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18 avril 1955, la conférence de Bandung

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  • 18 avril 1955, la conférence de Bandung

    63 ans plus tard, le mouvement des non-alignés, bien que dépassé par l'histoire, survit toujours

    Une Conférence des Nations afro-asiatiques convoquée par les gouvernements de Birmanie, de Ceylan, de l’Inde, d’Indonésie et du Pakistan s’est réunie à Bandung du 18 au 24 avril 1955.”

    C’est ainsi que débute le communiqué publié à l’issue de cette rencontre de Bandung en Indonésie. Vingt-neuf pays constituant ce que l’on appelle le “tiers-monde” y ont participé.

    L’expression de “tiers-monde” (“Third world”…) a été inventée par un Français. En l’occurrence l’économiste et démographe Alfred Sauvy. Il a publié en 1952 un article où il affirme que l’Europe, obsédée par la guerre froide, oublie l’essentiel, à savoir qu’à côté du bloc occidental et du bloc communiste existent des pays en Afrique et en Asie dont l’enjeu le plus immédiat est la misère. Il écrit :

    “Nous parlons volontiers des deux mondes en présence, de leur guerre possible, de leur coexistence, etc. oubliant trop souvent qu’il en existe un troisième, le plus important. C’est l’ensemble de ceux que l’on appelle les pays sous-développés. Ce Tiers-Monde ignoré, exploité, méprisé veut, lui aussi, être quelque chose.” Depuis ces propos, le “politiquement correct” a fait des “pays sous-développés” des “pays en voie de développement” avant qu’ils ne deviennent des “pays émergents”.

    Après Bandung, les participants décident de se revoir. Ils se structurent de façon pérenne à partir de 1956 sous l’impulsion de la Yougoslavie de Tito qui vient de les rejoindre. Reprenant une expression de Nerhu, alors Premier ministre d’Inde, ils prennent le nom de “mouvement des non-alignés”.

    “À Bandung, deux objectifs dominent : agir pour hâter la décolonisation ; refuser de prendre position dans l’affrontement entre les États-Unis et l’URSS”

    À Bandung, deux objectifs dominent : agir pour hâter la décolonisation ; refuser de prendre position dans l’affrontement entre les États-Unis et l’URSS. Aujourd’hui, bien que la guerre froide soit derrière nous et que la décolonisation soit achevée, le mouvement des non-alignés continue à exister. Il compte officiellement 120 membres qui sont supposés adhérer aux principes dits de la “déclaration de La Havane” de 1979. Ces principes, malgré les affirmations des rédacteurs, affichent en fait un alignement très net des “non-alignés” sur un anti-américanisme militant…

    La notion floue d’un “monde polycentrique”

    Le mouvement, qui se survit plutôt qu’il ne vit, parle désormais de la nécessité de constituer un “monde polycentrique”, notion suffisamment floue pour permettre un large consensus. Sur le plan pratique, un événement, certes ancien, illustre néanmoins la dynamique en cours. Il s’agit du départ du Japon. Présent à Bandung, le pays a vite quitté le mouvement, et ce, moins du fait de son alignement sur les États-Unis que du fait de sa spectaculaire croissance économique. De même de nos jours, la réunion de cinq économies en passe de rivaliser avec l’Europe et les États-Unis dans ce que l’on appelle les Brics montre que les élans idéologiques et politiques du XXe siècle sont dépassés.

    Plus encore qu’à “business as usual”, le monde du XXIe siècle est revenu à “business” tout court !

    l'économiste fr
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