Le sujet revient à chaque Ramadan pour les femmes qui jeûnent : doivent-elles avoir honte de manger alors qu'elles ont leurs règles ?
Certain·e·s considèrent la période des règles comme impure et donc incompatible avec la pratique du jeûne. La majorité des musulmanes arrêtent donc de jeûner pendant quelques jours. Elles récupéreront ces jours plus tard. Mais même si cette manière de faire est connue, s'afficher en train de manger pendant le Ramadan, c'est parfois s'attirer les questions. Et de temps en temps, il faut lâcher qu'on a ses règles. Quand on connaît le tabou qui existe encore sur les règles, un phénomène naturel qui arrive à la moitié de l'humanité, il est dur de le dire ouvertement.
Une vidéo de la vlogueuse de 21 ans, Erin Clegg, est récemment venue remettre le sujet sur le tapis : "Dites-moi pourquoi on regarde les filles qui sont de manière évidente musulmane et qui mangent comme si elle faisait haram ? [ce qui est interdit] Arrêtez de me regarder, arrêtez de me demander. Si vous êtes musulman·e·s, vous devriez savoir ! On me dit : 'Même si tu as tes règles, tu ne devrais pas t'afficher en train de manger et de boire.' Donc tu veux que je tombe dans les pommes ?"
Elle appelle les jeûneuses à ne pas poser de questions "irrespectueuse" à celles qui ne jeûnent pas pour savoir pourquoi. Erin Clegg a décidé de faire cette vidéo alors qu'elle décrit ne pas s'être sentie bien et avoir été obligée de manger dans la rue. "J'ai pensé : 'Pourquoi je devrais avoir honte de manger en public ?'". Sa vidéo a provoqué un débat sur cette question sous son post Twitter (et des commentaires racistes).
Déjà en 2016, la journaliste Mona A. Moneim "En tant que femmes musulmanes, on nous a donné la permission divine de ne pas jeûner pendant le mois sacré quand nous avons nos règles, principalement parce que nous sommes souvent plus faibles que les jours normaux pour supporter le jeûne. Mais de manger un bout ou boire une gorgée en cachette au boulot, c'est comme si on faisait offense à tout le Maghreb."
Salma décrit la même situation : "C'est très délicat d'en parler, je ne mange pas ou j'essaie de le faire discrètement notamment en présence d'hommes. C'est très gênant de le dire de façon générale et dans l'islam, nous ne jeûnons pas à cette période car nous sommes considérées comme 'impures'. Je travaille en majorité avec des femmes donc c'est plus facile pour moi. Mais j'essaie de ne pas forcément manger ou boire s'il y a mon patron par exemple. Il n'est pas musulman, il est très ouvert d'esprit, mais c'est vrai que s'il me voit manger, il essaiera de comprendre pourquoi et je me vois mal lui expliquer la raison. J'essaie de changer mes habitudes et de me "décomplexer" depuis quelques années."
La pression de l'environnement de travail
"Je m'arrête de jeûner (c'est obligatoire) mais on doit manger en cachette. Si tu manges devant ton père par exemple, tu lui hurles à la figure que tu es indisposée et c'est "la honte"", raconte Nüun, 28 ans, ancienne prof de français reconvertie dans le marketing. "Mais comme je suis alaouite, nous ne sommes pas obligée de jeûner, c'est le cas de mes soeurs et elles mangent librement. [...] Mais si tu es indisposée, tu n'as pas à manger devant les autres. A la maison ou à l'extérieur, c'est pareil. Mais ça ne vaut que pour une partie d'entre nous, certaines mangent librement et ça ne choque pas les parents, voisins ou inconnus."
Certain·e·s considèrent la période des règles comme impure et donc incompatible avec la pratique du jeûne. La majorité des musulmanes arrêtent donc de jeûner pendant quelques jours. Elles récupéreront ces jours plus tard. Mais même si cette manière de faire est connue, s'afficher en train de manger pendant le Ramadan, c'est parfois s'attirer les questions. Et de temps en temps, il faut lâcher qu'on a ses règles. Quand on connaît le tabou qui existe encore sur les règles, un phénomène naturel qui arrive à la moitié de l'humanité, il est dur de le dire ouvertement.
Une vidéo de la vlogueuse de 21 ans, Erin Clegg, est récemment venue remettre le sujet sur le tapis : "Dites-moi pourquoi on regarde les filles qui sont de manière évidente musulmane et qui mangent comme si elle faisait haram ? [ce qui est interdit] Arrêtez de me regarder, arrêtez de me demander. Si vous êtes musulman·e·s, vous devriez savoir ! On me dit : 'Même si tu as tes règles, tu ne devrais pas t'afficher en train de manger et de boire.' Donc tu veux que je tombe dans les pommes ?"
Elle appelle les jeûneuses à ne pas poser de questions "irrespectueuse" à celles qui ne jeûnent pas pour savoir pourquoi. Erin Clegg a décidé de faire cette vidéo alors qu'elle décrit ne pas s'être sentie bien et avoir été obligée de manger dans la rue. "J'ai pensé : 'Pourquoi je devrais avoir honte de manger en public ?'". Sa vidéo a provoqué un débat sur cette question sous son post Twitter (et des commentaires racistes).
Déjà en 2016, la journaliste Mona A. Moneim "En tant que femmes musulmanes, on nous a donné la permission divine de ne pas jeûner pendant le mois sacré quand nous avons nos règles, principalement parce que nous sommes souvent plus faibles que les jours normaux pour supporter le jeûne. Mais de manger un bout ou boire une gorgée en cachette au boulot, c'est comme si on faisait offense à tout le Maghreb."
Salma décrit la même situation : "C'est très délicat d'en parler, je ne mange pas ou j'essaie de le faire discrètement notamment en présence d'hommes. C'est très gênant de le dire de façon générale et dans l'islam, nous ne jeûnons pas à cette période car nous sommes considérées comme 'impures'. Je travaille en majorité avec des femmes donc c'est plus facile pour moi. Mais j'essaie de ne pas forcément manger ou boire s'il y a mon patron par exemple. Il n'est pas musulman, il est très ouvert d'esprit, mais c'est vrai que s'il me voit manger, il essaiera de comprendre pourquoi et je me vois mal lui expliquer la raison. J'essaie de changer mes habitudes et de me "décomplexer" depuis quelques années."
La pression de l'environnement de travail
"Je m'arrête de jeûner (c'est obligatoire) mais on doit manger en cachette. Si tu manges devant ton père par exemple, tu lui hurles à la figure que tu es indisposée et c'est "la honte"", raconte Nüun, 28 ans, ancienne prof de français reconvertie dans le marketing. "Mais comme je suis alaouite, nous ne sommes pas obligée de jeûner, c'est le cas de mes soeurs et elles mangent librement. [...] Mais si tu es indisposée, tu n'as pas à manger devant les autres. A la maison ou à l'extérieur, c'est pareil. Mais ça ne vaut que pour une partie d'entre nous, certaines mangent librement et ça ne choque pas les parents, voisins ou inconnus."
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