Les cérémonies du transfert de l’ambassade américaine dans la ville occupée de Jérusalem, consacrée capitale éternelle de l’Etat israélien d’occupation, ont coïncidé avec le soixante-dixième anniversaire de l’invasion de la Palestine. Il s’agit d’un préambule à la mise en œuvre de la « transaction du siècle », qui va régler définitivement la question palestinienne si tout se passe comme l’administration Trump l’a prévu.
La rapidité avec laquelle a été réalisé le transfert de l’ambassade américaine afin qu’il coïncide avec le soixante-dixième anniversaire de la Nakba est un « ballon d’essai » destiné à tester les réactions arabes et internationales en préambule à l’annonce de la transaction. Il est triste que les réactions aient été si timorées dans la majeure partie des territoires palestiniens , hormis dans la Bande de Gaza, où se sont déroulées de grandes manifestations pendant plus de six semaines. Les balles des tireurs d’élite israéliens y ont fait plus de cent martyrs et plus de trois mille blessés. Les réactions n’ont pas été plus fortes dans la majeure partie des capitales arabes et musulmanes.
Les fuites s’accumulent et les détails font froid dans le dos
L’agence Associated Press a commencé à organiser des « fuites » pour vendre cette transaction en publiant hier un rapport de cinq responsables américains de haut-rang restés anonymes, disant que le Président Donald Trump va dévoiler les détails de la transactions après le mois de ramadan. Il a tracé les grandes lignes de cette transaction avec son gendre Jared Kushner et l’envoyé des Etats-Unis pour « la paix » au Proche-Orient, Jason Greenblatt, sous la supervision directe de Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien.
La réaction bien terne des Arabes, et même leur implication dans le transfert de l’ambassade et le massacre israélien à Gaza, révèle que les principaux Etats arabes, notamment l’Egypte, la Jordanie et la plupart des Etats du Golfe, connaissent les détails du plan américain. Ces Etats n’ont pas convoqué de sommet arabe d’urgence et se sont contentés d’une représentation minimale au sommet islamique convoqué par le Président turc Rajeb Tayeb Erdogan (hormis la Jordanie) : la plupart des Etats du Golfe (hormis le Koweït) ont été représentés par leurs ministres des affaires étrangères et aucun des Etats entretenant des relations diplomatiques avec Israël (l’Egypte et la Jordanie) n’a osé rappeler son ambassadeur ou renvoyer l’ambassadeur israélien en signe de protestation, comme l’ont fait des pays non-arabes tels que la Turquie, la Bolivie, l’Afrique du Sud, l’Irlande et la Belgique. Cela en dit long et annonce de grandes surprises dans les prochains mois.
Le Président égyptien Abdelfattah El-Sissi a convoqué Ismaël Haniyeh au Caire et lui a envoyé un avion privé pour le transférer avec sa délégation depuis l’aéroport d’El-Arich. Il a ainsi tenté, sur demande américaine, de mettre un terme aux marches du retour et de calmer la situation dans la Bande de Gaza. Il voulait aussi discuter d’une trêve de dix ans et certains éléments du Hamas ont commencé à parler de l’hypothèse d’un « accord » mettant fin au blocus de Gaza.
la politique du « bâton et de la carotte » avec les Palestiniens
Les Etats-Unis et leurs alliés arabes en Egypte, en Jordanie et dans le Golfe vont adopter la politique du « bâton et de la carotte » avec les Palestiniens, ou plutôt leurs dirigeants en Cisjordanie et à Gaza. Le « bâton » consistera à stopper les aides financières et intensifier le blocus, la « carotte » à promettre d’inonder la Cisjordanie et Gaza d’argent arabe et occidental contre l’abandon de Jérusalem et du droit au retour, et la non-opposition à la dite « transaction ».
La décision surprise et sans précédent du Président El-Sissi d’ouvrir le poste-frontière de Rafah pendant tout le mois de ramadan s’inscrit dans le cadre d’un « accord probable » de désescalade et de diminution des marches du retour, tout en calmant les habitants de la Bande et en améliorant leurs conditions de vie car ils sont les seuls, sur demande du Hamas, à s’être révoltés contre le plan américain. Ils ont gâché la cérémonie du transfert de l’ambassade et ont mis au grand jour le visage terroriste d’Israël. Mais la situation pourrait bien changer totalement si les dirigeants du Hamas refusent la « carotte » américaine présentée sur un plateau arabe. Tout est possible car un des courants majeurs du mouvement s’oppose à cet accord.
Les détails qui ont été révélés jusqu’à présent au sujet de la « transaction du siècle » parlent d’engraisser la Bande de Gaza, de lui ajouter 720 km2 du Sinaï tout au long de la côte avec les villes d’El-Arich et Sheikh Zuweid, d’y construire un aéroport et un port ; à condition que l’Egypte obtienne en échange la même surface dans les territoires palestiniens du Néguev. La ville de Neom sera construite à la frontière entre l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite avec 500 milliards d’investissement pour absorber la majorité des chômeurs et injecter davantage d’investissements indirectes dans l’économie égyptienne. La Cisjordanie n’obtiendra que la paix économique et une amélioration des conditions d’auto-gouvernance.
La collaboration des Arabes est à son maximum et le spectacle se prépare
Le bâton américain est incarné par le gel des aides financières à l’Autorité palestinienne si elle refuse de coopérer (200 millions du budget de cette année sont actuellement bloqués), et de 65 millions du budget de l’UNRWA. La décision des pays du Golfe d’arrêter toutes les aides apportées à la Jordanie est aussi destinée à faire pression sur elle et sur les Palestiniens qui y vivent, afin qu’ils acceptent la transaction. S’ils refusent, ils devront en subir les conséquences. L’opération d’exclusion de la Jordanie et de diminution de son rôle va s’intensifier.
Les campagnes de « haine » contre les Palestiniens qui augmentent dans certains pays du Golfe et notamment en Arabie saoudite, accusés de ventre leur terre, menées par une armée numérique et des écrivains proches du régime dans le cadre de la normalisation des relations avec Israël, révèlent le rôle des pays du Golfe dans cette transaction. L’arrestation de cinq activistes connus pour leur opposition à la normalisation en Arabie saoudite hier n’en est qu’un avant-goût.
Le bombardement de positions iraniennes en Syrie par Israël, les sanctions imposées à Hasan Nasrallah et neuf dirigeants du Hezbollah, l’inscription des ailes politiques et militaires du parti sur la liste des organisations terroristes, constituent des mesures s’inscrivant dans le plan américain d’imposition de la transaction du siècle en exploitant la faiblesse actuelle des pays arabes et musulmans, car cette occasion est historique et ne se répétera peut-être jamais.
Source: actuarabe
La rapidité avec laquelle a été réalisé le transfert de l’ambassade américaine afin qu’il coïncide avec le soixante-dixième anniversaire de la Nakba est un « ballon d’essai » destiné à tester les réactions arabes et internationales en préambule à l’annonce de la transaction. Il est triste que les réactions aient été si timorées dans la majeure partie des territoires palestiniens , hormis dans la Bande de Gaza, où se sont déroulées de grandes manifestations pendant plus de six semaines. Les balles des tireurs d’élite israéliens y ont fait plus de cent martyrs et plus de trois mille blessés. Les réactions n’ont pas été plus fortes dans la majeure partie des capitales arabes et musulmanes.
Les fuites s’accumulent et les détails font froid dans le dos
L’agence Associated Press a commencé à organiser des « fuites » pour vendre cette transaction en publiant hier un rapport de cinq responsables américains de haut-rang restés anonymes, disant que le Président Donald Trump va dévoiler les détails de la transactions après le mois de ramadan. Il a tracé les grandes lignes de cette transaction avec son gendre Jared Kushner et l’envoyé des Etats-Unis pour « la paix » au Proche-Orient, Jason Greenblatt, sous la supervision directe de Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien.
La réaction bien terne des Arabes, et même leur implication dans le transfert de l’ambassade et le massacre israélien à Gaza, révèle que les principaux Etats arabes, notamment l’Egypte, la Jordanie et la plupart des Etats du Golfe, connaissent les détails du plan américain. Ces Etats n’ont pas convoqué de sommet arabe d’urgence et se sont contentés d’une représentation minimale au sommet islamique convoqué par le Président turc Rajeb Tayeb Erdogan (hormis la Jordanie) : la plupart des Etats du Golfe (hormis le Koweït) ont été représentés par leurs ministres des affaires étrangères et aucun des Etats entretenant des relations diplomatiques avec Israël (l’Egypte et la Jordanie) n’a osé rappeler son ambassadeur ou renvoyer l’ambassadeur israélien en signe de protestation, comme l’ont fait des pays non-arabes tels que la Turquie, la Bolivie, l’Afrique du Sud, l’Irlande et la Belgique. Cela en dit long et annonce de grandes surprises dans les prochains mois.
Le Président égyptien Abdelfattah El-Sissi a convoqué Ismaël Haniyeh au Caire et lui a envoyé un avion privé pour le transférer avec sa délégation depuis l’aéroport d’El-Arich. Il a ainsi tenté, sur demande américaine, de mettre un terme aux marches du retour et de calmer la situation dans la Bande de Gaza. Il voulait aussi discuter d’une trêve de dix ans et certains éléments du Hamas ont commencé à parler de l’hypothèse d’un « accord » mettant fin au blocus de Gaza.
la politique du « bâton et de la carotte » avec les Palestiniens
Les Etats-Unis et leurs alliés arabes en Egypte, en Jordanie et dans le Golfe vont adopter la politique du « bâton et de la carotte » avec les Palestiniens, ou plutôt leurs dirigeants en Cisjordanie et à Gaza. Le « bâton » consistera à stopper les aides financières et intensifier le blocus, la « carotte » à promettre d’inonder la Cisjordanie et Gaza d’argent arabe et occidental contre l’abandon de Jérusalem et du droit au retour, et la non-opposition à la dite « transaction ».
La décision surprise et sans précédent du Président El-Sissi d’ouvrir le poste-frontière de Rafah pendant tout le mois de ramadan s’inscrit dans le cadre d’un « accord probable » de désescalade et de diminution des marches du retour, tout en calmant les habitants de la Bande et en améliorant leurs conditions de vie car ils sont les seuls, sur demande du Hamas, à s’être révoltés contre le plan américain. Ils ont gâché la cérémonie du transfert de l’ambassade et ont mis au grand jour le visage terroriste d’Israël. Mais la situation pourrait bien changer totalement si les dirigeants du Hamas refusent la « carotte » américaine présentée sur un plateau arabe. Tout est possible car un des courants majeurs du mouvement s’oppose à cet accord.
Les détails qui ont été révélés jusqu’à présent au sujet de la « transaction du siècle » parlent d’engraisser la Bande de Gaza, de lui ajouter 720 km2 du Sinaï tout au long de la côte avec les villes d’El-Arich et Sheikh Zuweid, d’y construire un aéroport et un port ; à condition que l’Egypte obtienne en échange la même surface dans les territoires palestiniens du Néguev. La ville de Neom sera construite à la frontière entre l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite avec 500 milliards d’investissement pour absorber la majorité des chômeurs et injecter davantage d’investissements indirectes dans l’économie égyptienne. La Cisjordanie n’obtiendra que la paix économique et une amélioration des conditions d’auto-gouvernance.
La collaboration des Arabes est à son maximum et le spectacle se prépare
Le bâton américain est incarné par le gel des aides financières à l’Autorité palestinienne si elle refuse de coopérer (200 millions du budget de cette année sont actuellement bloqués), et de 65 millions du budget de l’UNRWA. La décision des pays du Golfe d’arrêter toutes les aides apportées à la Jordanie est aussi destinée à faire pression sur elle et sur les Palestiniens qui y vivent, afin qu’ils acceptent la transaction. S’ils refusent, ils devront en subir les conséquences. L’opération d’exclusion de la Jordanie et de diminution de son rôle va s’intensifier.
Les campagnes de « haine » contre les Palestiniens qui augmentent dans certains pays du Golfe et notamment en Arabie saoudite, accusés de ventre leur terre, menées par une armée numérique et des écrivains proches du régime dans le cadre de la normalisation des relations avec Israël, révèlent le rôle des pays du Golfe dans cette transaction. L’arrestation de cinq activistes connus pour leur opposition à la normalisation en Arabie saoudite hier n’en est qu’un avant-goût.
Le bombardement de positions iraniennes en Syrie par Israël, les sanctions imposées à Hasan Nasrallah et neuf dirigeants du Hezbollah, l’inscription des ailes politiques et militaires du parti sur la liste des organisations terroristes, constituent des mesures s’inscrivant dans le plan américain d’imposition de la transaction du siècle en exploitant la faiblesse actuelle des pays arabes et musulmans, car cette occasion est historique et ne se répétera peut-être jamais.
Source: actuarabe
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