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La démocratie et les représentants de l’Etat

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  • La démocratie et les représentants de l’Etat

    Généralement, l’on dit que la démocratie représente une aspiration dans toute l’histoire de l’humanité en tant que société idéale où les hommes et les femmes prennent en main leur propre destin. Elle renvoie aussi à des expériences historiques qui caractérisent l’Occident en partant de la Grèce antique pour arriver aux révolutions américaine et française.

    En effet, la démocratie, pouvoir du Dêmos (le peuple) est un concept politique qui a eu autant de succès à travers les âges et les civilisations. Elle est considérée comme un concept complexe qui ne se situe pas comme un régime parmi d’autres. Dans toutes les philosophies politiques classiques, la démocratie occupe une place plutôt singulière et excentrique car elle permet l’alternance du pouvoir et le bon choix des représentants de l’Etat. Selon F. Fukuyama, dans son livre intitulé la fin de l’histoire..., et cité par Pierre Calame, ce concept est « un succès total, puisque, aujourd’hui, quasiment toutes les nations se réclament de l’ordre démocratique. Et celles qui ne le font pas, elles le justifient volontiers par le caractère exceptionnel et temporaire de leur régime antidémocratique. Lequel régime, par conséquent, est destiné fatalement à se muer en démocratie dès que les circonstances le permettront ».

    Dans le même sens, le professeur Philippe Braud signale que « ce mode de légitimation rationaliste du pouvoir (la démocratie) aurait besoin de la foi du charbonnier pour subsister intact ». Le même auteur insiste sur le fait que « il ne fait guère de doute que la démocratie soit l’irremplaçable mode de gouvernement de la société de demain, le seul compatible avec les tendances lourdes à la différenciation sociale. Mais le risque existe de voir ce manteau trop commode recouvrir des pratiques totalement contraires à l’exigence éthique dont elle était originellement porteuse ». Il s’agit de dire que la démocratie comme système politique doit supposer la loi de la majorité avec la nécessité du bon choix « des faiseurs, des fabricants et des exécutants » des politiques publiques. Ceci nous laisse insister sur le fait que l’essence même de la bonne politique publique est que des décisions rationnelles soient prises pour la collectivité. En effet, il serait néanmoins tout à fait excessif ou exagéré de voir dans l’écart constaté entre principes affichés et réalités tangibles une simple imposture. Donc il est important de revoir la notion de la compétence qui doit être exigée et sollicitée chez les ressources humaines responsables de l’encadrement de la politique publique et de la haute administration.

    L’on se rend compte aujourd’hui, et les faits sont là, que la démocratie ne peut être forte, efficiente et agissante sans une reconstitution des représentants de l’Etat et du peuple sur la base de critères universels de compétence et d’intégrité et non de clanisme ou d’autres choses. Les critères d’éligibilité doivent donc être intelligibles, clairs et précis pour prouver la compétence du représentant de l’Etat, du médiateur de la politique publique ou de l’élu en matière de management des affaires de l’Etat, avec en face l’amélioration de la situation de tous les secteurs.

    Par ailleurs, plusieurs auteurs proposent donc des moyens pour renforcer cette démocratie efficace : pour Benjamin Barber, « la démocratie forte vise une communauté de citoyens s’autogérant qui, malgré et avec leurs intérêts, se mettent en capacité d’établir leurs objectifs et leurs actions au nom d’une vision civique de la société et non en référence à quelque principe extérieur ou altruisme. La démocratie forte prend en compte le conflit, le pluralisme et la séparation des domaines d’action privé et public ».

    Pour d’autres, l’interdépendance entre Etats et sociétés ainsi que l’affaiblissement des logiques souverainistes semblent ouvrir d’autres perspectives à la démocratie participative. Autrement dit, la multiplication des formes de contestation de la mondialisation rend autrement pensable cette démocratie participative. Certains y voient les prémices d’une démocratie globale, voire une démocratie transnationale et représentative. Mais surtout que cela se passe par la voie électorale interne et par l’épanouissement de l’élite et non par la force et l’ingérence.

    En effet, l’enjeu démocratique est diversement interprété, mais il est important de mentionner ici que la démocratie doit s’enraciner dans des pratiques multiformes, comme étant autant de moments et de lieux d’apprentissage, de production d’une citoyenneté et d’une élite actives. En fait, la forme possible d’une bonne démocratie doit dépendre du contexte culturel des nations, de l’instant de leur évolution politique, de la norme idéologique du moment et du rôle déterminant joué par les groupes de la science (intellectuels, penseurs, professionnels, experts...).

    Il est clair qu’une politique n’existe réellement qu’à travers les acteurs concrets qui entrent en relation (au besoin en s’affrontant) à l’occasion de son élaboration ou de sa mise en oeuvre ou bien de son évaluation. Il est important de désigner les médiateurs aux bons postes qui sont les agents qui réalisent la construction du référentiel d’une politique de n’importe quel secteur de l’Etat, c’est-à-dire la création des images cognitives déterminant la perception des problèmes existants aux niveaux sectoriels par les groupes en présence et la définition des solutions appropriées. On peut rappeler ici le rôle déterminant joué par ces groupes qui ont mis en place ce que l’on pourrait appeler le référentiel nucléaire dans les pays forts d’aujourd’hui. Ces groupes comprenaient des chercheurs atomistes qui ont permis l’entrée de ces pays dans l’ère du nucléaire : donc toutes les politiques nucléaires de ces pays (avec l’étroite imbrication du nucléaire civil et du nucléaire militaire) portent la marque de l’action de ces hommes.

    En effet, ce n’est pas ce genre-là de médiateurs qui sont demandés dans notre pays ou notre société. Mais compte tenu de la situation existante, il ne fait pas de doute que les médiateurs demandés doivent mettre en place les référentiels, agricole, industriel, touristique, territorial, social, institutionnel, sécuritaire... et doivent occuper une position stratégique dans le système de décision dans la mesure où ce sont eux qui formulent le cadre intellectuel au sein duquel se déroule la fabrication des bonnes politiques publiques sectorielles et leurs exécutions.

    Enfin, la sélection sociale et politique des représentants de l’Etat du plus bas au plus haut de la hiérarchie ou bien des candidats doit se faire sur les normes universelles, et cela dans l’intérêt du pays et de la population (c’est à travers ce processus qu’on peut éprouver de l’amour au pays et qu’on participe pour qu’il soit développé dans tous les domaines). Dans une démocratie, tous les citoyens sont en principe éligibles, à de majeures exceptions près (conditions parfois plus restrictives en matière de compétence...).

    En effet, les facteurs qui rendent désirable ou simplement possible une carrière politique d’élu ou d’un représentant de l’Etat ne sont pas distribués au hasard : ils dépendent de logiques « capacitaires », scientifiques, sociales, politiques, juridiques et psychologiques qui contribuent à expliquer pourquoi cette représentation nationale. En conclusion, on peut constater que depuis l’avènement de la démocratie politique dans le monde, les partis se sont toujours imposés comme des intermédiaires nécessaires. En tant que « machines électorales » comme on les appelle en science politique, les partis politiques aujourd’hui dans notre pays doivent jouer un rôle majeur dans le choix des candidats puis dans la conduite des campagnes électorales et aussi dans l’élaboration des projets de sociétés. De son côté, le pouvoir aussi doit faire de la question de la représentativité (exemplaire) de l’Etat et du peuple une culture, une exigence et une nécessité pour concrétiser un développement durable.

    Par Riadh Bouriche (Politologue)-Quotidien d'Oran

  • #2
    D'apres ce que j'ai compris et ce que je retiens, c'est que en démocratie tout le monde ne peut etre eligible et cela vat de soit.
    Dans ce cas pourquoi ne pas appliqué cette règle aux élécteurs ?

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