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Les maquis du GSPC en Kabylie

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  • Les maquis du GSPC en Kabylie

    Les maquis kabyles ont constitué pour le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, devenu depuis peu Organisation Al Qaîda du Maghreb islamique, une constante dans la stratégie du Gspc. Les hommes ont changé, les chefs aussi, mais ces «immenses réservoirs» qui vont pratiquement de Boumerdès à la lisière de Jijel, s’étendant sur deux cents kilomètres, continuent à constituer la principale réserve de l’organisation. Région, géographiquement, culturellement et linguistiquement délimitée, la Kabylie présente les caractéristiques d’une région hostile à toute récupération et réfractaire à tout compromis. Les enjeux politiques, la précarité de la vie, les écarts entre les privilégiés, les nantis et les petites gens restent énormes, ce qui a eu pour effet d’y créer une situation sécuritaire très complexe.

    Depuis avril 2001 et les confrontations qui ont suivi, les événements politiques et sociaux ont créé en Kabylie un no man’s land sécuritaire qui perdure. Les choses se sont peu à peu tassées, par lassitude plutôt que par résolution des vrais problèmes. L’Etat a consenti des indemnisations aux victimes, mais la région vit les mêmes problèmes sociaux, avec toujours une omniprésence du Gspc, et aussi avec ceci en bonus: une montée en force de la criminalité et une prolifération de la petite délinquance. En fait, la Kabylie a posé de sérieux problèmes aux autorités, et les choses ont vraisemblablement évolué dans tous les sens, et non pas uniquement dans le bon sens. Le risque économique, élevé, rend utopique tout investissement sérieux et durable, à un moment où le braquage de banques, de bureaux de poste, des recettes municipales et des contributions, est devenu un métier qui fait florès, aussi bien chez les groupes armés de la région que chez les jeunes, tentés par la radicalisation et le gain à portée de main.

    Ainsi, le Gspc continue toujours, et pour les raisons stratégiques, politiques, sociales, culturelles et économiques que l’on sait, à occuper les montagnes alentour. Un chef militaire nous confiait récemment: «Il s’agit bien d’une situation anormale, et tout ce qui se passe aujourd’hui est le résultat d’un cumul de plusieurs années de tensions politiques et sociales.» En termes clairs, les services de sécurité ont été neutralisés en Kabylie: la Gendarmerie nationale y a été délocalisée, et les seuls effectifs de la police ne peuvent sécuriser toute la région, qui présente à ce jour de larges couloirs pour les groupes armés, de passage, en transhumance ou sédentaires.

    En voici les principaux groupes et sous-groupes dirigés organiquement par trois grandes katibate dans la région de Tizi Ouzou:

    1- Katibate En-Nour: 61 hommes, dirigés par I.M. dit Mouloud al-Fermache et le dénommé Hazem, et constituant 4 sections. La section de Guergour: 15 hommes dirigés par O.M. dit Al-Irbad. La section de Sidi Ali Bounab: 30 hommes dirigés par A.Y. dit Abou Khouthaïma. Cette section stationne aux alentours de Oued Ighzer. La section de Boukhalfa: 6 hommes.
    La section d’Aïn El Hammam: 10 hommes dirigés par M.K. dit Khaled es-Sawwaff.

    2- Katibate al-Farouk: 30 hommes pour 2 sections:
    La section de Boghni: 18 hommes commandés par B.M. dit Youcef al-Harrachi. Cette section stationne dans les forêts de Amghour, Ichichouach, Souk El-Thenine, les Ouadhias et Mechtras.
    La section de Draâ Al Mizan: 12 hommes commandés par M.A. dit Abdeljabbar.

    3- Katibate Al Ansar: 20 hommes pour deux sections:
    La section de Bounab 2: 12 hommes dirigés par F.B. stationne dans les contreforts sud des monts de Sidi Ali Bounab.
    La section de Tigzirt: 8 hommes, dirigés par M.M. dit Ikrimah. Cette section prend pied aux alentours de Mizrana, Lazer et Laâzib.
    A Béjaïa, trois grandes sections sont opérationnelles -la section d’Akfadou -la section d’El Kseur -la section d’Azazga.

    Pour des raisons de sécurité, le PC du Gspc choisit la stratégie de la «mobilité permanente», et change de fief sans cesse. Entre janvier et juin 2006, il était à Toudja, débordant carrément vers Béjaïa, puis s’est déplacé dans les forêts et monts inexpugnables du massif central du Djurdjura, à Tikjda et à Akfadou. N’ayant pas de statistiques précises, les services de sécurité estiment à une cinquantaine les hommes du Gspc dans cette seule région, qui sert surtout de rampe de lancement, de repli et de PC occasionnel pour la direction du Gspc et de lieu de rencontre pour les groupes qui remontent du Sud ou viennent de l’Est.

    Les nouvelles mutations du Gspc, depuis son adhésion à Al Qaîda, rendent encore difficile toute évaluation des hommes et des ressources disponibles, bien qu’il est certain que le fait de bénéficier du label Al Qaîda dans le Maghreb, va ouvrir toutes grandes les portes au Groupe salafiste pour puiser dans la logistique et les hommes des groupes connus ou non dans toute la région maghrébine, saharienne et sahélienne.

    source : l'Expression
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