L'absence des autorités locales, vendredi soir, à l'ouverture de la cérémonie de célébration de la journée nationale de l’artiste, est une “marque ostensible de dédain à l'égard de l’artiste. C'est aussi une forme appuyée de mépris et un affront à l’encontre du public qui est venu massivement assister aux spectacles et aux activités commémoratives”. Le président de l’association Sarkhet El-R’okh (le cri de la scène), Azouz Abdelkader, n’a pas pu dissimuler sa colère face à ce qu’il qualifie d’“arrogance” difficilement acceptable des autorités de la wilaya de Tamanrasset. C’est d’ailleurs l’avis de tous les présents, tenus en haleine jusqu’à minuit pour pouvoir assister au premier spectacle du programme qui devait commencer juste après les prières surérogatoires.
“Ce boycott en dit long sur la place peu enviable de l’artiste dans notre société, puisqu’il n'a même pas eu droit à un hommage digne de ce nom à l'occasion de la journée qui lui est symboliquement dédiée”, peste Abdellah Seddiki, cadre de l’éducation et animateur à la maison de la culture de la ville de Tamanrasset. Et d’ajouter : “L’artiste semble être le dernier souci des autorités locales qui s’investissent dans le folklore et des célébrations inutiles et dispendieuses. Ce qui s’est passé aujourd’hui explique tout.”
Mahieddine Ben Mohammed, cadre à la maison de la culture, lui emboîte le pas : “On ne va pas parler des réalisations ni des projets concrétisés par l’État dans le secteur de la culture. Cette journée doit être consacrée à l’évaluation et au bilan des acquis et des concessions dont a bénéficié l’artiste algérien. Le résultat peut probablement décevoir plus d’un, puisqu’il nous reste beaucoup à faire pour rendre à l’homme de la culture ce qu’il mérite, notamment à Tamanrasset, du fait qu’elle est sérieusement affectée par les mesures d’austérité entreprises par le pouvoir en place.”
Toujours dans le même sillage, le président local de l’Union des écrivains algériens, Mouloud Fertouni, revient sur “les conditions de délivrance des cartes d’artiste qui, de surcroît, ne servent plus à rien, puisque leurs titulaires ne bénéficient d’aucun avantage ni de couverture sociale, à l’exception des artistes âgés”. M. Fertouni, également cadre à la direction de la culture de la wilaya de Tamanrasset, s’interroge sur le véritable rôle du conseil national des arts et des lettres qui aurait failli à l’une des missions principales qui lui est dévolue : la délivrance des cartes d’artiste. “À quelques exceptions près, l'artiste est soumis à un véritable parcours du combattant pour avoir cette fameuse carte. Il n'y a pas que ça. La culture de la région régresse terriblement en raison de sa manipulation, et le ministère de tutelle est plus que pressé d’intervenir pour sauver le peu qu’il en reste”, regrette notre interlocuteur, qui a émis le désir de développer d’autres arts, tel le cinéma, sachant que la wilaya dispose d’une salle de projection cinématographique actuellement verrouillée en l’absence du personnel d’encadrement et de gestion. Revenant à l'incident de la journée, on a appris que le wali de Tamanrasset, Dilali Doumi, se trouve en mission à In Salah et que son intérimaire n'a pas jugé opportun d'assister à cette célébration.
RABAH KARÈCHE
13-06-2018
Liberté Algérie
“Ce boycott en dit long sur la place peu enviable de l’artiste dans notre société, puisqu’il n'a même pas eu droit à un hommage digne de ce nom à l'occasion de la journée qui lui est symboliquement dédiée”, peste Abdellah Seddiki, cadre de l’éducation et animateur à la maison de la culture de la ville de Tamanrasset. Et d’ajouter : “L’artiste semble être le dernier souci des autorités locales qui s’investissent dans le folklore et des célébrations inutiles et dispendieuses. Ce qui s’est passé aujourd’hui explique tout.”
Mahieddine Ben Mohammed, cadre à la maison de la culture, lui emboîte le pas : “On ne va pas parler des réalisations ni des projets concrétisés par l’État dans le secteur de la culture. Cette journée doit être consacrée à l’évaluation et au bilan des acquis et des concessions dont a bénéficié l’artiste algérien. Le résultat peut probablement décevoir plus d’un, puisqu’il nous reste beaucoup à faire pour rendre à l’homme de la culture ce qu’il mérite, notamment à Tamanrasset, du fait qu’elle est sérieusement affectée par les mesures d’austérité entreprises par le pouvoir en place.”
Toujours dans le même sillage, le président local de l’Union des écrivains algériens, Mouloud Fertouni, revient sur “les conditions de délivrance des cartes d’artiste qui, de surcroît, ne servent plus à rien, puisque leurs titulaires ne bénéficient d’aucun avantage ni de couverture sociale, à l’exception des artistes âgés”. M. Fertouni, également cadre à la direction de la culture de la wilaya de Tamanrasset, s’interroge sur le véritable rôle du conseil national des arts et des lettres qui aurait failli à l’une des missions principales qui lui est dévolue : la délivrance des cartes d’artiste. “À quelques exceptions près, l'artiste est soumis à un véritable parcours du combattant pour avoir cette fameuse carte. Il n'y a pas que ça. La culture de la région régresse terriblement en raison de sa manipulation, et le ministère de tutelle est plus que pressé d’intervenir pour sauver le peu qu’il en reste”, regrette notre interlocuteur, qui a émis le désir de développer d’autres arts, tel le cinéma, sachant que la wilaya dispose d’une salle de projection cinématographique actuellement verrouillée en l’absence du personnel d’encadrement et de gestion. Revenant à l'incident de la journée, on a appris que le wali de Tamanrasset, Dilali Doumi, se trouve en mission à In Salah et que son intérimaire n'a pas jugé opportun d'assister à cette célébration.
RABAH KARÈCHE
13-06-2018
Liberté Algérie
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