’équilibre ».
En effet, la politique changeante des administrations américaines qui se succèdent, vis-à-vis du royaume, semble dérouter le pouvoir marocain. Par ailleurs, les différentes pressions exercées sur le Maroc par l'Union européenne concernant les droits humains et le Sahara Occidental semblent peu à peu motiver le Maroc à renforcer son partenariat avec la Russie, considérée comme un partenaire plus pragmatique.
Et malgré le fait que le Maroc ne partage pas avec la Russie autant de valeurs quʼavec ses alliés traditionnels et que « sur un certain nombre de questions régionales et internationales, la position du Maroc est divergente avec celle de la Russie », comme le souligne une note diplomatique marocaine fuitée en 2014, celle-ci « a une perception de lʼaction de lʼONU proche de celle du Maroc », et « défend aujourd’hui les principes défendus par le Maroc ».
asuivre
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