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La Guerre d’Algérie, selon un historien britannique

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    La Guerre d’Algérie, selon un historien britannique




    Longtemps « otage » des historiens français, comme Charles Robert Ageron ou, plus prosaïquement, Yves Courrière, qui en relatent les faits à travers le prisme de la version officielle française, l’Histoire de la Guerre d’Algérie (1954-1962) intéresse de plus en plus , pour sa richesse en leçons et enseignements divers, les hommes politiques et les historiens d’autres sphères culturelles, guidés par la recherche de la vérité historique et qui ne sont influencés par aucune passion ou considération subjective.

    C’est le cas notamment du livre de Sir Alistair Horne « A Savage War of Peace : Algeria 1954-1962 » ( Une Guerre féroce pour la Paix : Algérie 1954-1962 ), publié en 1977 par les Editions New York Review Books et réédité en 1996 et en 2006 avec des préfaces mises à jour.

    Ce livre est devenu un best-seller aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, depuis que le Président George W. Bush en a fait son livre de chevet, sur recommandation de M. Henry Kissinger, dont Sir Horne prépare actuellement une biographie autorisée, afin de lui permettre « de mieux appréhender la situation en Irak », qui présenterait selon l’historien britannique des similitudes avec celle prévalant en Algérie durant la Guerre de libération nationale. Par ailleurs, le film de feu Gillio Portecorvo « La bataille d’Alger » a été également vu, revu et disséqué par le Commandement des forces armées et les différents services de sécurité américains pour comprendre la logique de la guérilla urbaine dans un pays arabe.

    Même s’il a utilisé le même fonds documentaire que ses confrères français, M. Horne a pris, selon lui, le soin d’interroger des protagonistes et des témoins de premier plan de cette Guerre, encore vivants, en Algérie et en France et a visité, à plusieurs reprises, notre pays pour se rendre sur les lieux où les différentes opérations politiques et militaires décrites dans son livre se sont déroulées.

    Subdivisé en trois parties : Prélude : 1830-1954, La Guerre : 1954-1958 et La plus dure des victoires : 1958-1962 , ce volumineux ouvrage tente, avec plus ou moins de bonheur, de clarifier d’abord les raisons objectives qui ont conduit au déclenchement de la Guerre, le 1er Novembre 1954, de montrer ensuite comment cette Guerre a été menée par les deux parties au conflit et d’expliquer enfin pourquoi elle a été gagnée par la partie supposée être militairement la plus faible.

    Ainsi, grâce à sa Guerre de libération nationale exemplaire, à sa précieuse et chèrement acquise expérience en matière de lutte contre le terrorisme islamiste et à son modèle de société, où les modes de vie traditionnel et moderne ont toujours co-habité pacifiquement jusqu’à l’octroi, à la fin des années 1980, de l’agrément aux partis religieux, qui utilisent l’Islam, partagé par la quasi-totalité des Algériens, à des fins politiques et grâce aussi à ses formidables ressources naturelles et à sa position géo-stratégique indéniable, notre pays intéresse, au plus haut point, nos partenaires étrangers développés, qui s’empressent aujourd’hui à instaurer avec lui des relations stratégiques.

    L’indifférence de la communauté internationale à la tragédie vécue par le peuple algérien, dans les années 1990, céde de plus en plus la place à un intérêt grandissant pour notre pays à tel point que le Premier ministre italien, M. Romano Prodi, n’a pas hésité à déclarer que « l’Algérie, ce sous-continent voisin, constitue une chance pour l’Italie et l’Europe , en raison notamment de la sécurité énergétique qu’il leur assure et des nombreuses opportunités de coopération que sa reconstruction offre aux compagnies étrangères, dans tous les domaines ».

    En dépit des nombreux et divers maux, dont les principaux restent encore le terrorisme, la corruption et le trafic de drogue, qui minent la société algérienne et qui pourraient entraver son épanouissement dans tous les domaines et même compromettre la cohésion, la stabilité et l’unité nationales, s’ils n’étaient pas pris plus sérieusement en charge par les pouvoirs publics, notre pays a enregistré, ces dernières années, en raison notamment du renchérissement exceptionnel du prix des hydrocarbures, d’ une meilleure exploitation de nos ressources naturelles non renouvelables et du strict respect des règles de l’orthodoxie financière imposées par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, des résultats macro-économiques encourageants, qui pourraient servir de base solide à une renaissance durable.

    Ils doivent cependant être consolidés par des initiatives fortes, dans tous les domaines.

    En effet, aussi minimes soient ils, ces signes ont suscité chez nos partenaires étrangers un intérêt réel pour rétablir les ponts coupés avec un pays, hier encore isolé et livré à lui-même.

    Nous devons être à la hauteur de leurs attentes et faire en sorte que cet intérêt soit mutuellement bénéfique.

    Nos différentes institutions doivent être bien préparées pour faire face efficacement aux flux humains et de capitaux que cette coopération annoncée va certainement engendrer en leur assurant notamment le sécurité nécessaire car l’investissement comme le tourisme d’ailleurs est versatile et a besoin de sécurité pour s’établir et prospérer.

    Bien plus que la rentabilité et les avantages fiscaux, la sécurité est la condition sine qua non pour attirer les investissements directs et les touristes étrangers, courtisés par tous les pays du monde.

    Ce n’est un secret pour personne que les pays développés ont des politiques hautement sécuritaires destinées à assurer la sécurité de leurs citoyens, des étrangers et de leurs biens, dans le cadre des lois en vigueur.

    Considérant que « la sécurité, sous toutes ses formes, est l’affaire de tous », les citoyens de ces pays adhèrent massivement à ces politiques.

    En tout état de cause, seule une bonne gouvernance politique et économique du pays et une gestion transparente et rigoureuse de nos ressources naturelles et des recettes qu’elles procurent, permettront au pays d’effectuer le saut qualitatif dont il a tant besoin pour rendre les avancées réalisées irréversibles et relayer ces ressources naturelles non renouvelables par une production industrielle nationale diversifiée.

    Ainsi seulement, nous pourrions contrecarrer efficacement le pessimisme, l’auto-flagellation et le nihilisme semés par certains « hommes politiques » et « intellectuels » pour démoraliser une population, à juste titre, rendue méfiante par des décennies de pensée unique et une jeunesse profondément traumatisée par les dures années du terrorisme barbare et qui voit son unique salut dans l’étranger, à un moment où, paradoxalement, notre pays reçoit quotidiennement des flux d’immigrés clandestins, qui viennent de tous les continents, non seulement pour se rendre en Europe, mais aussi pour tenter leur chance chez nous.

    Nous devons donc nous atteler, d’urgence, à convaincre nos jeunes « harragas », qui continuent à échouer, par dizaines, sur les côtes de nos voisins du Nord de la Méditerranée, des perspectives énormes que les chantiers déjà entamés ou qui vont bientôt être ouverts en Algérie leur offrent en matières d’emplois et de formation, les imprégner fortement de l’histoire multi-millénaire de notre pays, avec toute ses dates et figures marquantes, sans en occulter aucune et leur ré-apprendre à célébrer la mémoire de nos illustres ancêtres et aînés, dans la gratitude, le respect et la ferveur et que M. Horne évoque dans son livre, en soulignant leur sens du courage et de l’honneur qu’il dit « retrouver chez le franco-algérien Zinédine Zidane, qui a préféré son honneur à la coupe du monde, qu’il aurait pu remporter s’il s’était abstenu de réagir violemment aux insultes du joueur italien ».

    Une jeunesse sans mémoire est une jeunesse désorientée et dangereuse car facilement manipulable.

    Nous devons aussi fournir à nos compatriotes expatriés, qui comptent parmi eux des compétences mondialement reconnues, les raisons valables pour qu’ils soient activement associés, chacun selon sa spécialité, au processus de développement national, qui démarre puissamment.

  • #2
    Six hommes , Bitat, Ben Boulaïd, Didouche, Boudiaf, Krim et Ben M'Hidi. Ils viennent de fixer tous les détails du plan d'action de la «Toussaint rouge ». Chacun va repartir vers sa zone de combat. D'où viennent-ils? De l'O.S.! O.S., l'organisation spéciale créée en 1946 par les Messalistes pour exercer le terrorisme. Là se sont rencontrés Ait Ahmed et Ben Boulaïd, et Bitat, Ben M'Hidi et Didouche. Et aussi - il sera même leur chef dès 1948 - un curieux personnage, Ben Bella. Encore un déçu de la fraternité franco-arabe. Il a 38 ans, est né en Oranie, à Marnia. Fils de petit commerçant, il ne va à l'école que jusqu'au certificat d'études. Mais sa soif de culture est immense (ce sera un trait permanent de son caractère). Il lit, il dévore l'Histoire de France et surtout l'épopée révolutionnaire. Il se sent pétri d'héroïsme et va le prouver


    5 juillet 1962, L'indépendance


    Rocher Noir, 4 juillet, 12 h. Sur l'esplanade de béton, un djounoud en tenue camouflée et une jeune guide musulmane hissent un drapeau vert et blanc, frappé de l'étoile et du croissant rouge. A quelques dizaines de mètres du bureau de M. Christian Fouchet, à la porte duquel deux spahis, manteau rouge et sabre au clair,montent la garde. Le Haut commissaire de France a décliné l'invitation que lui avait adressée trois quarts d'heure auparavant M. Abderamane Fares, président de l'exécutif provisoire...L'Algérie est indépendante! Cent trente-deux ans après que, jour pour jour, les troupes françaises aient pris Alger. Ils avaient débarqué quelqes jours auparavant, à Sidi-Ferruch...Sidi-Ferruch, 5 juillet, 16 h. Sur le front de mer, le silence s'est fait parmi la foule immense qui attendait depuis le matin. Chantant d'une voix rauque et triste l'hymne algérien, six cents djounouds de la willaya 4 (béret rouge ou casquette bigeard, chaussures et armes hétéroclites, tenue léopard) forment le carré autour du monument.

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