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Les Etats-Unis taxeront l’acier et l’aluminium importés de l’Union européenne dès vendredi

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  • Les Etats-Unis taxeront l’acier et l’aluminium importés de l’Union européenne dès vendredi

    La guerre – commerciale – est-elle déclarée ? C’est désormais la grande question, et la grande inquiétude de ce côté-ci de l’Atlantique, après que l’administration Trump a confirmé, jeudi 31 mai en milieu d’après-midi, qu’elle allait imposer à partir de vendredi des taxes à hauteur de 25 % sur les exportations européennes d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium. Les Canadiens et les Mexicains, autres alliés proches des Etats-Unis, et partenaires commerciaux de première importance, seront traités à la même enseigne.
    La mauvaise nouvelle n’a rien d’une surprise : cela faisait deux mois que les Américains menaçaient l’Union de ces sanctions, considérées comme à la fois parfaitement injustes – et stupides – côté Européens, puisque c’est la Chine qui est jugée responsable des énormes surplus mondiaux ayant mis en difficulté la sidérurgie occidentale ces dernières années.


    Une décision « illégale et erronée », selon Macron
    « En ciblant ceux qui ne sont pas responsables des surcapacités, les Etats-Unis se rendent dépendants de ceux qui sont responsables du problème », a ajouté le Luxembourgeois, sous-entendant que la Chine, contre laquelle Bruxelles et Washington auraient pu joindre leurs forces, risque de sortir grande gagnante du bras de fer occidental. Et de conclure que les Européens n’ont maintenant « pas d’autre choix que de saisir l’OMC, et d’imposer des taxes additionnelles sur un certain nombre d’importations américaines ».

    La décision américaine est « illégale » et « erronée », a pour sa part réagi le président Macron jeudi soir, précisant qu’elle « ferme la possibilité d’ouvrir d’autres discussions proactives et positives sur d’autres sujets ». Il devait s’entretenir dans la soirée au téléphone avec son homologue américain.

    Cécilia Malmström, la commissaire européenne au commerce, n’avait pas ménagé sa peine depuis mars pour éviter d’en arriver à ce niveau de tensions, plaidant jusqu’au dernier moment la cause des Vingt-Huit auprès du secrétaire d’Etat américain au commerce, Wilbur Ross. Ce dernier et Donald Trump espéraient que Bruxelles céderait d’emblée à leur pression, et baisserait ses barrières douanières sur l’acier et l’aluminium.

    Mais les Européens ont réussi à surmonter leurs dissensions – les Allemands, premiers impactés en cas de guerre commerciale, étant plus enclins au dialogue – et ils ont collectivement rejeté ces concessions unilatérales. Ils étaient certes prêts à discuter de tous les freins au commerce avec les Etats-Unis, mais « pas le pistolet sur la tempe » : à condition d’être complètement exemptés des taxes.

    Bourbons, jeans, beurre de cacahuète…
    Si les déclarations européennes étaient très dures jeudi, la riposte pourrait prendre quelques semaines, notamment pour des raisons de procédure. Bruxelles a peaufiné ses mesures de « rééquilibrage » – la commission évite avec soin les métaphores guerrières – et les a déjà dûment notifiées à l’OMC, mais elle a besoin d’une validation des Etats membres pour les mettre en œuvre. « Respecter les règles, cela prend du temps », justifie une source bruxelloise.

    Une liste de plusieurs centaines de produits américains d’exportation à surtaxer a été établie, à hauteur d’environ 3 milliards d’euros (des bourbons, des jeans, du beurre de cacahuète, etc.). Elle pourrait ne pas être appliquée d’emblée dans son intégralité, selon plusieurs diplomates européens. Un conseil extraordinaire des ministres du commerce pourrait être convoqué dès la semaine prochaine afin d’en discuter.

    Les Européens veulent calibrer au plus près leur réponse, car l’impact immédiat des taxes pourrait rester circonscrit : les Européens n’ont exporté qu’environ 6,4 milliards d’euros en valeur d’acier et d’aluminium l’an dernier aux Etats-Unis. Surtout, ils veulent éviter la surenchère. Depuis Berlin, jeudi, la chancelière Angela Merkel a jugé les taxes américaines « illégales » et insisté sur sa crainte d’un « risque d’escalade ». La veille, Emmanuel Macron avait convoqué la mémoire des années 1930 lors d’un discours à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), rappelant que les guerres commerciales « peuvent rapidement dégénérer en guerres tout court ».


    Les Français, partisans d’une ligne ferme, plaident cependant pour qu’avec ses contre-mesures, l’Europe puisse introduire un vrai rapport de force avec l’administration Trump, afin de la dissuader d’ouvrir de nouveaux fronts. Ces derniers jours, le président américain, manifestement obsédé par la quantité de voitures allemandes circulant dans les rues de New York, a demandé à ses services d’enquêter sur les importations américaines de voitures, au nom de la sécurité nationale. Exactement la même démarche que celle qu’il avait lancée pour l’acier et l’aluminium en 2017.

    « Maintenir les Européens sous pression permanente »
    L’impact serait autrement plus important pour l’économie européenne, et là encore, surtout allemande. Selon l’institut allemand IFO, des taxes à 25 % sur l’automobile feraient grimper la facture outre-Rhin à 5 milliards d’euros, soit 0,16 % du PIB allemand. Particulièrement brutal mercredi à l’OCDE, où il a fustigé le multilatéralisme et ses « palabres infinies », Wilbur Ross s’en est même pris au règlement général de protection des données (RGPD), entré en force dans l’Union le 25 mai, considérant qu’il créait une « barrière commerciale inutile ».

    « La stratégie de Trump, ce n’est pas de trouver un règlement définitif sur l’acier et l’aluminium, mais de maintenir les Européens sous tension permanente pour, au final, obtenir une résorption du déficit commercial américain vis-à-vis de l’Europe », analyse un diplomate bruxellois.

    S’ils lisent désormais mieux le jeu du président américain, les Européens sont néanmoins confrontés à une équation périlleuse. Comment rester fermes dans la défense de leurs intérêts sans abîmer encore un peu plus la relation transatlantique, que Donald Trump a déjà tellement mise à mal, après s’être retiré de l’accord de Paris et avoir tout récemment répudié l’accord nucléaire iranien ? Aucune capitale européenne ne veut tourner le dos aux Etats-Unis, premier partenaire commercial de l’Union, mais aussi partenaire indispensable en matière de défense et de sécurité.

    « C’est un mauvais jour pour le commerce mondial », a réagi Cécilia Malmström jeudi. C’est aussi une très mauvaise nouvelle pour l’Europe tout court. Car le spectre de la guerre commerciale risque aussi d’accroître les tensions entre Européens au moment où l’Union pourrait entrer dans une zone de très fortes turbulences politiques avec l’avènement possible d’un gouvernement 100 % populiste en Italie, cœur de la zone euro.

    le Monde

  • #2
    Trump perd avec les chinois et maintenant avec l'Union Européenne. Avant il était ridicule maintenant il faut lui mettre le bonnet d’âne.

    Foudroyante riposte de l'Union Européenne.
    En réponse, la Commission européenne a confirmé qu'elle déclencherait un règlement des différends à l'Organisation mondiale du commerce et imposera des «mesures de rééquilibrage et prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger le marché de l'UE du détournement des échanges causé par ces restrictions américaines». sur son site web le jeudi (31 mai).
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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    • #3
      Le Canada a annoncé aujourd'hui qu'il ripostait aux tarifs décidés par Washington sur l'aluminium et l'acier en imposant 16,6 milliards de dollars canadiens de taxes (12,8 milliards de dollars américains) sur des produits américains.

      La Guerre de trop de Trump?

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