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Guerre des taxes : la réplique mesurée de l'Europe à Trump

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  • Guerre des taxes : la réplique mesurée de l'Europe à Trump

    La réplique européenne à l’augmentation des droits de douane imposée par les Etats-Unis sur l’aluminium et d’acier entre en application ce vendredi 22 juin. Mais la réponse de l’Union européenne ne semble avoir qu'un objectif : éviter l’escalade avec Donald Trump.

    Une réplique "claire et mesurée" face à une décision qui "défie toute logique". C'est ainsi que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté les mesures de rétorsion imposées par Bruxelles sur des dizaines de produits venus des Etats-Unis. Entrées en application ce vendredi 22 juin depuis minuit, elles sont une riposte aux taxes américaines de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium. Mais cette première réponse de l'Europe est loin d'être équivalente aux augmentations des tarifs douaniers américains.

    Les dommages causés par la décision américaine sur les exportations d'acier et d'aluminium vers les Etats-Unis correspondent, en valeur, à un total de 6,4 milliards d'euros en 2017. En théorie, la contre-offensive du vieux continent devrait donc être comparable. Mais en réalité, dans un premier temps, les mesures de rétorsion ne compenseront ces pertes qu'à hauteur de 2,8 milliards d'euros.

    Un chiffre "mesuré" pour obtenir gain de cause auprès de l'OMC

    La Commission européenne a expliqué vouloir donner un chiffre "mesuré" afin de respecter les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), que Donald Trump a allègrement bafouées avec la mise en place de ses nouveaux tarifs. Le reste du manque à gagner, de 3,6 milliards d'euros, pourrait être taxé à l'avenir si l'UE remporte le litige l'opposant aux Etats-Unis après sa plainte à l'OMC déposée le 1er juin. Aucune indication n'a pour l'instant été donnée sur le calendrier de cette décision judiciaire, mais la procédure durera probablement des années. La décision américaine de surtaxer l'aluminium et l'acier, elle, a pris toute sa mesure dès son entrée en application au début du mois de juin.

    "La décision unilatérale et injustifiée des Etats-Unis" d’imposer ces droits de douane "ne nous laisse pas d’autre choix" que de répondre, a déploré cette semaine la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström. Depuis des semaines, l'UE tente pourtant de négocier avec les Etats-Unis dans le but d'éviter une guerre commerciale… sans succès. Néanmoins, prête à tout pour éviter l'escalade, la Commission a immédiatement signalé que "si les Etats-Unis supprimaient leurs tarifs douaniers", les mesures européennes seraient "également supprimées".

    Donald Trump envisage aussi de taxer les importations automobiles
    La liste envoyée le 18 mai par l'UE à l'OMC en prévision de la décision de Washington couvre certes plusieurs dizaines d'articles américains. "Si nous avons choisi des produits comme les Harley-Davidson, le beurre de cacahuète, le bourbon, c'est parce qu'il est alternatives sur le marché. Nous ne voulons rien faire qui puisse nuire aux consommateurs, a argué le vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen. De plus, ces produits auront politiquement une forte portée symbolique". Les marques américaines produisant à l'étranger sont exemptées de surtaxes.

    Mais il est loin d'être sûr que ces "mesures de sauvegarde" mises en place par l'UE incitent Donald Trump à abandonner ces taxes. Déjà visés par des nouveaux tarifs au Mexique et menacés par la promesse d'une réplique canadienne en juillet, les Etats-Unis se sont lancés ces dernières semaines dans une escalade douanière avec la puissance chinoise. Et le président américain ne semble pas près de s'arrêter : depuis la fin du mois de mai, il envisage de taxer les voitures étrangères à hauteur de 25%. Ces nouveaux droits de douane frapperaient particulièrement l'Allemagne, dont les échanges commerciaux automobiles avec les Etats-Unis s'élevaient à près de 21 milliards de dollars l'année dernière.

    Marianne
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