La dégradation des relations entre l’Algérie et le Maroc est porteuse de graves menaces sur les deux rives de la Méditerranée. Intervenant dans un contexte international incertain, elle risque de faire glisser cette partie du monde dans le désordre.
La rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran, sur fond d’accusation du soutien du Hezbollah libanais au Polisario, via l’ambassade de Téhéran à Alger, rapproche le conflit ouvert au Proche-Orient de l’Afrique du Nord, avec une volonté de prendre le rôle de l’Arabie Saoudite pour le Maroc et de faire assumer celui de l’Iran pour l’Algérie. Avec, bien évidemment, toutes les alliances et implications que cette configuration suppose.
Cette dégradation intervient sur fond de crises des régimes algérien et marocain qui ne peuvent faire l’économie de remises en cause déchirantes. Et face au statu quo qui s’installe à tous les niveaux, tant en interne qu’en externe, une guerre circonscrite dans le temps et dans l’espace n’est pas à écarter...
Situations internes
Face à un monde instable, encerclée par un feu allumé sur l’étendue de ses frontières, l’Algérie — peuple et institutions — ne semble pas prendre la mesure des dangers qui la guettent. En dehors des institutions sécuritaires qui restent en alerte, l’ensemble des composantes de la nation font preuve d’une insouciance frappante.
Cette attitude n’est pas sans raison... La crise politique sur fond des fractures induites par la décennie noire, l’incapacité du pouvoir à mobiliser le peuple autour d’un projet qui prenne appui sur la victoire contre la violence islamiste en assumant bien évidemment les dérapages des services de sécurité placés sous une terrible pression ; les événements de Kabylie de 2001 qui ont approfondi la rupture entre cette région et l’Etat central ont provoqué un épuisement terrible de la conscience citoyenne. Le retour à une doctrine de sécurité se reposant exclusivement sur les forces armées a fait le reste.
En conséquence de quoi l’Algérie offre l’image d’un pays paralysé. D’un côté, un pouvoir autiste, suffisant, incapable d’assumer «les signaux» du changement qu’il lance de temps à autre, et d’un autre côté une opposition figée, incapable de réaliser ses initiatives, installée dans l’attente de ce qui viendra d’en haut...
A la marge des deux, comme détachée, la société est exposée aux influences des pyromanes et des manipulateurs de tous les bords ; sans filtres et sans protection intellectuelle.
Ainsi, face à la persistance de la crise, le sauve-qui-peut a fini par prendre place dans les cœurs et les consciences. Devant les risques qui pointent à l’horizon, des forces politiques ont fait le choix de la surenchère : «chercher à se placer dans le camp des puissants qui provoquent les guerres et les conduisent».
D’ailleurs, ce choix ahurissant en rupture avec la culture de résistance du peuple algérien nous offre une image surréaliste où des détenteurs du pouvoir, des séparatistes kabyles et des islamistes wahhabites se précipitent tous dans la même direction, celle de l’empire.
Haine et invective
Ce qui marque le moment national, en plus des problèmes politiques, économiques et sociaux, c’est cette culture de la haine entre Algériennes et Algériens que des forces légalement constituées sont en train de semer et de promouvoir à longueur des journées. Députés, chaînes TV et autres sites s’investissent sans retenue aucune. A la suite des idéologues de la colonisation, ils cultivent la division en faisant appel aux anciens clichés conçus par les théoriciens des politiques arabe et berbère de la France.
Et sous prétexte de faire barrage aux séparatistes kabyles, produits de l’échec cuisant du régime, les islamo-baâthistes font pire, en les renforçant considérablement au passage, comme par calcul malsain. L’aisance avec laquelle ses opérations sont menées fait craindre le pire, surtout lorsque l’on sait que des cercles du régime ont l’habitude des coups bas comme en 1998 et 2001 en Kabylie.
De l’autre côté de la frontière Ouest, la même situation est vécue. A regarder de près, ce n’est pas uniquement la Kabylie qui fait objet d’attaques, de pressions multiples, d’opérations sophistiquées de conditionnements, mais aussi le Rif marocain avec sa traditionnelle culture de résistance et de rébellion, nourrie par une situation socio-économique des plus difficiles.
Le refus de démilitariser la région, d’apporter des solutions effectives aux revendications avancées par la population, le maintien de Nasser Zefzafi et autres animateurs du mouvement en prison sont faits pour laisser le dossier du Rif ouvert et manipulable à souhait.
En neutralisant les animateurs du mouvement Hirak du Rif, porteurs d’une vision démocratique et citoyenne du combat politique, des forces travaillent d’arrache-pied à mettre en avant des extrémistes en mesure de justifier leurs scénarios à venir. Nous sommes, à ne pas douter, face une instrumentalisation abjecte des extrémismes. Les artisans sont d’ici et d’ailleurs, avec de grandes capacités de conceptions et d’actions.
Risques
Il est probable, dans le cas de la mise en marche de la nouvelle étape du plan du remodelage de la région du Proche-Orient-Afrique du Nord, d’assister à l’émergence d’une alliance entre les forces conservatrices des régimes en place, sous parrainage saoudien, pour utiliser les armées des deux Etats contre la Kabylie et le Rif.
Le prétexte ne sera pas difficile à trouver pour mobiliser les chefs militaires des deux armées et de les balancer ainsi dans l’aventure... En cas de conflit armé entre l’Algérie et le Maroc, des séparatistes des deux régions citées seront tentés d’agir pour sortir des girons de deux nations, profitant de la situation qu’ils supposeront favorable à leurs desseins.
Et face aux menaces contre les unités des Etats tant algérien que marocain, la réaction des deux armées serait de se retourner contre les séparatistes, avec les risques de dérapages terribles qui provoqueront un chaos généralisé.
Les forces conservatrices dans les deux régimes profiteront à l’occasion pour :
- Ecraser la Kabylie et le Rif en les donnant en exemple. Ce qui provoquera un recul stratégique du mouvement amazigh et son arrimage au mouvement kurde, utilisé depuis des décennies dans des guerres entre puissances.
- Eliminer les forces modernistes et progressistes dans les institutions des Etats respectifs et faire basculer définitivement les Etats du Maghreb dans le giron de l’empire saoudien.
Entre tactique et stratégie
Des analystes et des hommes politiques diront que le chaos sera profitable aux séparatistes kabyles et rifains pour mettre en place leurs Etats. Tous les déplacements de M. Mhenni dans les capitales occidentales, en Israël, en Amérique auront comme objectif de s’assurer des soutiens et des protections en prévision de l’annonce de son Etat indépendant !
Cette réflexion simpliste relève d’une mauvaise connaissance de la géopolitique d’un côté et des logiques froides des puissances d’un autre côté. Devant nos yeux, le lâchage des combattants kurdes, pourtant utilisés à fond dans la guerre contre Daech, illustre bien cette vérité. En effet, ce que les gens pensent être le salut peut s’avérer l’enfer sur terre. Le démon sait bien agiter des illusions et séduire ceux qui désirent bien le croire.
En ordonnant aux franges islamo-baathistes algériennes de faire de la surenchère anti-kabyle, les officines poussent sournoisement le mouvement amazigh à la faute pour faire avorter le processus du retour de l’Afrique du Nord sur la scène de l’histoire. Le spectaculaire réveil amazigh qui secoue la rive sud de la Méditerranée fait bien peur à beaucoup de forces qui ne savent pas trop quoi faire avec. Pour cette raison, elles tablent sur ses composantes les plus radicales, dire les plus irrationnelles en les excitant par tous les moyens possibles et imaginables pour le discréditer et circonscrire son influence.
D’un autre côté, «supposé» être le soutien sûr du MAK, il faut admettre que l’Etat d’Israël est lié par des relations très fortes avec le royaume saoudien, les pays du golfe, mais aussi avec le makhzen marocain qui peut instrumentaliser le MAK dans le dossier du Sahara occidental, mais sans plus. Aller plus loin, c’est planter un couteau dans son cœur, ce que jamais il ne fera.
Resteront les petits réseaux sionistes qui ne seront d’aucun apport sérieux aux séparatistes. Ils vont, à la limite, leur permettre un petit armement en mesure d’installer notre région dans l’instabilité et le chaos afin que l’Etat sioniste puisse tirer les ficelles à sa guise et remodeler les alliances régionales en sa faveur.
Comme toutes les cartes sont entre leurs mains, la carte amazighe sera instrumentalisée par les sionistes dans l’optique de ramener les pays arabes autour de la table de négociation pour valider une normalisation sans conditions, outre celle de garder haute la main sur les idéologies des Etats du Maghreb.
A la croisée des chemins
Après ce tableau peu reluisant qui impose plus d’éveil et d’intelligence dans la conduite du combat démocratique en Afrique du Nord, des questions s’imposent : sommes-nous condamnés en tant que peuples nord-africains à échouer historiquement encore une fois ? Doit-on se laisser guider par notre subjectivité légendaire, par nos colères refoulées dans un monde où chaque pas est soigneusement calculé ? Doit-on rentrer dans les plans des autres et s’entretuer pour une gloire sans honneur, au lieu de sortir du cadre théorique imposé et faire de la pluralité le moyen de notre renouveau ?
Nous sommes à la croisée des chemins. Marocains autant qu’Algériens, Mozabites autant que Chleuhs, nous avons un espace de paix que nous devons préserver et promouvoir. Faisons de l’exercice politique un moyen de solutionner les crises au lieu de les aggraver. Faisons en sorte que l’intelligence l’emporte sur la ferveur et la passion. L’issue est connue si les choses dérapent : le drame et la déchéance
Source: El Watan
La rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran, sur fond d’accusation du soutien du Hezbollah libanais au Polisario, via l’ambassade de Téhéran à Alger, rapproche le conflit ouvert au Proche-Orient de l’Afrique du Nord, avec une volonté de prendre le rôle de l’Arabie Saoudite pour le Maroc et de faire assumer celui de l’Iran pour l’Algérie. Avec, bien évidemment, toutes les alliances et implications que cette configuration suppose.
Cette dégradation intervient sur fond de crises des régimes algérien et marocain qui ne peuvent faire l’économie de remises en cause déchirantes. Et face au statu quo qui s’installe à tous les niveaux, tant en interne qu’en externe, une guerre circonscrite dans le temps et dans l’espace n’est pas à écarter...
Situations internes
Face à un monde instable, encerclée par un feu allumé sur l’étendue de ses frontières, l’Algérie — peuple et institutions — ne semble pas prendre la mesure des dangers qui la guettent. En dehors des institutions sécuritaires qui restent en alerte, l’ensemble des composantes de la nation font preuve d’une insouciance frappante.
Cette attitude n’est pas sans raison... La crise politique sur fond des fractures induites par la décennie noire, l’incapacité du pouvoir à mobiliser le peuple autour d’un projet qui prenne appui sur la victoire contre la violence islamiste en assumant bien évidemment les dérapages des services de sécurité placés sous une terrible pression ; les événements de Kabylie de 2001 qui ont approfondi la rupture entre cette région et l’Etat central ont provoqué un épuisement terrible de la conscience citoyenne. Le retour à une doctrine de sécurité se reposant exclusivement sur les forces armées a fait le reste.
En conséquence de quoi l’Algérie offre l’image d’un pays paralysé. D’un côté, un pouvoir autiste, suffisant, incapable d’assumer «les signaux» du changement qu’il lance de temps à autre, et d’un autre côté une opposition figée, incapable de réaliser ses initiatives, installée dans l’attente de ce qui viendra d’en haut...
A la marge des deux, comme détachée, la société est exposée aux influences des pyromanes et des manipulateurs de tous les bords ; sans filtres et sans protection intellectuelle.
Ainsi, face à la persistance de la crise, le sauve-qui-peut a fini par prendre place dans les cœurs et les consciences. Devant les risques qui pointent à l’horizon, des forces politiques ont fait le choix de la surenchère : «chercher à se placer dans le camp des puissants qui provoquent les guerres et les conduisent».
D’ailleurs, ce choix ahurissant en rupture avec la culture de résistance du peuple algérien nous offre une image surréaliste où des détenteurs du pouvoir, des séparatistes kabyles et des islamistes wahhabites se précipitent tous dans la même direction, celle de l’empire.
Haine et invective
Ce qui marque le moment national, en plus des problèmes politiques, économiques et sociaux, c’est cette culture de la haine entre Algériennes et Algériens que des forces légalement constituées sont en train de semer et de promouvoir à longueur des journées. Députés, chaînes TV et autres sites s’investissent sans retenue aucune. A la suite des idéologues de la colonisation, ils cultivent la division en faisant appel aux anciens clichés conçus par les théoriciens des politiques arabe et berbère de la France.
Et sous prétexte de faire barrage aux séparatistes kabyles, produits de l’échec cuisant du régime, les islamo-baâthistes font pire, en les renforçant considérablement au passage, comme par calcul malsain. L’aisance avec laquelle ses opérations sont menées fait craindre le pire, surtout lorsque l’on sait que des cercles du régime ont l’habitude des coups bas comme en 1998 et 2001 en Kabylie.
De l’autre côté de la frontière Ouest, la même situation est vécue. A regarder de près, ce n’est pas uniquement la Kabylie qui fait objet d’attaques, de pressions multiples, d’opérations sophistiquées de conditionnements, mais aussi le Rif marocain avec sa traditionnelle culture de résistance et de rébellion, nourrie par une situation socio-économique des plus difficiles.
Le refus de démilitariser la région, d’apporter des solutions effectives aux revendications avancées par la population, le maintien de Nasser Zefzafi et autres animateurs du mouvement en prison sont faits pour laisser le dossier du Rif ouvert et manipulable à souhait.
En neutralisant les animateurs du mouvement Hirak du Rif, porteurs d’une vision démocratique et citoyenne du combat politique, des forces travaillent d’arrache-pied à mettre en avant des extrémistes en mesure de justifier leurs scénarios à venir. Nous sommes, à ne pas douter, face une instrumentalisation abjecte des extrémismes. Les artisans sont d’ici et d’ailleurs, avec de grandes capacités de conceptions et d’actions.
Risques
Il est probable, dans le cas de la mise en marche de la nouvelle étape du plan du remodelage de la région du Proche-Orient-Afrique du Nord, d’assister à l’émergence d’une alliance entre les forces conservatrices des régimes en place, sous parrainage saoudien, pour utiliser les armées des deux Etats contre la Kabylie et le Rif.
Le prétexte ne sera pas difficile à trouver pour mobiliser les chefs militaires des deux armées et de les balancer ainsi dans l’aventure... En cas de conflit armé entre l’Algérie et le Maroc, des séparatistes des deux régions citées seront tentés d’agir pour sortir des girons de deux nations, profitant de la situation qu’ils supposeront favorable à leurs desseins.
Et face aux menaces contre les unités des Etats tant algérien que marocain, la réaction des deux armées serait de se retourner contre les séparatistes, avec les risques de dérapages terribles qui provoqueront un chaos généralisé.
Les forces conservatrices dans les deux régimes profiteront à l’occasion pour :
- Ecraser la Kabylie et le Rif en les donnant en exemple. Ce qui provoquera un recul stratégique du mouvement amazigh et son arrimage au mouvement kurde, utilisé depuis des décennies dans des guerres entre puissances.
- Eliminer les forces modernistes et progressistes dans les institutions des Etats respectifs et faire basculer définitivement les Etats du Maghreb dans le giron de l’empire saoudien.
Entre tactique et stratégie
Des analystes et des hommes politiques diront que le chaos sera profitable aux séparatistes kabyles et rifains pour mettre en place leurs Etats. Tous les déplacements de M. Mhenni dans les capitales occidentales, en Israël, en Amérique auront comme objectif de s’assurer des soutiens et des protections en prévision de l’annonce de son Etat indépendant !
Cette réflexion simpliste relève d’une mauvaise connaissance de la géopolitique d’un côté et des logiques froides des puissances d’un autre côté. Devant nos yeux, le lâchage des combattants kurdes, pourtant utilisés à fond dans la guerre contre Daech, illustre bien cette vérité. En effet, ce que les gens pensent être le salut peut s’avérer l’enfer sur terre. Le démon sait bien agiter des illusions et séduire ceux qui désirent bien le croire.
En ordonnant aux franges islamo-baathistes algériennes de faire de la surenchère anti-kabyle, les officines poussent sournoisement le mouvement amazigh à la faute pour faire avorter le processus du retour de l’Afrique du Nord sur la scène de l’histoire. Le spectaculaire réveil amazigh qui secoue la rive sud de la Méditerranée fait bien peur à beaucoup de forces qui ne savent pas trop quoi faire avec. Pour cette raison, elles tablent sur ses composantes les plus radicales, dire les plus irrationnelles en les excitant par tous les moyens possibles et imaginables pour le discréditer et circonscrire son influence.
D’un autre côté, «supposé» être le soutien sûr du MAK, il faut admettre que l’Etat d’Israël est lié par des relations très fortes avec le royaume saoudien, les pays du golfe, mais aussi avec le makhzen marocain qui peut instrumentaliser le MAK dans le dossier du Sahara occidental, mais sans plus. Aller plus loin, c’est planter un couteau dans son cœur, ce que jamais il ne fera.
Resteront les petits réseaux sionistes qui ne seront d’aucun apport sérieux aux séparatistes. Ils vont, à la limite, leur permettre un petit armement en mesure d’installer notre région dans l’instabilité et le chaos afin que l’Etat sioniste puisse tirer les ficelles à sa guise et remodeler les alliances régionales en sa faveur.
Comme toutes les cartes sont entre leurs mains, la carte amazighe sera instrumentalisée par les sionistes dans l’optique de ramener les pays arabes autour de la table de négociation pour valider une normalisation sans conditions, outre celle de garder haute la main sur les idéologies des Etats du Maghreb.
A la croisée des chemins
Après ce tableau peu reluisant qui impose plus d’éveil et d’intelligence dans la conduite du combat démocratique en Afrique du Nord, des questions s’imposent : sommes-nous condamnés en tant que peuples nord-africains à échouer historiquement encore une fois ? Doit-on se laisser guider par notre subjectivité légendaire, par nos colères refoulées dans un monde où chaque pas est soigneusement calculé ? Doit-on rentrer dans les plans des autres et s’entretuer pour une gloire sans honneur, au lieu de sortir du cadre théorique imposé et faire de la pluralité le moyen de notre renouveau ?
Nous sommes à la croisée des chemins. Marocains autant qu’Algériens, Mozabites autant que Chleuhs, nous avons un espace de paix que nous devons préserver et promouvoir. Faisons de l’exercice politique un moyen de solutionner les crises au lieu de les aggraver. Faisons en sorte que l’intelligence l’emporte sur la ferveur et la passion. L’issue est connue si les choses dérapent : le drame et la déchéance
Source: El Watan
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