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Les oiseaux et leurs langues...

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  • Les oiseaux et leurs langues...

    Férid-eddin exerça d’abord la profession de parfumeur, ainsi que l’indique son surnom d’Attar . Il avait une boutique très élégante, qui attirait les regards du public, et qui flattait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était assis sur le devant de sa boutique avec l’apparence d’un homme important, un fou ou, pour mieux dire, un religieux très avancé dans la vie spirituelle , vint à sa porte, jeta un regard sur les marchandises qui étaient étalées, puis poussa un profond soupir. Attar, étonné, le pria de passer son chemin. « Tu as raison », lui répondit l’inconnu, « le voyage de l’éternité est facile pour moi. Je ne suis pas embarrassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est malheureusement pas ainsi de toi, qui possèdes tant de précieuses marchandises. Songe donc à te préparer à ce voyage.
    Férid-eddin Attar *** (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.).

    « Lorsque tous les oiseaux eurent entendu le discours de la huppe, ils baissèrent la tête et eurent le cœur ensanglanté. Ils comprirent tous que cet arc difficile à tendre ne convenait pas à un poignet impuissant. Ils furent donc en grand émoi à cause du discours de la huppe, et un bon nombre d’entre eux moururent même dans le lieu de leur réunion. Quant aux autres, ils se décidèrent au même moment, sans être revenus de leur stupéfaction, à se mettre en route. Ils voyagèrent des années entières par monts et par vaux, et une grande partie de leur vie s’écoula durant ce voyage. Comment pouvoir développer convenablement ce qui leur arriva pendant le chemin ? Il faudrait le suivre soi-même un jour pour y jeter un coup d’œil et en voir les sinuosités. Alors on saurait ce que firent ces oiseaux ; on apprendrait tout ce qu’ils souffrirent. »

  • #2
    Bonjour Rhummel,

    Cela fait longtemps que je n'ai pas lu Attar. Thanks for sharing.

    Tu n'aurais pas la version arabe de ce texte ? Min fadhlik
    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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    • #3
      bonjour Rhummel

      Je ne connaissais pas du tout Farîd-ud-Dîn 'attar .
      Mes recherches m'ont permis de tomber sur une traduction version PDF (le langage des oiseaux, ou Conférence des oiseaux selons une autre traduction)..
      Merci pour ce texte en partage Rhummel !
      Arrivée à bon port !

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      • #4
        Bonjour Rosella

        Tu n'aurais pas la version arabe de ce texte ? Min fadhlik
         زین سخن مرغان وادی سر به سر
        سرنگون گشتند در خون جگر
        جمله دانستند کین شیوه کمان
        نیست بر بازوی مشتی ناتوان
        زین سخن شد جان ایشان بی*قرار
        هم در آن منزل بسی مردند زار
        وان همه مرغان همه آن جایگاه
        سر نهادند از سر حسرت به راه
        سالها رفتند در شیب و فراز
        صرف شد در راهشان عمری دراز
        آنچ ایشان را درین ره رخ نمود
        کی تواند شرح آن پاسخ نمود
        گر تو هم روزی فروآیی به راه
        عقبهٔ آن ره کنی یک یک نگاه
        بازدانی آنچ ایشان کرده*اند
        روشنت گردد که چون خون خورده*اند »

        Cc Tisha

        Merci pour ce texte en partage Rhummel
        On apprend du berceau...

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        • #5
          "Louange au saint Créateur de l'âme, qui a gratifié de l'âme et de la foi la vile terre, qui a posé sur les eaux son trône,[2] et qui a fait vivre dans les airs des créatures terrestres ! Il a donné aux deux la domination et à la terre la dépendance ; aux cieux il a imprimé un mouvement perpétuel, à la terre un uniforme repos. Il a placé au-dessus de la terre le firmament comme une tente sans pieux pour la soutenir. En six jours il a créé les sept planètes, et avec deux lettres[3] il a créé les neuf coupoles des cieux. Il a doré les dés des étoiles pour que pendant la nuit le ciel pût jouer au trictrac. Il a doué de propriétés diverses le filet du corps[4] ; il a mis de la poussière sur la queue de l'oiseau de l'âme[5] ; il a rendu liquide l'Océan en signe d'asservissement, et a glacé la montagne par la crainte qu'il lui a inspirée. Il a desséché complètement la mer ; de la pierre il a fait naître le rubis, et du sang le musc. A la montagne il donna le poignard et la ceinture[6] ; c'est pour cela qu'elle élève la tête avec orgueil. Tantôt il a fait naître des touffes de roses sur la face du feu,[7] tantôt des ponts sur la face de l'eau. Il a fait attaquer par un petit moustique son ennemi, qui en a ressenti la piqûre pendant quatre cents ans.[8] Dans sa sagesse, il inspira à une araignée de tisser sagement sa toile pour en garantir le plus éminent des hommes.[9] Il a serré la taille de la fourmi au point de la faire ressembler à un cheveu, et il en a fait la compagne de Salomon[10] ; il lui a donné le beau vêtement noir des Abbassides et une robe de brocart digne du paon, et qu'on n'a pas eu la peine de tisser. Ayant vu que le tapis de la nature était défectueux, il l'a rapiécé convenablement. Il a ensanglanté de la couleur de la tulipe l'épée, et de la fumée il a fait un parterre de nénufar. Il a trempé de sang les mottes de terre pour en tirer la cornaline et le rubis."

          http://remacle.org/bloodwolf/arabe/attar/oiseaux.htm

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          • #6
            Rhummel,
            Choukran jazilen. J'adore la fosha, mais n'sit'ha chouia.
            « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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            • #7
              Choukran jazilen. J'adore la fosha, mais n'sit'ha chouia.
              Blémziya Rosella et j espère que cette traduction approximative t aidera un chwiya.

              زین سخن مرغان وادی سر به سر
              سرنگون گشتند در خون جگر
              جمله دانستند کین شیوه کمان
              نیست بر بازوی مشتی ناتوان
              زین سخن شد جان ایشان بی * قرار
              هم در آن منزل بسی مردند زار
              وان همه مرغان همه آن جایگاه
              سر نهادند از سر حسرت به راه
              سالها رفتند در شیب و فراز
              صرف شد در راهشان عمری درا
              آنچ ایشان را درین ره رخ نمود
              کی تواند شرح آن پاسخ نمود
              تور تو هم روزی فروآیی به راه
              بعده أن ره کنی یک یک نگاه
              بازدانی آنچ ایشان کرده * اند
              روشنت گردد که چون خون خورده * اند »

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              • #8
                Merci Rhummel,

                En lisant, ça me revient. Je devrais le faire plus souvent... pourtant, là où je travaille, on la parle et l'écrit tous les jours.




                .
                Dernière modification par Océane, 26 mai 2018, 16h02.
                « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

                Commentaire


                • #9
                  En lisant, ça me revient. Je devrais le faire plus souvent... pourtant, là où je travaille, on la parle et l'écrit tous les jours.
                  Tes excuses n ont plus lieu d être alors si ton environnement est propice...
                  Allez,prends une pilule de motivex et ça reviendra tout seule.

                  Commentaire


                  • #10
                    Rhummel,

                    El mouchkil est que mon environnement (boulot) me parle français/anglais

                    Je prendrai la pilule après left'or.
                    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

                    Commentaire


                    • #11
                       زین سخن مرغان وادی سر به سر
                      سرنگون گشتند در خون جگر
                      جمله دانستند کین شیوه کمان
                      نیست بر بازوی مشتی ناتوان
                      زین سخن شد جان ایشان بی*قرار
                      هم در آن منزل بسی مردند زار
                      وان همه مرغان همه آن جایگاه
                      سر نهادند از سر حسرت به راه
                      سالها رفتند در شیب و فراز
                      صرف شد در راهشان عمری دراز
                      آنچ ایشان را درین ره رخ نمود
                      کی تواند شرح آن پاسخ نمود
                      گر تو هم روزی فروآیی به راه
                      عقبهٔ آن ره کنی یک یک نگاه
                      بازدانی آنچ ایشان کرده*اند
                      روشنت گردد که چون خون خورده*اند »
                      Ceci est du persan, langue maternelle et d'écriture de Attar, et non de l'arabe...
                      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                      • #12
                        Djalâl-od-Dîn Rûmî

                        Ainsi l'être humain est une auberge.
                        Chaque matin, un nouvel arrivant.
                        Une joie, un découragement, une méchanceté,
                        une conscience passagère se présente,
                        comme un hôte qu'on n'attendait pas.

                        Accueille-les tous de bon cœur !
                        Même si c'est une foule de chagrins
                        qui saccage tout dans ta maison,
                        et la vide de ses meubles,
                        traite chaque invité avec honneur.
                        Il fait peut-être de la place en toi pour de nouveaux plaisirs.

                        L'idée noire, la honte, la malice,
                        accueille-les à ta porte avec le sourire
                        et invite-les à entrer.

                        Soit reconnaissant à tous ceux qui viennent
                        car chacun est un guide
                        qui t'est envoyé de l'au-delà.

                        Extrait de The Essential Rumi, traduction française de Claude Farni.




                        "Tout l'univers est contenu dans un seul être humain : toi.
                        Tout ce que tu vois autour de toi, y compris les choses que tu n'aimes guère, y compris les gens que tu méprises ou détestes, est présent en toi à divers degrés. Ne cherche donc pas non plus Sheitan hors de toi. Le diable n'est pas une force extraordinaire qui t'attaque du dehors. C'est une voix ordinaire en toi.
                        Si tu parviens à te connaître totalement, si tu peux affronter honnêtement et durement à la fois tes côtés sombres et tes côtés lumineux, tu arriveras à une forme suprême de conscience. Quand une personne se connaît, elle connaît Dieu."


                        "Sur une île verdoyante, une vache vivait dans la solitude. Elle y paissait jusqu’à la tombée de la nuit et engraissait ainsi chaque jour. La nuit, ne voyant plus l’herbe, elle s’inquiétait de ce qu’elle allait manger le lendemain et cette inquiétude la rendait aussi maigre qu’une plume. A l’aube, la prairie reverdissait et elle se remettait à paître avec son appétit bovin jusqu’au coucher du soleil. Elle était de nouveau grasse et pleine de force. Mais, la nuit suivante, elle recommençait à se lamenter et à maigrir.
                        Le temps avait beau s’écouler, jamais il ne lui venait à l’esprit que, la prairie ne diminuant pas, il n’y avait guère lieu de s’inquiéter de la sorte.
                        Ton ego est cette vache et l’île, c’est l'univers. La crainte du lendemain rend la vache maigre. Ne t’occupe pas du futur. Mieux vaut regarder le présent. Tu manges depuis des années et les dons de Dieu n’ont jamais pour autant diminué. (pp. 153-154)"



                        "Un homme menait son bélier sur un chemin en le tenant par une bride. Des voleurs, arrivant par derrière, coupèrent la bride et emportèrent l’animal. Quand il s’aperçut de sa disparition, l’homme se mit à chercher de tous côtés. Il trouva un homme en train de se lamenter au bord d’un puits.
                        « Que t’arrive-t-il ? demanda t-il.
                        -Mon sac plein d’or vient de tomber dans le puits. Si tu parviens à le récupérer, je te donnerai un cinquième, c’est-à-dire vingt pièces d’or ! »
                        L’homme se dit :
                        « Cette somme est exactement la valeur du bélier que j’ai perdu. J’ai perdu un bélier mais Dieu m’offre un chameau ! »
                        Il se déshabilla et descendit dans le puits tandis que l’autre filait en emportant ses vêtements !
                        Le voleur avide apparaît devant toi à chaque instant sous une nouvelle image."

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                        • #13
                          Rûmî alias Mawlânâ Jalâl al-Dîn Muhammad ibn Muhammad alBalkhî al-Rûmî. Mawlânâ

                          Le nom complet de Rûmî est Mawlânâ Jalâl al-Dîn Muhammad ibn Muhammad alBalkhî
                          al-Rûmî. Mawlânâ est un titre en arabe signifiant « notre maître » qui lui fut donné par
                          ses disciples ; Mawlawî, « mon maître » en est une variante apparue plus tardivement. Le
                          poète partage ces titres avec de nombreuses autres personnalités, mais son rayonnement fut tel
                          en Iran et en Turquie que lorsque l’on dit Mowlavi (prononciation persane) ou Mevlânâ
                          (prononciation turque) sans plus de précision, on sait qu’il s’agit du « Maître des maîtres ».
                          Jalâl al-Dîn, qui signifie « Splendeur de la Foi », est un surnom honorifique assez
                          fréquemment donné à des hommes de religion, lettrés et politiciens du monde musulman
                          médiéval. Son prénom est Muhammad, et Ibn Muhammad signifie « fils de Muhammad », car
                          son père se prénommait également de cette façon. Balkhî est un toponyme situant l’origine de
                          la famille à Balkh (actuel Afghanistan), or comme nous le verrons, le poète vient plus
                          probablement d’une petite ville dans l’actuel Tadjikistan. Rûmî est un autre toponyme se
                          référant à son séjour en Anatolie, qui fut une partie de l’empire byzantin mais que les
                          Musulmans du Moyen-Âge avaient coutume d’appeler « Rome ». Les Occidentaux ont
                          privilégié le nom de « Rûmî », mais en Iran et en Turquie, le mystique est plutôt désigné par
                          l’appellation Mawlawî ou Mevlânâ, considérée comme un nom de plume plus qu’un titre
                          arabe.


                          https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00651420/document

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                          • #14
                            Bonjour Rhummel !

                            Merci pour ces textes en partage !
                            Les écrits de Rûmî sont à portée universelle, ils ne se lisent pas seulement, ils se dégustent, se méditent et chacun de ses lecteurs peut y trouver un profit personnel...

                            [...]Quelle graine fut semée dans la terre qui n'ait poussé ?

                            Pourquoi ce doute au sujet de la graine qu'est l'homme ?

                            Sache que l'Ame est la source, et toutes les choses créées, des ruisseaux.

                            Tant que demeure la Source, s'écoulent les ruisseaux.

                            Chasse le chagrin de ton esprit, bois l'eau de ce ruisseau;

                            Ne crains pas que l'eau tarisse, car elle est sans fin...

                            Vois comme est devenu un tout ce corps, qui est une partie de ce monde de poussière !

                            Quand tu auras voyagé à partir de ta condition d'homme, sans nul doute, tu deviendras un ange.

                            Quand tu en auras fini avec la terre, ta demeure sera le ciel.

                            Dépasse le niveau de l'ange: pénètre dans cet océan.

                            Afin que ta goutte d'eau devienne une mer plus vaste que cent mers d'Omân.

                            Renonce à cette notion de "fils" (valad), dis, de toute ton âme : " Dieu est Un " (Ahad).

                            Si ton corps a vieilli, qu'importe ? puisque ton âme est jeune.

                            Quand mon âme disparaîtra, mettez-moi sous la terre;

                            La terre entrera dans ma demeure comme une maîtresse de maison.

                            L'âme céleste prend son essor vers la demeure de Jésus;

                            L'âme pharaonique s'en va vers la demeure de Qârûn.

                            Mon âme bat des ailes pour s'envoler vers ton cœur,

                            Ton cœur gracieux, gai, harmonieux.

                            De même que cette âme céleste ne souhaite rien de moins que Dieu,

                            Cette âme terrestre s'en va vers ce qui est loin de lui.


                            (source : le chant du soleil)
                            Arrivée à bon port !

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                            • #15
                              Cc Tisha

                              Quand tu auras voyagé à partir de ta condition d'homme, sans nul doute, tu deviendras un ange.
                              Quand tu en auras fini avec la terre, ta demeure sera le ciel.
                              Car...

                              De même que cette âme céleste ne souhaite rien de moins que Dieu,

                              Cette âme terrestre s'en va vers ce qui est loin de lui.

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