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Plus de 560 millions de dinars dépensés en frais d’hôtel

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  • Plus de 560 millions de dinars dépensés en frais d’hôtel

    38e jour du procès Khalifa
    «Plus de 560 millions de dinars dépensés en frais d’hôtel»

    Le réquisitoire du procureur général, Rachid Abdelli, s’est poursuivi hier au tribunal criminel de Blida, et ce, après avoir dressé un tableau la veille sur la situation globale et présenté les chefs d’inculpation pour l’ensemble des accusés. Hier, il a passé aux principaux inculpés.
    Il citera les biens qu’ils ont acquis lors de leur passage au groupe, selon le poste occupé par chacun. Pour le père d’Ahmed Chachoua, le représentant du ministère public dira : «Comment un retraité achète, d’un côté, une voiture de marque Fiorino, pour vendre de manière ambulante des confiseries et demande un crédit de 40 millions de centimes à la banque Khalifa après avoir occupé le poste de convoyeur chez Khalifa Bank et, d’un autre côté, il donne à son fils Hafidh, selon les déclarations de celui-ci, une somme de 600 millions de centimes pour se payer une villa à Ben Aknoun.» Il annoncera, par ailleurs, que le père Ahmed Chachoua avait bénéficié de la banque Khalifa 16 000 francs français et 10 000 dollars. Quant à son fils Badr Eddine dit Didine, qui occupait le poste de démarcheur auprès du groupe Khalifa pour la prospection et la location des locaux pour ce dernier, il avait acheté une voiture de marque Golf série 4 au nom de son beau-frère Bousahoua et payée par Khalifa pour la somme de 240 millions de centimes. Le procureur général notera également que ce même individu avait acheté un appartement duplex à El-Achour et qu’il avait acheté une villa au nom de sa mère âgée de 70 ans à Ben Aknoun et dont le mari Ahmed Chachoua avait déclaré devant le tribunal criminel de Blida qu’il ignorait que son épouse possédait cette villa. Il continuera : «Cette villa est louée au représentant de la Commission européenne en Algérie pour 4 200 euros le mois qui sont versés dans un compte du Crédit Lyonnais de Paris.» Le procureur général marquera une pose pour expliquer ce que c’est le blanchiment d’argent et déclare que ces personnes n’ont pas blanchi notre argent, «car, l’argent de nos entreprises est propre et eux ont voulu le salir par leurs pratiques» dira-t-il. S’élançant sur ses déclarations et voulant prouver que le détournement et bel est bien appliqué par les Chachoua, il dira : «Quel rapport existe-t-il entre l’achat et la location des locaux avec le couffin de Ramadan ? Ce couffin de ramadan qui a été évalué à 8 000 DA/jour. Existe-t-il une personne qui se nourrirait à 8 000 DA par jour ?» Il exhibera l’ordre de virement trouvé en possession de Badr-Eddine Chachoua et sur lequel est mentionné la somme de 500 millions de centimes pour l’acquisition d’un matériel audiovisuel pour la maison d’Abdelmoumène Khalifa. Il expliquera, ensuite, au tribunal que Didine avait bénéficié de la Banque Khalifa 84 millions de centimes avant d’être employé par cette dernière. Comme il lira à l’assistance les sommes faramineuses dépensées par l’empire Khalifa dans les différents hôtels en Algérie, comme celui du Sheraton, où 43 milliards ont été déboursés pour des personnes qui y ont été hébergées, 10 milliards à l’hôtel Hilton pour 418 personnes ; 1,8 milliard à Dar Diaf pour 486 personnes, ainsi que dans d’autres hôtels. Ce qui fait que le coût des dépenses hôtelières s’élèvent à plus de 56 milliards. Les voitures au nombre de 40 achetées par Khalifa ont disparu. Hafidh n’est pas épargné par le réquisitoire du ministère public et relatera toutes les pratiques effectuées par ce dernier.
    Il s’attaquera par la suite aux différentes agences bancaires Khalifa. Celle de Blida est la première citée par le procureur général. Cette structure avait au début comme directeur Kechad Belaïd. Le procureur expliquera au tribunal que ce dernier, en compagnie d’Ighil Meziane et Hafidh Chachoua, se déplaçait pour convaincre les directeurs des OPGI à procéder aux DAT au niveau de la banque Khalifa. D’ailleurs, il lira au tribunal un rapport de l’inspection du ministère de l’Habitat en collaboration de l’IGF et où il ressort que plus de 2 200 milliards des OPGI ont été déposés au niveau des différentes agences de Khalifa. Il explique au tribunal que Kechad a procédé à l’effacement des crédits dont ont bénéficié certains clients, tels que son frère Kechad Ahmed et Djellouli Abderrezak associé dans l’entreprise DIGIMEX qui, après avoir été débiteurs, se sont retrouvés créditeurs et que l’agence de Blida leur doit des sommes d’argent. Par la suite, Kechad Belaïd sera employé chez DIGIMEX et touchera un salaire de 30 millions par moi alors qu’il ne faisait que 10 chez Khalifa. Au sujet de Zerrouki Youcef, qui est nommé directeur de Khalifa Bank à Blida, Ce dernier permettait à Ighil Meziane de s’occuper du sponsoring en contrepartie, ce dernier vendait en exclusivité des équipements sportifs aux clubs de football que finançait Khalifa et l’argent sera versé par la suite dans le compte d’Ighil. Mais Ighil s’est retrouvé avec un compte découvert de 1 milliard 600 millions de centimes.
    Pour ce qui est de l’agence de Chéraga, cette dernière, dont le directeur était Mir Omar, est qualifiée de poumon des filiales du groupe Khalifa. «Cette agence alimentait toutes les autres filiales, même l’achat d’Antinéa Airlines a été accompli par cette agence», dira le procureur général. Il insistera que cette opération a été faite sans aucune convention, ni dossier et que M. Idjerouidène prenait de l’argent de cette agence, «pour la simple raison, ajoute-t-il, que cette banque était mitoyenne avec la caisse principale». Aussi, il déclare : «Même l’importation de la bière que Khalifa effectuait, c’est l’agence de Chéraga qui s’en chargeait. Elle se chargeait également du sponsoring de certains clubs sportifs.»
    S’ensuivent les autres agences et leurs responsables. Aziz Djamel à la tête de l’agence d’El-Harrach qui lui aussi est poursuivi pour dilapidation. Le procureur général mettra en exergue les pratiques incitatives que pratiquait cet ex-directeur de la Khalifa Bank auprès des responsables des entreprises publiques pour les DAT et leur proposait en contrepartie quelques privilèges telles les cartes du centre de thalassothérapie de Sidi Fredj. Idem pour Soualmi, ex-directeur de l’agence des Abattoirs de Hussein-Dey que le procureur général qualifie de toile d’araignée tissée par le bras droit d’Abdelmoumène Khalifa, en l’occurrence Soualmi. «C’est de cette banque, Madame la présidente, que l’ex-directeur de Khalifa Airways, Boukadmou, a bénéficié d’un crédit de 1,4 milliard de centime sans aucun dossier.» Même chef d’inculpation pour Ghers Hakim, ex-directeur de l’agence d’Oran. Le représentant de ministère public n’a pas omis les commissaires au compte qu’il accuse d’être complices : «Où étiez-vous messieurs les commissaires au compte ?» Il reproche le fait qu’ils n’aient rien fait pour alerter les autorités mêmes judiciaires. Il relate les déclarations de l’un d’eux qui dit avoir déposé une plainte écrite chez le bureau du procureur de la République, mais qui n’arrive pas à dire exactement à quelle personne il l’a remise, alors que quelques jours plus tard, il prend son congé. Il commente cet événement dans le sens de vouloir démontrer que c’est un scénario monté et inventé. Le représentent du ministère public citera Lynda Benouis qui avait bénéficié de 900 millions de centimes et qui avait déclaré devant le tribunal qu’elle les avait remboursés en trois parties en les remettant à Abdelmoumène Khalifa en personne, alors qu’aucune trace ne le prouve. Le procureur général lance à l’accusée qui était dans la salle : «De quel droit, madame, vous prenez l’argent des autres ?» Foudad Adda, ex-directeur de l’Ecole de police d’Aïn Benian, a, lui aussi, été cité par le procureur général du tribunal criminel de Blida ainsi que les responsables des entreprises publiques qui ont procédé aux dépôts à terme au niveau des agences de la banque Khalifa en bénéficiant de certains avantages tels que les commissions sur les taux d’intérêts qui étaient de l’ordre de 1%.
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