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Israël, Maroc vs Iran, plus c’est gros…

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  • Israël, Maroc vs Iran, plus c’est gros…

    Dans une posture rappelant celle de Colin Powell en 2003, Benyamin Netanyahu a affirmé lundi détenir les preuves que l’Iran est en train de se doter de l’arme atomique.
    Face aux caméras, debout sur une estrade, dans une allure très théâtrale, pendant que défilaient sur un écran géant les fameuses «preuves nouvelles et concluantes» — 55 000 pages et 183 CD amassés par les services israéliens – il a assuré que l’Iran disposait d’«un programme secret d'armes nucléaires appelé le projet Amad». Avant un clin d’œil à l’adresse de Donald Trump : «Je suis sûr qu'il fera le bon choix, le bon choix pour les Etats-Unis, pour Israël et pour la paix mondiale.» Message reçu cinq sur cinq par Mike Pompeo, le nouveau chef de la diplomatie US : «Je sais qu'il y a des gens qui disent que ces documents ne sont pas authentiques. Je peux vous confirmer, pour vous, que ces documents sont réels, qu'ils sont authentiques.» Rideau.
    Netanyahu, qui n’a fourni aucune preuve claire de ce qu’il affirme, n’a pas convaincu les Européens. D’autant que l'AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) certifie et atteste que Téhéran respecte bien ses engagements. Mais Donald Trump s’en fout éperdument, ce n’est pas le genre de la maison étatsunienne de s’embarrasser de l’existence ou non de preuves, depuis que l’Iran figure sur la liste des «Rogue State» (Etat voyou) que Washington réactualise au gré de ses intérêts stratégiques. Aussi, à moins d’un retournement de dernière minute, c’est sans état d’âme que Trump va «déchirer» l’accord nucléaire signé en 2015 par son prédécesseur Barack Obama si d’ici le 12 mai, Paris et ses alliés européens ne lui présentent pas un nouveau texte qui remédierait aux «terribles lacunes» de cet accord !
    Et voilà le monde sur le point de revivre le scénario irakien de 2003 quand Colin Powell, menteur comme pas un, brandissait devant le Conseil de sécurité de l’ONU des «preuves» que Saddam détenait l'arme chimique ! Finalement, on n’avait rien trouvé mais l’essentiel a été fait : l’Irak a été détruit.
    Comme par hasard, le Maroc, qui ne veut pas rester en marge de ces joyeusetés guerrières, a annoncé mardi la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran accusé de fournir des armes au Polisario. A l’instar d’Israël avec qui le royaume alaouite entretient de bons rapports, il affirme disposer «de preuves irréfutables, de noms identifiés et de faits précis qui corroborent cette connivence entre le Polisario et le Hezbollah». Et là, banco ! Sans attendre que Rabat dévoile ses fameuses preuves, Saoudiens, Emiratis et Bahreïnis appuient comme un seul homme le Maroc. «Le gouvernement saoudien condamne fermement l'ingérence iranienne dans les affaires intérieures du Maroc via son instrument, la milice terroriste du Hezbollah, qui entraîne les éléments du soi-disant groupe “Polisario’’ en vue de déstabiliser la sécurité et la stabilité.» Un peu gros, non ? La position iranienne est connue : Téhéran ne renégociera pas l’accord sur le nucléaire, ni son programme balistique ni son appui au régime syrien comme le lui suggère Emmanuel Macron. Et pourquoi Téhéran le ferait-il quand on sait que Tel-Aviv, qui n’a jamais signé le traité de non-prolifération nucléaire, dispose de 200 têtes nucléaires et d’un système de défense balistique. Prétendre après cela que Téhéran et le Hezbollah libanais constituent une menace existentielle pour Tel-Aviv, comme le clament haut et fort les dirigeants israéliens sans que ces donneurs de leçons occidentaux ne le relèvent est une plaisanterie de très mauvais goût.
    Bien plus, on ne cessera de le répéter, Israël qui a annexé une partie du Golan syrien, alors que la Cisjordanie est en voie de l’être, construit en ce moment un mur le long de la frontière libanaise, annexant au passage une portion du territoire libanais, autant de faits alimentant les tensions. Mais n’en doutons pas, en cas de conflit au Sud-Liban, après que le Président Michel Aoun a déclaré que son pays ne se laissera pas amputer d’une partie de son territoire, le coupable sera vite désigné : le Hezbollah, allié de l’Iran et soutien du régime de Damas.
    H. Z.
    le soir d'algérie
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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