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Au Maroc, un boycott relance le débat sur les liens entre politique et business

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  • Au Maroc, un boycott relance le débat sur les liens entre politique et business

    26/05/2018

    Plus d'un mois apres son lancement, une campagne de boycott inedite et mysterieuse contre le lait, l'eau et le carburant vendus par trois marques celebres a relance un vieux debat au Maroc sur la collusion entre les affaires et la politique.

    Se répandant comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, cette campagne dont les promoteurs sont inconnus vise les stations-service Afriquia, l'eau minérale Sidi Ali et le lait Danone, leaders dans leur secteur d’activité au Maroc. Objectif affiché par le mouvement: une baisse des prix.

    Malgré les efforts de communication de ces marques pour endiguer le mouvement, l'AFP a constaté dans plusieurs villes marocaines que les effets du boycott étaient visibles dans des cafés, des commerces ou des stations-essence Afriquia désertées. Les entreprises concernées n'ont pas communiqué sur les pertes enregistrées.

    Selon un sondage du cabinet Sunergia publié cette semaine par le quotidien L'Economiste, 57% des 3.757 personnes interrogées par téléphone affirment boycotter ces produits, principalement dans les classes moyennes.

    Le groupe Afriquia, particulièrement visé par la campagne, appartient au milliardaire Aziz Akhannouch qui est aussi ministre de l'Agriculture depuis 2007. L'homme le plus riche du Maroc préside aussi le Rassemblement national des indépendants (RNI, libéral), un parti de technocrates créé en 1978 sous l'impulsion du père du roi Mohammed VI, Hassan II. M. Akhannouch est considéré comme l'homme fort du gouvernement.

    Le mouvement porte "un message symbolique adressé par les classes moyennes contre la mainmise d'acteurs politiques à la fois sur les champs politique et économique", décrypte pour l'AFP le politologue Aziz Chahir.

    Pour un autre politologue, Ahmed Bouz, la campagne témoigne d'une "prise de conscience de la nécessité de séparer la politique des affaires".

    "C’est toute la gouvernance d’une économie minée par la rente, la corruption et l’interférence du pouvoir politique avec celui de l'argent, qui est visée", selon l'ONG Transparency Maroc.

    - "Conflits d'intérêt" -

    Déjà présent dans les années 2000 avec des articles de presse sur la holding de la famille royale (la SNI, rebaptisée Al Mada), le débat sur les conflits d'intérêt et l'enrichissement de l'élite au pouvoir a ressurgi en 2011, durant les grandes manifestations du Mouvement du 20-Février, la version marocaine du Printemps arabe.

    La réforme de la Constitution avait nourri les espoirs de changement mais le gouvernement actuel, formé en 2017 par le parti islamiste (PJD), a vu un renforcement de la présence des technocrates et hommes d'affaires, et des accusations de conflits d'intérêts.

    Le ministre de l'Industrie Moulay Hafid Elalamy, qui dirige l'un des plus importants conglomérats du pays, est ainsi accusé par des médias marocains et sur les réseaux sociaux d'avoir contribué à faire adopter une disposition fiscale favorable pour la cession de son assurance Saham au géant sud-africain Sanlam.

    Le ministre assure avoir respecté les règles et a demandé l'ouverture d'une enquête sur la transaction pour le prouver.

    "Rien dans la loi n'interdit aux hommes d'affaires d'occuper des postes gouvernementaux", explique à l'AFP Abdelali Benamour, président du Conseil de la concurrence. "Mais il existe des règles morales à respecter pour éviter les conflits d'intérêts", insiste-t-il.

    "L'Etat n'a pas mis en place des mécanismes qui définissent les conflits d'intérêts et répriment les dépassements", pointe Fouad Abdelmoumni, responsable à Transparency Maroc.

    Le niveau des marges des grands groupes suscite également la colère de nombre de citoyens, en particulier chez les distributeurs de carburants, au premier rang desquels le groupe Afriquia ciblé par le boycott.

    Mi-mai, un rapport parlementaire sur l'évolution des prix des carburants depuis leur libéralisation en 2015 a suscité un tollé.

    La version finale de ce rapport, quoique expurgée de ses chiffres les plus criants, montre que les importateurs de carburants ont augmenté considérablement leurs marges, à commencer par Afriquia, suivi par les sociétés française Total, anglo-néerlandaise Shell et marocaine Petromin, non visées par le boycott qui cible les leaders du marché.

    Les marges jugées excessives des distributeurs de carburants depuis la libéralisation dépassent les 15 milliards de dirhams (environ 1,3 milliard d'euros), selon la version préliminaire du rapport dont l'AFP a eu copie.

    Le gouvernement a promis des mesures et évoqué le scénario d'un plafonnement des marges pour les pétroliers.

    Le débat sur le mariage entre affaires et pouvoir politique s'est aussi invité dans l'élection du nouveau patron des patrons marocains. L'homme politique Salaheddine Mezouar, ancien chef du RNI et ministre en continu de 2004 à 2017 (Industrie, Economie et Affaires étrangères), a été élu mardi à la tête de la puissante organisation patronale (CGEM).

  • #2
    Ya weddi tout est pourri au Makhzenland et ça n'est pas mieux au 123land (lire one two three)

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    • #3
      le premier qui en profite et m6 et sa famille de voleurs....

      comment peut il interdire aux autres, ce qu'il s'autorise lui même...

      c'est la même bande de mafiosi à la marocaine...

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      • #4
        Ya weddi tout est pourri au Makhzenland ...
        Cela dépend de l'angle de vue.

        Si on s'intéresse au boycott induis par la société civile qui s'attaque à des très puissants et qui est entrain de réussir son action... c'est excellent.

        Si on s'intéresse aux conflits d'interets, à cette confusion des genres où certains sont acteurs et arbitres ! Je l'avais écris ici et reçu une salve "d'amabilités"

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        • #5
          dans ces affaires de boycott, je trouve que les réseaux sociaux réussissent bien aux pays du Maghreb. C'est singulier !
          Autant en Algérie avec khaliha tsaddi qu'en Tunisie ou Maroc, les boycotts sur réseaux sociaux font infléchir les entreprises et c'est tant mieux.
          Dernière modification par Bachi, 27 mai 2018, 23h27.

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          • #6
            salam all

            C'est salutaire et c'est de là que viendra la révolution, pas plus qu'il y'a quelques jours, un propriétaire de triporteur a été mal traité par un flic, l'action a été filmé, le flic arrêté et le propriétaire reçu par le patron des flics.
            Chafara commenceront peut être à avoir peur et que la lois et le droit reviennent au peuple, assez des pourris voleurs pilleurs.

            jawzia

            Comme quoi on est pas toujours en désaccord avec toi.

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            • #7
              Chafara commenceront peut être à avoir peur et que la lois et le droit reviennent au peuple, assez des pourris voleurs pilleurs.
              c'était comme à l'époque du mouvement 20 février. Une fois le Makhzen a repris le contrôle, il a sorti ses griffes. Il fera la même chose quand le boycott faiblira et quand les mouvements sociaux se tasseront.

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              • #8
                democracy

                Tout a un début, la société commence à se manifester, les réseaux sociaux sont une machine infernale et les gens commencent à s'en servir et tant mieux.

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                • #9
                  c'était comme à l'époque du mouvement 20 février. Une fois le Makhzen a repris le contrôle, il a sorti ses griffes. Il fera la même chose quand le boycott faiblira et quand les mouvements sociaux se tasseront.

                  je ne le pense pas personnellement, et c'est ca la nouveauté de ce mouvement là...

                  les gens ne descendent pas à la rue, ils sont sous leurs couvertures ou chez eux bien au chaud, et ne font que partager des postes et commentent et partagent et commentent, pourquoi va t'on essouffler ??


                  c'est une nouvelle forme d'information et de manifestation, et les trois boites visées ont réagi avec arrogance au début, le gouvernement aussi, ne pensant pas que ca aller prendre cette ampleur...

                  mtn ils sont dans la m**** et les autres suivront,

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