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Le couple Netanyahu-Trump est décidé à solder la question palestinienne»

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  • Le couple Netanyahu-Trump est décidé à solder la question palestinienne»

    «Jamais un peuple aussi démuni et désarmé n’a réussi à faire face pendant 70 ans à un Etat hyper militarisé, soutenu par la première puissance au monde», juge le chercheur Hasni Abidi. Mais, «le réveil sera brutal pour ces Palestiniens qui assistent à l’impuissance arabe, non pas à les soutenir, mais à lâcher la bride à leurs citoyens pour manifester leur colère. Nous sommes au point de regretter le temps des condamnations sans lendemain», estime-t-il.

    Propos recueillis par Hacen Ouali

    Le déplacement de l’ambassade américaine vers Jérusalem s’est accompagné d’un bain de sang à Ghaza. Quelles seront les conséquences de cette journée ensanglantée sur le processus de paix ?

    Le processus de paix agonisant depuis plusieurs années n’est plus à l’ordre du jour. L’annexion de Jérusalem ne date pas d’hier, mais l’alignement inconditionnel de la politique étrangère américaine sur celle d’Israël est un tournant. Aucun président américain n’avait osé appliquer le fameux texte adopté par le Congres en 1995.

    Trump l’a promis, il l’a fait. Il vient de disqualifier les Etats-Unis en tant que médiateur et parrain du processus de paix. Une première dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Le carnage d’hier montre qu’Israël n’est pas confiant dans son avenir autre que dans la violence.


    Rien ne semble arrêter la politique du fait accompli israélien, le couple Trump-Netanyahu serait-il en train d’enterrer toute chance de paix au Proche-Orient ?

    Trois éléments sont à analyser : Trump soigne son électorat et garde un œil sur les élections de mi-mandat. Il cultive une approche unilatérale qui tétanise ses alliés européens. Enfin, il observe la démission collective des Arabes, incapables d’assurer le service minimum en matière de refus et de dénonciation. C’est un boulevard qui s’ouvre à lui.

    Le couple Netanyahu-Trump est décidé à solder la question palestinienne. Leur unique problème, il ne trouve pas le responsable capable de s’en charger et d’affronter le peuple palestinien. C’est pourquoi, ils sont à la recherche d’une caution arabe pour imposer leur vision. La nouvelle configuration entre Israël et l’Arabie Saoudite n’est pas étrangère au plan concocté par le gendre et conseiller de Trump, Jared Kouchner.

    La Direction palestinienne est de plus en plus critique en interne, n’est-elle pas dépassée pas l’accélération des événements tragiques qui frappent la Palestine ?

    Elle est prisonnière de son statut d’autorité. Tenue par des engagements internes et externes, elle a perdu le contrôle sur la question palestinienne et sur son propre avenir. Le maintien de M. Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne, affaibli et sous pression, ne fait que fragiliser son autorité et retarder la réconciliation avec les autres composantes palestiniennes.

    Face au massacre de ce 14 mai, comment jugez-vous l’attitude des Etats de la Ligue arabe, qui ont depuis toujours fait de la Palestine leur cause centrale ?

    Le peuple palestinien vient de montrer que c’est un peuple digne de porter le combat le plus éprouvant pour défendre sa terre et masquer la faillite arabe. La Nakba n’est pas palestinienne, elle est arabe. Jamais un peuple aussi démuni et désarmé n’a réussi à faire face pendant 70 ans à un Etat hyper militarisé, soutenu par la première puissance au monde.

    Le réveil est brutal pour ces Palestiniens qui assistent à l’impuissance arabe, non pas à les soutenir, mais à lâcher la bride à leurs citoyens pour manifester leur colère. Nous sommes au point de regretter le temps des condamnations sans lendemain.

    Au bout du compte, le conflit dans la région ne s’est-il pas définitivement déplacé du Proche-Orient vers celui qui oppose l’Arabie Saoudite et ses alliés contre l’Iran ?

    Israël a convaincu son allié américain sur le dossier iranien. Son objectif consiste à saisir l’opportunité de l’arrivée de Mohammed Ben Salmane en Arabie Saoudite pour effectuer un changement de priorités dans les enjeux stratégiques. Soutenir le royaume wahhabite face à l’Iran «conquérant» contre l’intronisation du prince héritier et lui confier une nouvelle feuille de route dans la région. Le pire n’est pas arrivé, mais les signes sont certains.

    Hacen Ouali
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