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"Dallol", un des sites les plus inhospitalier au monde

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  • "Dallol", un des sites les plus inhospitalier au monde

    la dépression du Danakil réserve une autre surprise : un volcan, le Dallol. Mais quel étrange volcan ! Ici, point de cratère haut perché, point de caldeira remplie de lave refroidie, point de fumée, pas de lave en fusion non plus ! Situé à l’extrémité nord d’un lac salin, le lac Karoum, ce volcan culmine …. légèrement en dessous du niveau de la mer, dans une zone inhospitalière où la température dépasse régulièrement les 45 degrés.
    A l’instar des autres volcans de cette région, le Dallol est né de l’écartement des plaques tectoniques, arabique et africaine, et de la création de la dépression du Danakil (encore nommée du Rift).


    Sa découverte n’exige pas d’effort physique, la balade qui ne présente aucune difficulté si, comme nous, on la fait tôt le matin pour échapper aux grandes chaleurs. Mais, attention, dans cette région située près de l’Erythrée, pays avec lequel les relations de l’Ethiopie restent tendues, il n’est guère possible de faire du hors pistes.
    La découverte du Dallol se fait donc en groupe et sous escorte militaire. Bon, les deux soldats armés qui nous accompagnaient, avaient l’air quelque peu débonnaires, et on se demandait par instant, ce qui se serait passé, si on avait été sévèrement attaqué…

    Quoiqu’il en soit, la présence d’un guide était fort utile dans cet univers désolé aux extraordinaires couleurs blanches, jaunes, vertes et rouges.
    En effet, il faut prendre garde à l’endroit où l’on pose ses pieds : les sources chaudes, les vasques bleutées, superbes à voir, mais remplies d’acide y sont légion ; de surcroît, le sol peut s’affaisser facilement.
    Mieux vaut écouter les conseils dispensés pour éviter la mésaventure arrivée il y a quelques temps à un touriste italien : le sol a lâché sous son pied et une de ses jambes a plongé dans une vasque d’acide ! Il a fallu l’évacuer au plus vite, vers Mekelé, la capitale du Tigré voisin puis le rapatrier en Italie pour des soins appropriés. En langue afar, Dallol signifie d’ailleurs « désintégré » ou « décomposé », c’est tout dire.

    Ces précautions prises, la balade a été féérique. Certes, l’endroit est désolé, terriblement chaud, mais quelles couleurs, quel spectacle !
    Là s’étendent des colonnes et des corniches de sel, de soufre, d’évaporite, de chlorure de magnésium, de saumure , de soude solidifiée, d’innombrables petits geysers qui crachotent et des concrétions de soufre, d’oxyde de fer. Quelques-unes rappellent les formations calcaires que l’on trouve dans les grottes et les gouffres.
    Ici ou là, on observe aussi de grandes « fourrures » de soufre jaune ou orange cristallisé, qui mesurent parfois un mètre. Ici ou là aussi, des plans d’eau isolés d’un vert étonnant, probablement remplis d’acide.

    Au ras du sol, la croûte de sel était parfois déformée et apparaissaient de minuscules canyons bordés par des dentelles de fer et de sel. Ailleurs, le sel et le souffre mélangés faisaient surgir du sol d’étonnants « champignons » jaune citron au milieu du terrain rendu rouge par le fer.
    On en restait bouche bée, même si on n’était pas sûr de comprendre toutes les réactions chimiques à l’oeuvre sur le lieu !
    Des savantes explications des guides, on retient surtout que si toutes les concrétions que l’on voit au Dallol adoptent des couleurs jaunes, vertes ou oranges, c’est d’abord en raison du soufre qui s’y est déposé sur le sel et le fer. Mais, surtout, quelle surprise de tomber, soudain dans cet environnement si extraordinaire et si particulier, sur un groupe de jeunes Ethiopiens qui chahutaient en faisant des selfies au bord d’un petit lac vert dont on pressentait la dangerosité !
    Ces garçons s’amusaient sans se préoccuper du terrain qui se trouvait sur leurs pieds et sans mesurer sans doute le danger qui, peut être, les guettait.
    À l’horizon, la mine de potasse, exploitée jadis par des Italiens puis par des Canadiens puis abandonnée, avait l’allure d’une ville fantôme.

    Un peu plus loin, nos ombres se sont réfléchies réfléchies dans une vasque d’un bleu fascinant.
    Evidemment, on s’est précipité pour faire des photos. Attention ! Le liquide qui la remplit, c’est … de l’acide, a aussitôt rappelé le guide !
    Nous n’étions pas au bout de nos surprises : quelques kilomètres plus loin, dans un mini-lac aux eaux bleutées, la lave en fusion dans le sous-sol provoquait sans cesse l’émergence de bulles de gaz jaunâtres, qui éclataient au ras de l’eau en libérant une odeur peu avenante.

    Plus loin encore, l’érosion a donné de drôles de formes aux rochers des collines. On aurait dit un peu des demoiselles coiffées comme en Capadoce (Turquie) ou au bord du lac de Serre-Ponçon, en France !

    Après toutes ces découvertes faites heureusement assez tôt le matin, alors que la chaleur était encore supportable, il a été fort agréable de tremper ses pieds dans le lac Assal, un lac aux eaux salées. Certes, le cagnard commençait à taper très fort. Et il a fallu mettre des chaussures en plastique pour ne pas s’écorcher les pieds. Mais, c’était magique. Couverte de sel, la peau était ensuite toute douce !
    En pratique
    Parmi les voyagistes qui ont inscrit l'Ethiopie à leur catalogue, Allibert trekking propose neuf circuits, de neuf à vingt jours combinant découvertes et marches très abordables, sauf pour ceux qui choisiront d'aller sur les très hauts plateaux du Simien. Le circuit royaume d’Abyssinie et volcans du Danakil (Treize jours) mène à Gondar, Aksoun, ancienne capitale d’un royaume prestigieux, Lalibela et ses églises monolithes mais permet aussi de découvrir quelques superbes églises troglodytiques du Tigré ainsi que les volcans Erta Ale et Dallol, et le désert de sel du Danakil. A partir de 2 695 €. Pour se renseigner, aller sur le site Allibert trekking.
    Paula Boyer
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