Bouteflika parle de “peuple algérien sunnite”, le PT s’alarme
Le parti de Louisa Hanoune trouve "extrêmement dangereuse" cette précision.
e Parti des travailleurs (PT) a exprimé mercredi 18 avril sa “surprise” et son “inquiétude” après que le président Abdelaziz Bouteflika a qualifié, dans une lettre publiée le 16 avril, le peuple algérien de “sunnite”, une première que le parti voit comme “extrêmement dangereuse”:
“Le PT exprime sa surprise et son inquiétude suite à la lecture de la lettre attribuée au président de la république à l’occasion du 16 avril dans laquelle est précisé que le peuple algérien est sunnite. Cette précision étrange, une première dans la politique algérienne, soulève bien des interrogations”, écrit le bureau politique du PT dans son communiqué.
La lettre à laquelle fait référence le PT est une correspondance adressée au peuple algérien par le président Bouteflika à l’occasion de Yaoum El Ilm (Journée du Savoir), et dans laquelle il est écrit :
“L’unité du peuple algérien sunnite est confrontée, aujourd’hui, à des idées, qui nous sont complètement étrangères et à d’effrayantes thèses religieuses qui ont été, dans un passé très proche, source de Fitna et pourraient encore l’être si elles ne sont pas appréhendées avec clairvoyance”
Cette précision du rite religieux a interpellé le parti de Louisa Hanoune qui y voit, avec la déclaration du récent sommet de la ligue arabe qui “incrimine l’Iran”, une tentative d’impliquer l’Algérie dans des conflits “sur des bases religieuses ou ethniques”.
Le 29e sommet de la ligue arabe, tenu le 15 avril à Dhahran en Arabie Saoudite au lendemain des bombardements occidentaux de la Syrie, a accusé dans une déclaration finale l’Iran de soutien au “terrorisme” et “d’ingérences flagrantes” dans les affaires des pays arabes.
L’Algérie y a été représentée par le président du Sénat Abdelkader Bensalah et n’a pas exprimé, selon le compte-rendu du sommet, des réserves à ce sujet, contrairement à l’Irak et au Liban.
Pour le PT, “la lettre attribuée au président Bouteflika” semble s’aligner sur la politique de l’Arabie saoudite qui cherche à dresser les uns contre les autres les pays de la région sur une base religieuse extrêmement dangereuse opposant les “sunnites aux chiites”.
“L’Iran n’est pas notre ennemi”, a ajouté le Parti des Travailleurs en affirmant que “les ennemis des peuples de la région et du monde ce sont les impérialismes et leurs laquais locaux”.
Rappelons enfin que tous les musulmans algériens ne sont pas sunnites. D’autres rites, comme l’ibadisme, sont présents en Algérie et sont officiellement représentés dans les plus hautes instances religieuses de l’Etat.
Huffpost
Le parti de Louisa Hanoune trouve "extrêmement dangereuse" cette précision.
e Parti des travailleurs (PT) a exprimé mercredi 18 avril sa “surprise” et son “inquiétude” après que le président Abdelaziz Bouteflika a qualifié, dans une lettre publiée le 16 avril, le peuple algérien de “sunnite”, une première que le parti voit comme “extrêmement dangereuse”:
“Le PT exprime sa surprise et son inquiétude suite à la lecture de la lettre attribuée au président de la république à l’occasion du 16 avril dans laquelle est précisé que le peuple algérien est sunnite. Cette précision étrange, une première dans la politique algérienne, soulève bien des interrogations”, écrit le bureau politique du PT dans son communiqué.
La lettre à laquelle fait référence le PT est une correspondance adressée au peuple algérien par le président Bouteflika à l’occasion de Yaoum El Ilm (Journée du Savoir), et dans laquelle il est écrit :
“L’unité du peuple algérien sunnite est confrontée, aujourd’hui, à des idées, qui nous sont complètement étrangères et à d’effrayantes thèses religieuses qui ont été, dans un passé très proche, source de Fitna et pourraient encore l’être si elles ne sont pas appréhendées avec clairvoyance”
Cette précision du rite religieux a interpellé le parti de Louisa Hanoune qui y voit, avec la déclaration du récent sommet de la ligue arabe qui “incrimine l’Iran”, une tentative d’impliquer l’Algérie dans des conflits “sur des bases religieuses ou ethniques”.
Le 29e sommet de la ligue arabe, tenu le 15 avril à Dhahran en Arabie Saoudite au lendemain des bombardements occidentaux de la Syrie, a accusé dans une déclaration finale l’Iran de soutien au “terrorisme” et “d’ingérences flagrantes” dans les affaires des pays arabes.
L’Algérie y a été représentée par le président du Sénat Abdelkader Bensalah et n’a pas exprimé, selon le compte-rendu du sommet, des réserves à ce sujet, contrairement à l’Irak et au Liban.
Pour le PT, “la lettre attribuée au président Bouteflika” semble s’aligner sur la politique de l’Arabie saoudite qui cherche à dresser les uns contre les autres les pays de la région sur une base religieuse extrêmement dangereuse opposant les “sunnites aux chiites”.
“L’Iran n’est pas notre ennemi”, a ajouté le Parti des Travailleurs en affirmant que “les ennemis des peuples de la région et du monde ce sont les impérialismes et leurs laquais locaux”.
Rappelons enfin que tous les musulmans algériens ne sont pas sunnites. D’autres rites, comme l’ibadisme, sont présents en Algérie et sont officiellement représentés dans les plus hautes instances religieuses de l’Etat.
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