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il était une fois le printemps

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    Moussem Ar-rbiaâ
    Il était une fois le printemps

    Ar-rbiaâ ou Ar-rviâa, c’est cette fête ancestrale saisonnière (moussem) qui correspond au changement de saison sur le calendrier berbère, lorsqu’on passe de Tagrest (l’hiver) au printemps (Tafsut). Elle se situe à la lisière de Furar et de Maghres. C’est donc un printemps bien en avance sur l’équinoxe du printemps (21 mars) du calendrier grégorien et sur Tafsut Imazighen (20 Avril), que nos ancêtres ont fêté. Ce moussem marquait exactement le retour des beaux jours sur nos doux rivages maghrébins.
    A Ighzer Amokrane, les racines font le printemps
    Dans la Grande Vallée de la Soummam ainsi qu’à Béjaïa, c’est l’apparition de racines nommées Adhéryes sur les étals des marchés qui annonce la fête. Arrivant avec les hirondelles et réputées pour leurs propriétés régénérantes, elles servent de base au bouillon du couscous printanier aux œufs et aux légumes secs et frais que l’on préparait spécialement.
    Ceux qui consommaient de ces racines devaient s’abstenir de boire de l’eau durant plus de 12 heures, auquel cas elles étaient réputées dangereuses!
    Comme partout en Algérie, les familles de la Vallée et les citadins, s’en allaient goûters le soleil, lestées d’un grand couffin empli de l’ben et de galette aux dattes, appelée localement Mella.
    Sur le chemin les enfants croquaient les tiges de cette fleur jaune acidulée nommée Tassamoumt, Hamaïda ou Karass selon les régions.
    Tous ramassaient fleurs et plantes : el-hel hel, tassoula, etc. C’était la saison du beurre frais baratté et du lait tellement abondant qu’il était offert gracieusement aux citadins et voyageurs de passage…
    A Constantine,
    les disques solaires dévalent les pentes
    Scénario identique à Constantine où les familles se rendaient à pied au Meridj (vastes champs en bordure du vieux rocher) pour déguster la même friandise nommée Bradj arrosée de l’onctueuse l’bina, bien sûr.
    Les populations originaires du nord constantinois, que les hasards de l’exode ont déplacées, se distinguaient par la préparation d’une galette en forme de disque solaire dardant ses rayons et dorée au jaune d’œuf.
    Les enfants faisaient rouler ces galettes sur les pentes verdoyantes et tous, jeunes comme adultes s’y roulaient à leur tour. Ces bains de verdure étaient ponctués de plaisanteries, rires et chansons.
    Plus tard dans Ed-dahma, la vieille citadelle, avaient lieu la cueillette et la fête des roses…
    A Jijel, fête
    des bestiaux …
    Tikouk ! chante le coucou dans les arbres. Tikouk ! répondent les bergers en piquant de leurs bâtons les grands boeufs aux cornes enguirlandées de fleurs, de Zaâtar et d’herbes odorantes. Les troupeaux menés au pâturage pour la première fois après l’hiver sont ainsi lâchés en une gigantesque féria aux cris de « Tikouk, Tikouk, le printemps est là !» C’est la fête du bétail, El ers di l’mel, appelée Errada, telle qu’elle se déroulait sur le mont Mezghitan dans la tribu des Ouled Aïssa, branche des Beni Caïd, durant les années cinquante. Ce rituel festif semble avoir eu lieu dans toutes les régions du pays car l’expression «piquée par le Tikouk» y est partout usitée.
    C’était également la fête des bergers, qui tout habillés de neuf, rendaient visite à leurs employeurs et leur offraient de nombreux bouquets de fleurs. Les fermiers leur servaient alors, el-gharaïfs (crêpes), el-assida ( bouillie de semoule) et toutes sortes de laitages et de préparations aux œufs.
    Après le repas, les bergers suspendaient des balançoires (el-hiljettes) et se balançaient en chantant, des textes qu’ils avaient composés à la gloire du printemps, jusqu’à la tombée du jour.
    …et joutes juvéniles
    Sans déroger à la coutume les familles djidjelliennes allaient en promenade emportant l’éternelle galette fourrée, nommée cette fois Rekhsis .
    Ce jour-là se préparait également «ez-zaâtar», une sorte de mesfouf vert vif, très beurré, fortement mêlé d’origan, recouvert de sucre glace et arrosé de petit lait. Cet entremet très parfumé imite à merveille les champs printaniers recouverts de pâquerettes et de narcisses.
    Ces dernières sont les symboles du printemps. On les appelle Beliri ou Bireli dans l’est algérien, Akhanchar en-nabi (morve du prophète QSSSL) en Kabylie, El b’har ou Kh’nounet en-nabi dans d’autres localités et «neige de mai» en Europe. Leurs bouquets, considérés comme porte-bonheur en Algérie, sont vendus à profusion à partir de février.
    « Ya el hellouf fe etrawa
    Le sanglier est dans la lentisque
    Oua choubban mrir mrir
    Et les jeunes gens vont par petits groupes
    Yal el baroud fel ghmam Chaque détonation s’entoure de fumée
    Tqol el thelj fi ibrir
    Comme la neige d’ avril»
    Cet extrait d’un chant du printemps de la tribu des Beni-Caîd (Jijel), restitue l’ambiance surchauffée par les joutes qui opposaient les jeunes garçons lors des festivités du printemps. Luttes à mains nues, compétitions de tirs ou concours de poésies…
    La dernière strophe de la chanson, en révèle l’énonciatrice. Il s’agit d’une jeune fille, qui en regardant les tournois virils pensait au mariage mais en avait
    peur …
    « Ana n’ghani oua nt’marouadj Quant à moi je chante et me vautre dans la prairie
    N’qol es nna n’etzaouedj Je me dis, cette année je me marie
    Trak ezzouedj essaîb Mais le mariage est une chose difficile
    Meneb bab man nakhrejchi
    Je ne passerai plus le seuil de la porte.»
    Ainsi, en allait-il d’une charmante tradition qui tout doucement s’éteint…Qui pourtant sous d’autres cieux demeure vivace, ô combien !
    Au Maroc, la fête
    des roses
    Dans le Haut-Atlas marocain , à Kelaât M’Gouna et à Ouarzazate, on fête la rose considérée comme la reine des fleurs. On récolte les roses dès le début du printemps et lorsque la récolte est achevée (à la fin de la première semaine de mai) un festival de trois jours est organisé. Un festival qui décline sur toutes les tonalités l’hymne à la fleur de l’amour.
    Défilés, chants, danses traditionnelles, parfums, pâtisserie, cuisine, clôturent le moussem. Il y a même l’élection d’une miss Rose.
    En Iran : Nowrouz
    Correspondant exactement à l’équinoxe de printemps, le Nowrouz des Iraniens est également leur jour de l’an. Littéralement le nouveau jour, c’est la plus importante des fêtes iraniennes. Le calendrier iranien qui prend pour origine l’hégire est un calendrier solaire. C’est ainsi que la fête de Nowrouz se célèbre le 21 mars de chaque année précédée la veille par celle de Tchahar Chanber Souri, ou fête du feu.
    La table des haft sin
    Pour accueillir le printemps et nouvel an, les Iraniens nettoient soigneusement leurs maisons, leurs personnes et leurs vêtements, des jours et des jours à l’avance.
    Le jour «J», sur la table de Nowrouz doivent figurer les haft sin : sept choses qui commencent par S. Traditionnellement il s’agit de Sabzeh, des lentilles que l’on a fait germer. Sib, une pomme. Serkeh, du vinaigre. Sir, de l’ail. Somâgh, du suma. Sekeh, des pièces de monnaie. Sendjed, des olives de Bohême. Sonbol, une jacinthe. Y figurent également, un miroir, des bougies, des œufs colorés, un bocal à poissons rouges et bien sûr le Coran.
    Les familles se regroupent autour de repas copieux et soignés. Les festivités durent 13 jours. Le dernier jour c’est le Sizdeh bedar, une cérémonie durant laquelle les membres de la famille prennent le Sabzeh (pousses de lentilles) et les jettent dans un cours d’eau très loin de la maison, pour éloigner le mauvais sort.Le Sizdeh bedar clôture les fêtes de Nowrouz.
    En Chine : nouvel an lunaire

    En Chine la fête du printemps est depuis l’antiquité liée à la production agricole. Elle est marquée par des centaines de manifestations culturelles modernes et traditionnelles. La «prière de la bonne moisson» adressée au ciel par les empereurs de la dernière dynastie des Quig (de 1616 à 1911), est récitée au sein des temples où de nombreux sacrifices sont offerts.
    Le printemps en Chine est un festival grandiose qui annonce également sous quel signe se déroulera l’année.
    L’année 2007 est l’année du cochon d’or qui ne revient que tous les 600 ans . Les enfants nés en 2007 sont supposés être favorisés par la chance. Cette superstition a un impact énorme sur la société chinoise et sur tous les adeptes de l’horoscope chinois.


    01-03-2007
    Joumana Yassine

  • #2
    Merci Nawatt pour cet article a senteur de printemps !

    Je savis pas que le Moussem des roses de Kallat Magouna chez nous avait lieu en ce moment pour cette raison !

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    • #3
      Belle saison, le printemps....Dommage que nos traditions disparaissent peu a peu.

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      • #4
        Merci Nawatt,
        Cet article ouvre les fenêtres de la mémoire et de l'esprit..
        Les mots "Tikouk", "el-gharaïfs", "el-assida", "Rekhsis"...ont été aérés et depoussiérés grâce à ton mervielleux article.
        Merci encor une fois, pour ce grand ménage du printemps.

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