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La Chine se protège des appétits européens

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  • La Chine se protège des appétits européens

    CINQ ANS après son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine dose habilement son ouverture économique par un protectionnisme à peine dissimulé. Les groupes européens en sont conscients, et ils sont régulièrement défendus par Bruxelles dans les couloirs des ministères chinois.

    Non sans raison. Dans une étude publiée par la Commission européenne, Peter Mandelson, le commissaire au Commerce, chiffre à 21,4 milliards d'euros par an le manque à gagner pour les entreprises européennes lié aux barrières non tarifaires érigées par Pékin.

    En cause ? Une distorsion croissante entre les accords signés par la Chine et la pratique. Elle tient en premier lieu à l'application des réglementations au niveau local. « Depuis son adhésion à l'OMC, la Chine a fait des progrès (...) malgré tout, l'application au niveau provincial ne suit pas toujours l'esprit des engagements vis-à-vis de l'OMC », pointe ainsi l'étude. Ensuite, alors que le patriotisme économique fait des émules dans les rangs du pouvoir chinois, la préférence nationale gagne du terrain.

    Selon l'étude de Bruxelles, c'est le cas en matière d'équipements publics touchant les secteurs de la construction, de l'équipement et de l'industrie pharmaceutique. Dans certains cas, c'est vrai notamment dans l'automobile et les télécoms, la réglementation chinoise contraint les entreprises étrangères à s'associer avec un acteur local sous forme de société mixte (joint venture).

    Autre spécialité chinoise : la complexité réglementaire qui égare les acteurs étrangers. Ainsi, le secteur bancaire a été complètement libéralisé en décembre dernier, mais sur le papier seulement. Au lendemain de la date butoir, les banques étrangères attendaient encore des explications pour comprendre les nouvelles modalités de leur développement en Chine.

    Propriété intellectuelle

    Le casse-tête se complique quand Pékin ajoute ses propres standards. La création de nouvelles normes - dans le domaine technologique surtout - met les acteurs étrangers de fait hors course. Les télécoms en sont une bonne illustration : alors que les autorités centrales retardent depuis plus de deux ans le lancement de la technologie de troisième génération (3G), elles ont mis en place une norme spécifique TD-SCDMA, nouvelle pour les opérateurs étrangers. La Chine se rêve en royaume de l'innovation mais elle doit aussi combler son retard. Du coup, les autorités encouragent les transferts de technologie, passage obligé de tout accord conclu entre une entreprise étrangère et une entreprise chinoise.

    Parallèlement, la protection de la propriété intellectuelle reste insuffisante. « Si la tendance actuelle de violation de la propriété intellectuelle perdure, les entreprises (du secteur de l'équipement) s'attendent à une perte de leurs revenus supérieure à 20 % - un coût plus élevé que n'importe laquelle des barrières tarifaires », estime l'étude citant un industriel. L'eldorado chinois est ainsi bien difficile à saisir pour les entreprises étrangères, les plus petites étant les premières pénalisées.

    source : le Figaro
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