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"Aucune université ni institution publique ne s’est abonnée à la revue Naqd en 27 ans" (Daho Djerbal)

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  • "Aucune université ni institution publique ne s’est abonnée à la revue Naqd en 27 ans" (Daho Djerbal)

    La revue Naqd est la seule revue de sciences sociale du sud de la Méditerranée à faire partie du bouquet des 400 meilleures revues du domaine recensées en Europe.

    « Depuis 27 ans qu’elle existe, il n’y a aucune bibliothèque universitaire qui est abonnée à la revue Naqd, aucune bibliothèque municipale, aucun centre culturel, aucune maison de la culture », a déclaré avec amertume l’historien et directeur de publication de cette Revue, Daho Djerbal, lors de son passage sur Radio M. Pourtant, estime-t-il, ce n’est pas la demande qui manque puisque, rien qu’en 2017, 88 institutions publiques algériennes ont eu accès à la revue Naqd à travers sa plate-forme numérique sans parler de la Tunisie, du Maroc et de l’Europe où plus de 60 institutions y ont accédé.
    Bien plus, ajoute M. Djerbal, « depuis 2016, la revue Naqd est passée dans la plate-forme des revues de sciences sociales européennes, une plate-forme de 400 dont la revue Naqd est la seule revue du sud méditerranées à faire partie », ce qui est naturellement un gage de notoriété, de sérieux et de rigueur. Par conséquent, le fait que la revue Naqd, qui se veut une revue indépendante et qui s’emploie à maintenir une certaine distance citrique par rapport à tous les discours et à toutes les politiques, soit boudée par les institutions de l’Etat ne peut être qu’ « un boycott politique »


    « Naqd se vend en dessous de son coût de revient »

    La revue Naqd qui existe depuis 27 ans et qui a est sortie en 36 numéros déjà, fait participer des chercheurs des quatre coins du globe. « Nous avons, depuis la création de la revue en 1991 jusqu’à 2016, pour l’Afrique, l’Asie du Sud et l’Océanie, 129 auteurs qui ont contribué à notre revue. Nous avons pour les Amériques et l’Amérique du Nord 14 auteurs, 31 auteurs pour le proche et le moyen Orient, 85 auteurs pour l’Europe et la Russie et, pour le Maghreb, il y a eu 112 auteurs», assure Daho Djerbal qui regrette toutefois que, malgré sa notoriété, cette publication souffre de plusieurs difficultés, notamment financières.

    « Le prix de vente de la revue est en dessous du prix de revient. Nous participons par nos propres moyens à la survie de la revue Naqd », assure Daho Djerbal. « Au début, on la vendait à 90 DA. Nos lecteurs nous disaient qu’elle était trop chère. Petit à petit, nous avons pu constituer un lectorat fidèle constitué d’abonnées ici en Algérie et à l’étranger, mais également par nos ventes en librairies et par nos abonnements qui montaient progressivement », a-t-il ajouté.


    « Naqd n’accompagne pas ceux qui veulent faire des carrières »

    Selon Dahi Djerbal, la revue Naqd, quand elle sortait au début des années 90, n’était pas attendue. Le lectorat n’avait pas l’habitude de voir ce genre de produit. Son lectorat était à l’état potentiel et il fallait le matérialiser, ce qui n’était pas facile dés lors que la revue se voulait indépendante et, donc, inéligible aux aides et autres subventions de l’Etat. « La prise de positions par rapport à certains faits qui nous interpellent dénote parfois une appartenance doctrinale, théorique ou partisane, » reconnait Daho Djerbal qui avoue aussi que, cette difficulté de se maintenir à équidistance de toutes les questions qui se posaient s’est sensiblement répercuté sur le fonctionnement de la revue.

    « La première difficulté était de trouver un comité éditorial en maintenant la ligne éditoriale qui est celle d’un retour sur les faits tels qu’ils se produisent, tels qu’ils nous apparaissent et de maintenir une certaine distance critique par rapport à ces faits. La difficulté, à vrai dire, était de trouver une approche qui n’était pas marqué par une appartenance. Nous n’étions pas une avant-garde d’un parti politique ou de la pensée contemporaine, et nous n’étions pas non plus une revue académique » a-t-il indiqué en faisant savoir que cette difficulté a généré des défections et démission dans les rangs de la revue à ses débuts.

    Daho Djrerbal a par ailleurs fait savoir que Naqd est indépendante même par rapport aux universités. « Nous ne sommes pas une revue indexée. Nous ne voulons pas jouer ce jeu et accompagner les gens qui veulent faire carrière dans les universités. Notre logique est une logique de société. C’est une logique indépendante avec une distance critique par rapport à tous les discours et toutes les politiques, » a-t-il assuré.


    Maghreb Emergent
    12.06.18
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

  • #2
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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    • #3
      Je dois préciser que l'entretien ci-dessus accordé par Daho Djerbal à Radio M ne se focalise pas uniquement sur la revue NAQD, mais aborde des problématiques diverses, telles que l'histoire du nationalisme algérien, la récupération du discours "assimilationniste" durant les années 80 et la dérive islamiste, la notion d' "espace public" en Algérie, etc.
      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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      • #4
        @Fortuna

        Je dois préciser que l'entretien ci-dessus accordé par Daho Djerbal à Radio M ne se focalise pas uniquement sur la revue NAQD, mais aborde des problématiques diverses, telles que l'histoire du nationalisme algérien, la récupération du discours "assimilationniste" durant les années 80 et la dérive islamiste, la notion d' "espace public" en Algérie, etc.
        Je n'ai écouté que les premières 17 minutes de la vidéo et j'en suis satisfait, car la revue est un modèle d'indépendance, de travail et d'honnêteté. Je crois que son contenu est enrichissant car elle traite des faits importants de nos sociétés maghrébines. Cela montre qu'elle est boycottée par le pouvoir parce que cette revue contribue à cultiver le peuple et à lui indiquer la voie de la libération du mensonge, des inégalités, et du libéralisme néo-colonial destructeur et revanchard.

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        • #5
          cette revue contribue à cultiver le peuple
          Mmmmm... disons indirectement, alors ! Car la revue s'adresse quasi exclusivement à une élite qui dispose des moyens et du bagage nécessaires pour décrypter des discours assez élaborés. Quitte à ce que les idées ainsi transmises soient effectivement plus tard vulgarisées et diffusées à plus large échelle...
          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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          • #6
            @fortuna

            Mmmmm... disons indirectement, alors ! Car la revue s'adresse quasi exclusivement à une élite qui dispose des moyens et du bagage nécessaires pour décrypter des discours assez élaborés. Quitte à ce que les idées ainsi transmises soient effectivement plus tard vulgarisées et diffusées à plus large échelle...
            Sa parution en deux langues français et arabe est attractive si je puis dire, surtout cette dernière pourrait favoriser son extension parmi les lettrés en Arabe.
            Moi même, j’éprouvai d'immenses difficultés dans la compréhension de certains de ses textes, mais, qui étaient enrichissants quand même.

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