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En décembre dernier, lors d’une visite à la base russe de Hmeimim pour annoncer le retrait d’une grande partie de ses troupes de Syrie, le président Poutine affirma que les « forces armées russes, avec les forces syriennes, avaient détruit le groupe le plus efficace des terroristes internationaux », c’est à dire l’État islamique (EI ou Daesh).
Cela lui valut une réponse de Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. « Je trouve parfois un peu étonnant que la Russie s’approprie la victoire contre Daesh […], même si un peu tardivement les forces russes, en appui des forces du régime de Bachar al-Assad, ont pu libérer Deir Ezzor », avait-il réagi. Et de préciser que le recul de l’EI a été surtout possible « grâce à l’action de la coalition, grâce aussi, sur la fin, à celle du régime de Damas, soutenu par la Russie, mais uniquement à la fin. »
Plus précisément, ce sont les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde, qui ont été en première ligne, avec l’appui de la coalition. Tel a été le cas à Kobané, Manbij, Tall Rifaat, Al-Chaddadeh, Tabqa ou encore Raqqa, qui était la capitale du califat proclamé par Daesh.
Reste que le ministère russe de la Défense répondit vertement à M. Le Drian. « Le fait que l’EI soit vaincu en Syrie est un mérite qui revient avant tout aux dirigeants syriens et aux troupes gouvernementales », avait-il insisté.
Sauf que le rapport que vient de publier le Centre sur le terrorisme et l’insurrection de Jane’s IHS Markit va dans le sens de M. Le Drian. Ainsi, selon le document, les frappes aériennes contre l’opposition syrienne ont augmenté de 150% après le début des opérations russes en Syrie, à l’automne 2015.
Dans le détail, entre le 1er janvier 2013 et le 30 septembre 2015, les forces aériennes syriennes ont effectué 2.735 frappes, qui ont fait 6.899 victimes civiles. Entre le 30 septembre 2015 et mars 2018, et donc avec l’appui russe, le rapport fait état de 6.833 frappes et 6.254 victimes civiles.
« Dès le début de 2013, le régime syrien a eu recours à des frappes aériennes indiscriminées contre les territoires contrôlés par la rébellion. Cette tactique a souvent entraîné des pertes civiles, probablement de manière délibérée pour puir les civils jugés favorables à l’opposition », estime Matthew Henman, directeur du JTIC.
Cela étant, l’appui militaire de la Russie a permis au régime syrien de reconquérir près de la moitié du pays puisque, désormais, il contrôle 47% du territoire (87.995 km2), contre seulement 15,9% (29.450 km2) en septembre 2015.
« L’intervention russe a non seulement assuré la survie du régime d’Assad, mais a renversé le cours du conflit de façon décisive face à une large palette de forces d’opposition dans le pays », estime le rapport de Jane’s IHS Markit.
« L’intervention russe a fourni au régime syrien l’espace et le temps de concentrer ses forces sur des positions stratégiques et d’utiliser massivement la force pour reprendre des territoires tenus par les rebelles », souligné M. Henman. « Les données recueillies montrent le rôle des frappes aériennes dans cette stratégie, avec des forces d’opposition largement incapables de se défendre, voire même de répondre, à la menace posée par la domination aérienne », a-t-il ajouté.
Reste que, selon l’étude, le gros de l’effort de Moscou n’a pas concerné l’État islamique : seulement 14% des frappes réalisées par les forces russes ont visé l’organisation jihadiste. Soit 960 frappes en deux ans et demi. Par comparaison, entre septembre 2014 et août 2017, la coalition a frappé Daesh et les groupes affiliés à al-Qaïda à 11.235 reprises en Syrie.
Il ne pouvait en aller guère autrement étant donné que les frappes russes se sont concentrées, pour les deux tiers, sur les régions d’Alep, Idleb et de Rif Dimachq, où la présence de l’EI était anecdotique. En outre, d’après le rapport, ces trois zones étaient déjà visées par quasiment les deux-tiers des raids aériens syriens effectués avant l’intervention russe.
Source : opex 360
Cela lui valut une réponse de Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. « Je trouve parfois un peu étonnant que la Russie s’approprie la victoire contre Daesh […], même si un peu tardivement les forces russes, en appui des forces du régime de Bachar al-Assad, ont pu libérer Deir Ezzor », avait-il réagi. Et de préciser que le recul de l’EI a été surtout possible « grâce à l’action de la coalition, grâce aussi, sur la fin, à celle du régime de Damas, soutenu par la Russie, mais uniquement à la fin. »
Plus précisément, ce sont les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde, qui ont été en première ligne, avec l’appui de la coalition. Tel a été le cas à Kobané, Manbij, Tall Rifaat, Al-Chaddadeh, Tabqa ou encore Raqqa, qui était la capitale du califat proclamé par Daesh.
Reste que le ministère russe de la Défense répondit vertement à M. Le Drian. « Le fait que l’EI soit vaincu en Syrie est un mérite qui revient avant tout aux dirigeants syriens et aux troupes gouvernementales », avait-il insisté.
Sauf que le rapport que vient de publier le Centre sur le terrorisme et l’insurrection de Jane’s IHS Markit va dans le sens de M. Le Drian. Ainsi, selon le document, les frappes aériennes contre l’opposition syrienne ont augmenté de 150% après le début des opérations russes en Syrie, à l’automne 2015.
Dans le détail, entre le 1er janvier 2013 et le 30 septembre 2015, les forces aériennes syriennes ont effectué 2.735 frappes, qui ont fait 6.899 victimes civiles. Entre le 30 septembre 2015 et mars 2018, et donc avec l’appui russe, le rapport fait état de 6.833 frappes et 6.254 victimes civiles.
« Dès le début de 2013, le régime syrien a eu recours à des frappes aériennes indiscriminées contre les territoires contrôlés par la rébellion. Cette tactique a souvent entraîné des pertes civiles, probablement de manière délibérée pour puir les civils jugés favorables à l’opposition », estime Matthew Henman, directeur du JTIC.
Cela étant, l’appui militaire de la Russie a permis au régime syrien de reconquérir près de la moitié du pays puisque, désormais, il contrôle 47% du territoire (87.995 km2), contre seulement 15,9% (29.450 km2) en septembre 2015.
« L’intervention russe a non seulement assuré la survie du régime d’Assad, mais a renversé le cours du conflit de façon décisive face à une large palette de forces d’opposition dans le pays », estime le rapport de Jane’s IHS Markit.
« L’intervention russe a fourni au régime syrien l’espace et le temps de concentrer ses forces sur des positions stratégiques et d’utiliser massivement la force pour reprendre des territoires tenus par les rebelles », souligné M. Henman. « Les données recueillies montrent le rôle des frappes aériennes dans cette stratégie, avec des forces d’opposition largement incapables de se défendre, voire même de répondre, à la menace posée par la domination aérienne », a-t-il ajouté.
Reste que, selon l’étude, le gros de l’effort de Moscou n’a pas concerné l’État islamique : seulement 14% des frappes réalisées par les forces russes ont visé l’organisation jihadiste. Soit 960 frappes en deux ans et demi. Par comparaison, entre septembre 2014 et août 2017, la coalition a frappé Daesh et les groupes affiliés à al-Qaïda à 11.235 reprises en Syrie.
Il ne pouvait en aller guère autrement étant donné que les frappes russes se sont concentrées, pour les deux tiers, sur les régions d’Alep, Idleb et de Rif Dimachq, où la présence de l’EI était anecdotique. En outre, d’après le rapport, ces trois zones étaient déjà visées par quasiment les deux-tiers des raids aériens syriens effectués avant l’intervention russe.
Source : opex 360
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