Décryptage. 9 propositions urgentes pour sortir l’Algérie du sous-développement
Les batailles futures sont certes difficiles mais pas impossibles. Avec ses importantes potentialités, l’Algérie peut assurer son développement et faire face aux bouleversements géostratégiques mondiaux entre 2018/2030 irréversibles tant dans le domaine politique, militaire, économique qu’énergétique. Le développement de l’Algérie sera conditionné par la bonne gouvernance et la valorisation du savoir. Dans le cadre des nouvelles mutations, l’Algérie doit utiliser à bon escient ses réserves de change et ses potentialités afin de surmonter cette conjoncture difficile du fait du faible niveau d’endettement. Proposons des solutions concrètes loin des théories abstraites, des déclarations irresponsables et l’activisme stérile.
Il s’agit de replacer l’économie algérienne par rapport aux mutations énergétiques mondiales. Rappelons que l’OPEP représente moins de 33% de la production commercialisée, le quota Algérie étant de 1,2 millions barils/jour sur plus de 30 millions. L’Arabie Saoudite a des réserves de pétrole de 297 milliards de barils avec des réserves de change de près de 800 milliards de dollars, et inclus les pays du golfe totalisent plus de 60%, et 67% se faisant hors OPEP, étant impossible à l’heure actuelle de parler d’un OPEP gaz du fait que les canalisations représentent plus de 70% de la production commercialisée mais seulement d’une entente entre les producteurs .
Face aux mutations énergétiques mondiales dont l’efficacité énergétique prévue d’environ 30% de l’entrée en force de nouveaux producteurs, l’Algérie perd de plus en plus de parts de marché arrivant à peine à exporter 50/55 milliards de mètres cubes gazeux, perte de 32% de part du marché européen en 10 ans, assistant ainsi à une décroissance en volume physique depuis 2008. Le gaz algérien qui, dans les années 90, représentait 16% des besoins européens a reculé à 7 ou 8 %, loin proche du Qatar 8%, et loin derrière la Norvège 19% et la Russie (24 %) ambitionnant d’atteindre 30% malgré les tensions en Ukraine. Il y a lieu de tenir compte :
Ainsi, l’Algérie risque de se trouver confrontée à une forte concurrence expliquant également les sous-utilisation des canalisations notamment celui du Transmed et où bon nombre de fournisseurs poussant actuellement l’Algérie à réduire ses prix. Quelles réponses pour éviter les impacts de la chute des cours du pétrole de 1986, sur la société algérienne : crise financière, crise économique, crise sociale et crise politique, cessation de paiement fin 1993 et rééchelonnement en 1994. Sonatrach, autant que Sonelgaz, a besoin d’un nouveau management stratégique afin de réduire ses coûts devant se concentrer sur ses métiers de base évitant la dispersion dans diverses activités.
Dans ce contexte fragile, nous émettons en urgence nos propositions :
Proposition 1 : réorganiser les corps d’Etat.
Les transferts de compétences de l’État vers les collectivités territoriales doivent être accompagnés d’un abandon effectif de la mission correspondante par les services de l’État et du redéploiement de l’intégralité des agents de l’État concernés, pour éviter les doublons entre les actions de l’État et des collectivités territoriales.
Dans le cadre de la réforme des grands corps de l’Etat, les grands corps d’inspection – économique, financier et technique doivent être regroupés selon des lignes de métiers correspondant aux exigences de l’économie moderne : finances, énergie, infrastructures numériques, santé,. La réforme des partenariats public-privé pourra offrir un cadre juridique complémentaire aux formes classiques (concessions de service public, bail emphytéotique). L’État devra ainsi concentrer au niveau régional l’essentiel de ses cadres décentralisés. A terme, une loi organique devra fixer le nombre de ministres au nombre d’une douzaine au minimum et d’une vingtaine au maximum.
Un gouvernement pourra ensuite compter autant de ministres délégués et de secrétaires d’État que souhaité. Il est essentiel de limiter le nombre de ministères et le nombre de compétences partagées entre ministres afin de réduire les procédures interministérielles inutiles. le développement futur de l’Algérie, devra reposer sur l’initiative locale pour protéger à la fois l’environnement et initier des activités productives notamment non polluantes, car toute action centralisatrice est vouée à l’échec sans implication des acteurs locaux. Je propose de créer un institut national d’études du territoire littoral.
Cela doit entrer dans le cadre d’une réelle volonté politique de décentralisation, à ne pas confondre avec la déconcentration, qui induit une bureaucratie locale plus néfaste que la bureaucratie centrale. L’on pourrait imaginer une véritable régionalisation économique, à ne pas confondre avec l’avatar négatif du régionalisme.
Proposition 2 : efficacité de la dépense publique et aller vers la décentralisation.
Le retour de la croissance passe donc par une plus grande efficacité des dépenses publiques en ayant une vision à moyen terme de la maîtrise des dépenses Pour plus de transparence et de suivi de la dépense publique, il est souhaitable de ne plus revenir au fonds de régulation des recettes qui s’est épuisé fin 2017, établir la loi des finances selon le cours moyen du marché et instaurer une caisse pour les générations futures en cas d’excédent des recettes d’hydrocarbures. Il s’agira également de rétablir le contrôle de la Cour des comptes qui doit être au dessus des institutions de contrôle dépendant de l’exécutif la laissant sous la coupe de la présidence comme actuellement ou sous la coupe du parlement et de dynamiser le conseil national de la concurrence notamment par l’efficacité de la procédure d’investigation antitrust.
Proposition 3 : lutte contre la bureaucratie : intégrer la sphère informelle
La sphère informelle, produit qui contrôle 40/50% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments de marché des produits de première nécessité y compris le textile/cuir est le produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des différents appareils de l’Etat. Il s’agit de l’intégrer par des mécanismes économiques en lui redonnant confiance au moyen de la délivrance des titres de propriété et non par des mesures administratives qui ont l’effet contraire. Dans ce cadre la finance islamique qui se fonde sur le partage des risques et des profits peut faciliter cette intégration.
Proposition 4 :
Contrôle transparent
adaptation au droit international
et allègement des procédures administratives.
La coordination entre la norme nationale d’où de nombreux litiges entre l’Algérie et bon nombre de compagnies étrangères au détriment souvent de l’Algérie, et la norme internationale est mal organisée. Cette complexité du droit crée une insécurité juridique préjudiciable aux citoyens, notamment les plus modestes, aux entreprises et à la croissance. Un droit incertain inhibe les initiatives des entrepreneurs.
La situation devient critique : le volume des textes applicables a plus que doublé et la majorité d’entre eux au moins n’étant pas appliqués. Face à cette accumulation, le Parlement n’est pas encore armé pour exercer son contrôle. Ces problèmes ont un impact direct sur la croissance.. Dans ce cadre, je préconise de publier immédiatement les décrets d’application, dont le projet aura été soumis, en même temps que le projet de loi au parlement pour gagner du temps.
Créer un Comité pour une meilleure gouvernance chargé de faire chaque trimestre des propositions publiques sur les simplifications administratives et législatives opportunes. Ce Comité proposera des suppressions de dispositions législatives ou réglementaires devenues obsolètes. Comme il s’agira de généraliser l’e-administration qui joue un rôle bien plus général sur le climat général des affaires, sur les coûts administratifs supportés par les entreprises et les particuliers ainsi que sur l’amélioration de la qualité et de la valeur ajoutée des services.
Enfin, il s’agira de dépénaliser l’acte de gestion et moderniser la gestion des projets en reconnaissant aux chefs de projet un statut qui transcende les clivages administratifs et fasse reconnaître l’importante part de risque d’une telle fonction.
Les batailles futures sont certes difficiles mais pas impossibles. Avec ses importantes potentialités, l’Algérie peut assurer son développement et faire face aux bouleversements géostratégiques mondiaux entre 2018/2030 irréversibles tant dans le domaine politique, militaire, économique qu’énergétique. Le développement de l’Algérie sera conditionné par la bonne gouvernance et la valorisation du savoir. Dans le cadre des nouvelles mutations, l’Algérie doit utiliser à bon escient ses réserves de change et ses potentialités afin de surmonter cette conjoncture difficile du fait du faible niveau d’endettement. Proposons des solutions concrètes loin des théories abstraites, des déclarations irresponsables et l’activisme stérile.
Il s’agit de replacer l’économie algérienne par rapport aux mutations énergétiques mondiales. Rappelons que l’OPEP représente moins de 33% de la production commercialisée, le quota Algérie étant de 1,2 millions barils/jour sur plus de 30 millions. L’Arabie Saoudite a des réserves de pétrole de 297 milliards de barils avec des réserves de change de près de 800 milliards de dollars, et inclus les pays du golfe totalisent plus de 60%, et 67% se faisant hors OPEP, étant impossible à l’heure actuelle de parler d’un OPEP gaz du fait que les canalisations représentent plus de 70% de la production commercialisée mais seulement d’une entente entre les producteurs .
Face aux mutations énergétiques mondiales dont l’efficacité énergétique prévue d’environ 30% de l’entrée en force de nouveaux producteurs, l’Algérie perd de plus en plus de parts de marché arrivant à peine à exporter 50/55 milliards de mètres cubes gazeux, perte de 32% de part du marché européen en 10 ans, assistant ainsi à une décroissance en volume physique depuis 2008. Le gaz algérien qui, dans les années 90, représentait 16% des besoins européens a reculé à 7 ou 8 %, loin proche du Qatar 8%, et loin derrière la Norvège 19% et la Russie (24 %) ambitionnant d’atteindre 30% malgré les tensions en Ukraine. Il y a lieu de tenir compte :
- – de la crise vénézuélienne première réserve mondiale de pétrole en semi-faillite,
- – d’un éventuel accroissement des exportations éventuel de la Libye tant pour le pétrole léger comme celui de l’Algérie, réserves 48 milliards de barils , que le gaz ( 1500 milliards de mètres cubes gazeux non encore utilisées contre environ 3000 pour l’Algérie),
- – de la stratégie russe ayant environ de 45.000 milliards de mètres cubes de gaz traditionnel de gaz, de la stratégie gazière du Qatar (15.000 milliards de mètres cubes de réserves en gaz) ,
- – des exportations de l’Iran vers la Chine et l’Inde à cause des sanctions US mais à un prix inférieur à celui du marché pour contourner l’embargo avec des réserves de plus de 35.000 milliards de mètres cubes de gaz
- – dans un proche avenir avec la stabilisation au Moyen Orient qui s ‘annonce de l’Irak, 140 milliards de barils de réserve à un coût inférieur à 20% par rapport à ses concurrents sans l’entrée en production du Mozambique 3ème réservoir d’Afrique ,
- – de la découverte en méditerranée orientale de plus de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant les tensions géostratégiques dans cette région et la réunion récente pour la résolution du confit en Syrie,
- – la révolution du pétrole/gaz de schiste américain qui en 2016/2017 après l’aval du congrès ont commercialisé en Europe,
- – une croissance mondiale timide notamment des pays émergents dont la Chine.
Ainsi, l’Algérie risque de se trouver confrontée à une forte concurrence expliquant également les sous-utilisation des canalisations notamment celui du Transmed et où bon nombre de fournisseurs poussant actuellement l’Algérie à réduire ses prix. Quelles réponses pour éviter les impacts de la chute des cours du pétrole de 1986, sur la société algérienne : crise financière, crise économique, crise sociale et crise politique, cessation de paiement fin 1993 et rééchelonnement en 1994. Sonatrach, autant que Sonelgaz, a besoin d’un nouveau management stratégique afin de réduire ses coûts devant se concentrer sur ses métiers de base évitant la dispersion dans diverses activités.
Dans ce contexte fragile, nous émettons en urgence nos propositions :
Proposition 1 : réorganiser les corps d’Etat.
Les transferts de compétences de l’État vers les collectivités territoriales doivent être accompagnés d’un abandon effectif de la mission correspondante par les services de l’État et du redéploiement de l’intégralité des agents de l’État concernés, pour éviter les doublons entre les actions de l’État et des collectivités territoriales.
Dans le cadre de la réforme des grands corps de l’Etat, les grands corps d’inspection – économique, financier et technique doivent être regroupés selon des lignes de métiers correspondant aux exigences de l’économie moderne : finances, énergie, infrastructures numériques, santé,. La réforme des partenariats public-privé pourra offrir un cadre juridique complémentaire aux formes classiques (concessions de service public, bail emphytéotique). L’État devra ainsi concentrer au niveau régional l’essentiel de ses cadres décentralisés. A terme, une loi organique devra fixer le nombre de ministres au nombre d’une douzaine au minimum et d’une vingtaine au maximum.
Un gouvernement pourra ensuite compter autant de ministres délégués et de secrétaires d’État que souhaité. Il est essentiel de limiter le nombre de ministères et le nombre de compétences partagées entre ministres afin de réduire les procédures interministérielles inutiles. le développement futur de l’Algérie, devra reposer sur l’initiative locale pour protéger à la fois l’environnement et initier des activités productives notamment non polluantes, car toute action centralisatrice est vouée à l’échec sans implication des acteurs locaux. Je propose de créer un institut national d’études du territoire littoral.
Cela doit entrer dans le cadre d’une réelle volonté politique de décentralisation, à ne pas confondre avec la déconcentration, qui induit une bureaucratie locale plus néfaste que la bureaucratie centrale. L’on pourrait imaginer une véritable régionalisation économique, à ne pas confondre avec l’avatar négatif du régionalisme.
Proposition 2 : efficacité de la dépense publique et aller vers la décentralisation.
Le retour de la croissance passe donc par une plus grande efficacité des dépenses publiques en ayant une vision à moyen terme de la maîtrise des dépenses Pour plus de transparence et de suivi de la dépense publique, il est souhaitable de ne plus revenir au fonds de régulation des recettes qui s’est épuisé fin 2017, établir la loi des finances selon le cours moyen du marché et instaurer une caisse pour les générations futures en cas d’excédent des recettes d’hydrocarbures. Il s’agira également de rétablir le contrôle de la Cour des comptes qui doit être au dessus des institutions de contrôle dépendant de l’exécutif la laissant sous la coupe de la présidence comme actuellement ou sous la coupe du parlement et de dynamiser le conseil national de la concurrence notamment par l’efficacité de la procédure d’investigation antitrust.
Proposition 3 : lutte contre la bureaucratie : intégrer la sphère informelle
La sphère informelle, produit qui contrôle 40/50% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments de marché des produits de première nécessité y compris le textile/cuir est le produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des différents appareils de l’Etat. Il s’agit de l’intégrer par des mécanismes économiques en lui redonnant confiance au moyen de la délivrance des titres de propriété et non par des mesures administratives qui ont l’effet contraire. Dans ce cadre la finance islamique qui se fonde sur le partage des risques et des profits peut faciliter cette intégration.
Proposition 4 :
Contrôle transparent
adaptation au droit international
et allègement des procédures administratives.
La coordination entre la norme nationale d’où de nombreux litiges entre l’Algérie et bon nombre de compagnies étrangères au détriment souvent de l’Algérie, et la norme internationale est mal organisée. Cette complexité du droit crée une insécurité juridique préjudiciable aux citoyens, notamment les plus modestes, aux entreprises et à la croissance. Un droit incertain inhibe les initiatives des entrepreneurs.
La situation devient critique : le volume des textes applicables a plus que doublé et la majorité d’entre eux au moins n’étant pas appliqués. Face à cette accumulation, le Parlement n’est pas encore armé pour exercer son contrôle. Ces problèmes ont un impact direct sur la croissance.. Dans ce cadre, je préconise de publier immédiatement les décrets d’application, dont le projet aura été soumis, en même temps que le projet de loi au parlement pour gagner du temps.
Créer un Comité pour une meilleure gouvernance chargé de faire chaque trimestre des propositions publiques sur les simplifications administratives et législatives opportunes. Ce Comité proposera des suppressions de dispositions législatives ou réglementaires devenues obsolètes. Comme il s’agira de généraliser l’e-administration qui joue un rôle bien plus général sur le climat général des affaires, sur les coûts administratifs supportés par les entreprises et les particuliers ainsi que sur l’amélioration de la qualité et de la valeur ajoutée des services.
Enfin, il s’agira de dépénaliser l’acte de gestion et moderniser la gestion des projets en reconnaissant aux chefs de projet un statut qui transcende les clivages administratifs et fasse reconnaître l’importante part de risque d’une telle fonction.
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