C'est le 18e anniversaire de la disparition de l’écrivain Mouloud Mammeri, suite à un accident de la route à Aïn Defla. Un Hommage va lui etre rendu.
Pour ma part, je vais répéter une très belle expression qu’a écrit la dépêche de Kabylie…"Dda Lmulud ne se conjugue qu’au present"
=
Hommage à Mouloud Mammeri
Mouloud Mammeri, qui nous a quittés il y a 18 ans, demeure parmi les écrivains qui ont marqué la culture algérienne. Il est connu notamment par ses quatre romans, dont l’Opium et le Bâton, adapté au cinéma par Ahmed Rachedi, et la Colline oubliée adapté par Bouguermouh.
Ali Mouzaoui a réalisé un film documentaire sur cet écrivain intitulé Dda L’mouloud. Mouloud Mammeri était un écrivain hors pair ; il possédait à la fois la culture savante en tant qu’anthropologue, mais s’inspirait de la culture populaire.
C’est ce qui lui a permis d’être très proche du peuple. Mouloud Mammeri est né en décembre 1917 à Taourirt-Mimoune (Ath Yenni), en Haute Kabylie. Il est mort, le soir du 26 février 1989, près d’Aïn Defla, à son retour d’un colloque à Oujda (Maroc).
Mouloud Mammeri fait ses études primaires dans son village natal. En 1928, il part chez son oncle à Rabat (Maroc). Quatre ans plus tard, il revient à Alger et poursuit ses études au Lycée Emir-Abdelkader. Il part ensuite au Lycée Louis-le-Grand à Paris, avec l’intention de s’inscrire à l’École normale supérieure.
Mobilisé en 1939 et libéré en octobre 1940, Mouloud Mammeri s’inscrit à la Faculté des lettres d’Alger. Remobilisé en 1942 après le débarquement américain, il participe aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne. A la fin de la guerre, il prépare à Paris un concours de professorat de lettres et rentre en Algérie en septembre 1947.
Il enseigne à Médéa puis à Ben Aknoun et publie son premier roman, la Colline oubliée, en 1952. Sous la pression des événements, il doit quitter Alger en 1957. De 1957 à 1962, Mouloud Mammeri reste au Maroc et rejoint l’Algérie au lendemain de l’indépendance.
De 1965 à 1972, il enseigne le berbère à l’université, dans le cadre de la promotion de cette langue. De 1969 à 1980, Mouloud Mammeri dirige le Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques d’Alger (CRAPE).
Il fait également un passage éphémère à la tête de la première Union nationale des écrivains algériens qu’il abandonne pour discordance de vue sur le rôle de l’écrivain dans la société. Mouloud Mammeri recueille et publie en 1969 les textes du poète kabyle Si Mohand.
En 1980, c’est l’interdiction d’une de ses conférences à Tizi Ouzou sur la poésie kabyle ancienne qui est à l’origine des événements du printemps berbère. En 1982, il fonde à Paris le Centre d’études et de recherches amazighes (CERAM) et la revue Awal (la Parole), animant également un séminaire sur la langue et la littérature amazighes sous forme de conférences complémentaires au sein de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Ses romans représentent, si l’on veut, quatre moments de l’Algérie : la Colline oubliée les années 1942 et le malaise dans le village natal avec le départ pour le pays des «autres» ; le Sommeil du juste : l’expérience de l’Algérien chez ceux-ci et le retour, déçu, chez les siens ; l’Opium et le Bâton : la guerre de libération dans un village de la montagne kabyle (...).
Puis la Traversée. En 1988, Mouloud Mammeri reçoit le titre de docteur honoris causa à la Sorbonne. En plus des écrits romanesques, Mammeri a immortalisé le patrimoine culturel algérien, comme l’avait fait avant lui Boulifa. Mammeri disait dans une présentation de la poésie ancienne : «La nature l’avait prédisposé à être le poète d’une génération inquiète, douloureusement tiraillée entre un ordre qu’elle a perdu et un ordre nouveau qui la heurte.
Une sensibilité d’écorché et que le son d’un hautbois remuait. Une grande intelligence qui ne lui laisse même pas le bonheur bestial d’ignorer sa misère ou ses fautes.» Mouloud Mammeri a puisé son écriture du peuple et de la terre des ancêtres.
- Le Jeune independant
Pour ma part, je vais répéter une très belle expression qu’a écrit la dépêche de Kabylie…"Dda Lmulud ne se conjugue qu’au present"
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Hommage à Mouloud Mammeri
Mouloud Mammeri, qui nous a quittés il y a 18 ans, demeure parmi les écrivains qui ont marqué la culture algérienne. Il est connu notamment par ses quatre romans, dont l’Opium et le Bâton, adapté au cinéma par Ahmed Rachedi, et la Colline oubliée adapté par Bouguermouh.
Ali Mouzaoui a réalisé un film documentaire sur cet écrivain intitulé Dda L’mouloud. Mouloud Mammeri était un écrivain hors pair ; il possédait à la fois la culture savante en tant qu’anthropologue, mais s’inspirait de la culture populaire.
C’est ce qui lui a permis d’être très proche du peuple. Mouloud Mammeri est né en décembre 1917 à Taourirt-Mimoune (Ath Yenni), en Haute Kabylie. Il est mort, le soir du 26 février 1989, près d’Aïn Defla, à son retour d’un colloque à Oujda (Maroc).
Mouloud Mammeri fait ses études primaires dans son village natal. En 1928, il part chez son oncle à Rabat (Maroc). Quatre ans plus tard, il revient à Alger et poursuit ses études au Lycée Emir-Abdelkader. Il part ensuite au Lycée Louis-le-Grand à Paris, avec l’intention de s’inscrire à l’École normale supérieure.
Mobilisé en 1939 et libéré en octobre 1940, Mouloud Mammeri s’inscrit à la Faculté des lettres d’Alger. Remobilisé en 1942 après le débarquement américain, il participe aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne. A la fin de la guerre, il prépare à Paris un concours de professorat de lettres et rentre en Algérie en septembre 1947.
Il enseigne à Médéa puis à Ben Aknoun et publie son premier roman, la Colline oubliée, en 1952. Sous la pression des événements, il doit quitter Alger en 1957. De 1957 à 1962, Mouloud Mammeri reste au Maroc et rejoint l’Algérie au lendemain de l’indépendance.
De 1965 à 1972, il enseigne le berbère à l’université, dans le cadre de la promotion de cette langue. De 1969 à 1980, Mouloud Mammeri dirige le Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques d’Alger (CRAPE).
Il fait également un passage éphémère à la tête de la première Union nationale des écrivains algériens qu’il abandonne pour discordance de vue sur le rôle de l’écrivain dans la société. Mouloud Mammeri recueille et publie en 1969 les textes du poète kabyle Si Mohand.
En 1980, c’est l’interdiction d’une de ses conférences à Tizi Ouzou sur la poésie kabyle ancienne qui est à l’origine des événements du printemps berbère. En 1982, il fonde à Paris le Centre d’études et de recherches amazighes (CERAM) et la revue Awal (la Parole), animant également un séminaire sur la langue et la littérature amazighes sous forme de conférences complémentaires au sein de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Ses romans représentent, si l’on veut, quatre moments de l’Algérie : la Colline oubliée les années 1942 et le malaise dans le village natal avec le départ pour le pays des «autres» ; le Sommeil du juste : l’expérience de l’Algérien chez ceux-ci et le retour, déçu, chez les siens ; l’Opium et le Bâton : la guerre de libération dans un village de la montagne kabyle (...).
Puis la Traversée. En 1988, Mouloud Mammeri reçoit le titre de docteur honoris causa à la Sorbonne. En plus des écrits romanesques, Mammeri a immortalisé le patrimoine culturel algérien, comme l’avait fait avant lui Boulifa. Mammeri disait dans une présentation de la poésie ancienne : «La nature l’avait prédisposé à être le poète d’une génération inquiète, douloureusement tiraillée entre un ordre qu’elle a perdu et un ordre nouveau qui la heurte.
Une sensibilité d’écorché et que le son d’un hautbois remuait. Une grande intelligence qui ne lui laisse même pas le bonheur bestial d’ignorer sa misère ou ses fautes.» Mouloud Mammeri a puisé son écriture du peuple et de la terre des ancêtres.
- Le Jeune independant
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