Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La fille

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La fille

    Certaine fille un peu trop fière
    Prétendait trouver un mari
    Jeune, bien fait et beau, d’agréable manière.
    Point froid et point jaloux ; notez ces deux points-ci.
    Cette fille voulait aussi
    Qu’il eût du bien, de la naissance,
    De l’esprit, enfin tout. Mais qui peut tout avoir ?
    Le destin se montra soigneux de la pourvoir :
    Il vint des partis d’importance.
    La belle les trouva trop chétifs de moitié.
    Quoi moi ? quoi ces gens-là ? l’on radote, je pense.
    A moi les proposer ! hélas ils font pitié.
    Voyez un peu la belle espèce !
    L’un n’avait en l’esprit nulle délicatesse ;
    L’autre avait le nez fait de cette façon-là ;
    C’était ceci, c’était cela,
    C’était tout ; car les précieuses
    Font dessus tous les dédaigneuses.
    Après les bons partis, les médiocres gens
    Vinrent se mettre sur les rangs.
    Elle de se moquer. Ah vraiment je suis bonne
    De leur ouvrir la porte : Ils pensent que je suis
    Fort en peine de ma personne.
    Grâce à Dieu, je passe les nuits
    Sans chagrin, quoique en solitude.
    La belle se sut gré de tous ces sentiments.
    L’âge la fit déchoir : adieu tous les amants.
    Un an se passe et deux avec inquiétude.
    Le chagrin vient ensuite : elle sent chaque jour
    Déloger quelques Ris, quelques jeux, puis l’amour ;
    Puis ses traits choquer et déplaire ;
    Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire
    Qu’elle échappât au temps cet insigne larron :
    Les ruines d’une maison
    Se peuvent réparer ; que n’est cet avantage
    Pour les ruines du visage !
    Sa préciosité changea lors de langage.
    Son miroir lui disait : Prenez vite un mari.
    Je ne sais quel désir le lui disait aussi ;
    Le désir peut loger chez une précieuse.
    Celle-ci fit un choix qu’on n’aurait jamais cru,
    Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse
    De rencontrer un malotru.

    Jean de La Fontaine
    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

  • #2
    Bonsoir Rosella
    L'excès d'amour propre nuit gravement...

    Commentaire


    • #3
      Mdr , je connais une fille comme ça , à chaque fois qu'elle rencontrait quelqu'un elle lui trouvait un défaut , soit ils avaient de petites dents , soit chauve ,soit petit , soit trop maigre etc aujourd'hui elle a plus de 40 ans

      Commentaire


      • #4
        Ce poème me fait penser à un dicton algérien qui dit en gros : elli yakhtar, ittih fi chmata wal aar. Que l'on me corrige, si je me trompe.

        Bonsoir NS, Rhummel.
        « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

        Commentaire


        • #5
          Macho sur les bords le Jean....

          La femme n est là qu'à attendre un mari
          Dans sa jeunesse . Vite vite sinon c est trop tard ...

          C est un peu has been tout cela ...
          La patience n'a l'air de rien, c'est tout de même une énergie.

          Commentaire


          • #6
            Bien des femmes - et des hommes d'ailleurs - se marient sur le tard ou même jamais. Fuite des futures responsabilités inévitables ? Révolte anticipée contre les (trop) lourdes servitudes additionnées du mariage et de la maternité ?

            Commentaire

            Chargement...
            X