Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La « chiitophobie » au Maroc : entre réalités et fantasmes

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La « chiitophobie » au Maroc : entre réalités et fantasmes

    Ci-dessous un article datant du 12 Avril 2017 nous éclaire sur le racisme et la « chiitophobie ». Le prétexte du régime royale d'attaquer le Polisario avec ses relations avec les chiites est une fuite en avant. Sommes nous pas au Maghreb sunnites Malékite ? Doit-on se plier devant les wahhabites ?

    Source: lorientlejour 12-04-2017

    Rabat, le 20 avril 2016: des membres du MUR, l'aile idéologique du parti islamiste PJD, animent une conférence. Pour l'un des leaders, Mhamed Hilali, le Maroc fait face à une « invasion sectaire ». Sa cible : une fondation culturelle chiite fondée quelques jours auparavant à Tanger, « al-Khat al-Rissali » (en français, la ligne du Messager). Deux semaines plus tard, les activités de l'institution sont interdites par l'administration de la ville, « faute d'autorisation ». Une interdiction presque attendue par les chiites marocains. Pour ces citoyens tantôt craints, tantôt sous-évalués, le coming-out est quasi impossible.

    Déjà en 2009, un rapport du département d'État américain sur la liberté religieuse soulignait qu'il existe entre 3 000 et 8 000 chiites dans le royaume, répartis dans les villes du nord (Tanger, Tétouan...), mais aussi à Casablanca et Rabat. Une estimation imprécise car « il est impossible de connaître leur nombre réel », précise Mohammad Guenfoudi, sociologue spécialiste des mouvements islamistes au Maroc. Pour cause, l'absence de recensement religieux, mais surtout une pratique du secret, la « taqiya ».

    Cette méthode, héritée du VIIIe siècle, consiste à dissimuler sa religion en cas de contrainte. Par ce procédé, beaucoup de chiites et de convertis choisissent de ne pas afficher leur appartenance religieuse par crainte de poursuite. Le Maroc, promoteur invétéré d'un islam du « juste milieu », s'est toujours fait le porte-voix de la tolérance religieuse dans le monde arabe. Pourtant, si la Constitution de 2011 garantit le libre exercice des cultes, il est encore impossible à un Marocain de quitter l'islam sunnite, qui reste la religion d'État. L'apostasie constitue un crime, passible de la peine de mort et les chiites du royaume ne dérogent pas à la règle.

    Aux origines de cette peur, la révolution iranienne. En 1979, alors que l'Iran bascule dans la république islamique, Khomeyni instaure le velayet-e-faqih et annonce l'exportation de la révolution. Déclaré apostat en 1982 par les ulémas de Casablanca, l'ayatollah devient l'ennemi de la couronne marocaine. En 2009, le roi Mohammad VI dénonce l'ingérence de Téhéran dans ses affaires religieuses et rompt ses relations avec l'Iran. Rétablies début 2017, les liens diplomatiques entre les deux pays restent fragiles. La guerre en Syrie, l'implication du Maroc dans la coalition arabe au Yémen participent à la crispation des relations. « La discussion autour de la question chiite revient sur le devant de la scène à chaque événement international, car c'est là que les voix chiites s'élèvent », confie un journaliste marocain spécialiste des mouvements islamistes, Imad Stitou

    Guerre de l'information
    Les partis islamistes ont profité de ces craintes, qu'elles soient politiques ou diplomatiques. Omnipotents sur la scène médiatique marocaine, ils ont fait de la lutte anti-chiite leur cheval de bataille. En 2013, un député du PJD déclare que les Marocains chiites sont au nombre de 30 000 et qu'ils représentent un danger imminent pour la stabilité religieuse du Maroc.

    L'année dernière, le centre marocain des études et des recherches contemporaines, proche du mouvement Unicité et Réforme (matrice idéologique du PJD), sortait un nouveau rapport sur la situation religieuse entre 2013 et 2015. Selon ses dirigeants, dont le vice-président du MUR, Mhamed Hilali, la minorité obéirait à l'agenda iranien. Sur les réseaux sociaux, la campagne s'intensifie. Dans ses prêches, le cheikh marocain Abdellah Nahari appelle à la promulgation d'une loi pénalisant le « prosélytisme » chiite. « Le gouvernement doit interdire, sur le plan national, la chiitisation en terre sunnite, afin d'éviter à notre pays ce qui arrive à d'autres pays comme la Syrie, l'Irak et le Yémen », déclare-t-il dans une vidéo diffusée en mars 2016.

    La menace de prosélytisme est agitée à chaque intervention politique et contribue à créer un « climat d'intolérance et de phobie dans la société », dénonce Imad Stitou.

    Interrogé par L'Orient-Le Jour, Driss Hani, surnommé le « Hojatoleslam » (clerc chiite) marocain dénonce une campagne de terreur de la mouvance salafiste : « Jusqu'au début des années 1980, aucun problème ne se posait, et puis la vague wahhabite est arrivée et a commencé à miner les débats politiques », explique-t-il.

    Face au climat de « chiitophobie », les citoyens marocains chiites sont partagés : entre la volonté de se rassembler sans « faire trop de bruit » et leur loyauté au royaume. Installée en avril 2016 à Tanger, la fondation « al-Khat al-Rissali » se voulait un refuge pour la communauté chiite. Mais suite aux pressions des autorités, ses portes se sont fermées quelques semaines plus tard. Aujourd'hui, elle n'existe « que par les commentaires de ses membres sur Facebook », commente Imad Stitou. Un de ses militants, Issam Housayni, déclare vouloir « poursuivre la lutte » et bannir la discrimination, mais la campagne menée par les salafistes freine toute initiative. Driss Hani y constate une certaine paranoïa : « Les chiites marocains représentent un groupuscule dispersé et non organisé, mais ils continuent à nourrir les fantasmes. » À l'image de la fondation « al-Khat al-Rissali », les tentatives d'organisation de la communauté chiite sont donc condamnées à l'échec. Les chiites vivants à l'étranger jouent alors le rôle de relais. Plus actifs et dynamiques, ils participent à des conférences, pratiquent leurs rites à l'étranger (visite des tombes d'imams en Irak et en Iran, Achoura) et participent au « renouveau de la communauté chiite marocaine », souligne le chercheur Mohammad Guenfoudi.
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

  • #2
    Le vieux fond diffus fatimide ne s'est jamais totalement estompé au Maghreb.
    J'aime surfer sur la vague du chaos.

    Commentaire


    • #3
      Le vieux fond diffus fatimide ne s'est jamais totalement estompé au Maghreb.
      C'est une partie de l'histoire de l'Afrique du Nord.
      Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

      Commentaire

      Chargement...
      X