Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La colonisation du Congo par la Belgique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La colonisation du Congo par la Belgique

    Du Congo belge à l’assassinat de Lumumba

    mardi 26 juin 2018.

    Source : Jacques Serieys Sélection 14

    - 30 juin 1960 : Patrice Lumumba proclame l’indépendance du Congo
    - 17 janvier 1961 : Assassinat de Lumumba, président élu du Congo, par la Belgique, les USA, la Grande-Bretagne et la France

    La république Démocratique du Congo a connu depuis 40 ans d’innombrables et atroces guerres civiles. Il s’agit pourtant d’un vaste pays avec 2 345 000 km2, en gros la superficie de l’Europe occidentale. Sa population approche les 63 millions d’habitants, avec le français pour langue officielle.

    Ce pays paraissait apte à connaître un développement économique et démocratique au début des années 1960. Malheureusement, ses richesses naturelles ont toujours occasionné convoitises et cupidité : diamant, or, cuivre, bois, café, caoutchouc, étain, coltan, bauxite, fer, manganèse, pétrole, gaz...

    1) La colonisation du Congo par la Belgique

    De 1880 à 1920, l’armée belge et les milices privées des firmes, couverts par les missionnaires catholiques, répandent la terreur au Congo pour exploiter le caoutchouc au plus près de leurs intérêts. La moitié de la population est exterminée, soit environ 10 millions de morts (plus que la Shoah).

    Telle est la conclusion de plusieurs études récentes d’Adam Hochschild, de Mark Dummet, de Jan Vansina...

    "Esclavagisme, déportations, guerres, massacres, pillages, captures, emprisonnements et tortures étaient les moyens et les méthodes utilisés pour forcer la population à récolter le caoutchouc et à le livrer aux autorités coloniales" (Pressafrique)

    Plusieurs ouvrages récents (Les fantômes du roi Léopold, par exemple) n’hésitent pas à parler de génocide et d’holocauste pour caractériser le Congo colonial.

    2) La décolonisation

    En 1955, le gouvernement belge envisage une décolonisation du Congo sur 30 ans. La Guerre d’Algérie, le processus de décolonisation de l’Afrique noire, les émeutes des 4 et 5 janvier 1959 à Léopoldville l’obligent à précipiter ce choix tout en cherchant à conserver d’une part une main mise économique, d’autre part des dirigeants politiques à sa solde.

    La popularité de Patrice Lumumba, animateur du Mouvement National Congolais va contrarier ce plan. Cet humaniste attaché aux objectifs d’émancipation du Tiers Monde remporte les élections puis est élu chef du gouvernement.

    Le 30 juin 1960, il prononce un discours intéressant à mettre en ligne ici pour deux raisons :

    - d’une part, d’après de nombreux historiens, il scelle la décision de l’assassiner prise par les USA, la Belgique et divers exploiteurs du pays.

    - d’autre part il tord un peu le cou à l’image de peuple arriéré que les médias donnent souvent du Congo.

    3) La proclamation d’indépendance par Patrice Lumumba

    "Cette indépendance du Congo est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami que nous traitons d’égal à égal... C’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang... Ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.

    Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses pour que nous puissions les chasser de notre mémoire.

    Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « Tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « Vous » honorable était réservé aux seuls blancs ?

    Nous avons connu nos terres spoliées au nom de textes prétendument légaux, qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort, nous avons connu que la loi n’était jamais la même, selon qu’il s’agissait d’un blanc ou d’un noir, accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou, croyances religieuses : exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même. Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les noirs : qu’un noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens, qu’un noir voyageait à même la coque des péniches au pied du blanc dans sa cabine de luxe.

    Qui oubliera, enfin, les fusillades où périrent tant de nos frères, ou les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient pas se soumettre à un régime d’injustice ?

    Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert, mais tout cela aussi, nous, que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons, tout cela est désormais fini.

    La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants (...) ».

    4) La sécession du Katanga et l’intervention armée de l’ONU

    Du 10 au 20 juillet 1960, l’armée belge toujours présente au Congo, prend possession de la riche province minière du Katanga. Le gouvernement du général de Gaulle "fournit les premiers mercenaires qui permirent au gouvernement sécessionniste katangais de mettre sur pied une "gendarmerie" de sinistre mémoire" (ouvrage cité ci-dessous).

    Le 12 juillet, le gouvernement légaliste et confiant de Patrice Lumumba commet l’erreur de demander à l’ONU "une aide militaire contre l’actuelle agression extérieure".

    L’ONU déploie ses troupes..., en fait pour protéger la sécession du Katanga. Le récent livre de Bruno De Witte aux Editions Kartala ( L’assassinat de Lumumba) donne de nombreuses preuves de la détermination des dirigeants américains et de l’ONU à écraser Lumumba considéré comme un danger pour les intérêts des grandes firmes.

    En fait, Lumumba ne méritait ni cette caractérisation ni cette haine. Il se rend aux Etats Unis pour demander l’aide du président mais il n’est même pas reçu.

    5) L’assassinat de Lumumba

    L’ONU, les Etats Unis, la Belgique... réussissent peu à peu à isoler Patrice Lumumba, chef du gouvernement, dans son propre pays, et même dans sa propre capitale.

    Devant le refus de l’ONU de l’autoriser à participer aux obsèques de sa fille, Lumumba tente de quitter Léopoldville le 27 novembre 1960, caché sous les pieds des passagers de la banquette arrière d’une chevrolet. Plusieurs membres du gouvernement et dirigeants du pays font de même dans d’autres véhicules pour ne pas être arrêtés par les "casques bleus" de l’ONU.

    Malheureusement, Lumumba est tellement populaire que son voyage devient triomphal, attirant des foules immenses. Lumumba, Okipo et Mpolo sont "arrêtés" par un commando.

    A ce moment-là, les gouvernements des Etats-unis, de la Belgique, de la france et de la Grande-Bretagne ont déjà décidé de tuer Lumumba par crainte que leurs grandes entreprises perdent des profits dans l’exploitation des richesses minières du Congo. La CIA , le M16 (services secrets britanniques), le SDECE français et la Belgique organisent le meurtre du premier ministre élu.

    Mi-janvier 1961, un avion français avec pilote français enlève Lumumba, violemment tabassé tout au long du parcours. Des soldats arrachent les cheveux et la barbiche du premier ministre congolais et l’obligent à la manger.

    A l’arrivée au Katanga, devant un parterre d’officiers belges, les trois dignitaires congolais sont à nouveau passés à tabac. Le contingent suédois de l’ONU, présent, n’intervient pas. D’après les informations dont nous disposons actuellement, c’est le service de renseignement britannique MI6 (en particulier sa diplomate espionne Daphné Park) qui supervise l’assassinat du premier Premier ministre du Congo indépendant (révélation d’un Lord, David Edward Lea).

    "L’ombre de la CIA a plané sur l’opération" affirme un enquête de La Libre Belgique ; sans aucun doute. En 2001 une commission d’enquête parlementaire belge a conclu à la "responsabilité morale" de la Belgique qui a présenté ses excuses au Congo.

    Dans la soirée du 17 janvier 1961, Lumumba, Okipo et Mpolo sont exécutés dans des conditions, semble-t-il, inhumaines.

    Les populations congolaises se soulèvent aussitôt, aux quatre coins du pays. Elles tiennent les deux tiers du pays. Mais l’aide militaire sophistiquée des Etats Unis et d’Israel au dictateur Mobotu permet d’écraser ces forces peu armées.

    La place est alors libre pour que les USA installent la dictature du maréchal Mobutu qui restera à la botte des multinationales durant presque 30 ans, laissant un pays en lambeaux. Quand la télé nous montre ces populations affamées, ces longues colonnes de fuyards, ces bandes mafieuses surgissant de la jungle, n’oublions pas qu’il s’agit là du résultat d’une politique "libérale" et non d’une "nature" de populations immatures.

    Jacques Serieys

  • #2
    L'ancien colonisateur a planté son capitalisme dans le pays anciennement colonisé, ce qui veut dire que la colonisation a changé de forme seulement, elle devient économique principalement, l'idéologie capitaliste assomment citoyens et dirigeants en leur inculquant qu'ils sont indépendants !!

    Commentaire


    • #3
      L'idéologie capitaliste assomment citoyens et dirigeants en leur inculquant qu'ils sont indépendants !!

      "Indépendants" en quoi ? Puisque les richesses du pays et l'économie sont aux mains du privé "national" et étranger ?

      Commentaire

      Chargement...
      X