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Migrants clandestins :Pourquoi l'Algérie doit reprendre l'initiative

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  • Migrants clandestins :Pourquoi l'Algérie doit reprendre l'initiative

    L’intervention de Mr. HACENE KACIMI, directeur d'études chargé de la migration au ministère de l'intérieur, sur le sujet de la migration Africaine en Algérie, le 23 Avril 2018 dans l’émission « L’invité de la Rédaction », à la Chaine 3, est aussi pertinente que mesurée.




    Cependant, la question se pose sur son opportunité et sa portée: Mr. Kacimi réagit aux campagnes de communications calomnieuses, selon ses propres mots, qui visent l’Algérie depuis quelque temps quant à sa gestion des flux migratoires incessants que connait la région sud du pays et son traitement des migrants. Il va sans dire que ces couvertures médiatiques négatives dans leur ensemble sont préjudiciables à l’Algérie et son positionnement régional, Africain et même international.

    En tant que professionnelle des Médias, je me permettrais d’offrir à Mr. Kacimi un avis modeste sur la question:

    Pourquoi tenter de se justifier ainsi à chaque sortie médiatique sur le propos des migrants de la part de quelque organe de presse ou chaine de Télévision et se retrouver toujours dans une attitude ou on réagit aux évènements au lieu d’agir en amont par la création de communications stratégiques?

    Bien sûr, agir en amont veut aussi dire mettre sur pied ou améliorer, dans la mesure de nos moyens, les infrastructures nécessaires et les programmes adéquats en mesure de répondre aux besoins matériels des migrants, quels qu’ils soient. Les efforts consentis déjà dans cette perspective méritent d’être également soulignés et les lacunes ou dépassements qui toucheraient à la sécurité et dignité d’une catégorie humaine aussi vulnérable que celle des migrants et réfugiés doivent être identifiés et redressés.

    Mais en ce qui concerne la question médiatique mentionnée en haut, nous nous retrouvons souvent dans une position inconfortable à défendre notre image et réputation bien après qu’elles soient réduites à néant. Nous laissons faire; ensuite nous nous plaignont d’être maltraités sur la place publique et développons un discours de victimes incomprises.

    Les conflits de notre temps sont multiples et leurs acteurs semblent faire feu de tout bois (au sens propre et figuré), intensifiant parfois quasi-délibérément la colère légitime ainsi que les ressentiments des catégories sociales les plus démunies à travers le monde, dans le but d’exploiter leur misère pour les besoins de politiques inavouées. Nous savons par exemple que les Occidentaux, la France officielle en tête, ne sont pas nécessairement motivés par des sentiments de solidarité avec l’humanité en détresse lorsqu’ils essaient de donner des leçons à l’Algérie sur le chapitre de l’immigration surtout émanant de l’Afrique.

    L’Union Européenne rêve de construire une véritable Europe-forteresse et rejette chaque jour des centaines, voire des milliers de migrants algériens et africains. Aux Etats-Unis, Mr. Trump, le président, est, comme on le sait, un va-t-en-guerre quand il s’agit de l’immigration; son rêve à lui est d’ériger une sorte de ‘muraille de Chine’ entre son pays et le reste du continent Américain, en osant même vouloir passer la note aux Mexicains! Personne ne semble vraiment y trouver à redire !!

    Chaque pays en fait, à travers le globe terrestre, cherche de quelque manière que ce soit, à maitriser ses frontières et le mouvement des personnes sur son périmètre. Mais dès qu’il s’agit de notre pays, l’intérêt des médias internationaux soudain s’éveille et se met en alerte. Et les diverses campagnes d’information deviennent vite des campagnes d’intox, a peine voilées.

    L’initiative de Mr. Kacimi de critiquer indirectement l’hypocrisie européenne au cours d’une émission radio ne règlera rien, les couvertures médiatiques en question servant de moyen de pression (parmi d’autres) pour exercer une sorte de chantage sur des pays qui tentent de garder quelque contrôle sur leurs propres affaires, y compris leur sécurité nationale à laquelle est rattachée aujourd’hui, en partie, la question de l’immigration. L’Algérie refuse donc de jouer le jeu: devenir, selon le souhait des Européens, une sorte de zone-tampon, (buffer zone) entre eux-mêmes et le reste du continent africain.

    Traiter les algériens de racistes parce qu’ils ont le souci de contrôler plus rigoureusement leurs frontières dans un contexte régional difficile (rendu plus tendu par de nouveaux dangers nés de la déstabilisation de la Libye, notre voisin à l’Est) et dans une zone ou l’existence de millions d’habitants est quotidiennement menacée par les conflits armés qui secouent la région du Sahel, des conditions climatiques défavorables ainsi qu’une paupérisation croissante, n’est en fait ni juste ni approprié. Ce serait plutôt un des effets de l’arrogance légendaire des Occidentaux à se prendre pour les maitres du monde et la source de toute sagesse et moralité. Pourtant, depuis la nuit des temps, leur attitude, de manière générale, envers tous les africains, dont nous, Algériens, faisons partie, a été souvent marquée par le rejet et le mépris.

    Le moment n’est-il pas venu pour l’Algérie de développer une stratégie de communication moins frileuse et plus complexe et moderne à même de refléter de manière plus réaliste ses propres intérêts? Une communication qui pourrait contrer de manière plus efficace les lobbyistes en tout genre qui écument le paysage politique des pays les plus riches et dont le but semble de saper le moral des populations locales visées et faire passer leurs pays pour des entités infréquentables.

    En fin de compte, il s’agit également de développer l’Algérie pour que nos propres enfants puissent y vivre et s’y épanouir au lieu de prendre le large sur des bateaux de fortune. Pour l’heure, il s’agit aussi de défendre et soutenir les migrants eux-mêmes et toutes les personnes déplacées; la plupart d’entre eux n’étant que de paisibles citoyens en quête d’une vie meilleure, but légitime pour tout être humain. C’est de tels projets, orientés vers des besoins réels, loin de toute démagogie, qui parleraient d’eux-mêmes pour nous tous à l’intérieur et à l’extérieur du pays et qui seraient le meilleur garant de notre sécurité et de l’image de notre Algérie qui a été, depuis les temps immémoriaux, une bonne terre d’asile et d’accueil.

    Nadia Mehdid, Journaliste internationale et ex-Correspondante de Guerre
    Dernière modification par ACAPULCO, 07 mai 2018, 16h55.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

  • #2
    Le chantage au racisme dès qu'on traite le sujet de l'immigration clandestine...

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