Publié par Kamel Bouchama
«Khok khok, la yghorok sahbak.»
«Ton frère, c'est ton frère, ne te laisse pas abuser par ton ami.»
Mais il y a mieux, en ce précepte de notre Prophète Mohamed (QSSSL) :
«Soutiens ton frère qu'il soit injuste ou victime d'injustice.»
Encore une fois, notre monde, dans le gotha du «juste milieu» a commis son énième aberration qui le décrédibilise aux yeux de tous et jette l’opprobre sur son institution appelée «Ligue arabe» qui, à chaque occasion, perd une portion de son respect – si tant qu’elle possède cette qualité –, elle qui est censée porter, depuis sa création en 1945, des valeurs éthiques très fortes. Il n’en est rien de cela !
C’est en fait nous tous, qui ne sommes rien, avec nos aréopages dissemblables et contrefaits, sur tous les plans. Et ainsi, nous représentons ce monde arabe tel qu’il est…, une entité imaginaire, irréelle…, inexistante. Mon Dieu que c’est dur d’appartenir à ce monde, qui n’a pas de soubassement, qui ne repose sur aucun socle. Ce qui nous fait réagir, c’est ce dernier vote négatif envers le Maroc de certains pays du Golfe, comme l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Bahreïn et la Jordanie, qui a profondément déçu le Maroc et nombre de pays arabes. Et, depuis, toutes les figures de style – formulées en de résonance vraie – jaillissent des rédactions de journaux qui n’ont pu contenir le choc, surtout qu’il nous vient de frères qui auraient pu s’abstenir de commettre cette autre folie, cette fois-ci…, impardonnable. Et l’Arabie Saoudite a été la locomotive dans ce malheureux revirement, après que le 29e Sommet arabe, tenu dans la ville saoudienne de Dhahran, a affirmé son soutien, à l’unanimité, à la candidature du Maroc à l'organisation de la Coupe du monde 2026 de football. D’ailleurs, le ministre marocain des Affaires étrangères, satisfait de cette décision arabe, plutôt de ce consensus autour d’une «sérieuse affaire», bien avant le dénouement inattendu en faveur des «autres», s’est empressé – et il avait raison – de faire la déclaration suivante à la presse : «Le Sommet a affirmé, à l’unanimité, son soutien à la candidature du royaume du Maroc à l’organisation du Mondial 2026 et appelé tous les Etats à apporter un soutien total et un appui sans faille à cette candidature.»
Nada de nada ! Rien de rien, vous rétorquent les gens sérieux qui ont connaissance de l’œuvre de ces adeptes d’affaires scabreuses, de ceux-là mêmes qui baignent dans les humeurs capricieuses et les conduites bizarroïdes, quand elles ne sont pas dégoûtantes comme cette dernière volte-face qui a causé un grave préjudice dans les rangs de la communauté arabe, en éliminant un des siens d’une compétition où il avait toutes les chances de réussir. Et ils ont raison de ne pas les croire, de ne pas les suivre dans leurs délires car, jusqu’à aujourd’hui, ils essayent d’empêtrer notre monde – heureusement sans y parvenir – dans une sordide politique de capitulation et de renoncement à nos droits. Ils essayent même d’aller plus loin et… vas-y que je t’en donne ! De l’aplaventrisme, de l’inconstance, de la dépendance, de la traîtrise et tant de choses que récuse le droit et n’accepte pas la raison…
Ces génies malfaisants, au sein du monde arabe, sont dénoncés énergiquement, aujourd’hui, en une singulière campagne de désapprobation qui les voue aux gémonies. Nous n’avons pour preuves que ces expressions douloureuses, mais essentielles si elles peuvent éveiller, voire proscrire des comportements bannis par la morale afin que les «choses» soient claires pour tout le monde.
Oui, des expressions douloureuses quand elles sont dites ouvertement, au sein de ce monde arabe, un monde qui est, depuis longtemps, malade de ses dissensions, de ses querelles, de ses alliances contre-nature et, n’hésitons pas à le dire, de ses forfaitures. Ainsi, nous lisons en substance ces qualifications qui ne manquent pas : «Trahison, mensonge, humiliation, félonie saoudienne…, ou : Riyad a perdu le sens de la mesure, de l’Histoire et du temps…», ou encore : «Colère, frustration, incompréhension… Les mots ne manquent pas à nos dirigeants politiques quand il s’agit de qualifier la décision prise par l’Arabie Saoudite de soutenir et défendre le dossier nord-américain, au détriment de la candidature du Maroc… Le verdict est tombé, hier lundi, en faveur des Etats-Unis, mais s’il était plus ou moins attendu, c’est le retournement de veste de pays arabes «frères» qui choque.»
Les responsables, aussi, sont montés au créneau. Mais peuvent-ils faire autrement quand ils partagent ce même sentiment de colère, voire d’écœurement, contre la décision de certains pays arabes, l’Arabie Saoudite et les Emirats surtout, de soutenir le trio nord-américain ? L’ancien ministre marocain de la Jeunesse et des Sports, membre du bureau politique du Mouvement populaire, avoue qu’«une telle position de la part de ces pays ne peut être que source de frustration et de grande déception pour nous. Ce n’est pas l’expression de la volonté des peuples de ces pays, mais celle de leurs dirigeants, dont il faudra désormais se méfier. Et je retiens que nos pays amis du Maghreb ont tous été au rendez-vous».
Ainsi, on peut affirmer, sans risque de nous tromper – et cela l’Histoire ne va pas l’oublier – que les représentants des «Lieux Saints de l’Islam» ont tout pollué…, l’Islam d’abord, la politique ensuite et, présentement, le sport, cette matière qui appartient à la jeunesse, cette frange qui représente la force de création et de changement. Parce que s’ils avaient voté pour les Américains, afin de préserver leurs intérêts, c’est, à la limite, une position difficile à admettre mais qui peut se comprendre, car venant d’un pays satellisé, mais qu’ils aient fait campagne contre le Maroc, dans un excès de dévouement qui devient de la servilité, en entraînant avec eux d’autres «pays frères», les Emirats arabes unis, le Koweït, le Liban, le Bahreïn, la Jordanie et l’Irak, et en sécurisant 32 votes de la Confédération asiatique sur 46, cela dépasse l’entendement. Cela veut dire également, selon un journaliste marocain, que «l’Arabie Saoudite ne courbe pas seulement l’échine devant les Etats-Unis de Donald Trump, mais se couche, rampe, s’engage dans une course à l’avilissement, ne craignant plus ni les sarcasmes, ni les humiliations». Ce même rédacteur continue, dans la logique des choses, et nous le croyons quand il affirme que «les Marocains n'en veulent ni aux Etats-Unis, ni au Canada, ni au Mexique pour qui ils n'ont que respect. Ils en veulent à ces grands du Golfe qui n'ont aucune dignité.»(1)
Alors, la question qui nous vient à l’esprit, présentement, est la suivante : cette dernière action de l’Arabie Saoudite qui ne peut être qualifiée que par des vocables qui définissent la malveillance, la perversion et l’ignominie, aura-t-elle des conséquences au sein de la Ligue arabe et de ses membres ? Pensez-vous ! Aucune réaction officielle ! Mais qui oserait se permettre de proposer des sanctions exemplaires, ou à tout le moins, pour cette fois-ci, une motion de consternation et d’affliction à l’endroit des amis de l’Oncle Sam, comme nous avions l’habitude d’en produire, lorsqu’on ne pouvait s’exprimer dans la plénitude de nos droits ? «La maison de Loqman reste en son état», comme dit l’adage arabe ! Et ainsi, la Ligue, dans son profond sommeil, depuis toujours, n’entend jamais les échos de la voix des peuples qui condamnent et leurs souverains et leurs outrances, quand ils font dans l’indifférence et le renoncement ou, carrément, dans la forfaiture. En effet, elle ne pourra jamais être à l’écoute, du fait que «tout au long de son parcours, elle a cumulé les échecs et a collectionné les dissensions et les trahisons de ses propres principes et objectifs. Les raisons ne s'expliquent pas uniquement par la fragilité de ses fondements doctrinaux qui se réfèrent au panarabisme passéiste et nostalgique d'une gloire perdue, mais surtout par la nature des régimes qui la composent et par les objectifs nationaux de chacun de ses membres […] Depuis 1945, les Arabes ont écrit et joué une pièce tragicomique qui n'a plus aucun goût. L'une des régions les plus riches du monde, tant en ressources naturelles qu'en ressources humaines, située au cœur de la planète, se laisse violer et violenter à souhait par des puissances qui ne défendent que leurs intérêts y compris en soutenant Israël.»(2)
Et ainsi, la Ligue arabe, la nôtre malheureusement – puisque nous y sommes –, cette «incomparable caisse de résonance pour le pire», comme je l’ai appelée dans ma dernière contribution, est dans le même état, depuis sa création. Elle reste ankylosée, vidée de son âme. Un constat amer, qui nous dévoile ses interventions insensées et son silence face à des problèmes graves, afin de nous confirmer son inutilité dans ce monde arabe qui, saturé par l’inefficacité, voire la déficience de ses dirigeants, est en attente de profondes réformes dans toutes les institutions qui le gouvernent.
Alors, de là jusqu’à espérer qu’une quelconque sanction vienne de cette caisse de résonance, contre les «cheikhs» de l’Arabie Saoudite pour leur dernière action lubrique vis-à-vis des Yankees et qui explique fort bien leur course à l’avilissement, il faudrait peut-être attendre que s’engage une véritable odyssée en matière de changement pour parvenir à dégager toutes ces scories qui nous entourent et nous empestent l’existence.
Mais, en attendant, et pour sensibiliser nos jeunes au bien-fondé de nos espoirs quant aux salutaires bouleversements dans nos sociétés, et leur nécessité absolue, essayons de leur traduire dans les faits quelques manquements à la déontologie régissant les missions de la Ligue arabe et de ses membres, tant au niveau des carences sur le terrain de la réalité qu’au niveau des échecs visibles à l’œil nu dans le traitement des grands dossiers qui leur ont été soumis. Cela ne pouvait être autrement dans ce «club d’autocrates» plus ou moins vieillissants, hostiles les uns aux autres, indécis de surcroît, et incapables de s’entendre sur des sujets sérieux qui concernent le monde arabe. Ce sont autant de preuves matérielles qui nécessitent ces bouleversements que les nouvelles générations attendent avec impatience.
Alors pour commencer, laissons de côté les écarts et les carences par lesquels se caractérisent la plupart de nos dirigeants dans le présent, alors que le monde arabe se trouve au comble de son obsolescence qui lui fait traverser une étape très difficile… N’abordons pas tous les sujets brûlants, qui ne font pas la fierté de notre monde, et où la Ligue arabe a démontré manifestement son immobilisme latent qui traduit la nature de sa composante et de ses régimes qui sont, dans leur majorité, autoritaires, oligarchiques et de plus sclérosés.
«Khok khok, la yghorok sahbak.»
«Ton frère, c'est ton frère, ne te laisse pas abuser par ton ami.»
Mais il y a mieux, en ce précepte de notre Prophète Mohamed (QSSSL) :
«Soutiens ton frère qu'il soit injuste ou victime d'injustice.»
Encore une fois, notre monde, dans le gotha du «juste milieu» a commis son énième aberration qui le décrédibilise aux yeux de tous et jette l’opprobre sur son institution appelée «Ligue arabe» qui, à chaque occasion, perd une portion de son respect – si tant qu’elle possède cette qualité –, elle qui est censée porter, depuis sa création en 1945, des valeurs éthiques très fortes. Il n’en est rien de cela !
C’est en fait nous tous, qui ne sommes rien, avec nos aréopages dissemblables et contrefaits, sur tous les plans. Et ainsi, nous représentons ce monde arabe tel qu’il est…, une entité imaginaire, irréelle…, inexistante. Mon Dieu que c’est dur d’appartenir à ce monde, qui n’a pas de soubassement, qui ne repose sur aucun socle. Ce qui nous fait réagir, c’est ce dernier vote négatif envers le Maroc de certains pays du Golfe, comme l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Bahreïn et la Jordanie, qui a profondément déçu le Maroc et nombre de pays arabes. Et, depuis, toutes les figures de style – formulées en de résonance vraie – jaillissent des rédactions de journaux qui n’ont pu contenir le choc, surtout qu’il nous vient de frères qui auraient pu s’abstenir de commettre cette autre folie, cette fois-ci…, impardonnable. Et l’Arabie Saoudite a été la locomotive dans ce malheureux revirement, après que le 29e Sommet arabe, tenu dans la ville saoudienne de Dhahran, a affirmé son soutien, à l’unanimité, à la candidature du Maroc à l'organisation de la Coupe du monde 2026 de football. D’ailleurs, le ministre marocain des Affaires étrangères, satisfait de cette décision arabe, plutôt de ce consensus autour d’une «sérieuse affaire», bien avant le dénouement inattendu en faveur des «autres», s’est empressé – et il avait raison – de faire la déclaration suivante à la presse : «Le Sommet a affirmé, à l’unanimité, son soutien à la candidature du royaume du Maroc à l’organisation du Mondial 2026 et appelé tous les Etats à apporter un soutien total et un appui sans faille à cette candidature.»
Nada de nada ! Rien de rien, vous rétorquent les gens sérieux qui ont connaissance de l’œuvre de ces adeptes d’affaires scabreuses, de ceux-là mêmes qui baignent dans les humeurs capricieuses et les conduites bizarroïdes, quand elles ne sont pas dégoûtantes comme cette dernière volte-face qui a causé un grave préjudice dans les rangs de la communauté arabe, en éliminant un des siens d’une compétition où il avait toutes les chances de réussir. Et ils ont raison de ne pas les croire, de ne pas les suivre dans leurs délires car, jusqu’à aujourd’hui, ils essayent d’empêtrer notre monde – heureusement sans y parvenir – dans une sordide politique de capitulation et de renoncement à nos droits. Ils essayent même d’aller plus loin et… vas-y que je t’en donne ! De l’aplaventrisme, de l’inconstance, de la dépendance, de la traîtrise et tant de choses que récuse le droit et n’accepte pas la raison…
Ces génies malfaisants, au sein du monde arabe, sont dénoncés énergiquement, aujourd’hui, en une singulière campagne de désapprobation qui les voue aux gémonies. Nous n’avons pour preuves que ces expressions douloureuses, mais essentielles si elles peuvent éveiller, voire proscrire des comportements bannis par la morale afin que les «choses» soient claires pour tout le monde.
Oui, des expressions douloureuses quand elles sont dites ouvertement, au sein de ce monde arabe, un monde qui est, depuis longtemps, malade de ses dissensions, de ses querelles, de ses alliances contre-nature et, n’hésitons pas à le dire, de ses forfaitures. Ainsi, nous lisons en substance ces qualifications qui ne manquent pas : «Trahison, mensonge, humiliation, félonie saoudienne…, ou : Riyad a perdu le sens de la mesure, de l’Histoire et du temps…», ou encore : «Colère, frustration, incompréhension… Les mots ne manquent pas à nos dirigeants politiques quand il s’agit de qualifier la décision prise par l’Arabie Saoudite de soutenir et défendre le dossier nord-américain, au détriment de la candidature du Maroc… Le verdict est tombé, hier lundi, en faveur des Etats-Unis, mais s’il était plus ou moins attendu, c’est le retournement de veste de pays arabes «frères» qui choque.»
Les responsables, aussi, sont montés au créneau. Mais peuvent-ils faire autrement quand ils partagent ce même sentiment de colère, voire d’écœurement, contre la décision de certains pays arabes, l’Arabie Saoudite et les Emirats surtout, de soutenir le trio nord-américain ? L’ancien ministre marocain de la Jeunesse et des Sports, membre du bureau politique du Mouvement populaire, avoue qu’«une telle position de la part de ces pays ne peut être que source de frustration et de grande déception pour nous. Ce n’est pas l’expression de la volonté des peuples de ces pays, mais celle de leurs dirigeants, dont il faudra désormais se méfier. Et je retiens que nos pays amis du Maghreb ont tous été au rendez-vous».
Ainsi, on peut affirmer, sans risque de nous tromper – et cela l’Histoire ne va pas l’oublier – que les représentants des «Lieux Saints de l’Islam» ont tout pollué…, l’Islam d’abord, la politique ensuite et, présentement, le sport, cette matière qui appartient à la jeunesse, cette frange qui représente la force de création et de changement. Parce que s’ils avaient voté pour les Américains, afin de préserver leurs intérêts, c’est, à la limite, une position difficile à admettre mais qui peut se comprendre, car venant d’un pays satellisé, mais qu’ils aient fait campagne contre le Maroc, dans un excès de dévouement qui devient de la servilité, en entraînant avec eux d’autres «pays frères», les Emirats arabes unis, le Koweït, le Liban, le Bahreïn, la Jordanie et l’Irak, et en sécurisant 32 votes de la Confédération asiatique sur 46, cela dépasse l’entendement. Cela veut dire également, selon un journaliste marocain, que «l’Arabie Saoudite ne courbe pas seulement l’échine devant les Etats-Unis de Donald Trump, mais se couche, rampe, s’engage dans une course à l’avilissement, ne craignant plus ni les sarcasmes, ni les humiliations». Ce même rédacteur continue, dans la logique des choses, et nous le croyons quand il affirme que «les Marocains n'en veulent ni aux Etats-Unis, ni au Canada, ni au Mexique pour qui ils n'ont que respect. Ils en veulent à ces grands du Golfe qui n'ont aucune dignité.»(1)
Alors, la question qui nous vient à l’esprit, présentement, est la suivante : cette dernière action de l’Arabie Saoudite qui ne peut être qualifiée que par des vocables qui définissent la malveillance, la perversion et l’ignominie, aura-t-elle des conséquences au sein de la Ligue arabe et de ses membres ? Pensez-vous ! Aucune réaction officielle ! Mais qui oserait se permettre de proposer des sanctions exemplaires, ou à tout le moins, pour cette fois-ci, une motion de consternation et d’affliction à l’endroit des amis de l’Oncle Sam, comme nous avions l’habitude d’en produire, lorsqu’on ne pouvait s’exprimer dans la plénitude de nos droits ? «La maison de Loqman reste en son état», comme dit l’adage arabe ! Et ainsi, la Ligue, dans son profond sommeil, depuis toujours, n’entend jamais les échos de la voix des peuples qui condamnent et leurs souverains et leurs outrances, quand ils font dans l’indifférence et le renoncement ou, carrément, dans la forfaiture. En effet, elle ne pourra jamais être à l’écoute, du fait que «tout au long de son parcours, elle a cumulé les échecs et a collectionné les dissensions et les trahisons de ses propres principes et objectifs. Les raisons ne s'expliquent pas uniquement par la fragilité de ses fondements doctrinaux qui se réfèrent au panarabisme passéiste et nostalgique d'une gloire perdue, mais surtout par la nature des régimes qui la composent et par les objectifs nationaux de chacun de ses membres […] Depuis 1945, les Arabes ont écrit et joué une pièce tragicomique qui n'a plus aucun goût. L'une des régions les plus riches du monde, tant en ressources naturelles qu'en ressources humaines, située au cœur de la planète, se laisse violer et violenter à souhait par des puissances qui ne défendent que leurs intérêts y compris en soutenant Israël.»(2)
Et ainsi, la Ligue arabe, la nôtre malheureusement – puisque nous y sommes –, cette «incomparable caisse de résonance pour le pire», comme je l’ai appelée dans ma dernière contribution, est dans le même état, depuis sa création. Elle reste ankylosée, vidée de son âme. Un constat amer, qui nous dévoile ses interventions insensées et son silence face à des problèmes graves, afin de nous confirmer son inutilité dans ce monde arabe qui, saturé par l’inefficacité, voire la déficience de ses dirigeants, est en attente de profondes réformes dans toutes les institutions qui le gouvernent.
Alors, de là jusqu’à espérer qu’une quelconque sanction vienne de cette caisse de résonance, contre les «cheikhs» de l’Arabie Saoudite pour leur dernière action lubrique vis-à-vis des Yankees et qui explique fort bien leur course à l’avilissement, il faudrait peut-être attendre que s’engage une véritable odyssée en matière de changement pour parvenir à dégager toutes ces scories qui nous entourent et nous empestent l’existence.
Mais, en attendant, et pour sensibiliser nos jeunes au bien-fondé de nos espoirs quant aux salutaires bouleversements dans nos sociétés, et leur nécessité absolue, essayons de leur traduire dans les faits quelques manquements à la déontologie régissant les missions de la Ligue arabe et de ses membres, tant au niveau des carences sur le terrain de la réalité qu’au niveau des échecs visibles à l’œil nu dans le traitement des grands dossiers qui leur ont été soumis. Cela ne pouvait être autrement dans ce «club d’autocrates» plus ou moins vieillissants, hostiles les uns aux autres, indécis de surcroît, et incapables de s’entendre sur des sujets sérieux qui concernent le monde arabe. Ce sont autant de preuves matérielles qui nécessitent ces bouleversements que les nouvelles générations attendent avec impatience.
Alors pour commencer, laissons de côté les écarts et les carences par lesquels se caractérisent la plupart de nos dirigeants dans le présent, alors que le monde arabe se trouve au comble de son obsolescence qui lui fait traverser une étape très difficile… N’abordons pas tous les sujets brûlants, qui ne font pas la fierté de notre monde, et où la Ligue arabe a démontré manifestement son immobilisme latent qui traduit la nature de sa composante et de ses régimes qui sont, dans leur majorité, autoritaires, oligarchiques et de plus sclérosés.
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