Non substituable. Ces deux mots, répétés sur des ordonnances de ses patients et interdisant à des pharmaciens de remplacer des princeps, les médicaments originaux, par des génériques, vaudront au docteur Julien Blain de passer en justice. Son audience est prévue le 27 juin devant le tribunal des affaires de Sécurité sociale de Pontoise (Val-d’Oise).
C’est la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) qui a attaqué ce généraliste installé dans le Val-d’Oise depuis vingt-sept ans, d’abord à Sarcelles puis à Saint-Brice-sous-Forêt. L’organisme lui reproche de ne pas prescrire assez de médicaments génériques (moins chers d’environ 30 % par rapport aux autres). Les faits reprochés remontent à 2013 mais le médecin continue d’agir de la sorte.
En mars 2015, le docteur Blain avait ainsi été convoqué par la CPAM du Val-d’Oise pour une trop faible prescription de génériques, en même temps que sept de ses confrères. Ces derniers ont fait l’objet de simples avertissements, tandis qu’il a été réclamé 400 € d’amende au docteur Blain, pour 150 dossiers.
« J’applique le principe de précaution »
Une sanction qu’il récuse, ce qui lui vaut sa convocation devant le tribunal. « Je refuse de payer car je n’ai commis aucune faute, se défend-il. Je suis juste là pour bien soigner mes patients. J’applique le principe de précaution. »
Et le généraliste refuse d’être présenté comme un « anti médicament générique primaire ». « J’en ai prescrit pendant dix ans, explique-t-il. Mais, pendant ces dix ans, j’ai vu revenir des patients qui ne guérissaient pas. »
Le déclic vient en 2008. « Un patient à qui je prescrivais un médicament princeps, efficace depuis dix ans, a fait une hémorragie de l’estomac après être passé à un générique », raconte le docteur, qui a alors mené ses recherches sur le sujet. « Les procédés de fabrication ne sont pas les mêmes. Ce manque d’efficacité peut conduire à la mort. »
« Je ne mène aucun combat »
Le docteur, qui parle de « scandale sanitaire », assure que neuf de ses patients ont failli mourir à cause de médicaments génériques. « A chaque fois, j’ai changé un médicament est tout est rentré dans l’ordre, assure le généraliste. Je ne mène aucun combat. Je n’ai jamais fait de procès à personne. »
De son côté, l’Ordre des médecins du Val-d’Oise se veut plus rassurant. Sa présidente, Patricia Escobedo, estime en effet qu’« il n’y a pas de dangerosité » concernant les génériques, « si ce n’est un risque d’allergie ou d’intolérance, mais comme pour tout médicament ».
Le docteur Blain est toutefois soutenu par l’Indecosa, une association de consommateurs créée par la CGT. « Notre position est simple, nous ne sommes pas contre les médicaments génériques, mais cela ne doit pas être systématique », explique l’organisme dans un communiqué. « Il faut que ce soit du cas par cas », précise Patrice Moreau, l’un des animateurs de l’Indecosa 95.
Contactée, la CPAM du Val-d’Oise s’est refusée à commenter « une affaire en cours ».
le Parisien
== MODERATION ==
Topic fermé suite aux multiples attaques personnelles signalées. Il est recommandé de débattre d'une manière respectueuse et constructive.
C’est la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) qui a attaqué ce généraliste installé dans le Val-d’Oise depuis vingt-sept ans, d’abord à Sarcelles puis à Saint-Brice-sous-Forêt. L’organisme lui reproche de ne pas prescrire assez de médicaments génériques (moins chers d’environ 30 % par rapport aux autres). Les faits reprochés remontent à 2013 mais le médecin continue d’agir de la sorte.
En mars 2015, le docteur Blain avait ainsi été convoqué par la CPAM du Val-d’Oise pour une trop faible prescription de génériques, en même temps que sept de ses confrères. Ces derniers ont fait l’objet de simples avertissements, tandis qu’il a été réclamé 400 € d’amende au docteur Blain, pour 150 dossiers.
« J’applique le principe de précaution »
Une sanction qu’il récuse, ce qui lui vaut sa convocation devant le tribunal. « Je refuse de payer car je n’ai commis aucune faute, se défend-il. Je suis juste là pour bien soigner mes patients. J’applique le principe de précaution. »
Et le généraliste refuse d’être présenté comme un « anti médicament générique primaire ». « J’en ai prescrit pendant dix ans, explique-t-il. Mais, pendant ces dix ans, j’ai vu revenir des patients qui ne guérissaient pas. »
Le déclic vient en 2008. « Un patient à qui je prescrivais un médicament princeps, efficace depuis dix ans, a fait une hémorragie de l’estomac après être passé à un générique », raconte le docteur, qui a alors mené ses recherches sur le sujet. « Les procédés de fabrication ne sont pas les mêmes. Ce manque d’efficacité peut conduire à la mort. »
« Je ne mène aucun combat »
Le docteur, qui parle de « scandale sanitaire », assure que neuf de ses patients ont failli mourir à cause de médicaments génériques. « A chaque fois, j’ai changé un médicament est tout est rentré dans l’ordre, assure le généraliste. Je ne mène aucun combat. Je n’ai jamais fait de procès à personne. »
De son côté, l’Ordre des médecins du Val-d’Oise se veut plus rassurant. Sa présidente, Patricia Escobedo, estime en effet qu’« il n’y a pas de dangerosité » concernant les génériques, « si ce n’est un risque d’allergie ou d’intolérance, mais comme pour tout médicament ».
Le docteur Blain est toutefois soutenu par l’Indecosa, une association de consommateurs créée par la CGT. « Notre position est simple, nous ne sommes pas contre les médicaments génériques, mais cela ne doit pas être systématique », explique l’organisme dans un communiqué. « Il faut que ce soit du cas par cas », précise Patrice Moreau, l’un des animateurs de l’Indecosa 95.
Contactée, la CPAM du Val-d’Oise s’est refusée à commenter « une affaire en cours ».
le Parisien
== MODERATION ==
Topic fermé suite aux multiples attaques personnelles signalées. Il est recommandé de débattre d'une manière respectueuse et constructive.
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